Aux armes, etc…

Aux armes, etc…” Cliquez pour écouter. Vous connaissez. Vous souvenez-vous ?

Vous souvenez-vous que :

– le reggae a fait son apparition en France avec l’album de Gainsbourg Aux armes et cætera. Continuer la lecture

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Le silence peut être d’or.

La parole est d’argent mais le silence est d’or. Qui est à l’origine de ce proverbe ? Mystère. C’est souvent le cas pour les proverbes. Tout le monde comprend, en général, leur sens car il s’agit le plus souvent de l’expression de la bonne vieille sagesse populaire. Parler est indispensable mais savoir se taire est encore mieux. Continuer la lecture

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Petit rappel de philosophie

« Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d’autrui mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment c’est encore d’être heureux. »

Alain, Propos sur le bonheur

Vous pouvez relire mon article de février dernier “Philosophons légèrement le matin” si le coeur vous en dit. Il contient quelques citations qui peuvent vous intéresser ; elles sont variées.

Je vais aller dormir car la fatigue se fait sentir.

Bonne nuit à toutes et tous.

La suite demain.

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Rouge des drapeaux

Hier c’était le 14 juillet. Défilé, feu d’artifice, bal des pompiers ou de la commune, Marseillaise, drapeau. Je vous ai déjà dit quel effet me faisait l’hymne national : les larmes me montent aux yeux. La musique ? Les paroles (un peu) violentes ? C’est mon hymne, notre hymne. Je l’aime.

J’aime aussi mon drapeau : bleu, blanc, rouge, comme beaucoup d’autres.

Bleu, blanc, rouge… Le drapeau des Etats-Unis d’Amérique, le drapeau australien, le drapeau anglais sont ceux que je préfère mais d’autres sont tout aussi attrayants, comme celui de l’Islande, voire même les quasi-copies : russe, luxembourgeois.

Vous les reconnaissez, non ? Les trois premiers : USA, Australie, Grande-Bretagne.

Islande, à gauche.

La Russie à droite, un comble, non ?

 

 

Et le Luxembourg, juste au dessous.

Le rouge, j’y reviens, est l’une des couleurs les plus utilisées sur les drapeaux nationaux à travers le monde.

L’utilisation de la couleur rouge a des connotations similaires de pays à pays :

– le sang, le sang du Blutfahne (littéralement drapeau du sang), nom qui désigne le drapeau à croix gammée utilisé lors du putsch commis par Adolf Hitler et son parti le 9 novembre 1923. Ce drapeau est devenu par la suite un objet de culte, ce que je trouve assez effrayant quand je pense aux massacres commis en son honneur.

le sang, le sacrifice et le courage de ceux qui ont défendu leur pays. Un exemple : le drapeau catalan, sang et or et sa légende qui explique que, alors que le comte Guifré el Pelós (Guifred le Velu) régissait les onze comtés catalans, les Normands ont attaqué le pays du roi Franc, Charles le Chauve. Dans la bataille, en 870, les morts et les blessés, des deux côtés, furent nombreux ;  Guifré lui-même est blessé par une flèche. Le soir, ayant remarqué la bravoure du comte et sa vaillance au combat, l’empereur franc se rend dans la tente du catalan, allongé sur sa couche près de laquelle se trouve son bouclier, un champ d’or vierge de tout décor. Il trempe quatre doigts dans la blessure ouverte de Guifré et trace, d’un geste, les quatre bandes rouges donnant ainsi à la Catalogne, ses armes d’or à quatre pals de gueules. Ci dessous : drapeau et écu catalan (Une pensée à timilo) et petites précisions en héraldique : gueules égale rouge et sable, c’est noir !

 

 

 

le soleil. Pour le Japon, le rond rouge symbolise le soleil. l’amour pour le Surinam : Au centre du drapeau on peut voir une étoile à cinq branches de couleur jaune. L’étoile représente l’unité de tous les groupes ethniques du pays . La bande rouge symbolise le progrès et l’amour, la verte l’espérance et la fertilité et les blanches, la justice et la paix. le sacrifice du sang du Christ dans certains pays traditionnellement chrétiens.

Le rouge est la couleur des drapeaux de plusieurs pays qui ont appartenu à l’ancien Empire britannique.

