Rouge des drapeaux

Hier c’était le 14 juillet. Défilé, feu d’artifice, bal des pompiers ou de la commune, Marseillaise, drapeau. Je vous ai déjà dit quel effet me faisait l’hymne national : les larmes me montent aux yeux. La musique ? Les paroles (un peu) violentes ? C’est mon hymne, notre hymne. Je l’aime.

J’aime aussi mon drapeau : bleu, blanc, rouge, comme beaucoup d’autres.

Bleu, blanc, rouge… Le drapeau des Etats-Unis d’Amérique, le drapeau australien, le drapeau anglais sont ceux que je préfère mais d’autres sont tout aussi attrayants, comme celui de l’Islande, voire même les quasi-copies : russe, luxembourgeois.

Vous les reconnaissez, non ? Les trois premiers : USA, Australie, Grande-Bretagne.

Islande, à gauche.

La Russie à droite, un comble, non ?

 

 

Et le Luxembourg, juste au dessous.

Le rouge, j’y reviens, est l’une des couleurs les plus utilisées sur les drapeaux nationaux à travers le monde.

L’utilisation de la couleur rouge a des connotations similaires de pays à pays :

– le sang, le sang du Blutfahne (littéralement drapeau du sang), nom qui désigne le drapeau à croix gammée utilisé lors du putsch commis par Adolf Hitler et son parti le 9 novembre 1923. Ce drapeau est devenu par la suite un objet de culte, ce que je trouve assez effrayant quand je pense aux massacres commis en son honneur.

le sang, le sacrifice et le courage de ceux qui ont défendu leur pays. Un exemple : le drapeau catalan, sang et or et sa légende qui explique que, alors que le comte Guifré el Pelós (Guifred le Velu) régissait les onze comtés catalans, les Normands ont attaqué le pays du roi Franc, Charles le Chauve. Dans la bataille, en 870, les morts et les blessés, des deux côtés, furent nombreux ;  Guifré lui-même est blessé par une flèche. Le soir, ayant remarqué la bravoure du comte et sa vaillance au combat, l’empereur franc se rend dans la tente du catalan, allongé sur sa couche près de laquelle se trouve son bouclier, un champ d’or vierge de tout décor. Il trempe quatre doigts dans la blessure ouverte de Guifré et trace, d’un geste, les quatre bandes rouges donnant ainsi à la Catalogne, ses armes d’or à quatre pals de gueules. Ci dessous : drapeau et écu catalan (Une pensée à timilo) et petites précisions en héraldique : gueules égale rouge et sable, c’est noir !

 

 

 

le soleil. Pour le Japon, le rond rouge symbolise le soleil. l’amour pour le Surinam : Au centre du drapeau on peut voir une étoile à cinq branches de couleur jaune. L’étoile représente l’unité de tous les groupes ethniques du pays . La bande rouge symbolise le progrès et l’amour, la verte l’espérance et la fertilité et les blanches, la justice et la paix. le sacrifice du sang du Christ dans certains pays traditionnellement chrétiens.

Le rouge est la couleur des drapeaux de plusieurs pays qui ont appartenu à l’ancien Empire britannique.

Les anciennes colonies de l’Espagne, comme la Colombie, l’Équateur et le Venezuela, ont des drapeaux arborant la couleur rouge, l’une des couleurs du drapeau espagnol.

Le rouge, le bleu et le blanc sont aussi les couleurs panslaves, tandis que le rouge, le blanc et le noir sont les couleurs panarabes.

Le rouge, la couleur or, le vert et le noir sont les couleurs panafricaines. Elles sont empruntées au drapeau de l’Éthiopie, l’un des plus anciens pays africains indépendants.

Et voilà l’un de mes drapeaux préférés, celui de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui.En vigueur depuis le 27 avril 1994, cet emblème a remplacé le drapeau oranje-blanje-blou (orange, blanc, bleu) adopté en 1928.

