25 novembre

Le 25 novembre, c’est la Sainte Catherine et c’était l’anniversaire de ma grand-mère adorée. (Plus que trente-six jours et nous serons en 2017 !) C’était le cinquième jour du mois de Frimaire dans le calendrier républicain français, officiellement dénommé le jour du cochon. Oui, vous avez bien lu, c’était le jour du cochon. C‘est aussi maintenant la date choisie par les Nations Unies pour célébrer la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence contre les Femmes.

L’origine de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence contre les Femmes remonte au 17 décembre 1999, mais les militants en faveur des droits des femmes avaient choisi en 1981 la date du 25 novembre en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines assassinées sur les ordres du chef de l’État, Rafael Trujillo (1930-1961). Les sœurs Mirabal (Patria, Minerva et María, surnommées aussi les sœurs « Mariposas » = Papillons) devinrent alors les symboles du combat pour éradiquer ce fléau qu’est la violence à l’égard des femmes.

Quelques décennies plus tard, l’événement ne parvient toujours pas à capter l’attention de la communauté internationale et pourtant, les sévices et tortures infligés à des millions de femmes sont bien réels.

Aux Etats-Unis, une femme est battue par son partenaire toutes les 15 secondes ; en Afrique du Sud, une femme est violée toutes les 23 secondes ; au Bangladesh, près de la moitié des femmes ont subi des abus physiques de la part de leur conjoint ; en France, une femme qui meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon de vie… En France encore, malgré la mobilisation des pouvoirs publics, on observe ces dernières années de plus en plus de cas de femmes battues, harcelées ou maltraitées. Avec 50.000 dossiers traités, le 3919, plateforme téléphonique de Violences Femmes Info, a réceptionné deux fois plus d’appels en 2014.

On ne comptabilise pas les violences morales infligées au travail par des collègues ou des chefs pervers.

On oublie aussi que la pornographie est devenue si banale qu’on expose la nudité des femmes pour vendre tout et n’importe quoi.

On ne veut pas voir  la mise en esclavage des femmes dans des ateliers clandestins ou sur le bord des routes pour satisfaire les pulsions sexuelles des hommes. Combien de milliers de jeunes filles venues des pays de l’Est, d’Afrique ou d’Asie, prostituées de force, souffrent à travers le monde ?

Combien de petites filles sont-elles victimes de pervers, quelquefois de pervers membres de leur famille ?

Avez-vous entendu parler de ces 1 400 enfants de Rotherham, en Grande-Bretagne, victimes de viols à répétition par des hommes britanniques d’origine pakistanaise ? Le pire est que, depuis seize ans, la police et les services sociaux savaient et ont laissé faire. Combien de scandales étouffés de pédophilie en Angleterre et ailleurs parce que les protections de notables ou de nantis existent ?

Le dessin du jour de Nina Luec © Radio France / Nina Luecviol

Plusieurs organisations humanitaires, au sein desquelles Amnesty International, ont uni leur force pour que le 25 novembre constitue l’occasion d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les violences perpétrées quotidiennement à l’encontre des femmes malheureusement il y a le poids des traditions, la peur et le silence des victimes.

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Pour les jardiniers, le dicton du jour : “À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine”.

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2 réflexions sur « 25 novembre »

  1. je ne pensais pas que c’ était à ce point là, mais je me dis que ceux qui sont concernés ne changeront pas d’ attitude pour cela.
    C’ est donc à la société de renforcer la surveillance et les punitions.
    Déjà, je pense que tout pervers et violeur devrait être rendu eunuque

  2. On pourrait croire que viols et incestes sont des sujets tabous, pour la justice car on ne voit pas souvent de procès dans ce sens …
    Mais peut-être me trompe-je …

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