Blogger, pourquoi ?

Tenir un blog, c’est écrire,  ou plutôt, c’est parler, parler sans avoir de contradiction, ni de retour.

C’est à la fois facile et désespérant. Facile de n’être jamais interrompu, jamais contredit en direct. Désespérant, car en fin de compte, vous rédigez un long monologue, l’un des plus longs jamais écrits, encore que, d’autres bloggeurs pensent la même chose que vous. Ils font donc tout pareil, avec plus ou moins de rigueur et de régularité.

Vous, vous avez décidé d’écrire chaque jour, et tous les matins vous écrivez un article de plus que vous postez avec la satisfaction du devoir accompli. Personne ne vous oblige, personne sinon vous. Vous êtes donc libre d’écrire ou non. Il vous arrive même, certains jours, de rajouter quelques lignes en cours de journée, parce que vous ne pouvez laisser passer une idée ou une image intéressante sans la partager. Mais quelqu’un lit-il le message ? Le  blog, c’est la bouteille à la mer des temps modernes.

Vous vous sentez certainement un peu seul au monde de temps en temps, incompris mais sûr au fond que quelqu’un, quelque part,  vous comprend et ressent les mêmes angoisses ou les  mêmes peurs, partage les mêmes envies, les mêmes idées. Vous écrivez car vous savez que c’est pour bon pour vous d’écrire et vous vous faites plaisir, chose que vous n’avez pas souvent osé faire. Si ça n’intéresse personne, au fond, êtes-vous si triste ?

Vous vous êtes fait plaisir en espérant faire plaisir à un(e) autre qui ressent à  cet instant, la même chose que vous avez ressentie plus ou moins longtemps avant. Vous rêvez ni plus ni moins d’être une sorte de gourou.

Pendant combien de temps, ce blog, qui vous passionne maintenant, vous passionnera-t-il encore ? Pendant combien de temps aurez-vous envie de parler tout seul ? Pendant combien de temps recommencerez-vous, chaque matin, à vous mettre à écrire ? Pendant combien de temps l’envie et les idées seront-elles là ?

Écrire un blog, c’est profiter de la liberté d’expression, c’est faire fonctionner ses cellules (penser, organiser un peu ses idées, activer ses doigts sur un clavier) et sentir qu’on est encore vivant, c’est aussi espérer que d’autres vivants, ailleurs, partageront vos idées et vos envies et vous le diront un jour en cliquant sur commentaire à la fin de l’article.

C’est très bon de parler, mais tout seul, c’est un peu frustrant quoiqu’on dise.

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Parler, est-ce un art ?

Parler est un art.

On peut parler de la pluie et du beau temps, parler pour meubler les vides,  pour oublier qu’on a peur, pour soutenir quelqu’un qu’on aime mais on peut aussi parler pour essayer de se faire entendre et là, ça se complique d’où l’intérêt de la rhétorique.

Comment la parole devient une force.

La rhétorique (ce nom provient du nom latin rhetorica, mot lui-même issu du  grec  rhêtorikê, qui peut se traduire par « technique, art oratoire », au sens propre « l’art de bien parler ») c’est donc l’art ou la technique de persuader au moyen du langage.

Avons-nous aujourd’hui de grands rhéteurs ? Depuis le Général De Gaulle, il me semble que les doués dans ce domaine ne sont pas légion. Pourquoi n’avons-nous plus de Bossuet (spécialiste des sermons et oraisons funèbres), de Cicéron (qui, bien qu’avocat aux plaidoiries acérées et à qui nous devons « Cui bono ? » autrement dit : « À qui profite le crime ? », n’en était pas moins philosophe), de Victor Hugo ou de Zola (J’accuse) ? La faute à l’enseignement surtout Je vais tenter de m’expliquer dans quelques lignes. Pour l’instant, j’en reste à la “théorie” de la rhétorique.

Elle est née il y a bien longtemps dans la Grèce antique. Elle peut être considérée comme une théorie de la parole efficace liée à la pratique oratoire et vise à persuader un auditoire varié sur des sujets divers. Elle a laissé ensuite sa place à un art de bien dire plutôt qu’à un art de persuader ; c’est à cette nouvelle forme de rhétorique qu’on doit un nombre incalculable de figures de style servant à ornementer le discours. J’aime le nom de certaines de ces figures de style, à défaut d’utiliser régulièrement l’anaphore, l’oxymore, la métaphore (filée de préférence), l’anacoluthe, l’antiphrase, la prosopopée (mais sur ce coup-là, je peux être douée),ou le chiasme (pour celui-ci, c’est le nom qui me perturbe).