Les anciennes colonies de l’Espagne, comme la Colombie, l’Équateur et le Venezuela, ont des drapeaux arborant la couleur rouge, l’une des couleurs du drapeau espagnol.

Le rouge, le bleu et le blanc sont aussi les couleurs panslaves, tandis que le rouge, le blanc et le noir sont les couleurs panarabes.

Le rouge, la couleur or, le vert et le noir sont les couleurs panafricaines. Elles sont empruntées au drapeau de l’Éthiopie, l’un des plus anciens pays africains indépendants.

Et voilà l’un de mes drapeaux préférés, celui de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui.En vigueur depuis le 27 avril 1994, cet emblème a remplacé le drapeau oranje-blanje-blou (orange, blanc, bleu) adopté en 1928.

Le nouveau drapeau se veut le reflet des principaux éléments de l’histoire sud-africaine en reprenant notamment toutes les couleurs utilisées par les principaux groupes ethno-politiques du pays. Il combine notamment le noir, le vert et le jaune, couleurs traditionnelles des mouvements noirs africains comme l’ANC avec celles de l’ancien drapeau national et des différents emblèmes des républiques boers. Le motif central symbolise « la convergence des divers éléments de la société sud-africaine qui font la route ensemble et à l’unisson ».

D’autres significations existent. Le bleu représente le ciel, le vert : la terre africaine, le blanc : les natifs européens , le noir : la population noire , le jaune : la richesse aurifère du pays, le rouge : le sang versé pendant les conflits internes, le « Y » renversé symbolise la jonction et l’union de toutes ces composantes.

Ou également : le bleu pour les fleuves ; le vert pour l’agriculture ; le blanc pour la paix ; le noir pour la force ; le jaune pour les minéraux ; le rouge pour le sang.

Merci Nelson Mandela ! Merci, Madiba, avec ta volonté, ta bonté, tu as réussi à faire partager une terre, un pays, un espoir. La Réconciliation a pu avoir lieu. Ce n’était pas facile.

C’est encore fragile.

Mais n’est-t-il pas beau ce drapeau de la Nation Arc-en-Ciel ?

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Les Triplettes de Belleville

Dans mon article précédent, j’ai mentionné “les Triplettes de Belleville”, alors juste quelques mots pour vous recommander de regarder le film si vous ne l’avez pas encore vu.

C’est un film muet et musical, à l’histoire un peu (beaucoup) abracadabrante. Une grosse vieille dame (la grand-mère) cherche son petit-fils enlevé sur le Tour de France et expédié aux Etats-Unis. Parfait mélange d’imagination, d’humour, de références diverses.

A voir en famille, enfants de plus de 10 ans, à mon avis.

Pour en savoir plus, consultez ces deux sites que je trouve intéressants, mais il y en a beaucoup d’autres…….

1 – http://www.leblogducinema.com/2009/04/04/critique-les-triplettes-de-belleville/

2 – article Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Triplettes_de_Belleville

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On : pronom personnel indéfini…

Sans doute avez-vous reçu un  mail qui se promène de boite en boite depuis des mois. Il  en existe beaucoup dont certains ne méritent que la corbeille et un mail de réponse à celui qui vous l’a envoyé  : “S’il te plait, peux-tu cesser de remplir ma boîte-mail avec ces pourriels ?”

D’autres peuvent donner à réfléchir, choquer, contrarier et même être presque pédagogiques. Je relaie celui-là (déjà beaucoup reçu).

Il était une fois quatre individus : Tout  le mondeQuelqu’unChacun – et Personne..
Comme, il y avait un important travail à faire,
on (qui ?) a demandé à Tout le monde de le faire.
Tout  le monde était persuadé que Quelqu’un le ferait.
Chacun pouvait l’avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.
Quelqu’un se fâcha car c’était le travail de Tout  le monde !

Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu’un le ferait
En fin de compte, tout  le monde fit des reproches à chacun
Parce que personne n’avait fait ce que quelqu’un aurait pu faire.

MORALITÉ
Sans vouloir le reprocher à Tout  le monde, il serait bon que Chacun fasse ce qu’il doit sans nourrir l’espoir que  Quelqu’un le fera à sa place car l’expérience montre que là où on attend Quelqu’un,  généralement on ne trouve Personne.

