Catimini

Catimini est une marque française de prêt à porter haut de gamme pour enfants fondée en 1972 à Cholet par Monique et Paul Salmon mais pas que… Catimini est aussi un vocable faisant partie d’une locution adverbiale (suite de mots équivalente à un adverbe) : en catimini, qui signifie discrètement, secrètement, en cachette, en douce et devient en argot : en loucedé ou en lousdé.  Continuer la lecture

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Honte

Avez-vous regardé Serge Papagallo dans mon récent billet et l’accent de Grenoble ? Si oui, vous avez entendu son expression très très grenobloise (au moins à une époque, celle de ma jeunesse) : “Toute honte bue“. C’est une expression française connue mais vieillie (avec des variantes) : boire toute honte, avoir toute honte bue,  mettre bas toute honte, c’est-à-dire être insensible à l’opprobre, au déshonneur. Mais pour être sensible au déshonneur encore faut-il avoir un quelconque honneur ? Continuer la lecture

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La gauche

Léo Ferré se revendiquait anarchiste, et de son vivant, il a refusé de recevoir le Grand Prix de la Chanson Française en 1986, d’être fait Commandeur des Arts et des Lettres, de soutenir François Mitterrand contre la promesse d’avoir à sa disposition un orchestre symphonique de premier ordre, et d’être l’invité d’honneur des premières Victoires de la Musique en 1987. Continuer la lecture

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Acteurs, actrices : César, Oscar et … Gérard

La météo a dit que le week-end allait être pluvieux à la Réunion et frais en France métropolitaine, je suis prévenante et vous propose de la lecture.

C’est la saison qui veut ça, l’actualité. Je pourrais évoquer la Fashion Week, mais pour faire l’intello, je préfère parler de cinéma. Pour la mode, j’y reviendrai peut-être. Certains acteurs, réalisateurs célèbres, doués, appréciés du public n’ont jamais eu de récompense. Que faut-il en penser sinon que les honneurs accordés par un cercle de personnes «autorisées » ne tiennent pas compte du goût de la majorité.

Coluche disait “On s’autorise à penser dans les milieux autorisés” alors ça les milieux autorisés c’est un truc où vous y êtes pas vous hein. Vous êtes même pas au bord, vous êtes pas du tout. Le milieu autorisé c’est un truc, c’est un endroit autorisé où y’a plein de mecs qui viennent pour s’autoriser des trucs; mais y’a que le milieu qui compte. » Si vous n’êtes pas de ce milieu, on ne vous autorise pas à vous exprimer.

Donc pour en revenir aux honneurs, certains les refusent. C’est dire comme ça a de l’importance à leurs yeux et comme ça devrait en avoir pour nous.

Libres de dire non, non au milieu du cinéma. En France nous avons au moins deux : Jean-Paul Belmondo et Miou-Miou. Ils se sont rebellés contre l’ordre établi (par qui ?). Souvenez-vous que jadis, loin d’être des stars adulées, les comédiens étaient excommuniés et n’avaient pas droit au cimetière, alors les honneurs à cette époque…

Bébel, en 1989, est nommé pour le César du meilleur acteur pour son rôle dans  « Itinéraire d’un enfant gâté ». ; il annonce d’emblée que la distinction ne l’intéresse pas. Malgré cela, le comédien est le gagnant de cette compétition mais il ne se déplace pas pour venir chercher son prix Officiellement, il dit ne pas accepter d’autres récompenses que celles venant du public. Bravo pour cette déclaration ! Officieusement, l’acteur ressent une certaine aversion pour le trophée en lui-même, conçu par César et non par Paul Belmondo, son père, un temps pressenti pour dessiner la statuette et surtout, on dit  que Jean-Paul Belmondo tenait rigueur à César pour des propos désobligeants envers son père. Il a le sens de la famille et de l’honneur notre Bébel.

En 1980, soit presque dix ans plus tôt, Miou-Miou, encore bien jeune, est nominée au César de la meilleure actrice pour son rôle dans « La Dérobade », César qu’elle remporte mais qu’elle ne prendra pas la peine de venir chercher. Une autre actrice, Romy Schneider, présidente de la cérémonie cette année-là, prend la parole : “Je trouve que ce n’est pas correct, ni très gentil et ça manque de respect envers notre profession, quand on est nominé ou même quand on ne l’est pas, de ne pas venir”.