Allez voir ce site si vous voulez avoir un inventaire quasi complet :

http://www.alyon.org/litterature/regles/figures_de_rhetorique.html.

Si la rhétorique n’a plus d’adeptes c’est à cause de l’enseignement. J’ai un peu de mal à écrire cela, moi qui ai toujours pensé “hors de l’école point de salut !” Je le concède c’est peut-être une vision de vieille mais ma grand-mère m’a toujours dit que l’école était l’ascenseur social et je l’ai crû, j’en ai profité.

En qualité d’enseignante, il y a quelques années déjà, j’ai constaté que mes élèves étaient de moins en moins aptes à recevoir l’enseignement que j’étais censée leur dispenser. Problème de langage à adapter. Vocabulaire à limiter pour être compris. Je me souviens avoir posé problème à un élève après avoir écrit, dans un devoir, que je leur avais donné, “de concert”. Pour moi, il allait de soi que de concert signifiait ensemble, en harmonie, voire en même temps. L’interprétation, c’est le cas de le dire, en a fait un concert : billets gratuits à l’appui. J’en souris encore mais sur le coup j’étais restée perplexe. A ces élèves de BTS Communication publicité, je devais apprendre à maîtriser les figures de style (voir plus haut) : leurs noms et leur utilisation…

Nous sommes dans un monde qui nous donne (la liberté de) la parole mais nous l’utilisons mal. Chacun braille, rouspète. Tous, nous faisons en général au plus court, au plus simple, au plus rapide, au moins coûteux en efforts, il suffit pour s’en rendre compte de lire les sms, les forums et même certains billets de blog écrits en phonétique, façon langage courant et parlé. Je suis d’accord pour que tous nous puissions nous exprimer mais la correction envers le lecteur implique la nécessaire et indispensable courtoisie du soin apporté à l’écriture. (A l’oral, on ne voit pas les incapacités, tant mieux pour certains.)

Au moment de la Révolution Française, les orateurs étaient omniprésents, ils se faisaient voix de la Nation mais certains révolutionnaires ont eu peur que l’abus de mots enlève de l’authenticité, de la pureté au discours au profit de la vanité, de l’hypocrisie et du goût du pouvoir d’un individu. Ils n’avaient pas tort, on a vu le résultat en France très rapidement. Plus tard, le monopole de la parole  a causé des tracas (Cuba et les discours fleuves de Fidel Castro). Malgré tout en France, nous avons longtemps gardé le goût du verbe au point que de nombreux orateurs de talent sont devenus députés : Lamartine, Hugo, Tocqueville, Lacordaire… C’étaient des notables et je me demande s’il y a eu réellement des rhéteurs de talent issus du peuple. Si une idée vous vient, je veux bien la prendre. Merci pour le commentaire.

Je constate que d’ouvrir l’école et l’enseignement au plus grand nombre est une idée démocratique qui me plait et que j’approuve. Je regrette par contre la démagogie qui gouverne l’Education Nationale. Les ministres successifs et les volées d’inspecteurs n’ont pas eu de contacts réels avec les élèves depuis des lustres et ne connaissent pas la difficulté d’enseigner : programmes souvent démesurés à faire passer dans un nombre d’heures de plus en plus restreint devant un auditoire de plus en plus “large”, dans des conditions de plus en plus mauvaises. Ce ne sont ni une peinture neuve, ni un radiateur, ni une ventilateur ou un climatiseur qui vont améliorer la situation. Le problème est énorme et… ailleurs.

En ce qui concerne l’enseignement des lettres, du français simplement, c’est déjà dramatique, il me semble. Pourquoi ne fait-on plus de dictées ? Pourquoi l’enseignement littéraire a-t-il été autant dévalorisé ? Au profit du matérialisme, des sciences ? Pourquoi les rédactions, les dissertations et les devoirs de philo sont-ils devenus si rares au collège et au lycée ? Je ne reviendrai pas sur la rhétorique qui n’est plus enseignée depuis des années, privilège de Jésuites, refusé par la République, mais pourquoi la philosophie n’apparait-elle qu’en classe de Terminale alors que depuis la classe de Seconde les élèves étudient les auteurs classiques ? Y a-t-il une grande barrière que j’aurais ignorée entre lettres et philosophie ? Moi, je pense que Rabelais, Rousseau, Voltaire et beaucoup d’autres écrivains sont aussi des philosophes. Pourquoi faire une distinction aussi grande qui perturbe nos enfants ?

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Vous avez dit “cynique” ?

Désolée pour vous mais aujourd’hui je suis en verve !

