Dommages collatéraux

Dans la terminologie militaire, un dommage collatéral désigne les victimes civiles ainsi que les dommages causés aux équipements et installations de façon accidentelle, lors d’opérations. Un dommage collatéral n’est pas un crime de guerre, c’est un euphémisme, de la langue de bois, pour reconnaître qu’on a tué des civils. La guerre que Monsieur Macron et ses sbires ont déclaré trop tard au Covid-19, comme toutes les guerres, va causer des dommages collatéraux. Nous commençons à comprendre la suite.

Première inquiétude pour Manu : les bourses font le yoyo. L’économie va souffrir, l’industrie et le commerce aussi ; la récession nous guette (allez donc bosser pour éviter ça) mais non, ne vous inquiétez pas il n’y aura pas de pénurie et les prix ne vont pas grimper. Ben voyons ! On se souvient de 1929 : inflation, récession et il suffit de connaître la loi la plus simple de l’économie : celle de l’offre et de la demande ; quand la demande en produits augmente, les prix montent. Sans intervention extérieure au marché, nous devrions assister à une augmentation à court terme des prix. Il s’agit quelquefois d’une pratique illégale de prix abusifs, il y a des accapareurs et le marché noir existe. Le sur-profit et l’exploitation sont moralement condamnables, pourtant c’est une règle du capitalisme, du libéralisme communément admise. Ne dit-on pas que la fin (faim) justifie les moyens ?

Les dommages collatéraux du Covid 19 sont déjà plus ou moins visibles et vont frapper, comme toujours, plus violemment les plus faibles, frapper c’est le cas de le dire.

Nos dirigeants pensent à l’économie et aux pertes de revenus, de taxes, aux dépenses supplémentaires indispensables mais on peut s’attendre au pire côté dépenses quand on lit que cet affreux Gérald Darmanin dit sans gêne aucune : «la meilleure prime aux soignants c’est de respecter les gestes sanitaires». Il se fout d’eux et de nous. Il ne faudra jamais l’oublier, lui rappeler ses mots et lui demander des comptes précis. Un soignant qui risque sa vie en ce moment et a souffert pendant des mois pour se faire entendre (santé publique en danger) payé au SMIC ou à peine plus, pendant que lui, Darmanin, touche beaucoup trop chaque mois avec toutes ses indemnités d’élu et de ministre ?

Il nous faudra demander à notre président et à son gouvernement des comptes sur les dépenses et sur cet argent magique qui apparait pour payer l’inutile, le superflu (promenades, gardes du corps, indemnités somptuaires, décors, vaisselle, repas…), les stocks de LBD et le manque de masques, respirateurs, et autres biens indispensables à la survie correcte de la population.

Les dommages collatéraux de l’économie sont nombreux :

  • les petits commerces non alimentaires sont fermés,
  • les entreprises spécialisées dans l’événementiel sont en grand danger (annulations en cascade des concerts, spectacles, événements, animations…)
  • les usines ne tournent plus guère sauf les fabriques de masques (une usine près de Toulouse, avait failli fermer : l’entreprise Paul Boyé, l’une des quatre seules usines françaises capables de fabriquer les masques FFP2 dans la lutte contre le coronavirus. Son dirigeant accélère les cadences pour produire 2,5 millions de masques par semaine d’ici l’été ; Trop tard ?),
  • les compagnies aériennes ont des soucis accrus par la réglementation européenne abusive : il faut savoir que les “avions” préfèrent voler à vide que de perdre leurs créneaux aéroportuaires. (Créneau non honoré = créneau perdu.)
  • écarts et injustices se creusent au sein de la population (Qui travaille physiquement ? Pour quels salaires ? Qui bénéficie de tests de dépistage ? Qui porte des masques et en a à sa disposition ? etc.)

Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne et c’est bien pour cette raison que la crise n’est pas simple à gérer en France : comme toujours il y a une règle et des exceptions. La clarté disparue, la liberté perdue aussi.

  • Qui va devoir travailler ? (Télétravail pour les couples avec enfants : qui est surexploité comme toujours ? Les femmes !)
  • Qui peut sortir, quand et comment ?

En Chine, on n’a pas discuté les ordres : fermetures, confinement, organisation quasi militaire. Ça a fonctionné. Ce n’est pas démocratique objecteront certains mais je le redis : “la fin justifie les moyens“.