Je ne veux pas être désagréable envers « Sissi » (paix à son âme) mais tout le monde est libre de vivre comme bon lui semble et comme je l’ai déjà écrit, même si la politesse est indispensable dans les rapports humains, il n’en est pas moins vrai que c’est la forme la plus acceptable de l’hypocrisie. Miou-Miou, merci de ne pas être hypocrite comme la plupart des individus, soyez honorée pour ça !  Nommée dix fois au cours de sa carrière pour le César de la meilleure actrice, Miou-Miou déclara un jour : “Les Césars, j’y vais jamais, les honneurs, je m’en fous.

Bravo, bravo, bravo !!!

Certains sont bien dans le système et sont nommés puis récompensés, même à plusieurs reprises comme s’il n’y avait pas assez de prétendants. Je pense en particulier à deux actrices, monstres sacrés du cinéma français, comme on dit : Catherine Deneuve et Isabelle Adjani. Leurs récompenses n’enlèvent rien à leur valeur, c’est juste que si certains cumulent, d’autres n’ont rien. Jamais ! Ou plutôt jamais en France !

Pour Adjani : 8 nominations et 5 César de la meilleure actrice (“Possession”,”L’Été meurtrier”, “Camille Claudel”, “La Reine Margot”, “La Journée de la jupe”) et pour Deneuve : 11 nominations et 2 César. Pas loin derrière mais avec un seul César, Isabelle Huppert : 13 nominations (le record chez les filles), 1 récompense, et Miou-Miou : 10 propositions, 1 récompense non reçue.

D’autres ont eu un bon rapport «proposition/réussite » comme Annie Girardot : 4 nominations et 3 César (ex-aequo avec Julie Depardieu). Julie est plus « efficiente » que son papa : Gérard , 16 nominations et seulement 2 César pour des rôles exceptionnels : “Le dernier métro” et “Cyrano de Bergerac” (mon préféré).

D’autres enfin ont eu des nominations et jamais de récompenses. Je les ai classés, par ordre alphabétique

– Josiane Balasko :  elle, c’est un cas un peu particulier car elle a bien reçu deux César mais pas pour un rôle, jamais. Elle a plusieurs cordes à son arc : actrice et réalisatrice. Elle a reçu un César en 1996 pour le meilleur scénario ou la meilleure adaptation pour « Gazon maudit » et un César d’honneur en 2000.

– Charles Berling : 5 nominations et rien.

Je note les scores : nominations/récompenses.

– Michel Blanc : 7/0

– Béatrice Dalle : 1/0

– Patrick Dewaere : 6/0

– Gérard Jugnot : 4/0 (et aux Molière 3/0)

– Vincent Lindon : 4/0

– Jean-Pierre Marielle : 7/0

– Michel Piccoli : 4/0

– Charlotte Rampling :  4/0 mais un César d’honneur en 2001

– Trintignant père et fille : Jean-louis (le père) 4/0 et Marie (la fille) 5/0

– Lambert Wilson :  6/0

Ne m’en voulez pas si j’ai oublié des acteurs que vous aimez mais je ne peux penser à tout le monde. Vous pouvez compléter par un commentaire. Cliquez sur le mot en fin d’article (tout petit en bas).

Pourquoi pas de récompense à ceux que je viens de citer ? Mais je m’en fous, je les aime avec ou sans statuette ! Peut-être qu’ils ont dit qu’ils n’en avaient rien à faire.

Par ailleurs, je pense à un acteur qui n’a jamais été nominé, donc pas récompensé, mais si je peux me permettre, je m’en moque et tant pis pour lui, c’est un pro Hadopi ! J’ai été un peu déçue quand j’ai appris ça, mais ce n’est pas un proche alors… il fait comme il veut, c’est son droit mais je désapprouve son comportement. Il s’agit de Thierry Lhermitte qui, sans César, par  contre, a reçu au moins deux Gérard. Vous connaissez les Gérard ?

Les Gérard, c’est librement inspiré  des Razzie Awards, Les Gérard du cinéma sont une parodie de récompenses, ayant pour vocation de primer les pires réalisations du cinéma français, se déroulant généralement un ou deux jours avant la cérémonie des César ou le Festival de Cannes. Les prix remis lors de cette cérémonie sont représentés par un parpaing doré.