Je sens que je vais faire hurler certains si j’écris que les cyniques sont des gens bien ! D’autres vont sourire et savent bien pourquoi : soit ils me connaissent, soit ils sont très cultivés (les deux propositions n’étant heureusement pas incompatibles). Commençons par la définition du cynique du Larousse Continuer la lecture

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Bonheur et démocratie

Si vous êtes sincère et honnête avec vous-même, il y a de nombreuses journées où vous devriez vous sentir heureux. Si vous êtes en bonne santé, que vous avez deux bras et deux jambes, vous êtes déjà un nanti. Si vous n’habitez ni en Libye, ni en Côte d’Ivoire, ni à Haïti, ni… ni… Si vous habitez un pays en paix, si vous pouvez encore manger à votre faim, si… si… Rajoutez ce que vous avez de plus pour être heureux, bien entendu, cela dépend de vos choix et de vos goûts : ce peut être un mari ou une femme ou un compagnon qui vous agrée ou pourquoi pas… votre solitude, des enfants, des amis (peu, juste des amis sincères), ou des centaines de relations, une maison, un don particulier, un passe-temps épanouissant, un chat, un chien, une voiture, un vélo ou  un cheval, alors là vous êtes un super nanti.

Que voulez-vous de plus ? De l’argent. Ah, c’est bien ça, alors… L’argent ne fait pas le bonheur  mais il y contribue, ajoutez-vous… Soit, c’est notre organisation sociale qui veut ça. Le modèle qu’on vous a insidieusement imposé. Toujours plus, toujours plus de tout et surtout plus de sous. Et si nous arrêtions avec ce système qui ne satisfait pas le plus grand nombre. Comment changer de modèle de fonctionnement ?

Il y a toujours eu des riches, des pauvres, des travailleurs et des fainéants, des surdoués et des idiots, des laids et des beaux, pourquoi vouloir être tous identiques ? Le bonheur pour tout le monde, d’accord. Il fait bon rêver mais il faut aussi faire un effort. Chacun le sien, il ne faut pas compter sur les autres, il faut avancer et faire avancer, ne pas attendre que tout arrive par miracle, mystère ou chance. Si l’on veut le bien de tous, il faut que chacun mette la main à la pâte, que nous partagions tout entre tous et ne pas se contenter de vouloir spolier celui qui a plus ou ceux qui ont le plus pour ne donner qu’à quelques-uns.  Et pensez-y, les riches se sont souvent autodétruits : leurs abus les condamnent. Souvenez-vous de la triste fin des rois, tsars, empereurs, et dictateurs de tous poils. Est-ce vraiment nécessaire de brûler, casser, tuer ?

Essayez de vous exprimer, de vous faire entendre, participez à la vie de la république, n’acceptez pas tout, en ronchonnant, sans agir. L’union fait la force. Une voie de la sagesse et de la non-violence doit exister. Trouvons-la ensemble. Il ne faut plus que des minorités décident pour nous. Notre problème, c’est d’être perdu dans la masse. Nous nous taisons car la parole a été monopolisée d’un côté par une « élite » de droite et de gauche, qui se croit tout permis, parce qu’un jour, elle a été élue, de l’autre côté par des braillards, qui eux aussi se croient tout permis, parce qu’ils se sentent forts en n’agissant qu’en bandes, qu’ils font peur et règnent par la terreur. Les premiers pour s’accrocher à leurs sièges sont prêts à toutes les compromissions, ils savent bien qu’ils ne côtoieront jamais la plèbe et peuvent être démagogues sans en subir les conséquences ; ils ne prennent jamais le métro, anonymes dans les couloirs, risquant leur vie dans un escalier, ne rentrent pas à pied dans des quartiers déserts que les bus n’osent plus traverser, ne mangent pas dans les fast-food empoisonneurs, ne mettent pas leurs enfants dans des écoles délabrées, ne vont pas dans les hypermarchés de banlieues acheter à prix fort des viandes réemballées plusieurs fois … Les autres savent qu’ils sont devenus des roitelets, des caïds, qu’ils disposent de domaines où la loi n’a plus vraiment cours, que personne ne les arrêtera, que même la police a peur et baisse les bras. Nous, pris entre les deux, nous voyons notre territoire se réduire, nos libertés aussi. Les premiers légifèrent ou proposent de légiférer. Les lois nouvelles ne contraignent plus que les bons citoyens. Les autres ne risquent rien, ils ne respectent rien.

Lisez la LOPPSI2 vous comprendrez qu’on nous musèle. Nous ne serons pas plus protégés mais nous serons plus “flicardés”.

Assez de démagogie ! Vive la démocratie ! Une république idéale  laïque avec des droits et des devoirs.

