Les dangers de l’information douteuse

C’était il y a quelques jours, Jean-Pierre Pernaut s’excusait pour le bidonnage d’informations : un faux témoignage lors d’un reportage consacré au contrat de responsabilité parentale (CRP). « Nous sommes sincèrement désolés de ce manquement inadmissible au sérieux, à l’éthique et à la déontologie de l’information. C’est la première fois dans l’histoire de nos journaux », a-t-il insisté. (Il parait que non.) « Nous ne pouvions ici ni déceler, ni imaginer pareille faute, malgré les procédures de contrôle mises en place pour les 15.000 reportages que nous diffusons chaque année. Néanmoins nous vous prions d’accepter nos excuses ».

Facile ! Trop facile de nous prendre pour des idiots. Je ne parle même pas des soucis avec le baccalauréat, le BTS et même le brevet des collèges. Cette année, on se surpasse en France. Où est le sérieux dans le travail et l’organisation des examens ? Voudrait-on définitivement supprimer les examens, on ne s’y prendrait pas mieux… Que devient l’enseignement français qui a été longtemps de bonne qualité ? Démagogie et laxisme. C’est inquiétant.

Que deviennent les valeurs : travail, effort, mérite, intelligence  ?

Des tas d’idées me viennent à l’esprit mais d’autres ont pensé avant moi aux problèmes de l’enseignement dont un brésilien que je trouve fort judicieux dans ses remarques. (Evidemment puisque je pense comme lui.)

Júlio César de Mello e Souza est bien connu au Brésil, et même à l’étranger parait-il, pour ses livres sur les récréations mathématiques (moi, je me dis : “drôles de jeux mais ma deuxième fille se détendait en faisant des maths, ce qui n’était pas mon cas, j’ai un bac littéraire). La plupart des livres de Júlio César de Mello e Souza étaient publiés sous le pseudonyme de Malba Tahan. Il était très critique vis-à-vis des méthodes d’enseignement brésiliennes, et tout spécialement de l’enseignement des mathématiques. “Le professeur de mathématiques est un sadique,” déclarait-il, “qui adore rendre toute chose la plus compliquée possible.”  J’ai toujours pensé cela des professeurs de maths. En éducation, il était en avance sur son temps et aujourd’hui ses propositions sont néanmoins plus appréciées que mises en pratique.

J’ai trouvé par hasard un texte de cet homme qui me parait d’actualité quand on pense à DSK. Je ne dis pas que notre homme politique français est tout blanc, tout propre, il n’y a pas de fumée sans feu mais on l’a bien maltraité, c’est incontestable.

Qui y avait intérêt ?

Voilà le texte qui me parait plaisant à lire, Malba Tahan illustre les dangers de la parole :
Une femme accusa tant son voisin d’être un voleur qu’à la fin le garçon fut arrêté.
Quelques jours plus tard, on découvrit qu’il était innocent ; libéré le garçon fit juger la femme.
“Les critiques malicieuses ne sont pas si graves”, dit-elle au juge.
“D’accord, répondit le magistrat. Aujourd’hui, quand vous rentrerez chez vous, écrivez tout le mal que vous avez dit de ce garçon ; ensuite coupez le papier en petits morceaux et jetez-les sur la route. Demain vous reviendrez écouter la sentence”.
La femme obeit et revint le lendemain.
“Vous êtes pardonnée si vous me remettez les morceaux de papier que vous avez répandus hier. Sinon condamnée à un an de prison”, déclara le magistrat.
“Mais c’est impossible ! Le vent a déjà tout dispersé !”
“De la même façon, la simple médisance peut-être dispersée par le vent, détruire l’honneur d’un homme et ensuite il est impossible de réparer ».

Comme écrivait si bien Voltaire : “Médisez, médisez il en restera toujours quelque chose.”

En tous cas, une chose est sûre, au FMI ce n’est plus DSK. Dans la politique française, notre homme est-il maintenant cuit ?

 

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Mai 68 : troisième et dernier épisode de cette série

Souvenirs, souvenirs. Scott Mac Kenzie, ça vous dit quelque chose ? Continuer la lecture

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Bonheur et démocratie

Si vous êtes sincère et honnête avec vous-même, il y a de nombreuses journées où vous devriez vous sentir heureux. Si vous êtes en bonne santé, que vous avez deux bras et deux jambes, vous êtes déjà un nanti. Si vous n’habitez ni en Libye, ni en Côte d’Ivoire, ni à Haïti, ni… ni… Si vous habitez un pays en paix, si vous pouvez encore manger à votre faim, si… si… Rajoutez ce que vous avez de plus pour être heureux, bien entendu, cela dépend de vos choix et de vos goûts : ce peut être un mari ou une femme ou un compagnon qui vous agrée ou pourquoi pas… votre solitude, des enfants, des amis (peu, juste des amis sincères), ou des centaines de relations, une maison, un don particulier, un passe-temps épanouissant, un chat, un chien, une voiture, un vélo ou  un cheval, alors là vous êtes un super nanti.