Et bien, Thierry Lhermitte doit déplaire à d’autres que moi, il en  a reçu deux des Gérard :

– en 2007 (2° édition) : Gérard de la compromission alimentaire dans « Incontrôlable »

– en 2006 (édition 1) : – Gérard du Plus mauvais membre du Splendid dans « Foon »

Je ne sais pas si l’acteur est allé chercher ses parpaings.

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Quant aux Oscar, que les César ont copié (pourquoi vouloir toujours imiter les Américains ?), certains réalisateurs et acteurs n’ont rien reçu au cours de leur carrière.

Voilà une liste alphabétique non exhaustive.

Je commence par les réalisateurs.

1 – Robert Altman a été récompensé par une Palme d’or au festival de Cannes en 1970 pour l’audacieux M.A.S.H., mais n’a pas eu autant de chance avec l’Académie des Oscars. Nominé à sept reprises pour “M.A.S.H.”, “Nashville”, “The Player”,”Short cuts” et “Gosford Park”, le cinéaste n’a remporté qu’un Oscar d’honneur en 2006.

2 – Ingmar Bergman : l’homme de théâtre a su trouver son public sur grand écran avec des œuvres complexes et satiriques mais n’a pas trouvé en revanche la recette pour gagner un Oscar, malgré ses neuf nominations pour “Les Fraises sauvages”, “A travers le miroir”,” Cris et chuchotements”, “Face à face”, “Sonate d’automne” et “Fanny et Alexandre”.

3 – Charlie Chaplin a eu un Oscar d’honneur pour “Le Cirque”, Oscar remporté lors de la première cérémonie en 1929. C’était de bon augure mais ça s’est arrêté là. Charlie Chaplin et non plus Charlot n’a eu ensuite que trois nominations pour “Le Dictateur” en particulier, juste avant de quitter les Etats-Unis pour fuir le maccarthysme. L’Académie essaya tout de même de se rattraper en lui décernant un Oscar d’honneur pour son apport à l’industrie cinématographique en 1972, puis le prix de la meilleure musique pour “Les feux de la rampe” en 1973.

4 – Federico Fellini : avec douze nominations sans succès en tant que scénariste ou réalisateur pour “Rome, ville ouverte”, “Païsa”, “La Strada”, “Les Inutiles”,” La Dolce Vita”, “Huit et demi”, “Satyricon”, “Amarcord”, “Le Casanova de Fellini,” le cinéaste italien fait figure de plus grand perdant des Academy Awards. Federico Fellini fut tout de même récompensé d’un Oscar d’honneur en 1993.

5 – Alfred Hitchcock : et oui, contrairement au culte que lui vouent les cinéphiles et  les cinéastes du monde entier, il n’a jamais déclenché autant d’enthousiasme de la part de l’Académie des Oscars. Nominé cinq fois (“Rebecca”, “Lifeboat”, “La maison du docteur Edwardes”, “Fenêtre sur cour”, “Psychose”),  le maître du suspense n’obtint qu’un Oscar d’honneur en 1968.

6 – Stanley Kubrick dont les films sont considérés comme des chefs-d’oeuvre majeurs de l’histoire du cinéma, a récolté douze nominations aux Oscars pour “Docteur Folamour,” “2001 : l’odyssée de l’espace”, “Orange mécanique”, “Barry Lyndon” et “Full Metal Jacket”. Il n’en remporta qu’un seul, celui des meilleurs effets spéciaux pour son fascinant opéra de l’espace (2001, l’Odyssée).

7 – David Lynch fut lauréat d’une Palme d’or pour « Sailor & Lula » et du Prix de la mise en scène à Cannes pour « Mulholland Drive », mais il a plus de difficultés à obtenir les faveurs de l’Académie des Oscars. Déjà nominé quatre fois pour “Elephant Man”, “Blue Velvet” et “Mulholland Drive”, le réalisateur est reparti à chaque fois bredouille.

Venons-en aux acteurs :

1 – Richard Burton : l’acteur à la vie privée tumultueuse (cinq mariages et quatre divorces) a cru plus d’une fois repartir avec un Oscar grâce à ses rôles tourmentés dans “Ma Cousine Rachel”, “La Tunique”, “Becket”, “L’Espion qui venait du froid”, “Qui a peur de Virginia Woolf ?”, “Anne des mille jours” et “Equus”. Ces sept nominations n’ont pourtant jamais été suivies de récompense.