CONCLUSION
Je vais le transférer à Tout  le monde afin que Chacun puisse l’envoyer à Quelqu’un sans oublier Personne…

Ce qui me frappe, moi, c’est  (non, pas la main de mon père, c’est une plaisanterie stupide) c’est l’occurrence de  plus en plus fréquente du “ON” dans le discours. Déjà dans les années 60, Jacques Dutronc chantait “on nous cache tout, on nous dit rien…” (Plus on apprend plus on ne sait rien, On nous informe vraiment sur rien). Cliquez LA et vous pourrez entendre Jacques Dutronc.

On se cache, on ne prend pas de risque. On n’est pas courageux.

Petit cours de grammaire, je ne résiste pas. La fibre enseignante est restée.

Le pronom indéfini ou pronom personnel ON vient de l’ancien français : home = homme, du latin homo (l’humain). Oubliez la Gay Pride !

Toujours sujet,  “ON”  peut désigner soit :

1 – Un être humain non précisé, quelqu’un : On a frappé à la porte.

2 – Des personnes dont l’identité n’est pas connue ou précisée parce que (peut-être,  et pourquoi ?) on n’ose pas les citer : On vous demande au service du personnel. (De nos jours, ça fait toujours un peu peur car c’est rarement pour une augmentation.)

3 – Des personnes éloignées dans le temps ou l’espace : On vivait mieux autrefois (Les bienheureux. Vous êtes sûrs ? Moi, non. Sauf pour les années 60 ; 1960 bien sûr !)

4 – Une personne indéterminée dans les phrases sentencieuses, les proverbes, les phrases d’ordre général : Quand on vole un œuf, on peut voler… au choix (pas facile, pas courant fréquent, le boeuf).

5 – En langue familière, le locuteur (moi, je) et une ou plusieurs autres personnes : Nous, on n’y peut rien. Ben oui, c’est pas ma faute. C’est comme ça ; ça ne nous regarde pas. On n’y peut vraiment rien… Heureusement que certains ont été plus courageux pour penser : “Ca ne peut plus durer, il faut qu’on fasse quelque chose, il faut que Je fasse quelque chose”. A quoi pensez-vous ?

6 – Le locuteur et le groupe auquel il appartient (famille, collègues, citoyens…): On est tous égaux devant la loi, nous les Français. Enfin, ça, c’est ce qu’on veut nous faire croire car la fable de La Fontaine «Les animaux malades de la peste» n’a pas pris une ride « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. », si ce n’est que la puissance n’est pas toujours l’argent (cf. DSK) mais c’est aussi la violence (cf. les zones de non-droit, fiefs de mafieux, dealers…). Vous êtes où, vous ? Zut, comme moi ? Pas le bon camp ?

7 – En langue familière, le locuteur (moi) représentant un sujet masculin ou féminin : On fait ce qu’on peut signifie donc “je fais ce que je peux”, ou encore, l’interlocuteur ou une 3e personne du singulier ou du pluriel avec une nuance de familiarité, d’enjouement, voire de mépris  : Alors, on se promène ? Ou encore Alors Ducon, on se bouge ? L’intonation de la voix permet, en règle générale, de bien saisir la nuance, le sentiment qui anime le locuteur.

8 – Comme on dit, formule dont on accompagne souvent une expression bien connue.

Le « On » est donc un pronom qui cache, plus ou moins bien le mis en cause.

MAIS une situation particulière peut faire apparaître très nettement le On que l’on reconnaît. Ainsi :

– un JE (la mère qui parle) : Et puis, elle souffrait beaucoup par ses relations avec ses fils; et elle disait: «on les a soignés, entourés, quand ils étaient tout petits, et puis plus tard ils ne peuvent pas écrire à leur mère, … »

− un NOUS : C’est dommage, qu’on ne puisse pas avoir l’électricité ici, nous sommes trop loin de… ce que vous voulez, le problème de la fourniture régulière d’électricité ne sera résolue que lorsque nous serons auto-producteurs comme le dit trublion (Je crois que je vais acheter des hamsters pour pédaler dans une roue, ou enlever les lanternes rouges du Tour de France, comme dans les «Triplettes de Belleville », parce que les panneaux solaires pour le moment, chez moi, c’est seulement pour l’eau chaude.)