Confession en passant : je me fais plaisir chaque jour en écrivant un billet plus ou moins long. Je me retiens car je suis prête à en dire tellement plus, mais aurez-vous le temps , la patience ou l’envie de lire davantage ?

Quoi qu’il en soit, en venant écrire, je jette des coups d’œil sur d’autres sites et je me rends compte que je deviens une bloggeuse sérendipitante. Quoi ? Bloggeuse, ben oui, j’écris sur mon blog. Ah, sérendipitante vous gêne ? La sérendipité vous ne connaissez pas ? Je vous taquine. J’aime tellement les mots que dès que j’en tiens un original, j’essaie de m’en servir. Oui, ça existe la sérendipité. Je l’ai d’abord découvert en anglais : serendipity ; j’ai trouvé le mot “joli”. C’était il y a deux ans à … Las Vegas.  Je suis sûre que vous vous en moquez. Moi je ne l’avais ni vu ni entendu ; jamais. Mes grands enfants, eux, oui. Quand l’élève dépasse le maître…

La sérendipité est “l’art de trouver la bonne information par hasard”. Merci internet de satisfaire ma curiosité sans cesse affamée. Attention, il faut toujours savoir “trier le bon grain de l’ivraie”, il y a des rumeurs et des erreurs sur le net.

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Acteurs, actrices : César, Oscar et … Gérard

La météo a dit que le week-end allait être pluvieux à la Réunion et frais en France métropolitaine, je suis prévenante et vous propose de la lecture.

C’est la saison qui veut ça, l’actualité. Je pourrais évoquer la Fashion Week, mais pour faire l’intello, je préfère parler de cinéma. Pour la mode, j’y reviendrai peut-être. Certains acteurs, réalisateurs célèbres, doués, appréciés du public n’ont jamais eu de récompense. Que faut-il en penser sinon que les honneurs accordés par un cercle de personnes «autorisées » ne tiennent pas compte du goût de la majorité.

Coluche disait “On s’autorise à penser dans les milieux autorisés” alors ça les milieux autorisés c’est un truc où vous y êtes pas vous hein. Vous êtes même pas au bord, vous êtes pas du tout. Le milieu autorisé c’est un truc, c’est un endroit autorisé où y’a plein de mecs qui viennent pour s’autoriser des trucs; mais y’a que le milieu qui compte. » Si vous n’êtes pas de ce milieu, on ne vous autorise pas à vous exprimer.

Donc pour en revenir aux honneurs, certains les refusent. C’est dire comme ça a de l’importance à leurs yeux et comme ça devrait en avoir pour nous.

Libres de dire non, non au milieu du cinéma. En France nous avons au moins deux : Jean-Paul Belmondo et Miou-Miou. Ils se sont rebellés contre l’ordre établi (par qui ?). Souvenez-vous que jadis, loin d’être des stars adulées, les comédiens étaient excommuniés et n’avaient pas droit au cimetière, alors les honneurs à cette époque…

Bébel, en 1989, est nommé pour le César du meilleur acteur pour son rôle dans  « Itinéraire d’un enfant gâté ». ; il annonce d’emblée que la distinction ne l’intéresse pas. Malgré cela, le comédien est le gagnant de cette compétition mais il ne se déplace pas pour venir chercher son prix Officiellement, il dit ne pas accepter d’autres récompenses que celles venant du public. Bravo pour cette déclaration ! Officieusement, l’acteur ressent une certaine aversion pour le trophée en lui-même, conçu par César et non par Paul Belmondo, son père, un temps pressenti pour dessiner la statuette et surtout, on dit  que Jean-Paul Belmondo tenait rigueur à César pour des propos désobligeants envers son père. Il a le sens de la famille et de l’honneur notre Bébel.

En 1980, soit presque dix ans plus tôt, Miou-Miou, encore bien jeune, est nominée au César de la meilleure actrice pour son rôle dans « La Dérobade », César qu’elle remporte mais qu’elle ne prendra pas la peine de venir chercher. Une autre actrice, Romy Schneider, présidente de la cérémonie cette année-là, prend la parole : “Je trouve que ce n’est pas correct, ni très gentil et ça manque de respect envers notre profession, quand on est nominé ou même quand on ne l’est pas, de ne pas venir”.

Je ne veux pas être désagréable envers « Sissi » (paix à son âme) mais tout le monde est libre de vivre comme bon lui semble et comme je l’ai déjà écrit, même si la politesse est indispensable dans les rapports humains, il n’en est pas moins vrai que c’est la forme la plus acceptable de l’hypocrisie. Miou-Miou, merci de ne pas être hypocrite comme la plupart des individus, soyez honorée pour ça !  Nommée dix fois au cours de sa carrière pour le César de la meilleure actrice, Miou-Miou déclara un jour : “Les Césars, j’y vais jamais, les honneurs, je m’en fous.

