La Glacière

Au programme du jour, marche. Direction les hauts de Saint Paul à la Réunion. Le Maïdo, la Glacière et le Grand Benare. (Le jour, c’était : jeudi 15 novembre).

Le Maïdo est un sommet montagneux de l’île de la Réunion situé sur les hauteurs de Saint-Paul.

Il culmine à 2 200 mètres d’altitude. Pour y arriver il faut traverser une forêt de tamarins, et là une vue magnifique s’offre sur les ilets du cirque de Mafate et sur la côte ouest.

Ce cirque n’est accessible qu’à pied ou en hélicoptère. Là-bas, on est tranquille, pas de bruit mis à part les cris d’enfant et le bruit des cascades (et bien sûr les hélicos).

Le parc du Maïdo est classé au patrimoine de l’UNESCO. C’est lui qui brûlait l’an dernier. Souvenez-vous. Mon article de l’époque. Aujourd’hui une photo de cet incendie.A partir du Maïdo, quand le temps est au calme, en route pour les balades, l’ascension du Petit ou du Grand Bénare, en passant ou non par la Glacière.

Le site de la Glacière est une curiosité géo-climatique unique dans l’île.

Vers 1830, un certain Joseph Morénas, originaire du Vaucluse, probablement étonné par le grand froid lors d’une excursion au Grand Bénare, eut une illumination : il allait pouvoir produire de la glace. Il fit creuser de grands puits dans la roche basaltique des hauts de la ravine. Ces puits furent construits avec des pierres et du mortier de chaux et de mélasse, employé à l’époque en guise de ciment. Il ne restait alors plus qu’à attendre le résultat de l’action combinée des pluies d’été et du froid de l’hiver, il obtint la glace rêvée, destinée aux familles aisées et aux hôpitaux.

Devant le succès de son entreprise, il demande la concession des terrains à plusieurs propriétaires qui refusèrent de vendre déclarant que le commerce de la glace, en usage à Bourbon depuis 1820, ne  pouvait être un monopole et qu’il ne devait profiter qu’à ceux qui se donnaient la peine d’aller la chercher. Ce fut une histoire administrative faisant intervenir le préfet de l’île. La concession fut finalement accordée à  ce Monsieur Morénas.

Par la suite la Glacière fut rachetée et exploitée par Madame Desbassayns dont je vous ai parlé, il y a quelques jours. Cliquez ici pour y revenir.

Pour le transport, la glace était récoltée dans les puits, pilée par les esclaves, puis conditionnée en pains durs de quelques kilos, emballée dans de la laine, transportée à dos et tête d’homme par les sentiers périlleux des hauts vers Saint Gilles ou  la Rivière des Pluies plus au nord.Ces puits de La Glacière ont été abandonnés au milieu du XIXe siècle, mais sont encore bien visibles aujourd’hui. Les lieux ont été sécurisés par l’ONF avec barrières et escaliers permettant de descendre sur la plate-forme où s’enfoncent dans le sol les deux puits de belle taille.

Et le  Grand Bénare ? J’y reviendrai avec des détails. En attendant, voilà le départ :

et l’arrivée :

Une série de photos de la Réunion suivra dans quelques semaines (le temps de trier et de classer les images). Vous verrez les dégâts causés par l’incendie de 2011 et la force de la nature : la végétation renait de ses cendres.

L’espoir !

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7 réflexions sur « La Glacière »

  1. Moi qui aime randonner , dommage que j’habite si loin
    J’aime bien les paysages tourmentés

    Bon et doux Lundi Françoise

    Bisous

    timilo

  2. bravo Françoise, un bel article sur la glacière, nous avons fait l’excursion du Maido, et sa vue sublime sur Mafate, mais nous n’avons pas eu connaissance de la Glacière ! c’est bien dommage…il faut dire qu’à ce moment là, Jeanine venait d’avoir une prothese de hanche, et les marches à pied étaient limitées…merci et bonne journee , bisous

  3. et bien, je découvre une curiosité de l’ île !
    Finalement, l’ électricité a remplacé les ” glacières ”
    Jolie destination pour les randonneurs !
    bonne journée
    bisous

  4. Quel paysage tourmenté mais..magnifique ! Il me semble connaître déjà par l’intermédiaire d’un DVD offert par une personne de ma connaissance !
    Bonne journée Françoise.

  5. Je savais que la Réunion était belle, et sauvage. Ce qui me surprend le plus ce sont ces grands espaces escarpés qui témoignent de grands bouleversements terrestes. Merci pour cette promenade. Amicalement, Pimprenelle.

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