− un TU ou un VOUS : Alors infidèle, on s’en va sans dire au revoir ?, réplique extraite d’OSS 117, Le Caire nid d’espions avec Jean Dujardin. Vous connaissez ? Vous aimez ? Moi ce n’est vraiment pas le genre que je préfère mais il en faut pour tous les goûts au cinéma.

Quel est votre film préféré ? Euh, quels sont vos films préférés ?

VOTRE tiercé, s’il vous plait.

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Les Béatitudes : relecture

Nous serons bientôt sur la paille ! Vous parlez d’une bonne nouvelle.

Merci les banquiers et les dirigeants de tous bords.

Quand on voit les dettes qui s’accumulent dans tous les pays, les bourses qui “dévissent”, on peut se demander : qui tire les ficelles ? A qui profite le crime ? Pas à nous, c’est sûr.

Le pays a des dettes. La France a des dettes, comme les autres (Italie, Grèce, Portugal, Irlande, Espagne, USA…) mais elle fait toujours sa grande dame généreuse. Faites des économies, vous les petits ! Pendant ce temps, les sénateurs s’accordent une jolie prime de 3 500€ supplémentaire ce mois-ci et vous, vous comptez pour les vacances (l’essence qui augmente et tout le reste dont on ne parle même plus).

On a vu après le krach de 1929 quel était l’état du monde et ça recommence. Les leçons ne servent à rien. On finira sur la paille. Oui, nous. Ca craint, comme on dit. Certains s’en sortiront mieux que d’autres, comme toujours.

Ce matin, j’ai une crise de foi. Je pense au petit Jésus, né dans une étable, sur la paille, tu parles d’un bon début.

La crèche est une mangeoire pour les animaux dans laquelle, selon l’Evangile de Luc, fut déposé l’enfant Jésus après sa naissance, ce qui a donné l’image bien connue de la crèche de Noël. L’Enfant-Roi, futur, roi du monde est né dans la misère. Normal pour celui qui allait prêcher plus tard, dans son Sermon de la Montagne, les « Béatitudes » :

Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux. L’âme de pauvre ? C’est une drôle d’ambition. C’est inné ? Ah bon… Je vous ai déjà dit que je suis une mécréante alors pas facile, pour moi, d’accepter ce genre de comportement. Il est vrai que si l’on arrive à se contenter de peu, on est plus heureux mais peut-on accepter de ne rien vouloir changer ? Moi, j’ai voulu évoluer, merci Mémé. Pas à n’importe quel prix. Je croyais à l’effort, ça fait quand même une différence.

Heureux les affligés, car ils seront consolés. Avec le goût de se plaindre de tout, tendance qui prédomine maintenant, le monde est destiné à être très très heureux… après. C’est peut-être ça la cause du misérabilisme.

Heureux les doux, car ils posséderont la terre. Doux comme des moutons… C’est bien. Revoir les Fables de La Fontaine (largement inspirées d’Esope) en particulier « Le Loup et l’Agneau ». La morale ? La raison du plus fort est toujours la meilleure. C’est bien la morale du despote et de l’oppresseur, celle qui fait les tyrans et les victimes. Dans la fable de La Fontaine, ce n’est pas la morale finale, mais une proposition en cours de narration, proposition ironique, il va sans dire. Sans la révolte contre cette immoralité, il n’y aurait pas eu de Révolution Française, non ? Zut, je suis révoltée, rebelle, râleuse, batailleuse… Rien que des défauts, je vous dis !

Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés. Plus… les persécutés par la justice… Bienvenue au paradis à ceux d’Outreau, aux sorcières de Salem et d’ailleurs, à tous les persécutés… Ca marche pour ceux qui rêvent de justice ou juste pour ceux qui souffrent de l’injustice ? Si les utopistes sont heureux, ouf… j’ai une chance de plus.

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Et là ? Aurai-je un espoir ? C’est bien une histoire de pardon, bonté, oubli, indulgence… Alors là, ce n’est pas gagné. Dommage ! J’ai un côté “mule du pape” si vous voyez ce que je veux dire.

Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. N’y a-t-il pas d’autres moyens ? Blasphème, criez-vous ! Tant pis… Ca existe les cœurs purs ? Mes défauts et moi : envie, jalousie, colère… Est-ce que les fautes avouées sont pardonnées ? Mais  au fait, qui sont ces cœurs purs ? Ecoutez la chanson de Jean-Roger Caussimon « Les cœurs Purs »(cliquez), interprétée par JeHaN.

Ils ne sont pas encore amis,
Des notaires et des notables
Ils ne sont pas encor salis
Par les combines au jour le jour.

Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Bravo à Nelson Mandela, Mère Teresa, Desmond Tutu, Henri Dunant… et quelques autres. Quel sort est réservé aux marchands d’armes ?

Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi.

Juste si c’est à cause de Jésus ?

Pauvre DSK !

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Les premiers congés payés en France : été 1936

Il y a un peu plus de soixante-dix ans, dans la nuit du 7 au 8 juillet 1936, étaient signés les accords de Matignon entre le président du Conseil Léon Blum, la CGT et la Confédération générale du patronat français (ancêtre du MEDEF). Deux mesures allaient changer la vie des salariés et rester emblématiques du gouvernement du Front Populaire, gouvernement certes très éphémère (juin 1936 – avril 1938), mais constructif et innovant : la semaine de quarante heures et les congés payés.

Avant 1936, seuls quelques fonctionnaires bénéficiaient de congés payés et ce, depuis le début du XIXe siècle. Beaucoup d’usines fermaient une ou deux semaines en été, mais les ouvriers n’étaient pas payés pendant cette période. (Ils n’avaient qu’à prévoir. Comme pour leur retraite.)

Avec ces premiers congés payés, une ère nouvelle commence pour les Français qui peuvent goûter enfin aux plaisirs des vacances et accéder aux loisirs. Une sorte de révolution !  Vive la liberté ! Même si les premiers congés payés marquent bien un tournant dans la vie des Français, le tourisme de masse ne débute pas l’été 1936, il ne s’est développé  qu’après la Seconde Guerre mondiale, au cours des années cinquante et soixante.

1936 fut un été pas comme les autres. Ce fut un été magique où soudain “les Français crurent vraiment qu’ils allaient s’aimer les uns les autres“. Un peu de bonheur, de liberté avant les horreurs de 1939 à 1945.

Pour la première fois, des ouvriers et des employés prennent la route des vacances. Léon Blum, tout juste élu, vient de leur offrir deux semaines de congés payés. Une mesure qui n’était pourtant pas inscrite dans son programme de campagne (ce qui change aujourd’hui avec toutes les promesses non tenues depuis trente ans).

«Etre payé à ne rien faire», ce n’était pas vraiment la revendication principale des ouvriers ; cette idée était neuve ; la revendication principale était le pouvoir d’achat.

Par contre, dès que la loi est votée, le 20 juin 1936, des grèves, pour la plupart spontanées, éclatent dans des usines calmes jusqu’alors. La dimension festive est incontestable (comme en mai 1968). Ces grèves ne dureront toutefois pas très longtemps car, assez rapidement, le patronat cède et accorde les vacances demandées.

C’était la première fois qu’un gouvernement s’occupait d’améliorer la vie des Français.

Il faut noter, qu’une fois de plus, la France est en retard par rapport à beaucoup d’autres pays Européens comme l’Allemagne, la Pologne, la Norvège, le Danemark, et même la Grèce, le Portugal, l’Italie … qui avaient déjà des congés payés depuis 1900-1930 (rappel, c’est comme pour le droit de vote des femmes ; nous sommes des lanternes rouges !).

Léon Blum avait nommé Léo Lagrange au poste de sous-secrétaire d’Etat aux Sports et aux Loisirs, créé pour l’occasion. Le jeune député du Nord, visionnaire, va s’employer, avec peu de moyens, à démocratiser loisirs et sports tout en s’opposant à la participation des athlètes français aux JO controversés de Berlin, cet été-là.

Léo Lagrange lance la construction de 200 stades et gymnases, de 40 piscines, de dizaines d’aéroclubs et de nouvelles stations de ski. Les auberges de jeunesse fleurissent par centaines ; les colonies, les centres de vacances voient le jour.