Bravo, bravo, bravo !!!

Certains sont bien dans le système et sont nommés puis récompensés, même à plusieurs reprises comme s’il n’y avait pas assez de prétendants. Je pense en particulier à deux actrices, monstres sacrés du cinéma français, comme on dit : Catherine Deneuve et Isabelle Adjani. Leurs récompenses n’enlèvent rien à leur valeur, c’est juste que si certains cumulent, d’autres n’ont rien. Jamais ! Ou plutôt jamais en France !

Pour Adjani : 8 nominations et 5 César de la meilleure actrice (“Possession”,”L’Été meurtrier”, “Camille Claudel”, “La Reine Margot”, “La Journée de la jupe”) et pour Deneuve : 11 nominations et 2 César. Pas loin derrière mais avec un seul César, Isabelle Huppert : 13 nominations (le record chez les filles), 1 récompense, et Miou-Miou : 10 propositions, 1 récompense non reçue.

D’autres ont eu un bon rapport «proposition/réussite » comme Annie Girardot : 4 nominations et 3 César (ex-aequo avec Julie Depardieu). Julie est plus « efficiente » que son papa : Gérard , 16 nominations et seulement 2 César pour des rôles exceptionnels : “Le dernier métro” et “Cyrano de Bergerac” (mon préféré).

D’autres enfin ont eu des nominations et jamais de récompenses. Je les ai classés, par ordre alphabétique

– Josiane Balasko :  elle, c’est un cas un peu particulier car elle a bien reçu deux César mais pas pour un rôle, jamais. Elle a plusieurs cordes à son arc : actrice et réalisatrice. Elle a reçu un César en 1996 pour le meilleur scénario ou la meilleure adaptation pour « Gazon maudit » et un César d’honneur en 2000.

– Charles Berling : 5 nominations et rien.

Je note les scores : nominations/récompenses.

– Michel Blanc : 7/0

– Béatrice Dalle : 1/0

– Patrick Dewaere : 6/0

– Gérard Jugnot : 4/0 (et aux Molière 3/0)

– Vincent Lindon : 4/0

– Jean-Pierre Marielle : 7/0

– Michel Piccoli : 4/0

– Charlotte Rampling :  4/0 mais un César d’honneur en 2001

– Trintignant père et fille : Jean-louis (le père) 4/0 et Marie (la fille) 5/0

– Lambert Wilson :  6/0

Ne m’en voulez pas si j’ai oublié des acteurs que vous aimez mais je ne peux penser à tout le monde. Vous pouvez compléter par un commentaire. Cliquez sur le mot en fin d’article (tout petit en bas).

Pourquoi pas de récompense à ceux que je viens de citer ? Mais je m’en fous, je les aime avec ou sans statuette ! Peut-être qu’ils ont dit qu’ils n’en avaient rien à faire.

Par ailleurs, je pense à un acteur qui n’a jamais été nominé, donc pas récompensé, mais si je peux me permettre, je m’en moque et tant pis pour lui, c’est un pro Hadopi ! J’ai été un peu déçue quand j’ai appris ça, mais ce n’est pas un proche alors… il fait comme il veut, c’est son droit mais je désapprouve son comportement. Il s’agit de Thierry Lhermitte qui, sans César, par  contre, a reçu au moins deux Gérard. Vous connaissez les Gérard ?

Les Gérard, c’est librement inspiré  des Razzie Awards, Les Gérard du cinéma sont une parodie de récompenses, ayant pour vocation de primer les pires réalisations du cinéma français, se déroulant généralement un ou deux jours avant la cérémonie des César ou le Festival de Cannes. Les prix remis lors de cette cérémonie sont représentés par un parpaing doré.

Et bien, Thierry Lhermitte doit déplaire à d’autres que moi, il en  a reçu deux des Gérard :

– en 2007 (2° édition) : Gérard de la compromission alimentaire dans « Incontrôlable »

– en 2006 (édition 1) : – Gérard du Plus mauvais membre du Splendid dans « Foon »

Je ne sais pas si l’acteur est allé chercher ses parpaings.

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Quant aux Oscar, que les César ont copié (pourquoi vouloir toujours imiter les Américains ?), certains réalisateurs et acteurs n’ont rien reçu au cours de leur carrière.

Voilà une liste alphabétique non exhaustive.

Je commence par les réalisateurs.

