Tirer son chapeau

Clin d’oeil à Geneviève.

L’homme au chapeau de MagritteComme vous l’avez remarqué tout seul, de nos jours, les porteurs de chapeau ne courent pas les rues. Ils ne sont pas nombreux dans les champs, dans les campagnes non plus. Il fut un temps où le chapeau, également symbole de virilité, était un objet vestimentaire indispensable. A la Réunion, la tradition a duré plus longtemps qu’en métropole, et quand je suis arrivée, il y a plus de trente ans, les dames créoles, d’un certain âge, ne seraient pas sorties sans leur capeline, de même que les hommes n’auraient osé se promener sans leur couvre-chef, en feutre, qu’ils enlevaient en vous croisant.

« Oté,vieux mounes longtemps y connaît bons manières.»

Pour marquer le respect, la déférence envers quelqu’un, une femme en particulier, on avait deux possibilités : soit on s’inclinait devant la personne, soit on enlevait, soulevait et abaissait son chapeau. Cette deuxième possibilité revenait donc à remettre son chapeau sur sa tête, vers le bas ou chapeau bas. C’est donc de cette forme de salut respectueux que, depuis le XVIIe siècle, chapeau bas est devenu, même si on n’a pas de chapeau, une locution marquant aussi bien la déférence que l’admiration, le RESPECT ! ouais ! ouais !

Tirer son chapeau n’est qu’une variante, « tirer » ayant le sens d’enlever (tire out’ savates, c’est enlever ses tongs à la Réunion). Quant à Chapeau !, c’est une interjection, souvent accompagnée d’un mouvement du pouce en l’air, vers le haut, destinée à marquer l’admiration plus que le respect ! On dit souvent « chapeau l’artiste ! »

Et le coup de chapeau, c’est pareil : admiration, ou peu s’en faut.  Selon l’Oxford English Dictionary, l’expression « coup de chapeau » vient d’une coutume du XIX° siècle qui était d’offrir un chapeau neuf à l’insigne du club, au joueur de cricket qui réussissait à renouveler trois fois de suite le même bon coup.

Mais ne me demandez pas de détail sur le cricket , pas plus que sur le football qu’il soit américain ou autre ! Tirez moi plutôt votre chapeau pour oser dire fort, même face aux aficionados : « Je n’aime pas les matchs de foot !»

Je ne demande pas l’interdiction de ces versions modernes des jeux du cirque, je demande à être dispensée, surtout en ce qui concerne le foot, de la diffusion simultanée sur toutes les chaînes de télévision des matchs dont je me moque, et des retours sur l’information des stades, pendant des heures, samedi, dimanche, lundi… Domenech peut se marier avec Zahia, Ribery se pacser avec qui il veut, ils peuvent boire et manger ce qui leur plait : du porc, du boeuf… je m’en fous. Ils m’exaspèrent, vous m’exaspérez aussi, vous, les fans  (je ne parle même pas des hooligans) « Qu’est-ce qu’ils ont de mieux que vous ces footeux ? » Pas le cerveau ! C’est sûr. (Au moins je l’espère pour vous, car dans l’ensemble, l’intellect ne vole pas trop haut ; il suffit de les entendre parler). Leur art ( ?), leur style, leur efficacité avec un ballon au pied ? Il me semble qu’ils ne sont plus très bons nos Bleus. Leur entraîneur était calamiteux. Le nouveau ?  Je ne sais pas, je vous dis, je me bouche presque les oreilles quand j’entends le mot foot. Ils gagnent combien par mois, chacun , ces fabuleux joueurs ? Et vous ? Ah, c’est ça, vous rêvez. Pff !

Je me pose d’autres questions à propos des… « sportifs », des fous du stade, ceux des gradins, j’entends. Une fête, les matchs ? Furiani, le Heizel, Estadio Nacional au Pérou, et les paniques de Turquie,  du Guatemala, de l’Argentine et de Russie . Quels affreux souvenirs ! Pourquoi prennent-ils peur les gens qui constituent la foule des stades, si c’est un monde de gentils ?  Je vous rappelle comme ça, juste pour mémoire, la catastrophe qui a eu lieu le 20 octobre 1982 lors d’un match de football, au stade Loujniki,  et qui a causé la mort de 61 personnes (selon les chiffres officiels), d’au moins 99 personnes selon une autre source et même  de 340 morts (chiffre révélé en 1989).  La Pravda. Ca existe encore ?  Le journal, non. Fini en 1991, il me semble. Pravda, c’est pas vérité en russe ? Alors là…

Je vous rappelle aussi que c’est dans ce stade que se jouera la finale de la Coupe du Monde  2018. Le Stade Loujniki ou Stade Olympique de Moscou est la plus grande enceinte  sportive de Russie. Elle peut accueillir actuellement 78 360 spectateurs et fut inaugurée le 31 juillet 1956, sous le nom de Stade Central Lénine, et contenait 103 000 places alors.