Après un bras de fer avec les compagnies de chemins de fer alors privées, il réussit à proposer un billet populaire de congés annuels avec 40 % de réduction pour les voyages individuels et 50 % pour les collectifs, appelé le billet Lagrange.

Le 1er août, 560 000 personnes se ruent dans les gares, notamment pour partir à la découverte de… la mer ? “La première fois, quand on voit la mer, subitement, le monde est beaucoup plus grand, plus large...” Contrairement à ce qui est souvent dit, il n’y a pas eu un déferlement de masse vers le littoral. On estime que cette année-là, 600.000 ouvriers sont partis de chez eux, la plupart pour aller dans leur famille en Bretagne, en Savoie ou ailleurs. L’année suivante, ils seront encore plus nombreux à prendre le train : 1,8 million, soit 3 fois plus.

Face à eux,  la classe bourgeoise affiche son mépris pour ces “congés payés” (ces nouveaux vacanciers découvrent la joie du camping) qui les obligent à fuir les stations balnéaires jusqu’à présent uniquement fréquentées par leurs familles. Elle se ligue contre le Front populaire et son “ministère de la Paresse”.

En avril 1938, Blum perdra les élections. L’ombre de la guerre se profilera.

Il faudra attendre quelques années de plus avant que les Français gagnent une semaine de congés supplémentaire : une troisième en 1955, puis une quatrième en 1962 et une cinquième en 1982.

Si je vous racontais les aventures de ma grand-mère en 1936… Je me suis promis de le mettre par écrit pour mes enfants. Ils ne furent pas  très gais ses premiers congés payés.

Malgré l’institution du “billet populaire de congés payés” et le fait que mon grand-père travaillait au PLM (Paris-Lyon-Marseille, qui devint une partie de la SNCF) ce qui lui permettait de ne pas payer le train, les vacances de mes grands-parents durèrent … une journée !

Ma grand-mère pouvait une fois de plus remercier sa belle-mère.

Pour toi, Mémé, qui n’est plus là : une photo des Saintes… Heureusement, tu as vu la Réunion et l’île Maurice avec moi. Grâce à toi, je connaissais l’île Bourbon et l’île de France, Paul et Virginie, et tant d’autres choses… les congés payés, le Front Populaire et Léo Lagrange…

Je voudrais tant être une grand-mère exemplaire. Est-ce possible ? Comment ?

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Gay Pride à Paris, dimanche 26 juin 2011 (fin)

Paris, le gay Paris… Aujourd’hui j’en finis avec la Gay Pride 2011. Je vous montre  des photos que j’ai prises. Ce sont des scènes qui m’ont fait réagir.

En premier lieu, ce monsieur pas gai (gay ? je ne sais pas) qui semblait vouloir nous transmettre un message de peur. J’ai compris : quel avenir pour les piétons ? Je veux élargir aux citadins et finalement aux Humains. Quel air respirons-nous ? Combien de temps l’air sera-t-il encore respirable ? Comment vivront nos enfants et nos petits-enfants. Les voitures polluent, de moins en moins mais il y en a de plus en plus, et que fait-on pour limiter la pollution des industries et de l’agriculture ? Quand je dis agriculture, je pense essentiellement à ces pays où la déforestation ne choque personne. (Le sujet est vaste et ce n’est pas celui du jour.) Facile de nous faire payer, supporter les causes, les conséquences et les éventuels remèdes de la pollution.

Curieux, non ? Angoissant, décalé… personne ne semblait le regarder.

Ensuite, ce qui m’a le plus choqué dans cette manifestation : la présence de ces deux hommes, harnachés façon SM, dont l’un était en laisse (chaîne). Ils défilaient derrière la banderole du Ministère de l’Economie et des Finances.

Les voilà de face…

ensuite, les mêmes, de dos.

Du Ministère de Finances. Courageux ? Provocateurs, c’est sûr.  No comment.

Qu’en pensez-vous ?