Avez-vous retenu que l’Italie qui subit de lourdes pertes humaines en raison de la pandémie de Covid-19, rabrouée par l’Europe (vive l’Union !) a décidé de se tourner vers la Chine, Cuba et le Venezuela pour obtenir de l’aide tant matérielle qu’humaine ? Euh… Rien que des communistes ! Et que nous Français bénéficions de la générosité des Allemands et des Suisses pour leur expédier et leur faire soigner quelques-uns de nos malades ?

Je souris tristement quand j’entends le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, lancer un appel aux citoyens français. “La résistance ne fait que commencer. Cette résistance commence par les masques, qui restent en priorité pour les soignants. Si vous avez des masques, donnez-les” (pendant que d’autres les volent sans se faire prendre.). Appel à la charité publique, quête permanente auprès du peuple et gaspillage des “élites”, incurie. Ça ne tourne plus rond.

Le gouvernement met aujourd’hui en évidence les comportements irresponsables de certains Français mais à qui la faute ? Qui a infantilisé le peuple ? Qui a oublié de lui donner les leçons d’instruction civique et de morale ? Qui a choisi l’abrutissement des masses ? Qui donne l’exemple en continuant à se balader à droite et à gauche comme s’il ne se passait rien ? Qui délaisse certains quartiers en laissant s’y installer une loi parallèle ? etc.

Ce que je constate aujourd’hui, ce sont les incohérences, le double langage (en même temps…), les ordres imprécis (sorties interdites sauf...) et ce sous-entendu “allez bosser les gueux !”. Les inégalités se creusent et la division au sein du peuple français s’accroit. Qui y a intérêt ? Diviser pour mieux régner, une stratégie qui permet de mater une population qui, si elle était unie, aurait les moyens de faire tomber le pouvoir.

Certains quartiers sont oubliés, certains Français se sent délaissés, les conditions de vie se détériorent… Comment la situation va-t-elle évoluer ? Des violences urbaines sont à craindre.

Ne perdons pas de vue que ce confinement plus ou moins accepté parce que plus ou moins bien défini, jamais appelé ainsi par Manu, va causer des dommage collatéraux que notre gouvernement n’évoque pas :

  • la recrudescence des violences physiques et morales faites aux enfants pendant ce confinement (avec des parents stressés, violents, drogués, alcooliques…)
  • la flambée de violences conjugales entre des conjoints désœuvrés (les hommes en particulier), stressés, confinés 24 heures sur 24 ensemble,
  • la chute du niveau scolaire chez un grand nombre de jeunes : les parents de milieux défavorisés, aussi désireux de bien faire soient-ils, sont incapables de transmettre des savoirs qu’eux-mêmes n’ont pas acquis ; les enfants de parents qui télé-travaillent ne sont pas plus avantagés, les parents ne sont pas disponibles. Les seuls qui s’en sortiront sont ceux des milieux favorisés dont un parent ne travaille pas et pourra suivre la scolarité de ses rejetons. Inégalité.
  • l’augmentation du nombre de séparations, de divorces, de suicides après cette crise Covid-19.

Cette crise a du bon cependant :

  • le 49.3 utilisé par le gouvernement pour l’inique réforme des retraites est passé comme une lettre à la poste (quand ça marche),
  • l’augmentation du nombre de décès chez les plus âgés est très bon pour les caisses de retraite qui auront moins à payer,
  • la pollution a diminué,
  • les périphériques urbains et autoroutes sont moins encombrés,
  • les transports en commun ne sont plus bondés,
  • le ciel n’est plus rayé de blanc par les avions,
  • les oiseaux chantent dans les villes (on ls entend car il y a moins de bruit)
  • les Français ouvrent les yeux sur la mise à sac du service public et devraient se révolter,
  • le dévouement des soignants est admirable et devrait être reconnu, récompensé,
  • la pénibilité du travail des enseignants devrait être reconnue, le dévouement de certains d’entre eux pendant cette période devrait être mis en évidence car certains ne se contentent pas de fournir des fiches et des corrections mais assurent des corrections personnalisées quotidiennes.

Pour finir, faut-il classer dans les dommages collatéraux ou dans les effets positifs le changement radical qui risque de se produire dans nos comportements sociaux à la fin du confinement  ?

Immédiatement après la fin du confinement, comme après la Libération à la fin de la Seconde Guerre Mondale, une explosion des contacts sociaux et des rassemblements physiques risque de se produire car les Français (et tous les autres Humains) auront envie de retrouver leurs proches et d’être ensemble mais ensuite, sans doute :

1 – Le rapport au travail va poursuivre sa mue : travailler le plus souvent hors de son entreprise dans des espaces dédiés proches de chez soi ou chez soi (encore faut-il être capable de refuser une trop grande intrusion du professionnel dans la vie privée car rien ne vaut une vie pleinement épanouie ; le travail ne doit pas être l’essentiel.)