Vous êtes libre d’aller où vous voulez regarder les matchs. Vous êtes libre de regarder ça à la télévision, mais je suis libre de vouloir regarder autre chose.

Je demande à être libre de pouvoir le faire.

 

En 1998, un livre était paru avec un titre clair “Rien à foot”.

Heureuse que la France gagne, mais bien décidée à ne pas regarder  des hommes courir derrière une baballe.

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Ces dames aux chapeaux… de toutes les couleurs

Ah la famille ! On ne la choisit pas.

Qu’a pu penser William de ses cousines et de leurs chapeaux ?

Je ne veux remplacer ni Léon Zitrone (paix à son âme !), ni Stéphane Bern dans les chroniques mondaines. Je n ‘ai même pas regardé le mariage du siècle (jusqu’au prochain… mariage du siècle), j(ai autre chose à faire, mais en cherchant “chapeau” sur internet, j’ai fait des découvertes : les photos du mariage. Et je me marre. Je pense un fois de plus à ma grand-mère : “heureusement que le ridicule ne tue pas !”, disait-elle.

Echantillon des photos des royales cousines et de leurs chapeaux.

Les cousines Spencer (côté Diana) : plutôt mignonnes, non ?

Moins réussies et surtout plus ridicules : les filles d’Andrew et Sarah Ferguson.

La fille de la princesse Anne : Zara.

Et un échantillon des têtes coiffées dans la cathédrale ou l’église, le temple. Je ne sais pas trop.J’espère que vous avez apprécié.

Qui a dit que les chapeaux se perdent ?

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En baver des ronds de chapeau

Je vous ai dit la dernière fois que Nicolas doit “en baver des ronds de chapeau” en ce moment.

Baver des ronds de chapeau, c’est être dans une situation (très) pénible, et souffrir, supporter des mauvais traitements.

Les mauvais traitements… Basta, le harcèlement n’est que moral. Pour vivre heureux, vivons cachés. Il a voulu “entrer dans la lumière”. C’est dur d’être chahuté, mais il y a pire : être dans une situation véritablement pénible. Je ne parle pas de celle de futur hypothétique père, Nicolas connaît déjà les levers nocturnes, les changes, les biberons, etc. Cecilia a dû le dresser et il doit y avoir quelques nounous dévouées si besoin était. Non, je parle de la situation difficile de Nicolas et de la situation désespérante de la France (notez que je n’ai pas écrit désespérée).

Les feux de la rampe !

Président, ce n’est pas reposant. Il y a des avantages en nature… mais des emmerdements à la pelle. De loin, ça paraît facile mais une fois les mains dans le cambouis… « C’est au pied du mur qu’on voit le maçon », disait souvent ma sage grand-mère.

Et si on les prenait à l’essai les présidents (1 à 3 mois d’essai, comme n’importe quel employé ou ouvrier), ou mieux encore, si on faisait comme à Koh-Lanta, celui qui se débrouille le mieux gagne le poste. Comme plus personne n’a envie de voter, c’est peut-être une proposition à faire à nos députés.

Mais pourquoi dit-on « en baver » ou « en baver des ronds de chapeau » ?

N’avez-vous jamais bavé vous devant une vitrine de vêtements, chaussures, sacs ou mieux encore une pâtisserie ? On peut saliver à l’idée de manger quelque chose de bon (moi, je suis un bec sucré : chocolat, glace, etc), et on sent bien son organisme, prêt à ingurgiter ce qui tente, qui salive abondamment. On bave d’envie. Quelquefois, on bave d’envie, bouche ouverte, air béat, benêt, idiot… sans saliver dans un premier temps, devant quelque chose qu’on ne peut se permettre d’avoir (et, voler, c’est pas beau), alors on regarde, et on  a les yeux en soucoupes, la mâchoire pendante, et on bave d’envie, façon demeuré.

On en bave pour avoir un truc qui plait, non ? Bien sûr, ça dépend de nos moyens. De plus en plus nombreux sont ceux qui en chient qui en  bavent juste pour boucler le mois. Le verbe « chier » est vulgaire et c’est pour éviter cette version triviale qu’on en reste au verbe « baver ». On tire la langue aussi en effectuant, en ahanant, une tâche pénible, on en bave.