Libres à eux de montrer la partie la plus charnue de leur anatomie, mais il me semble que les plages sont plus adaptées à ce genre d’étalage, d’autant que les chairs semblaient un peu molles, flasques, ce qui n’était pas du meilleur effet mais l’excentricité a droit de cité en France ce qui peut être rassurant.

Quand on est un peu réticent face à certains “abus” de la Gay Pride, il faut penser que la liberté d’être excentrique dans un pays est l’un des signes les plus sûrs de démocratie libérale. Dans ce domaine, la France est souvent tolérante, mais partagée, tracassée, inquiète, angoissée ; est-elle immature ? Elle est tentée en permanence par le paternalisme, l’interventionnisme, l’autoritarisme, elle parle beaucoup, menace mais baisse les bras face à ses citoyens qu’ils portent laisse ou niqab.

N’est-ce pas votre avis ?

Qu’est-ce qui vous dérange le plus la laisse ou le niqab ? Il y a privation de liberté, non ? Sauf s’il y a consentement de la part du porteur de voile ou de chaine…

Moi je suis un peu choquée. Je deviens vieille, et je me sens vieille, inadaptée par moments. L’attentat à la pudeur n’est pas loin, même si l’acte n’est plus puni depuis 1994, il n’en reste pas moins vrai que c’est une notion de droit recouvrant tout acte contraire aux mœurs, (exhibitionnisme, gestes lascifs ou obscènes) commis intentionnellement sur une personne, et/ou à l’aide d’une personne, sans le consentement de celle-ci. Je suis venue voir la Gay Pride mais je ne savais pas trop ce que j’allais voir.

Mais qu’est-ce que cette pudeur que j’invoque ? Une propension à se retenir de montrer, d’observer, de faire état de ce qui met en jeu quelque chose qui touche à la vie intime de quelqu’un. Je crois que c’est la volonté de soustraire à la vue d’autrui un certain nombre d’expositions du corps,  éventuellement de pensées exprimées plus ou moins clairement, en les isolant de l’espace public (rue, plage, école, …)  par de multiples moyens variant selon les époques, les lieux et les individus. En France, la pudeur du XIX° siècle est loin de celle du XXI° siècle, celle de l’Occident différente de celle de l’Océanie, de l’Afrique ou de l’Asie, sans compter que civilisations et religions interviennent dans le concept de la pudeur, très relatif, puisque dans l’Antiquité gréco-romaine, la nudité en public n’était pas taboue.

Bien entendu, une sexualité exhibitionniste doit être proscrite de l’espace public car elle pourrait choquer les enfants qui viendraient à passer par là. Alors que faire pendant la Gay Pride si ce n’est éloigner les enfants ?

Cela dit, trêve d’hypocrisie, nos enfants, qui manient les ordinateurs avant d’entrer à l’école et naviguent sur Internet beaucoup mieux que nous, ont maintenant accès à toutes les représentations de la sexualité qu’ils souhaitent (ou même qu’ils découvrent involontairement), quelquefois même les pires. Cependant leur pudeur, bien compréhensible vis-à-vis de la sexualité, doit être respectée et donc protégée dans l’espace public.

Chaque culture a ses propres conventions et sa propre pudeur qui sera froissée par tel comportement et non par tel autre. On ne peut échapper à l’arbitraire de telles règles, mais ne vaut-il pas mieux quelques règles (même) arbitraires que pas de règles du tout ?

Je reste persuadée qu’il faut regarder cette manifestation (qui n’est pas au goût de nombreux homosexuels, comme je l’ai lu dans vos commentaires), comme un carnaval hors saison. Dans ces conditions, les déguisements sont moins inquiétants ou suggestifs…

Un homme à plumes de paons. Epaisses chaussures, curieuse voilette, étrange corset…

Le G.M.C. (Gay Moto Club).

J’aime bien les grosses cylindrées, il y en avait une nuée, de marques variées, montées par des gays et des lesbiennes. Y avait-il des hétéros parmi eux ? Possible.

Pour les voir passer et tout le reste du défilé, il y avait beaucoup de monde (dont moi). Je suis partie avant la fin. Il faisait beau et chaud, j’avais envie de voir autre chose dans Paris.

Et vous, si le temps le permet et si l’occasion se présente, l’an prochain, viendrez-vous ?

Moi ? Pourquoi pas ?

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