Le nouveau drapeau se veut le reflet des principaux éléments de l’histoire sud-africaine en reprenant notamment toutes les couleurs utilisées par les principaux groupes ethno-politiques du pays. Il combine notamment le noir, le vert et le jaune, couleurs traditionnelles des mouvements noirs africains comme l’ANC avec celles de l’ancien drapeau national et des différents emblèmes des républiques boers. Le motif central symbolise « la convergence des divers éléments de la société sud-africaine qui font la route ensemble et à l’unisson ».

D’autres significations existent. Le bleu représente le ciel, le vert : la terre africaine, le blanc : les natifs européens , le noir : la population noire , le jaune : la richesse aurifère du pays, le rouge : le sang versé pendant les conflits internes, le « Y » renversé symbolise la jonction et l’union de toutes ces composantes.

Ou également : le bleu pour les fleuves ; le vert pour l’agriculture ; le blanc pour la paix ; le noir pour la force ; le jaune pour les minéraux ; le rouge pour le sang.

Merci Nelson Mandela ! Merci, Madiba, avec ta volonté, ta bonté, tu as réussi à faire partager une terre, un pays, un espoir. La Réconciliation a pu avoir lieu. Ce n’était pas facile.

C’est encore fragile.

Mais n’est-t-il pas beau ce drapeau de la Nation Arc-en-Ciel ?

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Symbolique du rouge

Au risque de me répéter, je reviens sur la symbolique du rouge.

Rouge : l’interdit !

J’aime le rouge, dommage que ce soit pour signaler dangers et interdits qu’il soit tant utilisé. Je préfère le côté festif, glorieux, luxueux de cette couleur (le Champagne Cordon Rouge par exemple).

Le rouge donc est la couleur “symbole” des panneaux d’interdiction, comme le «sens interdit» ou  le «stop».

Le feu rouge allumé, c’est interdiction de passer, de traverser. Les feux tricolores (vert, orange, rouge) au code couleur bien établi sont fréquemment implantés près de points dangereux de la circulation.

Le feu rouge clignotant est utilisé aux abords d’un passage à niveau et des zones dangereuses de passage d’avion à côté des aéroports.

Les feux de position rouges d’un véhicule indiquent l’arrière dudit véhicule.

Sur les avions et les bateaux, la lampe rouge indique babord alors que le tribord est éclairé de vert.

Le rouge, c’est le danger . Attention, le téléphone rouge, l’alerte rouge…

L’alerte rouge est le troisième et plus haut niveau d’alerte en cas de prévision d’intempérie, de cyclone sous les tropiques, par Météo France. Les alertes sont successivement : vigilance cyclonique, alerte orange, alerte rouge à la Réunion en remplacement des alertes 1,2 et 3. En alerte rouge, il est absolument interdit de sortir.

Rouge, c’est également le plus haut niveau d’alerte du Plan Vigipirate après le niveau “écarlate” (qui est déjà un rouge vif).

Lampe rouge : elle est utilisée dans de nombreux usages professionnels, notamment au-dessus de la porte d’un studio d’enregistrement pour indiquer qu’une prise de son ou un enregistrement est en cours.

Le rouge c’est une couleur qui attire l’œil, le rouge sert donc à alerter et  à prévenir : rouge des camions pompiers en plus de leur sirène.Il sanctionne : carton rouge lors des matchs, stylo rouge du professeur.

Il attire l’attention : la Croix Rouge, le Croissant Rouge, ce qui tend à prouver que ce code couleur du rouge est international.

Une petite pastille rouge placée en son milieu indique le robinet d’eau chaude (en opposition au bleu pour l’eau froide). Autrefois réalisée en céramique ou en porcelaine, c’est aujourd’hui une petite capsule en plastique.

La lumière rouge utilisée pour éclairer une chambre noire. Lorsqu’on développe en noir et blanc, les émulsions dites orthochromatiques sont très peu sensibles au rouge, ainsi un éclairage rouge modéré permet de voir ce que l’on fait sans risquer de voiler le papier photo. On dit de cette lumière qu’elle est «inactinique», elle est valable seulement pour les tirages en noir et blanc.

Dans le code de couleurs des résistances électriques et des condensateurs, la couleur rouge correspond au chiffre 2, au multiplicateur x100, à une précision de 2 % et à un coefficient de température de 50 ppm.