2 – La “e-life” va s’accélérer : télétravail, réunions à distance, télé-consultations des médecins et psychologues, enseignement et vente à distance, livraison à domicile, etc.

3 – Les Français vont se recentrer sur l’essentiel : ce qui est vraiment important pour eux : leur foyer et leurs proches (se rapprocher ou le contraire), reprendre contact avec ceux qu’ils aiment ou apprécient véritablement ; le  confort à l’intérieur de leur domicile.

4 – La rationalisation de la consommation va se poursuivre : le plaisir consumériste disparait, les consommateurs feront plus attention avant d’acheter (lieu et mode de production), achèteront d’occasion, troqueront davantage, partageront…

5 – Le “penser collectif” va s’amplifier : le sentiment que les valeurs de solidarité avaient réellement perdu du terrain et qu’il faut par conséquent les défendre désormais (nation, Europe et humanité). S’unir pour être plus fort.

6 – La santé va préoccuper les citoyens : l’épisode du coronavirus aura marqué la nouvelle génération et l’aura alertée contre les menaces sanitaires à venir. Rien n’est acquis, ni sûr si on ne fait pas d’efforts permanents pour maintenir un niveau de protection sanitaire : mieux vaut prévenir que guérir.

Je pense que cet épisode malheureux va avoir du bon au final (je suis une optimiste au fond de moi) : il nous aura ouvert les yeux sur la bonté, le dévouement, l’abnégation de certains mais aussi l’égoïsme, la méchanceté et la bêtise d’autres ; il aura permis une prise de conscience des changements indispensables pour que notre monde aille mieux.

Quand le malheur ne serait bon
Qu’à mettre un sot à la raison,
Toujours serait-ce à juste cause
Qu’on le dit bon à quelque chose.

Jean de La Fontaine, Fables : Le Mulet se vantant de sa généalogie 

Enfin, “Lady Gaia”, aura-t-elle le dernier mot ? Se rebiffera-t-elle encore davantage contre nous ?

Et si Mère Nature éjectait tout ce qui est contre nature ?

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4 réflexions sur « Dommages collatéraux »

  1. il est clair que comme en 40 nous ne sommes pas prêt à affronter une épidémie, par l’incompétence des gouvernements, malgré le fait que ce n’ est quand même pas la première épidémie que nous traversons !
    Mais mieux vaut attaquer, alors l’état nous reproche notre incivisme !
    On va s’ apercevoir qu’on peut se passer de beaucoup de choses, y compris de ces députés et ministres qui nous coûtent un pognon dingue !
    Mais attention, notre système est pervers et fait pour que nous n’ayons pas vraiment le choix !
    Bonne journée Françoise
    Bisous

  2. bonjour chere Françoise, merci pour ton analyse, ton coup de g…est excellent, nous vivons une periode difficile, le virus multiplie les dommages colateraux, et ces incapables qui nous dirigent patinent lamentablement, on veut nous faire croire, de plus, que la cote de Macron et Philippe remonte ??? ce serait vraiment à desesperer ! peut etre tous ces abus permettront ils de resouder les français, je n’en suis pas sur ! esperons le ! portez vous bien grosses bises

  3. L’incurie, l’impéritie, l’incohérence de ce gouvernement à vomir, qui n’a de gouvernement que le nom (car gouverner c’est prévoir), n’a pris aucune mesure concrète alors que des entreprises se dévouent pour tenter de produire les protections dont nous manquons. Aucune organisation de tout cela. Négation de tout bon sens, bêtise continuelle… Nous sommes en guerre… Notre Macron qui se prend pour Gamelin est un bon à rien qui a su s’entourer des pires bons à rien qui soient… On voit le résultat…
    Très bonne soirée à vous

  4. En tous cas, cette pandémie nous aura ouvert les yeux et si nous sommes encore là après, notre vie ne sera plus jamais la même !
    Nous aurons appris à voir la vie différemment … et ce qui nous paraissait indispensable sera devenu quasiment inutile …
    Juste un tit coucou pour te souhaiter un bon dimanche avec une bise d’est glaciale !
    Toujours dans le stress avec le moral qui ne parvient pas à remonter ni aucune envie de quoi que ce soit …
    Gros bisoux, ma françoise ♥

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