Catégorie : Blabla

  • Catastrophe et colère

    Ce n’est pas moi qui ai écrit le billet suivant mais je suis d’accord avec l’auteur, sauf que je ne suis plus vraiment en colère, ce n’est pas bon pour la santé. Je suis décidée à faire entendre ma voix et à faire quelque chose mais la colère nuit. Je parle en connaissance de cause : ulcère d’estomac et autres désagréments qui vous pèsent à long terme. C’est normal d’être en colère surtout dans ce cas-là mais craindre, ruminer, fulminer ne change pas grand chose.
    Apprenez à rire de vous-même. Au lieu de vous emporter, apprenez à voir le côté dérisoire de ces choses. Il ne faut pas devenir cynique, au sens d’aujourd’hui, mais tourner les choses en dérision peut avoir du bon pour remonter la pente quand ça va mal. Je vous laisse lire ce billet reçu par mail ce matin. Moi, je vous écris après.

    Catastrophe nucléaire au Japon : « Je suis en colère »…D’accord mais ce n’est pas moi qui écris.

    Je suis en colère parce que l’accident de Tchernobyl n’a pas servi de leçon. Et que l’on continue à entendre et lire les mêmes mensonges sur le nucléaire dans les médias.
    Je suis en colère quand j’entends à la radio, un haut responsable du nucléaire français nous dire qu’on ne peut remettre en cause le nucléaire : « personne n’a envie de revenir à la bougie ». Que je sache, dans les pays européens qui n’ont pas de centrales nucléaires (Autriche, Danemark, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Portugal…), y-en-a-t-il où l’on s’éclaire à la bougie ? Il n’y a que 441 réacteurs nucléaires dans le monde (dont 58 en France, 55 au Japon)… dans seulement 31 pays, tous les autres pays s’en passent.
    Je suis en colère quand en 1979, après l’accident nucléaire de Three-Mile Island, on nous a dit que c’était parce que les Américains étaient moins forts que nous ; quand en 1986, après l’accident de Tchernobyl, on nous a dit que les Russes étaient moins forts que nous… et que je lis aujourd’hui que les Japonais sont moins forts que nous… De qui se moque-t-on ? Je me le demande aussi.
    Je suis en colère quand on me dit que l’on peut continuer à exploiter encore des vieux réacteurs comme Fessenheim en Alsace (qui a trente ans) parce que « plus il est vieux, mieux on connait un réacteur ». Ce n’est pas parce que vous connaissez bien les défauts de votre vieille voiture qu’elle tombe moins souvent en panne et moins gravement. Si je peux me permettre, mon bon sens me fait dire « bien au contraire ».(Le réacteur Fukushima-Daiichi 1, qui vient d’exploser avait 40 ans et a été autorisé à continuer de fonctionner pour dix ans en février 2011 !).
    Je suis en colère quand on nous dit que l’on ne peut se passer du nucléaire en France, parce que cette énergie fournit près de 80 % de notre électricité. C’est oublier que l’électricité n’est pas la principale source d’énergie (c’est le pétrole) (le pétrole, on pourrait en parler, ce n’est pas mieux : dépendance et coût… Tiens comme la drogue !) et que le nucléaire ne représente que 17 % de notre énergie. Si l’on voulait s’arrêter, on pourrait s’appuyer sur une solidarité au niveau de l’Europe : là, le nucléaire ne représente que 35 % de l’électricité et seulement 9 % de l’énergie ! Il suffirait donc d’économiser 9 % pour s’en passer !
    Je suis en colère parce qu’au nom de la défense de la croissance économique, les programmes énergétiques français ou européens, négligent toujours plus ou moins le potentiel des économies d’énergies, préférant la surconsommation, éventuellement alimentée par le recours aux énergies renouvelables. Or l’énergie la plus propre reste celle que l’on ne consomme pas. En adoptant les meilleures techniques disponibles et en évitant les comportements énergivores, nous pourrions diviser par 4 notre consommation en une vingtaine d’années.
    Je suis en colère parce que les discours économiques nous polluent : on nous dit qu’arrêter un réacteur nucléaire, ce serait de l’argent gaspillé… mais les 1000 milliards d’euros déjà dépensés en 25 ans pour la gestion de la catastrophe de Tchernobyl (et c’est loin d’être terminé), ce n’est pas un gaspillage encore plus grand ? Mille milliards d’euros, c’est sensiblement le coût qu’il a fallu dépenser pour construire l’ensemble des 441 réacteurs actuellement en fonctionnement.
    Je suis en colère parce que je sais que l’on peut arrêter relativement rapidement le programme nucléaire français, qu’il existe de multiples scénarios de sortie sur le sujet (de 2 à 30 ans selon les efforts qu’on veut bien consentir).
    Je suis en colère quand j’entends mon gendre, 25 ans, ingénieur dans le photovoltaïque, me dire qu’il cherche un nouveau travail car la profession est sinistrée suite aux récentes décisions du gouvernement.
    Je suis en colère quand mon fils, 20 ans, me dit : « à quoi ça sert de faire des études si dans cinq ans on a tous un cancer » (et il ne pense pas qu’au nucléaire, mais aussi à la pollution atmosphérique, aux pesticides…).
    Alors j’agis, je me suis investi depuis une trentaine d’années dans les médias écologistes pour faire circuler une information moins déloyale et j’incite les journalistes et les lecteurs à prendre le temps d’eux aussi chercher où est la vérité. Comment peut-on encore minorer l’importance de la pollution radioactive au Japon alors que les images sur internet nous montrent les réacteurs en flamme ?
    Alors j’agis et je m’engage dans l’une des 875 associations qui animent le Réseau sortir du nucléaire pour demander à nos élus de faire pression pour un changement de politique dans le domaine de l’énergie.
    Alors j’agis au niveau local en rejoignant les nombreux groupes locaux qui travaillent à des plans de descente énergétique qui nous permettront de diminuer la menace nucléaire, mais aussi notre dépendance à un pétrole qui va être de plus en plus rare.
    Alors j’agis car aujourd’hui si le lobby nucléaire arrive à manipuler élus et médias, c’est parce que nous ne nous indignons pas assez !