Que voulez-vous de plus ? De l’argent. Ah, c’est bien ça, alors… L’argent ne fait pas le bonheur  mais il y contribue, ajoutez-vous… Soit, c’est notre organisation sociale qui veut ça. Le modèle qu’on vous a insidieusement imposé. Toujours plus, toujours plus de tout et surtout plus de sous. Et si nous arrêtions avec ce système qui ne satisfait pas le plus grand nombre. Comment changer de modèle de fonctionnement ?

Il y a toujours eu des riches, des pauvres, des travailleurs et des fainéants, des surdoués et des idiots, des laids et des beaux, pourquoi vouloir être tous identiques ? Le bonheur pour tout le monde, d’accord. Il fait bon rêver mais il faut aussi faire un effort. Chacun le sien, il ne faut pas compter sur les autres, il faut avancer et faire avancer, ne pas attendre que tout arrive par miracle, mystère ou chance. Si l’on veut le bien de tous, il faut que chacun mette la main à la pâte, que nous partagions tout entre tous et ne pas se contenter de vouloir spolier celui qui a plus ou ceux qui ont le plus pour ne donner qu’à quelques-uns.  Et pensez-y, les riches se sont souvent autodétruits : leurs abus les condamnent. Souvenez-vous de la triste fin des rois, tsars, empereurs, et dictateurs de tous poils. Est-ce vraiment nécessaire de brûler, casser, tuer ?

Essayez de vous exprimer, de vous faire entendre, participez à la vie de la république, n’acceptez pas tout, en ronchonnant, sans agir. L’union fait la force. Une voie de la sagesse et de la non-violence doit exister. Trouvons-la ensemble. Il ne faut plus que des minorités décident pour nous. Notre problème, c’est d’être perdu dans la masse. Nous nous taisons car la parole a été monopolisée d’un côté par une « élite » de droite et de gauche, qui se croit tout permis, parce qu’un jour, elle a été élue, de l’autre côté par des braillards, qui eux aussi se croient tout permis, parce qu’ils se sentent forts en n’agissant qu’en bandes, qu’ils font peur et règnent par la terreur. Les premiers pour s’accrocher à leurs sièges sont prêts à toutes les compromissions, ils savent bien qu’ils ne côtoieront jamais la plèbe et peuvent être démagogues sans en subir les conséquences ; ils ne prennent jamais le métro, anonymes dans les couloirs, risquant leur vie dans un escalier, ne rentrent pas à pied dans des quartiers déserts que les bus n’osent plus traverser, ne mangent pas dans les fast-food empoisonneurs, ne mettent pas leurs enfants dans des écoles délabrées, ne vont pas dans les hypermarchés de banlieues acheter à prix fort des viandes réemballées plusieurs fois … Les autres savent qu’ils sont devenus des roitelets, des caïds, qu’ils disposent de domaines où la loi n’a plus vraiment cours, que personne ne les arrêtera, que même la police a peur et baisse les bras. Nous, pris entre les deux, nous voyons notre territoire se réduire, nos libertés aussi. Les premiers légifèrent ou proposent de légiférer. Les lois nouvelles ne contraignent plus que les bons citoyens. Les autres ne risquent rien, ils ne respectent rien.

Lisez la LOPPSI2 vous comprendrez qu’on nous musèle. Nous ne serons pas plus protégés mais nous serons plus “flicardés”.

Assez de démagogie ! Vive la démocratie ! Une république idéale  laïque avec des droits et des devoirs.

Confession en passant : je me fais plaisir chaque jour en écrivant un billet plus ou moins long. Je me retiens car je suis prête à en dire tellement plus, mais aurez-vous le temps , la patience ou l’envie de lire davantage ?

Quoi qu’il en soit, en venant écrire, je jette des coups d’œil sur d’autres sites et je me rends compte que je deviens une bloggeuse sérendipitante. Quoi ? Bloggeuse, ben oui, j’écris sur mon blog. Ah, sérendipitante vous gêne ? La sérendipité vous ne connaissez pas ? Je vous taquine. J’aime tellement les mots que dès que j’en tiens un original, j’essaie de m’en servir. Oui, ça existe la sérendipité. Je l’ai d’abord découvert en anglais : serendipity ; j’ai trouvé le mot “joli”. C’était il y a deux ans à … Las Vegas.  Je suis sûre que vous vous en moquez. Moi je ne l’avais ni vu ni entendu ; jamais. Mes grands enfants, eux, oui. Quand l’élève dépasse le maître…

La sérendipité est “l’art de trouver la bonne information par hasard”. Merci internet de satisfaire ma curiosité sans cesse affamée. Attention, il faut toujours savoir “trier le bon grain de l’ivraie”, il y a des rumeurs et des erreurs sur le net.

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