Règlementation

Une mesure risque de pénaliser grandement les agriculteurs de La Réunion dès le 14 décembre prochain en faisant obstacle aux exportations de fruits et fleurs locaux vers l’Europe. En effet, des contrôles supplémentaires sont imposés, par l’application d’un règlement européen, aux arrivées et départs de fruits. Ils rendront impossibles les envois de fruits dans les colis postaux et autres moyens de transport. Veut-on une fois de plus empêcher le développement économique de l’île ?

La sénatrice Nassimah Dindar s’en était inquiétée dans une question écrite au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation mais… A-t-elle reçu une réponse, je n’en sais rien. Ce que je sais c’est que le 14 décembre le texte s’applique.

La procédure européenne prévoit à la fois un contrôle administratif documentaire et un contrôle physique des marchandises. Ce dernier consiste à vérifier visuellement la présence de fruits malades ou piqués, potentiellement porteurs de risques phytosanitaires. 

“A partir du 14 décembre 2019 et malgré la mobilisation des professionnels réunionnais, l’Union européenne imposera un double-contrôle, au départ comme à l’arrivée, de fruits et fleurs en provenance de pays tiers, dans l’objectif d’éviter l’introduction de parasites et autres nuisibles sur le continent.

Si l’objectif est louable, il est pour le moins incongru que La Réunion, département français, reconnue comme région ultra périphérique par l’Union européenne, soit traitée comme un pays tiers”.

Ce double-contrôle est irréalisable compte tenu des effectifs déployés à La Réunion. Il faudrait 18 employés à temps plein pour contrôler 5% des 2 000 tonnes exportées chaque fin d’année ; l’effectif actuel : 3 (trois) personnes. Sans double contrôle : impossible d’expédier. Cette mesure revient à condamner les exportations réunionnaises, avec des répercussions négatives sur l’emploi dans une île où le taux de chômage est de 30 %”. 

Deux possibilités : exempter du double contrôle les fruits de La Réunion, doter le département du nombre suffisant de contrôleurs.

La fin de l’année voit passer 40% des exportations fruitières d’un an.

Catastrophe annoncée ? 

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Précisions :
Pour la saison 2019/2020, les mangues, citrons, piments et poivrons ne pourront pas être exportés la faute à une mouche des fruits qui prolifère depuis quelques années et dont les pays européens cherchent à se protéger pour ne pas qu’il y ait d’invasion sur les cultures, il faudra donc attendre un an, qu’un traitement soit validé.
 

• Les mangues, citrons, piments et poivrons ne pourront pas être envoyés en métropole.car l’Europe a pris des dispositions pour renforcer la protection de son territoire face aux organismes nuisibles, la mouche du fruit en particulier. 

• Les letchis, fruits de la passion et tous autres végétaux (type chouchous) présentant un risque modéré d’hébergement de cette mouche des fruits, il sera donc possible de les expédier en métropole mais sous conditions. Pour un colis de moins de 5 kg, aucune formalité ne s’impose, au-delà, il faudra passer pas un contrôle phytosanitaire. La direction de l’Agriculture est donc mise à contribution.

Euh : moins de cinq kilos et il n’y a plus de risques ? C’est le grand n’importe quoi.

La Poste, qui s’occupe de 80% des colis de fruits réunionnais envoyés en métropole, a dû s’adapter : les colis de plus de 5kg seront contrôlés par des agents de la Daaf en fin de journée, un espace a été aménagé dans les locaux de la plateforme de colis de Sainte-Clotilde.

À l’aéroport : les voyageurs pourront emporter des letchis, fruits de la passion et autres végétaux dans leurs bagages à main ou en soute mais au-delà de 5 kilos, ils devront passer par le guichet de la Daaf qui se trouvera dans l’enceinte de l’aéroport 7 jours sur 7 à tous les départs d’avions. Les agents de la direction de l’Agriculture vérifieront qu’aucun fruit n’est endommagé, si c’est le cas, le fruit en question sera jeté et les autres pourront être emportés par le voyageur.