     

    Michel Bernard, journaliste à la revue Silence,
    http://www.politis.fr/Catastrophe-nucleaire-au-Japon-Je,13430.html

  • Dès que le printemps revient

    Vous avez vu, j’ai changé d’image-bandeau. C’est le printemps ! Allons, allons, essayons d’être gais, même si le monde va mal. Si on essaie tous d’être heureux, de préférence en même temps, ça ira peut-être mieux, non ?

    Le printemps, c’est le 20 mars, non ? Alors, si on le fêtait en musique ? Faut bien commencer par quelque chose. En France, tout finit par des chansons, mais après tout, on peut aussi commencer en chanson. Je fais comme je veux, non ?

    Bon, je vais vous paraître encore plus vieille mais tant pis. J’organise mon festival de chansons d’un autre temps :  tiercé gagnant des titres avec le mot « printemps » qui me sont revenus : Jacques Brel, Marie Laforêt et Hugues Aufray.

    Je vais chercher ces chansons pour que vous les écoutiez, bien sûr c’est si vous voulez. Ce ne sont pas les vidéos ou les images qui défilent qui offrent beaucoup d’intérêt mais les chansons (musiques entraînantes et paroles variées et quelquefois pleines de bon sens comme le conseil de la mère de Marie Laforêt ; écoutez bien les filles, lol !).

    « Au printemps » de et par Jacques Brel

    Au printemps, Marie Laforêt

    Et  le plus vieux souvenir, 1964 : Hugues Aufray

    Dès que le printemps revient, Hugues Aufray

    Sérieusement, ça m’a fait un gros choc cette vidéo. Vous me direz, vous, ce que ça vous a fait.

    Et si vous avez d’autres idées pour les chansons du printemps. Commentaire en bas d’article.

    Bonne journée et joli printemps !