1 – Robert Altman a été récompensé par une Palme d’or au festival de Cannes en 1970 pour l’audacieux M.A.S.H., mais n’a pas eu autant de chance avec l’Académie des Oscars. Nominé à sept reprises pour “M.A.S.H.”, “Nashville”, “The Player”,”Short cuts” et “Gosford Park”, le cinéaste n’a remporté qu’un Oscar d’honneur en 2006.

2 – Ingmar Bergman : l’homme de théâtre a su trouver son public sur grand écran avec des œuvres complexes et satiriques mais n’a pas trouvé en revanche la recette pour gagner un Oscar, malgré ses neuf nominations pour “Les Fraises sauvages”, “A travers le miroir”,” Cris et chuchotements”, “Face à face”, “Sonate d’automne” et “Fanny et Alexandre”.

3 – Charlie Chaplin a eu un Oscar d’honneur pour “Le Cirque”, Oscar remporté lors de la première cérémonie en 1929. C’était de bon augure mais ça s’est arrêté là. Charlie Chaplin et non plus Charlot n’a eu ensuite que trois nominations pour “Le Dictateur” en particulier, juste avant de quitter les Etats-Unis pour fuir le maccarthysme. L’Académie essaya tout de même de se rattraper en lui décernant un Oscar d’honneur pour son apport à l’industrie cinématographique en 1972, puis le prix de la meilleure musique pour “Les feux de la rampe” en 1973.

4 – Federico Fellini : avec douze nominations sans succès en tant que scénariste ou réalisateur pour “Rome, ville ouverte”, “Païsa”, “La Strada”, “Les Inutiles”,” La Dolce Vita”, “Huit et demi”, “Satyricon”, “Amarcord”, “Le Casanova de Fellini,” le cinéaste italien fait figure de plus grand perdant des Academy Awards. Federico Fellini fut tout de même récompensé d’un Oscar d’honneur en 1993.

5 – Alfred Hitchcock : et oui, contrairement au culte que lui vouent les cinéphiles et  les cinéastes du monde entier, il n’a jamais déclenché autant d’enthousiasme de la part de l’Académie des Oscars. Nominé cinq fois (“Rebecca”, “Lifeboat”, “La maison du docteur Edwardes”, “Fenêtre sur cour”, “Psychose”),  le maître du suspense n’obtint qu’un Oscar d’honneur en 1968.

6 – Stanley Kubrick dont les films sont considérés comme des chefs-d’oeuvre majeurs de l’histoire du cinéma, a récolté douze nominations aux Oscars pour “Docteur Folamour,” “2001 : l’odyssée de l’espace”, “Orange mécanique”, “Barry Lyndon” et “Full Metal Jacket”. Il n’en remporta qu’un seul, celui des meilleurs effets spéciaux pour son fascinant opéra de l’espace (2001, l’Odyssée).

7 – David Lynch fut lauréat d’une Palme d’or pour « Sailor & Lula » et du Prix de la mise en scène à Cannes pour « Mulholland Drive », mais il a plus de difficultés à obtenir les faveurs de l’Académie des Oscars. Déjà nominé quatre fois pour “Elephant Man”, “Blue Velvet” et “Mulholland Drive”, le réalisateur est reparti à chaque fois bredouille.

Venons-en aux acteurs :

1 – Richard Burton : l’acteur à la vie privée tumultueuse (cinq mariages et quatre divorces) a cru plus d’une fois repartir avec un Oscar grâce à ses rôles tourmentés dans “Ma Cousine Rachel”, “La Tunique”, “Becket”, “L’Espion qui venait du froid”, “Qui a peur de Virginia Woolf ?”, “Anne des mille jours” et “Equus”. Ces sept nominations n’ont pourtant jamais été suivies de récompense.

2 – Glenn Close affectionne particulièrement les personnages de femmes fortes, qui le lui rendent bien puisqu’elle a déjà récolté cinq nominations aux Oscars, cependant la statuette lui a toujours échappé, que ce soit pour des seconds rôles ( “Le Monde selon Garp”, “Les Copains d’abord”,” Le Meilleur”) ou en tant qu’actrice principale (“Liaison fatale”,” Les Liaisons dangereuses”).

3 – Leonardo di Caprio est sans doute l’un des meilleurs acteurs de sa génération grâce à sa collaboration avec Martin Scorsese et en plus, moi je le trouve très beau. Mais pas de quoi impressionner l’Académie des Oscars, semble-t-il, puisqu’il ne compte que trois nominations sans succès (« Gilbert Grape », « Aviator », « Blood Diamond ») et une cruelle absence cette année alors qu’il avait tourné  dans « Shutter Island » et « Inception ».