Mais pourquoi donc des ronds de chapeau ?
Des ronds de citron, oui. Des ronds pour des rondelles ; c’est acide, pas très agréable, on ne les avale pas, mais on bave avec l’acidité. Baver des ronds de chapeau ? Est-ce un mystère absolu ?

Non. Le “rond de chapeau”, d’abord appelé “rond de plomb” était un morceau de plomb circulaire, posé sur une tête en bois, pour donner et maintenir leur forme aux chapeaux. À l’époque où les chapeaux et leurs ronds étaient des objets communs, ces objets ont dû inspirer ceux qui ont inventé le complément à l’expression. Des ronds de chapeau en plomb, lourds à déplacer, on en bavait à les transporter.

Et moi, j’en bave à vous expliquer.

Quand gagner sa vie devient difficile, on en bave, avant de trouver le travail et encore une fois qu’on a le poste. Heureux si personne, parmi vos collègues par exemple, ne bave sur vous. J’avais omis ce côté médisance du verbe baver (baver sur quelqu’un). Des cancans qui peuvent tourner au harcèlement moral. Les commérages, ou cancans, qu’on appelle à la Réunion les “ladi-lafé”. Pour la jet-set, ça donne naissance aux journaux-people et dans les entreprises, les services de RH (Ressources Humaines) appellent ça “Radio Moquette”.

Quelle époque ! Drôle de communication, rarement efficace, de plus en plus superficielle et vide de sens. rien ne va plus, Mesdames, Messieurs…

Ronds de chapeau ou pas, on en bave. On en bave tout court, pour ne pas dire autre chose.

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Manger son chapeau

 

Si vous pouvez être fier quand quelqu’un vous tire son chapeau, quand vous devez manger le vôtre, vous l’êtes moins, fier.

Manger son chapeau, c’est se déjuger, se renier, convenir de s’être trompé. Pas bon de passer pour un con ! Désolée de le dire comme ça, mais au moins c’est rapide et  clair.

Une explication pour “manger son chapeau” évoque la confusion entre les verbes avaler et manger. Avaler, c’était baisser ou descendre, abaisser. “Abaisser son chapeau” ou « avaler son chapeau », c’était donc prendre une position de respect, d’humilité face à quelqu’un. C’est  celui qui reconnaît son erreur et qui doit faire preuve d’humilité et ravaler sa fierté.

Complément d’information : Avaler une pièce de vin dans une cave, ce n’était pas se saoûler au frais, mais descendre du vin à la cave pour le conserver et le boire plus tard. Chez les chapeliers, on y revient, avaler la ficelle, c’était la faire descendre du haut de la forme jusqu’en bas, les jardiniers avalent les branches quand ils les coupent, les alpinistes avalent les cordes de rappel quand ils les retirent.

Mais,  manger son chapeau” , expression récente en France est une traduction littérale de l’anglais “I’ll eat my hat if…” “Je mangerai / je veux bien manger mon chapeau si…” qui s’emploie lorsqu’une personne, après avoir affirmé quelque chose de faux, est contrainte de reconnaître son erreur lorsque celle-ci est avérée.

Quand on sait (encore faut-il avoir essayé) à quel point avaler un chapeau est difficile, on imagine bien le courage qu’il faut pour reconnaître son erreur, publiquement ou non .

La première formule écrite, approchante, se trouve chez Charles Dickens, en 1837 dans “The Pickwick Papers”  “Si j’en savais aussi peu sur la vie que cela, je mangerais mon chapeau et avalerais la boucle en entier”. Attention, l’homme est courageux, en plus du chapeau, il s’engage aussi à avaler la boucle entière. Bon appétit !

Un chapeau de Leprechaun par exemple !

(Dur d’avaler une boucle de cette taille ! En or, on fait l’effort ?)

L’expression est restée en usage, même si on ne voit plus guère de monde un chapeau sur la tête : des casquettes mais plus de chapeau.

Le dernier  chapeau célèbre (sur un homme), celui ou plutôt ceux de François Mitterrand, peut-être. Avant il y avait eu Winston Churchill ou Buster Keaton.

Petite présentation de chapeaux.

Buster Keaton

 

 

Winston Churchill

 

et notre ex-Président François Mitterand , photos au dessous

 

 

 

 

 

en gibus, feutre ou panama (un brin mafieux là, non ?)