  • Bonheur et démocratie

    Si vous êtes sincère et honnête avec vous-même, il y a de nombreuses journées où vous devriez vous sentir heureux. Si vous êtes en bonne santé, que vous avez deux bras et deux jambes, vous êtes déjà un nanti. Si vous n’habitez ni en Libye, ni en Côte d’Ivoire, ni à Haïti, ni… ni… Si vous habitez un pays en paix, si vous pouvez encore manger à votre faim, si… si… Rajoutez ce que vous avez de plus pour être heureux, bien entendu, cela dépend de vos choix et de vos goûts : ce peut être un mari ou une femme ou un compagnon qui vous agrée ou pourquoi pas… votre solitude, des enfants, des amis (peu, juste des amis sincères), ou des centaines de relations, une maison, un don particulier, un passe-temps épanouissant, un chat, un chien, une voiture, un vélo ou  un cheval, alors là vous êtes un super nanti.

    Que voulez-vous de plus ? De l’argent. Ah, c’est bien ça, alors… L’argent ne fait pas le bonheur  mais il y contribue, ajoutez-vous… Soit, c’est notre organisation sociale qui veut ça. Le modèle qu’on vous a insidieusement imposé. Toujours plus, toujours plus de tout et surtout plus de sous. Et si nous arrêtions avec ce système qui ne satisfait pas le plus grand nombre. Comment changer de modèle de fonctionnement ?

    Il y a toujours eu des riches, des pauvres, des travailleurs et des fainéants, des surdoués et des idiots, des laids et des beaux, pourquoi vouloir être tous identiques ? Le bonheur pour tout le monde, d’accord. Il fait bon rêver mais il faut aussi faire un effort. Chacun le sien, il ne faut pas compter sur les autres, il faut avancer et faire avancer, ne pas attendre que tout arrive par miracle, mystère ou chance. Si l’on veut le bien de tous, il faut que chacun mette la main à la pâte, que nous partagions tout entre tous et ne pas se contenter de vouloir spolier celui qui a plus ou ceux qui ont le plus pour ne donner qu’à quelques-uns.  Et pensez-y, les riches se sont souvent autodétruits : leurs abus les condamnent. Souvenez-vous de la triste fin des rois, tsars, empereurs, et dictateurs de tous poils. Est-ce vraiment nécessaire de brûler, casser, tuer ?

    Essayez de vous exprimer, de vous faire entendre, participez à la vie de la république, n’acceptez pas tout, en ronchonnant, sans agir. L’union fait la force. Une voie de la sagesse et de la non-violence doit exister. Trouvons-la ensemble. Il ne faut plus que des minorités décident pour nous. Notre problème, c’est d’être perdu dans la masse. Nous nous taisons car la parole a été monopolisée d’un côté par une « élite » de droite et de gauche, qui se croit tout permis, parce qu’un jour, elle a été élue, de l’autre côté par des braillards, qui eux aussi se croient tout permis, parce qu’ils se sentent forts en n’agissant qu’en bandes, qu’ils font peur et règnent par la terreur. Les premiers pour s’accrocher à leurs sièges sont prêts à toutes les compromissions, ils savent bien qu’ils ne côtoieront jamais la plèbe et peuvent être démagogues sans en subir les conséquences ; ils ne prennent jamais le métro, anonymes dans les couloirs, risquant leur vie dans un escalier, ne rentrent pas à pied dans des quartiers déserts que les bus n’osent plus traverser, ne mangent pas dans les fast-food empoisonneurs, ne mettent pas leurs enfants dans des écoles délabrées, ne vont pas dans les hypermarchés de banlieues acheter à prix fort des viandes réemballées plusieurs fois … Les autres savent qu’ils sont devenus des roitelets, des caïds, qu’ils disposent de domaines où la loi n’a plus vraiment cours, que personne ne les arrêtera, que même la police a peur et baisse les bras. Nous, pris entre les deux, nous voyons notre territoire se réduire, nos libertés aussi. Les premiers légifèrent ou proposent de légiférer. Les lois nouvelles ne contraignent plus que les bons citoyens. Les autres ne risquent rien, ils ne respectent rien.

    Lisez la LOPPSI2 vous comprendrez qu’on nous musèle. Nous ne serons pas plus protégés mais nous serons plus « flicardés ».

    Assez de démagogie ! Vive la démocratie ! Une république idéale  laïque avec des droits et des devoirs.

    Confession en passant : je me fais plaisir chaque jour en écrivant un billet plus ou moins long. Je me retiens car je suis prête à en dire tellement plus, mais aurez-vous le temps , la patience ou l’envie de lire davantage ?