Le rouge et le noir concernent non seulement Stendhal et Jeanne Mas mais aussi les casinos. À la roulette, les 18 numéros rouges en opposition aux 18 numéros noirs. Dans les jeux de cartes, la couleur rouge est celle des cœurs et des carreaux, en opposition aux piques et trèfles qui sont noirs.Rouge, c’est aussi la couleur du bouchon des bouteilles de lait entier (bleu pour le lait demi-écrémé et vert pour l’écrémé).

Il apparaît que la couleur rouge a un effet excitant, que ce soit dû à sa symbolique ou à sa visibilité. Cela explique vraisemblablement la couleur rouge de la muleta (cape) dans une corrida (beurk, dirait Chantou), qu’utilise le matador au cours de la faena (travail). Ceci dit, les images et affiches de corridas que j’ai pu voir dans les rues des villes du sud de la France montrent des muletas rose fluo (ça passe mieux à la télé ?). Or, le rouge, contrairement à une idée reçue, n’excite pas le taureau, qui ne la voit pas (le taureau est très peu sensible aux couleurs comme d’ailleurs la plupart des vertébrés). Il semblerait plutôt que l’utilisation de cette couleur permet de limiter aux yeux du public la vision du sang dû aux blessures du taureau (c’est pas beau, la boucherie en direct).

Selon une étude récente, les vêtements rouges augmenteraient les performances dans les sports de combat. A quand les kimonos rouges ?

Une étude montre que les voitures rouges ont plus d’accidents que les autres (souvent des jeunes sont au volant de ces véhicules rouges) ; une autre étude montre le contraire. Allez comprendre. La police arrêterait plus souvent les voitures rouges, ce que je conteste. Je me suis fait arrêter un maximum de fois avec une voiture grise (2 fois en 20 minutes et à une certaine période une fois par mois : contrôles ! Ah bon ? Je devrais d’ailleurs faire un article là-dessus).

Sur 6 personnages identiques chez LEGO, à la couleur près le rouge a toujours les meilleures ventes.

Le tapis rouge est généralement déployé à l’entrée de bâtiments à connotation luxueuse (hôtels, palaces, festivals : Cannes par exemple). Il sert à marquer l’accueil de personnalités ou de clients « haut de gamme ».

La Ceinture rouge est le grade le plus élevé dans le judo et le karaté, correspondant aux 9e et 10e dan : (9° dan : Hanshi, maîtrises intérieure et extérieure unifiées ; le 10° dan est même appelé Keijin, trésor vivant), avant la ceinture blanche large, grade symbolisant l’accomplissement définitif du combattant.

Je crois avoir fait le tour pour la symbolique du rouge.

Y a-t-il quelque chose à ajouter ?

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Il faut être juste avant d’être généreux

Nicolas de Chamfort (1741-1794) fut un moraliste d’une tragique lucidité (ce n’est pas bon d’être trop lucide) et un républicain de la première heure qui finit mal, comme beaucoup d’autres.

Lui fut particulièrement malchanceux (je pense à Mme Pas d’Bol : il y a toujours pire, non ?). Donc ce brave Nicolas, je commence par la fin, (ce n’est pas grave, je vais essayer d’être claire malgré tout), sans doute dépité par ce qu’il voyait – ou comment une révolution et l’organisation qui s’en suit peuvent mal tourner – commence à devenir dépressif, puis clairement  terrorisé par une Terreur qui n’avait pas commencé (il fallut attendre 1794). Menacé d’arrestation, sachant ce qui l’attendait dans les geôles (il avait déjà testé) et surtout comment on raccourcirait sa vie à la sortie, il prit la décision de choisir sa fin lui-même et tranquillement, chez lui, il se tire une balle dans la bouche. C’était le 14 novembre 1793.