 

Quoi qu’il en soit, c’est à Nicolas Sarkozy que Libération a proposé de manger son chapeau, le 25 janvier 2007 dans un article intitulé “Chez Bush, la bourde de Sarkozy l’Américain” :

[…]Dans plusieurs discours, il a multiplié les gages pour expliquer que la France ne serait pas inféodée à l’Amérique s’il est élu Président. Et, lors de son congrès d’investiture du 14 janvier, il s’est fendu d’un mea culpa avec cet hommage tardif : “Jacques Chirac a fait honneur à la France quand il s’est opposé à la guerre en Irak, qui était une faute.Ce qui s’appelle manger son chapeau. »

Il a mangé son chapeau, a été élu président et a perdu la mémoire : “La France ne serait pas inféodée à l’Amérique s’il est élu Président”, il n’est pas inféodé, il imite, il veut faire le grand, comme Obama. Il a un problème de taille !

Il n’empêche que, pour “The Economist” qui n’ épargne guère Nicolas Sarkozy, souvenez-vous de la photographie d’hier : Nicolas à cheval en Sarkoléon, c’est-à-dire arborant le fameux bicorne du Petit Général (euh, un bicorne ! N’y voyez pas de sous-entendus, non, non, personne n’a pensé au Montespan, ni à son carrosse vert qui devint noir et cornu, ni à Cecilia, ni … zut !). Aux yeux de “The Economist”, Nicolas Sarkozy a devancé  Angela Merkel dans l’ordre hiérarchique (pecking order). Certes il a un réhausseur, le petit Nicolas, mais il dépasse bien plus Angela que de la hauteur du podium. Si, si, vérifiez. Alors ?

Pas facile d’être président, c’est usant. Surtout au moment du bilan !

Nicolas en bave des ronds de chapeau. (à suivre)

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Porter le chapeau

Avez-vous bien compris que ce serait la semaine du chapeau ?

A partir d’une expression par jour, je vais m’amuser à vous divertir. J’ai toujours aimé ce rôle d’amuseur public. Involontaire quelquefois, imposé à d’autres moments, choisi souvent ; choisi pour cacher… quoi ? Un clown vit ses émotions, à fleur de peau, il les accentue un peu pour que tout le monde comprenne (peine perdue bien souvent), il slalome, en permanence, aux frontières de l’humour, de l’euphorie et de la peur voire même de l’angoisse la plus terrifiante, d’où les grimaces et les mimiques.

Et si … et si Sarko, au fond, était un clown triste ?  Il nous raconte des histoires auxquelles lui-même ne croit pas. Le problème du clown, c’est la piste du cirque, les lumières dans les yeux, ça éblouit et ça le déconnecte de la réalité.

Vous voyez, une fois de plus, je m’éloigne de mon sujet. Porter le chapeau, j’ai dit.

Porter le chapeau, c’est devenir le bouc émissaire.

Pourquoi porter le chapeau a-t-il cette signification de responsabilité ? Est-ce parce que le chapeau protège habituellement celui qui est dessous ? Chapeau sur l’œil = incognito (Humphrey Bogart, non ?) Discret ? C’est à voir.

Si quelqu’un porte le chapeau à notre place, on s’en va « tranquille comme Baptiste ».  Courageux. Bravo !

Cette expression « porter le chapeau » est attestée à la fin des années 20, 1928 pour être précise. Autrefois, seuls les hommes portaient un chapeau (les Années Folles ont un peu changé la donne : coupe à la garçonne et chapeau cloche). L’homme était considéré comme le responsable de sa famille (normal, je vous rappelle que les femmes n’avaient pas le droit de vote, ni de travailler sans l’autorisation de leur mari, ni de gérer leur argent personnel).

On peut aussi noter qu’à l’époque de l’apparition de l’expression, les hommes du peuple portaient la casquette, et ceux qui portaient un chapeau avaient une fonction sociale élevée, donc des responsabilités. La récupération par l’argot de cette association a probablement contribué à faire le lien entre celui qui était responsable et celui qui portait le chapeau.

En 1669, “mettre un chapeau sur la tête de quelqu’un ” voulait dire “médire de lui, le calomnier, nuire à sa réputation”. L’association s’est faite entre les deux « images », et « porter le chapeau » est devenu synonyme d’« être responsable».

