Se sucrer le bec

SI ma grand-mère est chaque jour dans mes pensées, avec ses bûches de Noël par exemple, je me souviens de tout ce qu’elle m’a enseigné. Certes les leçons n’étaient pas très catholiques comme on dit et ce, dans tous les sens du terme, mais j’ai retenu tant de choses qu’elle m’a apprises que je ne peux que la remercier de m’avoir autant ouvert l’esprit.

J’ai, grâce à elle, appris de nombreux mots tant en français qu’en patois savoyard, j’ai eu des leçons d’histoire, j’ai appris des chansons variées d'”Étoile des Neiges” à “Mon amant de Saint-Jean” en passant par le “chant des Partisans”, “Le temps des cerises”, ‘L”internationale”, ou encore “Nuit de Chine” et j’ai découvert un peu de géographie. Le seul domaine dont l’accès était interdit c’était la cuisine, elle mitonnait de bons plats (qui, généralement, tenaient bien au corps) et des desserts délicieux mais c’était ses secrets, elle les gardait et tout simplement elle ne voulait jamais que l’on “traine dans ses pieds” dans la cuisine.  Dommage ! J’aurais bien aimé en apprendre davantage dans ce domaine. Le bon sens et les papilles m’ont permis de retrouver un peu de son savoir-faire mais j’aurais bien aimé en savoir plus.

Comme elle aimait parler, j’ai retenu bon nombre de ses expressions et je me fais un devoir de les transmettre à mon tour à mes enfants et petits-enfants.

En cette période de fête propice à la gourmandise, je pense à l’une d’elle “se sucrer le bec” dont nos cousins Canadiens, Québécois en particulier, sont peut-être à l’origine. Avoir le bec sucré, là-bas, c’est préférer les gâteaux aux viandes et aux légumes. Une chose est sûre, je suis un bec sucré, j’adore les légumes mais je préfère les gâteaux à la viande.

Se sucrer le bec c’est donc se régaler d’un mets sucré, rien à voir avec les expressions :

  • “se sucrer” (tout court) : “ils se sont sucrés au passage”. Les dirigeants en tous genres, ces “Messieurs 10%” qui pullulent dans les entreprises et les administrations diverses. Nos intègres ministres er autres élus se sucrent bien au passage et pour nous amadouer nous offrent quelques miettes !
  • “se faire sucrer quelque chose” : ((populaire) subtiliser, voler, supprimer, retirer, censurer. Par exemple : je me suis fait sucrer mon porte-monnaie dans le métro.
  • sucrer les fraises” : avoir la main tremblante comme bon nombre de vieillards qui ne peuvent plus tenir convenablement leur cuillère.

La vie des Humains se résumerait-elle à passer du sucrage de bec au sucrage de fraises ?

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2 réflexions sur « Se sucrer le bec »

  1. eh bien nous sommes faits pour nous entendre, chere Françoise, je suis plutot un bec sucré, que viande, ou autre… chacun le sait dans la famille, et on ne manque pas de m’apporter, gateaux ou patisseries !! sans doute ma mère m’a te elle habitué à ce gout, car elle était fine patissière, et mon epouse avait brillamment pris sa suite ! je connais un peu les expressions quebecoises, car j’ai deux petits enfants qui vivent là bas, mon petitfils pilote d’helico, a meme pris la nationalité, sa soeur est partie là bas à son tour et semble bien vouloir s’y fixer, j’irai les voir au printemps ! porte toi bien chere amie, bonne fin d’année, gros becs (comme on dit au Quebec)

  2. je ne connaissais ni avoir le bec sucré, ni sucrer les fraises !
    Une grand-mère qui t’ avait bien ouvert les yeux, mais ne t’a pas révélé ses secrets de cuisine !
    Moi, je ne suis pas du tout gâteaux, ni sucré en général, et je préfère une tartine de fromage à une part de gâteau, et cela ne dérange personne bien au contraire, ma part trouve toujours preneur

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