4 – Julianne Moore, malgré une carrière des plus fructueuses et plusieurs récompenses (deux coupes Volpi à la Mostra de Venise, un Ours d’argent à la Berlinale), n’a pas encore réussi à décrocher la précieuse statuette à Hollywood. L’actrice compte pourtant quatre nominations à son actif pour « Boogie Nights », « La Fin d’une liaison », « The Hours » et « Loin du paradis ».

5 – Peter O’Toole qui est devenu une star internationale grâce au rôle mythique de “Lawrence d’Arabie” (1963), a manqué de peu l’Oscar du meilleur acteur. Il a dû penser alors que ce n’était que partie remise et s’est vu, en effet, nominé plus de huit fois, mais il est toujours reparti toujours les mains vides… jusqu’à un Oscar d’honneur en 2003.

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Revenons-en pour terminer aux Gérard.

Je vous conseille, si vous avez envie d’en savoir plus sur eux et si vous avez le temps, de consulter Wikipedia, vous saurez ainsi qui a été nominé, quand, et pour quelle distinction, parce que le choix est large. Pas de nom pour les candidats potentiels pour les récompenses suivantes en 2011, mais cliquez sur les liens au dessous et vous verrez :

Le 1.15 n’a qu’une prétendante qui, chaque année, remporte ce Gérard là.

Depuis 2006, on s’amuse  un peu plus avec le cinéma. Chacun, avec ses amis, ses proches, peut organiser un jury et récompenser ce qui lui fait plaisir. Pourquoi seuls certains « autorisés » (par qui, je le redemande ? ) auraient le droit de nous imposer leurs goûts et leurs décisions ?

Soyons honnête, on rit parce qu’on est très méchant. On aime sans savoir vraiment pourquoi. On ne demande à personne de nous fournir notre opinion. Alors qu’ils aillent se faire voir avec leurs récompenses ! Bons ou mauvais, qu’est-ce qu’on en a à faire de leurs jugements ?

Nous sommes des personnes responsables ; les paillettes, la poudre aux yeux et le miroir aux alouettes ne doivent pas nous faire rêver. Regardons le réalité en face !  Oublions les “people”. Vivons en individus autonomes, indépendants, intelligents (dans la mesure du possible).

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Méfiez-vous de la liberté d’expression

Si vous avez la fibre libertaire,  si vous remettez en cause le principe d’autorité, a fortiori si vous êtes franchement un(e) anarchiste, vous avez dû hurler en prenant connaissance de la LOPPSI 2 (voir archive du 14 février) et plus encore en apprenant que cette loi a été votée. Continuer la lecture

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Aurore boréale

Eh oui, j’y suis allée ! Vous le voyez sur la photo : au cercle polaire, j’y étais en février 2008. J’ai quitté 30° et quelques à la Réunion pour arriver, par bonds, à Paris, Helsinki, puis Rovaniemi en Laponie avec une température de – 35°. J’avais besoin de quitter la chaleur pour me mettre au frais, fuir les médecins et l’hôpital. Je passe sur les détails mais je vous garantis que la désobéissance a eu du bon, une fois de plus. Ceux qui me connaissent ne peuvent que confirmer.

Comme je ne suis pas très efficace encore pour mettre des photos sur le blog, je me contente pour le moment de “poster” celles qui veulent bien passer.

Arrivée dans un pays enneigé et ensoleillé (pas longtemps chaque jour mais vraiment lumineux). Dans cet espace blanc, des signes de vie : hôtels et cette petite maison pour oiseaux.

Et il y a la maison, que dis-je, le village du Père Noël. Photos une prochaine fois, pour le moment, contentez-vous de la boutique centrale, jolie construction de bois.

Dans la région, il n’y a pas que des traineaux avec des rennes, que j’ai testés, mais aussi des motoneiges. Comment rejouer un “Easy Rider” dans le “Grand Nord.”

Ce fut un moment de bonheur intense, plus de tuyaux dans les bras ni de potence pour me retenir.

Vive la liberté !

J’ai profité de tout ce que je voyais et que j’aurais pu manquer compte tenu des événements des trois mois précédents.

J’ai profité du silence, de la blancheur, des pétarades des moteurs, de l’odeur de l’essence, de celle des fumées des feux de bois dans les cabanes, du soleil, du ciel bleu, du froid, des rencontres (de celle du Père Noël en particulier), de la magie ou de la féerie de l’endroit. Je suis presque retombée en enfance, mais qu’est-ce que ça fait du bien !

Un repas, en fin de séjour, le soir dans un restaurant de glace, construit tout en glace dont vous voyez la porte d’entrée.

Et pour clôturer ce séjour inespéré, quasi miraculeux, j’ai eu droit (le ciel soit remercié) à une aurore boréale qui n’en finissait pas.