N’oublions jamais, qu’une fois qu’on a “mis le chapeau” à quelqu’un, donc qu’il le porte, sa réputation est ternie. Le problème majeur à mes yeux, c’est que même si la loi protège, si le secret est gardé durant les instructions, il est de plus en plus fréquent, de nos jours, que , pendant des affaires comme celle d’Outreau, des fuites aient lieu « grâce » aux journalistes. Les mis en examen deviennent des coupables et même les témoins finissent par être soupçonnés. Or c’est  un bon moyen de nuire à la réputation de quelqu’un, que de l’accuser d’une faute grave, même s’il est innocent. Quand on est “mouillé” dans une enquête, ça ne s’efface pas car, dans l’esprit des gens, il n’y a pas de fumée sans feu.

En ce qui concerne le chapeau qu’on fait porter à Sarkozy, il est un peu trop grand pour sa tête, non ? Le petit Nicolas est responsable d’un certain nombre de problèmes, de sa réputation, c’est sûr, mais tout ce qui va mal ne peut lui être imputé. Il faut toujours essayer d’être honnête et juste.

Avant de mettre le point final, je relève que le pater familias était responsable  de son foyer, il  “portait la culotte” puis par extension  “portait le chapeau” pour la famille.  Aujourd’hui , les  temps changent, personne ne veut prendre de responsabilités et combien pensent que leurs enfants doivent être pris en charge par la mère ou même par la société ? Les parents abdiquent et les hommes démissionnent, ils ne portent ni chapeau, ni culotte.

Les femmes, elles, portent de plus en plus souvent le pantalon. Elles se sont libérées, mais il y a beaucoup à faire pour qu’elles confirment cette libération et arrivent à l’égalité.

Le monde change, paraît-il, oui mais il change depuis longtemps, depuis toujours, semble-t-il quand on relit les auteurs grecs ou romains. Platon fait dire à Socrate, dans “La République” les mots suivants : “le père s’habitue à devoir traiter son fils d’égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s’égale à son père, n’a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu’il veut être libre ; le métèque s’égale au citoyen et le citoyen au métèque, et la même chose pour l’étranger.”

Il y a donc longtemps que ça va mal.

Etes-vous si sûrs que le temps changent ?

 

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Ciel du 9 mai 2011

Pour Alba, et pour ses fidèles, et aussi pour ceux qui me lisent en direct, voilà le ciel du lundi 9 mai 2011 à 8 heures du matin. Même endroit que la semaine dernière, moins bleu. Saint Denis de la Réunion.

Les lundis se suivent mais ne se ressemblent pas.

Une petite “farine” ici ; on dit crachin en Bretagne. Je pense que le temps devrait s’éclaircir. On verra.Bonne journée à tous.

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Histoires d’enfants drôles

 

INFIDELITE

Ceux qui payent les conséquences des fautes des parents, ce sont toujours les enfants.

Sagesse populaire : Les parents boivent, les enfants trinquent. C’est connu, non ?

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Deux bébés viennent de naître à l’hôpital.
L’un dit à l’autre :
–   T’es une fille ou un garçon ?
–   Je suis une petite fille… et toi ?
–   Moi, je ne sais pas…
–  Baisse ton drap, je vais te dire ce que tu es.
Il baisse son drap….
–   Baisse plus bas, je ne vois pas !!!
Il baisse encore plus bas et la petite fille dit :
– Oh,ben t’es un petit garçon, t’as des chaussons bleus !

Pour preuve que les filles ont un sens aigu de l’observation, de la déduction, du commandement et sont plus vives d’esprit que les garçons.

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Un petit garçon annonce à sa mère :
–  J’ai décidé de ne plus aller à l école !
– En quel honneur ?
– Aux infos, ils ont dit qu’on avait abattu quelqu’un en Italie parce qu’il en savait trop !

Les garçons sont malins et entendent quand ça les arrange.

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Une maman vient d’avoir un deuxième bébé. La nuit, il se met à pleurer.
La maman se lève alors et dit :
– Il va falloir que j’aille le changer !
Le petit frère, entendant cela, s’adresse alors à la maman :
– Oh oui, change-le et prends-en un autre qui pleure moins.

Sur un coup identique, j’ai fait la même chose, mais en mieux. Je n’ai pas attendu le retour de ma soeur à la maison ; dès le premier jour, j’ai suggéré l’échange à la maternité.

****

Un gamin regarde sa mère enceinte se dévêtir…
– Dis Maman, pourquoi tu as un gros ventre ?…
– Ah…. lui répond sa maman, c’est parce que papa m’a donné un petit bébé….
Il sort de la chambre et s’en va retrouver son père pour lui demander:
– Papa, c’est vrai que tu as donné un petit bébé à maman ?
– Oui, lui répond tendrement son jeune papa…
– Eh bien….. elle l’a mangé!!!