Aucun contrôle ne sera réalisé pour les ananas, noix de coco et bananes qui ne représentent aucun risque.

Si le particulier passe par une entreprise pour confectionner et acheminer des fruits en métropole, ce sera alors au prestataire de réaliser les contrôles nécessaires, idem pour les professionnels du secteur qui souhaitent expédier leur production dans l’hexagone.

Il n’est donc plus question de ” double-contrôle “ comme cela avait été envisagé au début  : les contrôles ne se feront qu’au départ de La Réunion mais pas à l’arrivée sur le territoire européen.

La préfecture assure que cette mesure ne pénalisera pas les expéditeurs de colis de fruits, les délais d’envoi ne seront pas rallongés.

Il est aussi précisé que pour les resquilleurs, ceux qui seraient tentés d’embarquer avec eux les ” fruits défendus ” ou qui ne passeraient pas par la case contrôle pour les fruits à risque modéré, seraient passibles d’une amende. Les contrôles de douane aléatoires seront en rigueur.

Que vont devenir les Colipays ?

Image associée
Les fruits de La Réunion (avocats, ananas, papaye, bananes, letchis, cocos, grenades, pastèques, fruits de la passion…)
export de végétaux fruits dans bagages réglementation 031219
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5 réflexions sur « Règlementation »

  1. bonjour chere Françoise, ah oui, voilà bien une nouvelle mesure européennes qui tombe bien mal pour les exportateurs, et les particuliers envoyant des fruits à leurs proches en metropole …j’avais l’habitude en revenant de Maurice de ramener un grand cartons de fruits, et beaucoup devaient le faire au depart de la Reunion , on décide, on décide, sans mesurer les consequences, ni prendre les mesures complementaires ! à l’usage des services se mettront sans doute en place, mais pour cette année, au moment de Noel, c’est bien compromis ! bonne journée , bises

  2. la
    https://youtu.be/JXABVV-jOgI
    de Bruxelles , ce sont les normes, toujours plus de normes !
    Mais comment peut on en même temps signer avec le monde entier qui lui n’ a cure des normes européennes !
    Mais comment faisait on avant l’ Europe ?
    Passe une bonne journée
    Bisous Françoise

  3. L’UE favorise pourtant leCETA (canada) ou les accords avec le Brésil pourtant assez proche en latitude et donc identique comme risque sanitaire ???……. et semble donc vouloir mettre notre département Réunionais dans la difficulté économique et donc sociale…
    Tout semble fait pour uniformiser le monde agricole et économqiue
    https://ecolosoc.pagesperso-orange.fr

  4. Perso je ne consomme plus aucun fruit ou légume venant de l’étranger ou même loin de chez moi.
    Pour supporter le voyage, j’ai peur que ceux-ci soient traités de manière plus ou moins saine.
    Je préfère manger local même si c’est répétitif et tous ces beaux fruits et légumes exotiques ne m’inspirent pas confiance, ils sont trop beaux pour avoir fait un si long voyage …
    Je sais, c’est sans doute ridicule mais je préfère ne pas prendre de risque.
    Même chez nous, les belles pommes qui sont toujours aussi belles après plusieurs semaines me paraissent louches.
    Pardon de dénigrer ainsi tous ces produits mais je suis devenue con avec l’alimentation, comme tout ce qui est emballé sous vide et doit bien avoir reçu un produit pour la conservation …
    Je mange locavore et tant pis pour la diversité.
    ” Bien que toujours en semi-pause, je passe te faire un petit coucou
    et te souhaite un bon week end qui se réchauffe mais dans l’humidité.
    Gros bisoux ma françoise ♥ “

  5. après quelques jours de gel avec du soleil, c’ est le redoux j’ espère provisoire avec de la pluie !
    Je te souhaite une bonne fin de semaine
    Bisous Françoise

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