Astor Piazzolla

J’ai un article sur Montevideo en préparation mais pas encore fini. Dur, dur le tri des photos. Allez-vous apprécier cet ersatz.

J’aime bien Astor Piazzolla et ce Libertango. Pas vous ?

J’ai connu Piazzolla grâce à Julien Clerc et surtout grâce à son parolier Etienne Roda-Gil. Mon passage à Buenos Aires a réveillé bien des souvenirs. Ma tête en est vraiment pleine. Sont-ils tous en bon état et bien rangés ? Quelquefois je me le demande.

Astor Piazzolla est né le à Mar del Plata (400 kilomètres au sud de Buenos Aires) ; il est mort le à Buenos Aires. C’est un bandonéoniste et compositeur argentin, considéré comme le musicien le plus important de la seconde moitié du XXe siècle pour le tango (musique seulement).

Fils d’immigrés italiens, à  l’âge de trois ans, il part avec ses parents pour New-York. Quand il a huit ans, son père, passionné de tango, lui offre un bandonéon. L’enfant est déçu, il aurait préféré un saxophone car la musique qu’il aime, lui, alors, c’est le jazz.  En 1934, il croise Carlos Gardel qui l’apprécie beaucoup mais, comme il est encore mineur, il ne peut pas le suivre dans ses tournées.

En 1936, la famille Piazzolla retourne à Mar del Plata et Astor, alors adolescent ne sait pas quoi faire de sa vie. Parfois il joue du bandonéon mais sans conviction, il ne s’intéresse toujours pas au tango. C’est un concert du violoniste Elvino Vardaro qui le fait changer d’avis car il découvre une nouvelle manière de jouer le tango qui le passionne. Il forme son premier ensemble, le Cuarteto Azul, en copiant le style d’Elvino Vardaro.

En 1938, à dix-sept ans, il décide de devenir musicien professionnel et s’installe à Buenos Aires. À cette époque l’Argentine est un pays riche qui veut oublier la misère des années 1930. Les salles de bal, les fêtes se multiplient, il y a des milliers d’orchestres de tango à Buenos Aires et un peu partout dans le pays.

En 1944, il crée son propre orchestre. Parmi les morceaux qu’il interprète, tous écrits de sa main, se détachent l’un d’eux : Prepárense (« Préparez-vous »).

Au début des années 1950, il pense sérieusement à abandonner le tango pour se consacrer à la musique classique.

En 1954, Astor Piazzolla est un tanguero génial mais frustré. Il voudrait être  un vrai musicien comme Bartók ou Stravinsky mais il comprend enfin que le tango n’est pas un style honteux.

En 1957, il crée un orchestre avec cordes, piano et bandonéon. Il s’entoure des meilleurs solistes et musiciens de tango de la ville. À la même époque, il fonde son fameux Octet Buenos Aires et adopte une recette simple composée de 50 % de tangos traditionnels, 25 % de compositions de Piazzolla, 25 % de composition des membres du groupe.

En 1958, l’Octeto est dissous car il n’était pas viable, personne ne prenant le risque de  le programmer.

En 1960, il crée une autre formation, le Quinteto Nuevo Tango. Piazzolla est aussi un interprète extraordinaire et un chef des plus inspirés. Sa musique se détache de la forme standard du tango populaire. Piazzolla fait une synthèse du tango des années 1940 et y insère de la musique néoclassique des années 1940 (Bartok, Stravinski) ainsi que du jazz.

Piazzolla s’associe enfin avec le poète Horacio Ferrer avec lequel il crée les tangos les plus connus de son répertoire : Chiquilín de Bachín et Balada para un loco. Au tout début des années 1970, Piazzolla part en Italie et monte un nouvel ensemble le nonetto avec lequel il enregistre deux disques. Il tourne en Europe.

En 1974, il monte en Italie le Conjunto Electronico, avec orgue Hammond, marimba, flûte, guitare basse électrique, batterie, guitare électrique, percussions et violons. La même année Piazzolla et son Conjunto Electronico enregistrent l’album Libertango, qui est un succès dans le monde entier

De 1979 à 1988, Astor Piazzolla renoue avec son quinteto. Le succès est fulgurant. Il multiplie les tournées à l’étranger. Les commandes d’écriture affluent (films, suites pour flûte et guitare, concertos… et la sonate Le Grand Tango pour Rostropovitch.

En 1988, Piazzolla dissout le quintette qui lui donna une notoriété mondiale. Après dix années de concerts et de tournées internationales, il décide de former un groupe qui rappelle l’Octeto Buenos Aires, un sextuor qu’il organise dès 1989. Deux bandonéons, Astor et Julio Pane (très vite remplacé par Daniel Binelli). Il conserve du quintette le contrebassiste Hector Console et le guitariste Horacio Malvicino. Il convoque Gerardo Gandini, pianiste-compositeur atypique et spécialisé dans les musiques contemporaines écrites ou improvisées. Il rappelle son vieux complice de toujours, José Bragato au violoncelle remplacé par Carlos Mozzi. Lors des premiers concerts, Piazzolla ressort deux vieilles compositions de son vaste répertoire pour les adapter à cette nouvelle formation : Tres minutos con la realidad et Tango ballet. La musique est sombre et résolument contemporaine. Il écrit aussi de nouvelles pièces mais l’ambiance se dégrade au sein du groupe et Piazzolla “abandonne” en 1990.

Après une attaque cérébrale dont il ne se remettra pas, il meurt à Buenos Aires en 1992.

J’ai connu Piazzolla grâce à Julien Clerc et surtout grâce à son parolier Etienne Roda-Gil et à ce titre “Balada para un loco”.

Tu vois, je suis planté, planté planté,
Au milieu du désert,
Dont mes rêves sont faits
Des enfants astronautes gonflent mon cœur
Pour le voir s’envoler au milieu des splendeurs.

Tu vois, je suis planté, planté planté,
Au cœur de Buenos Aires, la ville aux yeux fardés
Au fond de cet estuaire, où viennent les pétroliers
Donner à la rivière, un long baiser salé.

{Refrain:}
Loco, Loco, Loco
C’est le nom qu’ils me donnent
Et qui veut dire fou.
Et dans ce monde
Où tous les hommes se croient debout
Je suis le seul à me vanter
De me traîner à tes genoux.

Tu vois, je suis planté, planté, planté
Dans un ciel de réglisse, j’ai jeté des dragées
C’est ta croix du sud que je viens de semer
Et qui du fond du ciel étoile ton sommeil

Tu vois, je suis planté, planté, planté.
Le souffle du bandonéon, avale mes poignets
Les cils des feux rouges clignotent sans arrêt
Pour me faire chanter, me taire ou bien voler…

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3 réflexions sur « Astor Piazzolla »

  1. Le libertango est fabuleux. Guy Marchand en avait fait une version chantée.
    Quant à la chanson de julien Clerc, que de souvenirs tu as remués en moi !
    ¸¸.•*¨*• ☆

  2. la musique est un univers où tout le monde se retrouve, du classique au tango en passant par le jazz !
    Et le succès finit toujours par arriver à ceux qui en sont passionnés.
    j’ aime beaucoup de libertango, mais aussi Julien Clerc

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