Conclusion erronée. Quand on manque d’informations, on déforme tout de suite la réalité…

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Deux enfants de six ans discutent…
L’un dit à l’autre :
– Ah, ce matin, j’ai trouvé une capote dans la véranda…
Et l’autre lui répond :
– C’est quoi une véranda ?

Quand on n’est pas architecte, pas facile de maîtriser le vocabulaire technique de la profession.

****

Le pouvoir du marketing…
Deux enfants de 8 ans sont en conversation dans la chambre.
Le gamin demande à la petite fille :
– Que vas-tu demander pour la Saint Nicolas?
–   Je vais demander une Barbie, et toi?
–  Moi, je vais demander un Tampax, répond le garçon.
–  C’est quoi un Tampax?
– J’en sais rien… mais à la télé, ils disent qu’on peut aller à la plage tous les jours, aller à vélo, faire du cheval, danser, aller en boîte, courir, faire un tas de choses sympa, et le meilleur… sans que personne s’en aperçoive !

Celui-ci a entendu et compris, comme les grands, ce qui l’arrange. Particulièrement finaud quand même là.

 

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Sur les chapeaux de roue

Bonjour à Vous, amis lecteurs qui commencez à me connaître un peu, vous savez que j’aime écrire (d’où la longueur de certains articles), que j’aime tripatouiller  les mots et que j’aime aussi décortiquer les expressions, quitte à romancer un peu ; revoir mon article “Expressions” du 9 mars 2011 (c’était ma fête : Sainte Françoise, pas Sainte Nitouche pour deux sous). Chacun s’amuse comme il peut et surtout, je l’espère, comme il veut.

Cependant à batifoler à droite et à gauche sur le net (merci aux autres blogueurs qui  retiennent  mon attention), et à préparer mes articles, j’ai de moins en moins de temps libre. Mes nuits ont toujours été courtes, je pouvais les raccourcir un peu plus, mais là, c’est fini : plus court, ce n’est pas possible !

Comme par ailleurs, je n’ai pas le pouvoir d’allonger les journées ou les heures, il faut que je me débrouille avec 24 heures par jour. Me voilà quelquefois obligée de rédiger en catastrophe, sur les chapeaux de roues.

En voilà une drôle d’expression ! Les chapeaux sont souvent utilisés : baver des ronds de chapeau, chapeau ! chapeau bas ! tirer son chapeau, porter le chapeau, manger son chapeau, travailler du chapeau…

Alors sur les chapeaux de roues : pourquoi ? L’expression « sur les chapeaux de roues » est forcément récente puisqu’elle fait référence à l’automobile, à des voitures roulant à tout berzingue, à toute allure, c’est-à-dire successivement plus rapidement qu’un homme allant à pied, à cheval, au galop, en diligence de la  « Wells Fargo », en train . Ces voitures rapides nous ont fait rêver (ne mentez pas, tout le monde a rêvé “Quand je serai grand…”. Elles ont inspiré les graphistes. Certains d’entre eux, particulièrement créatifs ont fait naître des dessins animés aux situations impossibles. « Toon à mort  ! » : une voiture prend un virage tellement vite qu’elle bascule  et continue à rouler sur les deux roues extérieures au virage (force quoi ? centripète ? centrifuge ? pour vous dire la vérité : je m’en fous, et en plus, là, on rêve), frottant ainsi les chapeaux de roues (les enjoliveurs, c’est pareil) sur le bitume avec de grands jets d’étincelles. Joli ! Dans la réalité, une telle situation interdit (lois de la physique) à la voiture de continuer son trajet normalement ; c’est, en général, un enchaînement de tonneaux, avant la mise en bière du conducteur. Cette représentation imaginaire de la vitesse a dû plaire et s’est étendue pour désigner toute action effectuée précipitamment.

Les chapeaux de roues sont comme les chapeaux des dames : des enjoliveurs. Enjoliveurs les chapeaux de dames ? Si vous le dites, êtes-vous bien sincère ? Avez-vous bien réfléchi ? D’une part, il y a des femmes qui ont des têtes à chapeaux (d’autres, non !) et d’autre part, des chapeaux qui attirent le regard mais qui rendent ridicules. “Heureusement que le ridicule ne tue pas”, aurait dit ma grand-mère (oui, toujours elle).

Je vous reparlerai des chapeaux de dames, une autre fois, un peu plus tard.

