Gay Pride à Paris, dimanche 26 juin 2011 (fin)

Paris, le gay Paris… Aujourd’hui j’en finis avec la Gay Pride 2011. Je vous montre  des photos que j’ai prises. Ce sont des scènes qui m’ont fait réagir.

En premier lieu, ce monsieur pas gai (gay ? je ne sais pas) qui semblait vouloir nous transmettre un message de peur. J’ai compris : quel avenir pour les piétons ? Je veux élargir aux citadins et finalement aux Humains. Quel air respirons-nous ? Combien de temps l’air sera-t-il encore respirable ? Comment vivront nos enfants et nos petits-enfants. Les voitures polluent, de moins en moins mais il y en a de plus en plus, et que fait-on pour limiter la pollution des industries et de l’agriculture ? Quand je dis agriculture, je pense essentiellement à ces pays où la déforestation ne choque personne. (Le sujet est vaste et ce n’est pas celui du jour.) Facile de nous faire payer, supporter les causes, les conséquences et les éventuels remèdes de la pollution.

Curieux, non ? Angoissant, décalé… personne ne semblait le regarder.

Ensuite, ce qui m’a le plus choqué dans cette manifestation : la présence de ces deux hommes, harnachés façon SM, dont l’un était en laisse (chaîne). Ils défilaient derrière la banderole du Ministère de l’Economie et des Finances.

Les voilà de face…

ensuite, les mêmes, de dos.

Du Ministère de Finances. Courageux ? Provocateurs, c’est sûr.  No comment.

Qu’en pensez-vous ?

Libres à eux de montrer la partie la plus charnue de leur anatomie, mais il me semble que les plages sont plus adaptées à ce genre d’étalage, d’autant que les chairs semblaient un peu molles, flasques, ce qui n’était pas du meilleur effet mais l’excentricité a droit de cité en France ce qui peut être rassurant.

Quand on est un peu réticent face à certains “abus” de la Gay Pride, il faut penser que la liberté d’être excentrique dans un pays est l’un des signes les plus sûrs de démocratie libérale. Dans ce domaine, la France est souvent tolérante, mais partagée, tracassée, inquiète, angoissée ; est-elle immature ? Elle est tentée en permanence par le paternalisme, l’interventionnisme, l’autoritarisme, elle parle beaucoup, menace mais baisse les bras face à ses citoyens qu’ils portent laisse ou niqab.

N’est-ce pas votre avis ?

Qu’est-ce qui vous dérange le plus la laisse ou le niqab ? Il y a privation de liberté, non ? Sauf s’il y a consentement de la part du porteur de voile ou de chaine…

Moi je suis un peu choquée. Je deviens vieille, et je me sens vieille, inadaptée par moments. L’attentat à la pudeur n’est pas loin, même si l’acte n’est plus puni depuis 1994, il n’en reste pas moins vrai que c’est une notion de droit recouvrant tout acte contraire aux mœurs, (exhibitionnisme, gestes lascifs ou obscènes) commis intentionnellement sur une personne, et/ou à l’aide d’une personne, sans le consentement de celle-ci. Je suis venue voir la Gay Pride mais je ne savais pas trop ce que j’allais voir.

Mais qu’est-ce que cette pudeur que j’invoque ? Une propension à se retenir de montrer, d’observer, de faire état de ce qui met en jeu quelque chose qui touche à la vie intime de quelqu’un. Je crois que c’est la volonté de soustraire à la vue d’autrui un certain nombre d’expositions du corps,  éventuellement de pensées exprimées plus ou moins clairement, en les isolant de l’espace public (rue, plage, école, …)  par de multiples moyens variant selon les époques, les lieux et les individus. En France, la pudeur du XIX° siècle est loin de celle du XXI° siècle, celle de l’Occident différente de celle de l’Océanie, de l’Afrique ou de l’Asie, sans compter que civilisations et religions interviennent dans le concept de la pudeur, très relatif, puisque dans l’Antiquité gréco-romaine, la nudité en public n’était pas taboue.

Bien entendu, une sexualité exhibitionniste doit être proscrite de l’espace public car elle pourrait choquer les enfants qui viendraient à passer par là. Alors que faire pendant la Gay Pride si ce n’est éloigner les enfants ?

Cela dit, trêve d’hypocrisie, nos enfants, qui manient les ordinateurs avant d’entrer à l’école et naviguent sur Internet beaucoup mieux que nous, ont maintenant accès à toutes les représentations de la sexualité qu’ils souhaitent (ou même qu’ils découvrent involontairement), quelquefois même les pires. Cependant leur pudeur, bien compréhensible vis-à-vis de la sexualité, doit être respectée et donc protégée dans l’espace public.

Chaque culture a ses propres conventions et sa propre pudeur qui sera froissée par tel comportement et non par tel autre. On ne peut échapper à l’arbitraire de telles règles, mais ne vaut-il pas mieux quelques règles (même) arbitraires que pas de règles du tout ?

Je reste persuadée qu’il faut regarder cette manifestation (qui n’est pas au goût de nombreux homosexuels, comme je l’ai lu dans vos commentaires), comme un carnaval hors saison. Dans ces conditions, les déguisements sont moins inquiétants ou suggestifs…

Un homme à plumes de paons. Epaisses chaussures, curieuse voilette, étrange corset…

Le G.M.C. (Gay Moto Club).

J’aime bien les grosses cylindrées, il y en avait une nuée, de marques variées, montées par des gays et des lesbiennes. Y avait-il des hétéros parmi eux ? Possible.

Pour les voir passer et tout le reste du défilé, il y avait beaucoup de monde (dont moi). Je suis partie avant la fin. Il faisait beau et chaud, j’avais envie de voir autre chose dans Paris.

Et vous, si le temps le permet et si l’occasion se présente, l’an prochain, viendrez-vous ?

Moi ? Pourquoi pas ?

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