    Quoi qu’il en soit, en venant écrire, je jette des coups d’œil sur d’autres sites et je me rends compte que je deviens une bloggeuse sérendipitante. Quoi ? Bloggeuse, ben oui, j’écris sur mon blog. Ah, sérendipitante vous gêne ? La sérendipité vous ne connaissez pas ? Je vous taquine. J’aime tellement les mots que dès que j’en tiens un original, j’essaie de m’en servir. Oui, ça existe la sérendipité. Je l’ai d’abord découvert en anglais : serendipity ; j’ai trouvé le mot « joli ». C’était il y a deux ans à … Las Vegas.  Je suis sûre que vous vous en moquez. Moi je ne l’avais ni vu ni entendu ; jamais. Mes grands enfants, eux, oui. Quand l’élève dépasse le maître…

    La sérendipité est « l’art de trouver la bonne information par hasard ». Merci internet de satisfaire ma curiosité sans cesse affamée. Attention, il faut toujours savoir « trier le bon grain de l’ivraie », il y a des rumeurs et des erreurs sur le net.

  • Héros des temps nouveaux

    Comment vous sentez-vous, vous, ces derniers jours ? Je ne veux pas dire que ces jours sont vos derniers jours, ni les miens, mais ces jours, cette semaine qui vient de passer, comment les avez-vous regardés ? Il y a pile poil une semaine que la terre a tremblé au Japon, qu’un tsunami a suivi et que dans cette région, la vie a pris des allures de fin du monde.

    Pour un nombre incertain de victimes, le vendredi 11 mars 2011 a bel et bien été la fin du monde dans d’horribles conditions.

    Pour ceux qui survivent, l’horreur continue dans le froid et la neige.

    Quand les rues de Sendaï, Tokyo, Hiroshima, Osaka ou ailleurs au Japon reverront-elles kimonos, jeans, costumes occidentaux de yuppies locaux se croiser, à nouveau sereinement ?

    Pays de contrastes où traditions se mêlent à modernité et où la retenue, le calme apparent cachent des peurs profondes, de la détresse sans aucun doute. Stoïcisme des Japonais ?

    Nous imaginons bien comment les choses seraient différentes chez nous. Si nous ne comprenons pas toujours les façons de vivre d’autrui, au moins admirons celles qui semblent admirables. Les règles de savoir-vivre, bien intégrées, donnent des individus policés que nous pouvons plaindre par moment (dans quel carcan sont-ils enfermés ?) mais qui permettent de vivre en harmonie. Pas de cris, de hurlements, de bousculades… Respect et organisation qui permettent au plus grand nombre de survivre comme des êtres conscients et non comme des bêtes sauvages. Mais ne l’oublions pas les Japonais, femmes, hommes et enfants sont des êtres humains comme nous, ils ont peur et paniquent comme tous les humains. Sont-ils plus patriotes ? Certains disent qu’ils vivent dans un régime féodal au XXI° siècle. Ils sont donc lucides, critiques, mais ils sont « tellement bien dressés » qu’ils se conduisent en civilisés et ne montrent guère leurs émotions et leurs sentiments. Faut-il les admirer ou les plaindre ?

    Que penser à la vue de cette jeune femme ou jeune fille ? « La madone des décombres », c’est ainsi qu’elle est appelée désormais. Restera-t-elle dans ma mémoire autant que celle de la Madone de Benthala ? Je ne crois pas. L’image frappante de cet événement au Japon était, pour moi, la vague noire du tsunami.

    Et elle, cette jeune femme ? Elle est sidérée. Pas de cellule de crise pour elle ni pour les autres Japonais ? Peut-être que cela n’existe pas. On pourrait leur livrer quelques spécialistes qui semblent s’ennuyer chez nous où l’on crée des cellules de crise pour tout et surtout pour rien ou du moins pas grand chose… Je ne donnerai qu’un exemple : cellule de crise en décembre 2010 à Paris. 5 cms de neige et hop : bouchons, plus de trains, plus de bus… Ile de France bloquée. En cas de tremblement de terre, on fait quoi ? Et en cas de  nuage radioactif ? Ah, j’oublie, ils font demi-tour aux frontières françaises les nuages « atomiques ». Je devrais me taire mais je n’y arrive pas. En 1986, ça m’a pourtant causé quelques soucis de traiter un certain nombre de personnes de grands benêts naïfs. L’avenir m’a pourtant donné raison.