J’accepte de porter le chapeau pour toutes les erreurs, sottises, coquilles, bourdes et fautes que je pourrais commettre ou que j’ai déjà commises. Je suis responsable et coupable des  erreurs que j’ai faites (pas comme certains), mais je ne veux pas porter le chapeau pour quelqu’un d’autre. C’est tout.

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Chacun son chapeau !Au mariage de Kate et William le 29 avril 2011

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Ambiguïtés

Faites-vous comme moi ou êtes-vous sûrs de vous ?

Quand je rédige un article pour ce blog, je tape en général très vite, puis je relis pour voir les fautes qui auraient pu m’échapper. Le correcteur orthographique est là, il souligne en pointillés rouges les fautes. Comme je n’aime pas être prise en défaut, encore moins par une machine, plus bête que moi (elle applique, elle ne réfléchit pas), j’essaie de ne pas faire rougir l’écran. Curieux ça, si l’écran rougit, c’est moi qui ai honte (la honte, encore une chose qui disparaît :” responsable, mais pas coupable”). Françoise, retiens-toi, toujours tes digressions… C’est mon problème, mon cerveau part en vadrouille. Vive la liberté, me crie-t-il.

Je reviens à ce qui m’a fait commencer la rédaction de cet article : l’ambiguïté. Et j’essaie de mettre de l’ordre dans mon discours. Les doigts vont moins vite que la langue et encore moins vite que le cerveau, d’où des difficultés à faire avancer en même temps des media (pluriel de medium) si différents.

Tout d’abord, je voulais donner quelques exemples d’ambiguïté, puis comme j’ai eu un doute sur l’orthographe du mot, je voulais parler de l’utilisation des dictionnaires, puis je me suis surprise à penser aux machines, aux erreurs pour lesquelles “on ne veut pas porter le chapeau” (une expression encore), à la honte que l’on peut ressentir quelquefois dans ce monde où personne ne se sent ni responsable, ni coupable, honte d’être si inadapté, honte d’être si peu courageux pour arriver à faire changer les choses, au clavier qui pourrait rougir parce qu’il chauffe sous mes doigts (non, pas si habiles que ça sur un clavier). Voilà comment je pars en vadrouille dans ma tête. Et aussi loin que mes souvenirs me mènent, c’était toujours comme ça. Pas facile en classe de rester présent quand la pensée s’envole ! Alors ici, sur mon blog, comment voulez-vous ? Nous sommes dans un espace de liberté (surveillée, paraît-il). Moi j’essaie de surveiller mon orthographe d’où l’utilisation de dictionnaire(s), d’où la question du début : faites-vous comme moi ? Dictionnaire. Ce matin : Ambiguïté, ça s’écrit comment ? Merci ENCARTA !

ambiguïté  [ bigɥite ]
ambiguïté nom commun – féminin ( ambiguïtés )
S’écrit aussi:   ambigüité
Définition :
1. ce qu’on peut comprendre de plusieurs façons contradictoires
Synonyme:   équivoque
(une attitude pleine d’ambiguïtés)
2. équivoque intentionnelle ou fortuite
(savoir agir sans ambiguïté)

Et je me dis sans ambiguïté, c’est comme sans ambages au fond. Et hop, ça repart  !

Je reviens donc au début une fois de plus.

Surveillez-vous votre orthographe ? Utilisez-vous les dictionnaires ?

Moi oui. Désolée si je laisse échapper quelques fautes. Personne n’est parfait !

Comme j’essaie toujours de  me faire bien comprendre, je pense que l’écrit est plus facile. Nous sommes obligés de réfléchir davantage avant de lâcher les mots et il n’y a plus les distorsions du son. Voilà quelques exemples d’ambiguïtés liées à l’oral. De quoi faire des fautes à ces dictées.

Parle, bois du gin ou cent tasses de lait froid !

Par le bois du djinn où s’entasse de l’effroi.

A Lesbos, à Tyr, l’Evangile est appris.

Ah ! Laisse, beau satyre, l’Eve en gilet t’a pris.

Dans ces meubles laqués,rideaux et dais moroses.

Danse, aime, bleu laquais, ris d’oser des mots roses.

La mandarine épluchée, ça tente Damien.

L’amant d’Harry n’est plus chez sa tante d’Amiens.

D’après les “énigmes tordues” de Fabrice Mazza.

 

Ca y est, je suis arrivée à ce que je voulais écrire.

Je me dis « bravo » à moi. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.

Je vous laisse pour un moment en me disant « mission accomplie » pour ce coup-ci.

