Méritocratie

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789  affirme que « Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. » Pour les vertus des dignitaires, on repassera. Pour leurs talents, on peut rêver.

Depuis la loi Haby et la mise en place du collège unique en 1975, l’œuvre de destruction de l’Éducation Nationale par les gouvernements successifs depuis continue. Avec Najat Vallaud-Belkacem, j’ai le sentiment que l’Éducation Nationale reçoit le coup de grâce. En supprimant le cursus bilingue et le latin-grec, elle ôte à l’Education Nationale l’un des derniers arguments qui lui restaient pour maintenir les bons élèves en son sein. Notre “chère” ministre veut-elle vider l’école publique au profit des écoles libres ? (Libres équivalant souvent à religieuses).

L’institution scolaire n’a plus pour mission de sélectionner les meilleurs pour les faire travailler davantage tout en donnant de solides connaissances de base aux autres. Le système de la pédagogie «non discriminante», égalitaire a produit l’effet inverse à celui qui était recherché ; en prétendant donner à tous la même chose, elle désespère  les plus doués ainsi que les plus faibles, ennuie les cerveaux originaux pour conduire, en fin de compte, chaque année près de 40 % d’une classe d’âge à l’échec scolaire. Vous me direz qu’ensuite quatre-vingts pour cent des candidats obtiennent le sésame de fin d’étude : le baccalauréat… ce qui ne veut plus rien dire. Les “bac plus cinq” d’aujourd’hui ne trouvent plus de travail, et le plus cinq est un “foutoir” dans lequel on trouve tout autant des ingénieurs ayant suivi le cycle élitiste : bac, maths-sup, maths-spé, puis concours nationaux, que de “FACeurs” ayant passé cinq ans à l’université pour obtenir (ou non, un diplôme plus ou moins utile).

Plus les hommes politiques prétendent mettre l’école au service de l’égalité des chances, plus ils la détournent de sa mission première (enseigner des bases solides de français et de calcul), plus elle devient productrice d’échec. On supprime les épreuves discriminantes qui valideraient, parait-il, la maîtrise d’une culture bourgeoise ; on dénature les examens nationaux (en les surnotant, oui, oui, je sais de quoi je parle) et en donnant au contrôle continu une part de plus en plus importante dans le calcul des résultats. On oublie que le baccalauréat était une sorte de cérémonie initiatique pour entrer dans le monde des grands.

Maintenant on supprime le redoublement sous prétextes d’inefficacité et essentiellement de coûts ; on commence à supprimer les notes et pourquoi pas tous les examens nationaux si dispendieux ?

Que pensez-vous, je me répète de la valeur du bac quand l’État se fixe pour objectif d’obtenir un taux de réussite toujours plus élevé : par exemple 87,8% en 2015 ?

L’école était un ascenseur social, c’était ce que ma grand-mère me disait. Il semble que Najat Vallaud-Belkacem et Rachida Dati l’aient pris ce fameux ascenseur ; elles ont réussi grâce à leur intelligence et leurs qualités. (Je le croyais.)

 

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Une réflexion sur « Méritocratie »

  1. On sait pourtant que tout le monde ne peut pas être ingénieur !
    IL y a des gens doués, d’ autres qui ne le sont pas, et donc vouloir que tout le monde soit pareil est une aberration.
    Mais là, avec NVB on atteint des sommets d’ hérésies !
    Mais bon, faire d’ une porte parole du roi du Maroc, puis de notre gouvernement, une ministre de l’ éducation, est une erreur de plus de la socialopie

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