2 – Glenn Close affectionne particulièrement les personnages de femmes fortes, qui le lui rendent bien puisqu’elle a déjà récolté cinq nominations aux Oscars, cependant la statuette lui a toujours échappé, que ce soit pour des seconds rôles ( “Le Monde selon Garp”, “Les Copains d’abord”,” Le Meilleur”) ou en tant qu’actrice principale (“Liaison fatale”,” Les Liaisons dangereuses”).

3 – Leonardo di Caprio est sans doute l’un des meilleurs acteurs de sa génération grâce à sa collaboration avec Martin Scorsese et en plus, moi je le trouve très beau. Mais pas de quoi impressionner l’Académie des Oscars, semble-t-il, puisqu’il ne compte que trois nominations sans succès (« Gilbert Grape », « Aviator », « Blood Diamond ») et une cruelle absence cette année alors qu’il avait tourné  dans « Shutter Island » et « Inception ».

4 – Julianne Moore, malgré une carrière des plus fructueuses et plusieurs récompenses (deux coupes Volpi à la Mostra de Venise, un Ours d’argent à la Berlinale), n’a pas encore réussi à décrocher la précieuse statuette à Hollywood. L’actrice compte pourtant quatre nominations à son actif pour « Boogie Nights », « La Fin d’une liaison », « The Hours » et « Loin du paradis ».

5 – Peter O’Toole qui est devenu une star internationale grâce au rôle mythique de “Lawrence d’Arabie” (1963), a manqué de peu l’Oscar du meilleur acteur. Il a dû penser alors que ce n’était que partie remise et s’est vu, en effet, nominé plus de huit fois, mais il est toujours reparti toujours les mains vides… jusqu’à un Oscar d’honneur en 2003.

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Revenons-en pour terminer aux Gérard.

Je vous conseille, si vous avez envie d’en savoir plus sur eux et si vous avez le temps, de consulter Wikipedia, vous saurez ainsi qui a été nominé, quand, et pour quelle distinction, parce que le choix est large. Pas de nom pour les candidats potentiels pour les récompenses suivantes en 2011, mais cliquez sur les liens au dessous et vous verrez :

Le 1.15 n’a qu’une prétendante qui, chaque année, remporte ce Gérard là.

Depuis 2006, on s’amuse  un peu plus avec le cinéma. Chacun, avec ses amis, ses proches, peut organiser un jury et récompenser ce qui lui fait plaisir. Pourquoi seuls certains « autorisés » (par qui, je le redemande ? ) auraient le droit de nous imposer leurs goûts et leurs décisions ?

Soyons honnête, on rit parce qu’on est très méchant. On aime sans savoir vraiment pourquoi. On ne demande à personne de nous fournir notre opinion. Alors qu’ils aillent se faire voir avec leurs récompenses ! Bons ou mauvais, qu’est-ce qu’on en a à faire de leurs jugements ?

Nous sommes des personnes responsables ; les paillettes, la poudre aux yeux et le miroir aux alouettes ne doivent pas nous faire rêver. Regardons le réalité en face !  Oublions les “people”. Vivons en individus autonomes, indépendants, intelligents (dans la mesure du possible).

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Mauvaise ou bonne conscience

Finalement, je me reprends à philosopher, un peu comme si je retournais au lycée mais il n’y a pas de note, juste le plaisir d’écrire et l’espoir d’être lue. Peut-être y a-t-il aussi l’envie de réfléchir et de faire réfléchir, un peu.

Hier je pensais aux personnes de mauvaise foi. De là, à évoquer la bonne conscience, il n’y a qu’un pas. Une personne de mauvaise foi peut-elle avoir bonne conscience ?

Avoir bonne conscience, avoir mauvaise conscience, encore faut-il avoir une conscience !

Qu’est-ce donc que la conscience ?

La conscience est la faculté mentale de sa propre existence et de l’existence du monde extérieur (avoir conscience du froid, du danger) ce qui n’exclut nullement la conscience du bien et du mal.

Avoir mauvaise conscience, c’est ne pas avoir l’esprit tranquille, avoir quelque chose à se reprocher. Combien de nous, aujourd’hui, sont-ils capables d’avoir mauvaise conscience ? Fort peu à en juger par la manière dont les politiques se défilent. Ne devraient-ils pas se montrer irréprochables dans leur vie publique ? C’est un autre sujet.

Moi, j’ai une règle de conduite qui doit être, heureusement, commune à un grand nombre de personnes : Pour avoir bonne conscience, il est un principe à respecter, il faut toujours se poser la même question «Et si tout le monde en faisait autant ?»

