Juliette Dodu

Juliette Dodu, l’héroïne controversée dont j’ai fait mention dans l’article précédent (clic) a bien une histoire ; vous pouvez, pour en savoir plus, lire ces deux articles dont je donne les liens et dont je reproduis une partie (extrait de Wikipédia).

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichegh.php?idLang=fr&idGH=232

extrait de Wikipedia. http://fr.wikipedia.org/wiki/Juliette_Dodu

C’est au cours de la  guerre de 1870 que Juliette Dodu se serait illustrée.

Les Prussiens entrent dans Pithiviers le 20 septembre 1870. Le bureau du télégraphe de la ville est investi et la famille Dodu reléguée au premier étage de la maison. La jeune fille de vingt-deux ans a alors l’idée de bricoler une dérivation sur le fil qui passe dans sa chambre. Ayant conservé un appareil récepteur, elle peut ainsi intercepter les transmissions chaque fois que les occupants reçoivent ou envoient des dépêches.

Pendant dix-sept jours, la jeune fille fait parvenir ces dépêches aux autorités françaises sans que les Prussiens ne se doutent de rien. Elle sauve ainsi la vie des 40 000 soldats du général  Aurelle de Paladines. Le montage de la dérivation étant découvert, les Prussiens traduisent Juliette Dodu devant la cour martiale. Elle est  condamnée à mort mais l’armistice est signé avant son exécution et Juliette Dodu est graciée par le prince Frédéric-Charles de Prusse et libérée.

Si le décret n°1942 du 8 décembre 1870 lui accorde une mention honorable ainsi qu’à vingt (20) autres employés et agents du service télégraphique, car des employés des postes furent utilisés pour aider l’armée dans l’usage du télégraphe, en 1877, cette mention est transformée administrativement en médaille de guerre pour Juliette Dodu.

En 1873, Juliette Dodu est responsable du bureau télégraphique d’Enghien-les-Bains, où elle fait la connaissance du patron du Figaro, Hippolyte de Villemessant. Le 26 mai 1877 paraît dans ce journal, la première version connue de la légende Dodu.

Le Courrier du Loiret (journal de Pithiviers) a consacré un dossier à Juliette Dodu, en 1984 (on en trouve une copie à la bibliothèque de Bièvres). Selon son auteur, “l’épouse du président Mac-Mahon était une féministe convaincue. Il n’est pas impensable que le texte de la nomination de Juliette Dodu dans l’ordre de la légion d’honneur, l’ait été sur son intervention”.

Thèse reprise par Guy Breton dans son ouvrage Les Beaux mensonges de l’histoire, toute l’histoire de Juliette Dodu ne serait en fait qu’une fable montée de toutes pièces par le journaliste du Figaro qui signait Jean de Paris dans un article du 26 mai 1877 , agissant pour son directeur. Effectivement ce n’est que sept ans après les faits que l’on entend parler de Mme Dodu. Guy Breton cite en référence le général Aurelle de Paladines, commandant en chef de l’armée de la Loire, qui ne mentionne nulle part cet héroïque sauvetage de son armée. Le lieutenant-colonel Rousset, auteur d’une Histoire de la guerre Franco Allemande 1870-1871, n’y fait nulle référence, alors qu’il fourmille de détails allant jusqu’à l’épaisseur de la neige ou l’état du ciel. Pas plus que le rapport de M. Steenackens, directeur des postes et télégrammes de l’époque, qui décrit tous les actes de résistance de ses employés durant cette guerre.

Guy Breton explique aussi les incohérences de ce récit épique ; entre autres que les Prussiens avaient quitté Pithiviers trois semaines avant les faits relatés et l’impossibilité de capter au son un message chiffré en langue allemande et passé en Morse puis les retransmettre sans erreur, ce qui suppose une grande connaissance non seulement de la langue mais aussi des codes militaires prussiens. De plus, personne ne possédait à Pithiviers les codes prussiens.

Il n’y a non plus de trace de la condamnation à mort de Juliette Dodu ni de sa grâce. Ce qui l’amène à s’interroger sur une possible mystification de M. de Villemessant qui obtint la Légion d’honneur pour une fausse héroïne à une époque où, juste après la Commune, la France qui venait de perdre l’Alsace et la Lorraine et de se déchirer lors de la Commune de Paris avait tant besoin de héros positifs.

 Je suis très triste de raconter cette histoire car nous perdons une héroïne, la seule héroïne connue de la Réunion, mais la vérité (historique) ne mérite-t-elle pas d’être rétablie ?

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7 réflexions sur « Juliette Dodu »

  1. Bonjour Françoise

    C’est par ce simple copier coller que je viens te remercier d’avoir poser de si gentils commentaires sur mon blog pendant mon absence

    Une mauvaise foulure au poignet droit m’empêche d’utiliser mon clavier , mais le temps passe vite et je serais bientôt sur les blogs

    A bientôt

    Bisous

    timilo

  2. Merci Françoise, pour ces précisions bien utiles mais tristes en effet.
    Ce ne serait donc qu’une mystification.
    Ce n’est pas la seule.
    Bisous et bonne journée.

  3. c’ est ce que je venais de lire sur internet !
    il semble quand même que le mystère persiste !
    bonne journée
    bises

  4. Bonjour
    Etonnant tout ça….
    Si c’était faux pourquoi l’inventer !!!
    Sincèrement
    Jean

  5. Curieux en effet cette histoire, mais elle me semble fausse, car sans connaissance de langue, ce n est pas plausible. Un journaliste qui ne savait pas comment remplir les pages de son journal de maniére intéressante.
    Bonne soirée Françoise
    Latil

  6. Tout à coup un rayon de soleil qui vient mettre de la bonne humeur pour venir te souhaiter une bonne fin de semaine !
    C’est agréable d’entretenir du contat avec les amis du Net et on en parlait justement à la télé ce midi ! çà rompt la solitude, car il n’y a pas que chez les personnes âgées !
    Je constate avec plaisir que mes blagues te plaisent, hésitant parfois ! de peur qu’elles ne soient trop osées, apparemment….non, alors je vais continuer afin de te faire plaisir.
    Merci d’être mon amie
    Tu dois avoir eu peur avec ce tremblement de terre et j’espère qu’il n’y a pas eu de conséquences ???
    A bientôt
    Bisous

  7. Ping : Saint-Denis de la Réunion (3) | FrancoiseGomarin.fr

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