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Des saints pas très catholiques

Je ne veux choquer personne mais il est deux saints qui se rappellent à moi régulièrement : un homme et une femme, Glinglin et Nitouche.

Glinglin, je l’aime bien. Nitouche, c’est autre chose.

Je ne les ai pas trouvés au calendrier, vous vous en doutez. On invoque parfois l’un, et on évite de mentionner l’autre.

Saint Glinglin est fêté un jour fictif : le 30 ou le 31 février, voire le 32 décembre ; c’est une fête mobile. Sainte Nitouche ? Je ne sais pas.

Invoquer Saint Glinglin, c’est renvoyer à plus tard voire à jamais l’accomplissement d’un acte, en général  désagréable ou indésirable. L’origine de l’expression viendrait de la déformation de seing et gling : le signe, plus le son des cloches, ce qui voulait donc dire, à l’origine, quand les cloches sonneront. Or, après Pâques, elles sonnent…

« Avoir lieu à la Saint Glinglin » est synonyme de « remettre aux calendes grecques (les Grecs n’ayant jamais eu de calendes, c’est une date inconnue), « à la semaine des quatre jeudis », « quand les poules auront des dents » ou « à Pâques ou à la Trinité » (c’est d’une chanson qu’est née une expression : Malbrough, s’en va en guerre, « il reviendra à Pâques ou à la Trinité », c’est-à-dire un jour peut-être, ou bien  jamais).

Pourtant, Glinglin est plus ou moins officialisé en France, avec une date pour le fêter. Les étudiants en droit le savent. On leur raconte rapidement, durant leur cursus, l’anecdote suivante : un débiteur très astucieux avait promis de rembourser son créancier le jour de la saint Glinglin. Le Créancier, perdant patience en ne voyant pas arriver le paiement, porta l’affaire en justice. Le tribunal rendit, avec beaucoup d’humour, le jugement  suivant :

« Attendu que la Saint Glinglin ne figure pas dans le calendrier, mais qu’il existe une fête collective de tous les saints qui n’ont pu y trouver place, le 1° novembre, jour de Toussaint ;

Attendu, en conséquence, qu’il y a lieu de fixer au 1° novembre la Saint Glinglin ;

Par ces motifs, contradictoirement et en dernier ressort, condamne le débiteur à payer la somme réclamée avant le 1° novembre. »

Méfiez-vous donc si vous avez un problème de trésorerie, en droit français la saint Glinglin est notée  pour la Toussaint.

Méfiance aussi avec Sainte Nitouche !

La Sainte Nitouche (au pluriel, des saintes-nitouches), je ne l’aime pas. Je crois que vous aviez compris. Et dire que certains leur donnent le bon Dieu sans confession.

Une sainte est une personne qui a eu une vie exemplaire, qui a observé l’évangile durant toute sa vie, moralement, physiquement et  religieusement , à tel point qu’elle a été canonisée. Cette femme a donc respecté des préceptes de vertu, de prières, Sainte Nitouche est censée être comme les autres  saintes, étrangère aux plaisirs de la chair, elle se consacrerait uniquement aux nourritures morales et spirituelles. Mais oui, bien sûr… Surtout de nos jours.

C’est pour ça que je ne les aime pas les saintes-nitouches. Ce sont des hypocrites qui prennent des airs innocents de pucelles effarouchées. Dire que certains pensent encore épouser des oies blanches. Invraisemblable que les hommes soient si naïfs quand ils sont amoureux ! Ca ne leur passe même pas avec l’âge, encore moins quand ils sont fortunés. Et les saintes-nitouches continuent à jouer le même rôle toute leur vie : mielleuses, gentilles, fragiles. Et ça marche !

Cette expression se comprend facilement : “faire la sainte Nitouche” c’est se donner un air de “ne pas y toucher”, d’“affecter l’innocence”. Elle apparaît  dès 1534 chez Rabelais dans “Gargantua”:

“Les uns cryoient: Sainte Barbe !

Ls autres: Sainct Feorges !

Les autres: saincte Nytouche!”

Une “sainte Nitouche” est donc une femme qui se veut être innocente, irréprochable et vertueuse bien que tout le monde (les autres femmes, surtout) connaisse sa véritable nature.

Sainte Nitouche, la sainte patronne  de tous ceux (oui, il y a des hommes qui sont des saintes nitouches) qui jouent les prudes, Sainte Nitouche n’existe pas.

Mais les saintes-nitouches ne manquent pas.


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