Il arrive malheureusement que des individus n’aient plus conscience de ce qu’ils font, je ne parle pas des fous mais de gens normaux, c’est ce qui arrive aux militaires qui sont entraînés à tuer sans vergogne, à appuyer sur la gâchette sans réfléchir, à obéir aux ordres (on peut le leur reprocher après, cf le procès de Nuremberg : nécessité, devoir de désobéissance) ou encore aux golden boys et à tous ceux qui veulent « faire du fric à tout prix » (indécence des primes versées, immoralité de certaines expropriations). D’autres aussi se croient tellement supérieurs par leur science qu’ils jouent aux apprentis sorciers (le bébé «médicament », actualité du moment par exemple) n’ont pas suffisamment envisagé les conséquences morales pour ce bébé qui grandira. “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”, disait Rabelais.

Des questions me taraudent. En France, dans une république laïque, pourquoi demande-t-on aux jurés de rendre leur verdict en « leur âme et conscience » ? « Sur mon honneur et ma conscience, devant Dieu et devant les hommes », je crois que telle est la phrase prononcée par le Président du jury d’Assises au moment de rendre le verdict. S’il faut jurer sur quelque chose, mieux vaut encore la conscience que le Coran qui risque de remplacer bientôt la Bible.

J’aime bien l’idée de jurer sur son honneur, mais là aussi… qui en a encore ? C’est la faute de Marcel Pagnol qui a écrit « L’honneur, c’est comme les allumettes, ça ne sert qu’une fois ». Bon d’accord, je sais qu’il parlait d’une autre forme d’honneur, mais quand même, j’ai le droit de penser comme je veux et même d’être de mauvaise foi si j’ai envie, na ! On pardonnerait presque les crimes d’honneur par les temps qui courent. Alors…

Pour moi, le plus beau, c’est de savoir que certains fonctionnaires prêtent encore serment avec leur conscience (pas les fonctionnaires de police, eux, ils promettent juste d’obéir aux ordres. Et bien, ça, ça craint ! enfin ça craint pour nous les citoyens lambda. Voir plus haut le procès de Nuremberg.) Donc, les facteurs disent : « Je fais le serment de remplir avec conscience les fonctions qui me seront confiées. Je m’engage à respecter scrupuleusement l’intégrité des objets déposés par les usagers et le secret dû aux correspondances » et les agents de France Telecom annoncent “Je fais le serment de remplir avec conscience et probité les fonctions qui me seront confiées ». Soit certains ont oublié de prêter serment, le travail urgeait, soit ils ont des problèmes de mémoire à en juger par le nombre de courriers qui disparaissent. Mais ça aussi, c’est encore une autre histoire.

J’ai relevé un certain nombre d’expressions comportant le mot conscience :

avoir sur la conscience : c’est avoir quelque chose à se reprocher

avoir sa conscience pour soi (avoir la conscience claire ?)

prendre conscience (prise de conscience)

perdre conscience (perte de conscience). Ce n’est pas l’inverse de l’expression précédente ; c’est quelquefois impressionnant mais pas forcément grave… La prise de conscience, elle, peut poser des problèmes.

se donner bonne conscience : faire comme si l’on n’avait rien à se reprocher. Vous en connaissez-vous des qui font ça ?

donner mauvaise conscience à quelqu’un (est-ce le faire réfléchir, prendre conscience de ?)

la clause de conscience qui doit conduire un journaliste à démissionner quand il n’est plus en accord avec les orientations de son journal (aujourd’hui, les journalistes ne sont-ils pas plus en accord avec leur porte-monnaie, les avantages et la notoriété qu’ils peuvent retirer de leur emploi ?)

Avoir de la conscience professionnelle ; indispensable dans tous les métiers et de plus en plus rare malheureusement.

Par acquit de conscience (pour s’éviter des remords), on pouvait autrefois en conscience (sincèrement), devenir objecteur de conscience (celui qui refusait de faire son service militaire en temps de paix ; pendant la guerre, tu fermais ta gueule et tu partais la fleur au fusil pour devenir de la chair à canon). Que d’images dans notre belle langue !

Pour en revenir à la conscience, en faire mention aussi souvent, est-ce la preuve qu’elle existe bel et bien ?

De là à parler de l’âme et des 21 grammes…

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=47795.html

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