Je vous ai dit que c’était Monsieur Pas de chance, lucide mais “guignard” ; pour lui, c’est le comble du suicide raté (ou presque) : il se tire donc une balle dans la tête mais le pistolet fonctionne mal. Il perd le nez, une partie de la mâchoire, et ne meurt pas (par contre, il devait avoir drôlement mal). Il ne perd pas espoir et se saisit d’un coupe-papier pour s’égorger. Comme il était bibliothécaire et pas médecin, il ne trouve pas l’artère et se contente de  se  coupailler et de faire des tâches de sang de partout. Il persiste avec le même coupe-papier et se “farfouille” dans le ventre, la poitrine puis les jarrets. Ses échecs répétés l’épuisent, il perd alors connaissance. Un de ses serviteurs (il était le bibliothécaire de la Bibliothèque de France et avait un certain standing) le retrouve dans une mare de sang, appelle alors barbier, médecin et chirurgien qui arrivent à le sauver. La Grande Faucheuse était en grève et Dieu sans doute vexé par les mécréants de l’époque. Il mourra quelques mois après, affaibli, mais reconnu non coupable des accusations qui l’avaient angoissé. C’était le 13 avril 1794, soit 5 mois après son suicide… raté.

Je reviens au début de son histoire. Né en Auvergne,  en 1741, probablement fils naturel de Jacqueline de Montrodeix et de son chanoine, il fut déclaré de parents inconnus et adopté par François Nicolas et sa femme. Sébastien Roch Nicolas  (c’était son nom) fut envoyé au collège, à Paris, vers l’âge de dix ans. Un peu indiscipliné, il remporta malgré tout de nombreux prix, refusa de devenir homme d’Église et se mit à écrire sous le nom de Nicolas de Chamfort. Ses écrits lui valurent des accusations d’immoralité et un vif succès littéraire : il collabora au Journal encyclopédique, fréquenta l’aristocratie et le monde des lettres, reçut plusieurs prix et devint secrétaire des commandements de Condé (qu’il quitta en 1777). Après avoir été élu à l’Académie française en 1782, il se retira à la campagne, puis reçut, en 1786, une pension royale (il devint alors secrétaire de la sœur du roi). À la suite de Mirabeau, pour qui il rédigea plusieurs textes, il prêcha la démocratie, puis fonda la Société de 1789. En 1792, il fut nommé à la direction de la Bibliothèque nationale. Malgré son enthousiasme pour la Révolution, il fut plusieurs fois emprisonné.  Il laissa des “petits carrés de papier” qui firent sa gloire et furent publiés, après sa mort, en l’an II de la République : les Maximes et pensées, caractères et anecdotes. Ils sont le témoignage impitoyable de la fin d’un monde. Des confessions déguisées révèlent, en même temps que la tristesse et la misanthropie de leur auteur, sa foi dans l’intelligence, seul refuge de l’homme.

J’ai toujours beaucoup aimé Chamfort qui m’a servi à enjoliver quelques courriers échangés avec l’Administration. Une phrase me revient, elle s’applique particulièrement à ces jours-ci :

“Il faut être juste avant d’être généreux, comme on a des chemises avant d’avoir (d’y mettre) des dentelles”.

Pourquoi me direz-vous ? Et bien, parce que ce mardi, 19 avril 2011, j’ai appris que les salaires des fonctionnaires étaient gelés une année de plus alors que :

– tous les prix augmentent : eau, gaz, électricité (prévoyez encore + 2,9% au 1 juillet), essence, fuel, pain, ticket de métro de bus, de train, d’avion, téléphone, farine, lait, etc ;

– les honoraires médicaux augmentent, les remboursements des frais médicaux, médicaments diminuent ;

– le pouvoir d’achat rétrécit comme une peau de chagrin ;

– le prix de l’immobilier est exorbitant ;

– les impôts locaux explosent ;

– les ménages français tirent de plus en plus le diable par la queue ;

et

– le Président, les ministres, les parlementaires, en particulier ceux du Parlement Européen, s’augmentent sans remords ; selon le Progrès du 9 mars 2011, une augmentation de 1 500€ mensuels pour l’enveloppe de leurs frais d’assistants, enveloppe qui était de 19 709€ par mois en plus de leurs indemnités de 7 956€ ;

– les frais accessoires de nos représentants sont des frais somptuaires : véhicule, logement, avions, taxis, pressing, cigares… sans compter les réceptions diverses  ;

– réunis à Bruxelles, les Ministres des Affaires Etrangères Européens ont débloqué 180 millions d’euros pour la Côte d’Ivoire ;

– notre Président, par la voix de sa Ministre des Finances, Christine Lagarde, a annoncé que  la France octroyait une aide financière exceptionnelle de 400 millions d’euros pour les dépenses d’urgence et la relance de l’économie à la Côte d’Ivoire ; 400 millions d’euros pour l’économie ivoirienne alors qu’entre 2002 et 2008, selon un rapport KPMG (cabinet d’audit international) 615 millions d’€ ont été détournés par le clan Gbagbo sur le commerce du cacao.