Le ciel s’est paré de lumières vertes et bleues, une sorte de voilage lumineux flottait, frémissait, ondulait, palpitait, vibrait, semblait quelquefois frisonner et…

je me taisais…

Ce qui, vous pouvez vous en douter, a étonné.

A la question “Tu ne dis rien ?”, que vouliez-vous que je réponde ? Jétais heureuse, comblée et toujours décidée à faire la fière, alors j’ai dit : “Vous voulez que je fasse la Française ?” …”???”… “Pff, il pourrait (le ciel) mettre un peu plus de couleurs, ça manque de rose, jaune et orangé”.

 

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Fou, folle, folie

“Fou adj. Atteint d’un haut degré d’indépendance intellectuelle ; qui ne se conforme pas aux standards de la pensée, de la parole et de l’action, déterminés par des magisters à partir de l’observation d’eux-mêmes ; qui diffère de la majorité ; en résumé, inhabituel. Il est à remarquer que les gens que l’on déclare fous le sont par des autorités qui n’ont pas à apporter la preuve qu’elles sont elles-mêmes parfaitement saines.”

J’aime beaucoup cette définition qui n’est malheureusement pas de moi mais d’Ambrose Bierce.

Si vous avez lu attentivement ce que j’ai écrit depuis le début, vous comprenez bien pourquoi j’apprécie. Vive la liberté de pensée, de parole et d’action !

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Eloge funèbre ?

A l’attention de quelqu’un que j’aime bien et qui saura tirer profit de cet écrit.

Je ne ferai pas d’éloge pour ma mère.

“Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur”, Beaumarchais. C’est aussi la devise du journal “le Figaro”.

Vous me connaissez un peu, non ? Et tant pis si je me répète en citant un de mes auteurs favoris, Voltaire : “On doit des égards aux vivants et aux morts que la vérité .”

Attention, ça va décoiffer…Mais comme disait Albert Einstein “Si vous êtes déterminé de décrire la vérité, laissez l’élégance au tailleur.”

Je viens de tomber sur le portrait du pervers narcissique et j’ai reconnu  ma mère.

Voilà un site1 qui présente  les portraits du bourreau (elle) et de la victime (moi). Et un autre blog qui peut vous informer bien davantage sur les violences morales site2

Cliquez sur le lien “site”, vous verrez à quoi vous avez échappé ou peut-être pas, tant il y en a des variétés de parents toxiques. Désolé si ça vous est arrivé, mais nous ne sommes pas seuls.

Je relève quelques éléments essentiels dans ces portraits.

Le bourreau organise, par un travail de sape psychologique, la démolition mentale de l’autre par la dévalorisation, l’humiliation, le dénigrement, la brimade,
Il sait isoler, disqualifier, refuser la communication, brimer et n’éprouve pas de culpabilité.
Son talent, c’est de taper là où ça fait mal et de se faire passer lui-même pour victime de la prétendue  malveillance de sa proie.

Lorsque la cible décide de se soustraire à ses assauts, il peut faire preuve de gentillesse  pour la ramener dans ses filets.

La victime vive et extravertie exprime ses réussites et ses bonheurs au début puis devient triste, déprimée, et commence alors à éprouver des troubles de santé.  Il n’est pas rare qu’elle cherche des excuses à son bourreau. Il y a  de la culpabilité chez la victime : «Tout est de ma faute !» et, pour le pervers narcissique de la satisfaction «C’est de sa faute !»

***

Le pervers narcissique a besoin de son bouc émissaire pour se sentir exister et duper le reste du monde en jouant par ailleurs la personne irréprochable et bien souvent admirable. Tout ce qu’il construit n’est que faux semblants, mensonges et manipulations.

La seule possibilité (bien douloureuse!) est de comprendre que jamais, quoiqu’on fasse on ne pourra donner satisfaction à cette personne, et que jamais elle ne nous aimera comme on l’aurait tant souhaité. Ouf ! Ca y est, je viens enfin de comprendre : en trois épisodes, et là c’est le dernier ! A 25 ans, 40 ans et 57 ans.  Merci maman de m’avoir reniée sur ton testament. Tu l’as écrit et je suis enfin libérée de toi, mon boulet !

La seule possibilité pour se construire et vivre harmonieusement quand on a un parent de cet acabit, c’est de prendre ses distances et surtout de les garder, alors seulement on pourra avoir des rapports “normaux” avec les autres. Ceci explique ma fuite à 10 000 kms il y a plus de trente ans.

LIBERTAD !!! Quel beau cri , enfin !

“Ceux qui sont pour la liberté sans agitation sont des gens qui veulent la pluie sans orage.”Mark Twain

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