Questions :

1 – Quid des 6 milliards d’euros planqués par la famille Gbagbo ? Ne pourrait-on pas geler ces fonds détournés sur le peuple ? Et les 9 milliards des Ben Ali ? Ne pourraient-ils être restitués au peuple tunisien ? Et Moubarak : 50 milliards d’euros ? Et Khadafi : 72 milliards ! Pourquoi devons-nous rembourser, nous, les contribuables, les détournements de tous les corrompus de la planète ?

2 – Quelle aide d’urgence pour la relance de l’économie française ?

3 – Quelle aide d’urgence pour les Français sans emploi, sans logement et qui restent dignes ?

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Il faut être juste avant d’être généreux… surtout quand c’est avec l’argent d’autrui, l’argent de ceux qu’on lèse.

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Choc des photos

C’est un piège ! Pas de photos. Juste des mots.

Des photos, il y en a plus qu’il n’en faut à la télévision, partout…

Le nombre de morts au Japon ne cesse de croître après le tsunami. Quel est ce monde où l’on additionne les morts, les millions de dollars, d’euros ? Il faut montrer, raconter, chiffrer, vite, vite… Monde de l’immédiateté. Qui se pose, regarde, réfléchit, pleure, plus de… une journée ? Nous regardons le sang, la souffrance, nous sommes au spectacle ; c’est tout ! Je ne peux plus accepter cela.

Je vous ai montré, dans mon article “le poids des mots, le choc des photos”, les images qui m’avaient marquée à jamais : il y en a quatre. Vous les avez vues.

En réfléchissant, d’autres événements m’ont bouleversée. En 1991 : la première guerre du Golfe et son côté jeu vidéo puis l’horreur absolue, en 1985, le Nevado del Ruiz, ses 27 000 morts et Omeyra Sanchez.

Qui s’en souvient ? Qui se souvient de cette gamine dont l’agonie a duré 72 heures sous la boue, devant les caméras ? Je ne comprends pas ce besoin de voir à tout prix. Je ne veux plus de ça. Des informations, oui mais plus d’horreurs comme celle-là, sur toutes les chaines, à la même heure, à la une sur tous les journaux, tous les magazines. STOP ! Je n’achèterai plus jamais un magazine avec des photos de ce genre. Je ne veux pas être un charognard !

Je vous rappelle ce qui m’a choquée : en 1985, le volcan Nevado del Ruiz, en Colombie est entré en éruption, en pleine nuit, créant dans les vallées avoisinantes des fleuves de boues et de cendres dévastateurs. La nuit de l’éruption, la grand-mère d’Omeyra tombe dans une cavité et la jeune fille tente de la sauver ; malheureusement Omeyra est emportée par la coulée et se retrouve, à son tour, plus loin, coincée, les jambes bloquées par un enchevêtrement de matériaux. Des volontaires essaient de la dégager mais n’y parviennent pas.

L’agonie d’Omeyra dura soixante heures et fut filmée par un caméraman de la télévision espagnole. Les images furent diffusées quelques heures plus tard sur les chaînes de télévision du monde entier alors que la petite fille était encore en vie.

Un photographe prit des clichés du drame, ils seront récompensés par le prix World Press Photo en 1986.

La focalisation sur la mort de la jeune fille a fait oublier  l’ampleur de la catastrophe : 27 000 morts, des centaines de milliers de sans-abris et 8 000 autres enfants morts dans cette tragédie.

Reportage ou voyeurisme. Comment définir les limites ?

Il faut informer mais la pudeur, l’intimité doivent être respectées. Stop au spectaculaire  !

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