    Revenons au Japonais. Pris individuellement, sans doute faut-il le plaindre, mais reconnaissons que, la plupart du temps, le groupe est à envier. A Sendai, les plus jeunes et les plus valides ont laissé les moins bien lotis pour fuir. Je ne peux les critiquer, c’est humain, et c’est une loi de la nature que les plus forts et les plus résistants s’en sortent. Ne criez pas ! L’instinct de survie, ça existe. Et le sens de la réalité aussi ! Tout le monde ne peut pas être un héros.

    Je vais prendre un raccourci qui risque de déplaire mais les kamikazes (étymologiquement : vent divin) avaient la même foi que Jésus : le sacrifice d’un seul homme pour la salut du plus grand nombre. De là à mettre des stèles à ces héros des temps nouveaux… Reconnaissez qu’ils le mériteraient ces inconnus qui se dévouent et offrent leur vie pour maîtriser les radiations et autres émanations qui s’échappent de la centrale de Fukushima. Il en faut. Il y en a de partout, au Japon et ailleurs. On le voit à chaque fois qu’un cataclysme se produit. Moi, je pense aux pompiers du 11 septembre.

    Notre épouvante devant les images horribles qu’on nous envoie ne doit pas rester peur stérile. Il faudrait arriver à faire changer les choses, changer le monde, mais comment ?

    La nature nous a montré une fois de plus qu’elle est bien plus forte que nous. Nous sommes démunis devant les cataclysmes. Que pouvons nous faire en cas de tremblement de terre, d’éruption volcanique, de tsunami, de cyclone, de météorite gigantesque ?

    Je crois que la réponse est malheureusement : rien.

    Malgré toutes les lois, les mesures de protection, les plans A, B ou ORSEC, malgré tous les moyens dont nous pouvons disposer, il ne nous reste que nos yeux pour pleurer et notre conscience, bonne ou mauvaise, pour constater les faits, tenter de sauver ce qui peut l’être et préparer notre avenir ou du moins l’avenir de ceux qui vont rester. Ce n’est pas gai. Peut-être est-ce cependant porteur d’espoir ?

  • Quand j’aurai du vent dans mon crâne

    Prise de conscience de l’éphémère. Et la grande question : y a-t-il un après ?

    Boris Vian « parle » depuis l’au-delà dans cette chanson, mais ne faites pas l’impasse sur l’introduction (parlée) , c’est un emprunt à Jacques Prévert. Boris Vian fait comme s’il y avait un après.  Y croyait-il ? Je n’ai pas sa réponse personnelle, faites-vous votre propre opinion. En ce qui me concerne, je viens d’atteindre une étape qui m’accorde enfin une certaine sérénité sur ce sujet mais je ne vous en dirai pas plus. « A chacun ses certitudes ». Nous sommes libres de nos croyances et de nos opinions.

    Des photos sans véritable intérêt accompagnent la chanson interprétée par Serge Reggiani.

    Et en prime les paroles de Boris Vian.

    Notre père qui êtes aux cieux
    Restez-y, Et nous, nous resterons sur la terre Qui est, quelquefois, si jolie

    (Ces  premières lignes sont un  emprunt à Jacques Prévert)*
    —–

    Quand j’aurai du vent dans mon crâne
    Quand j’aurai du vert sur mes osses
    Peut-être qu’on croira que je ricane
    Mais ça sera une impression fosse
    Car il me manquera
    Mon élément plastique
    Plastique tique tique
    Qu’auront bouffé les rats
    Ma paire de bidules
    Mes mollets mes rotules
    Mes cuisses et mon cule
    Sur quoi je m’asseyois
    Mes cheveux mes fistules
    Mes jolis yeux cérules
    Mes couvre-mandibules
    Dont je vous pourléchois
    Mon nez considérable
    Mon coeur mon foie mon râble
    Tous ces riens admirables
    Qui m’ont fait apprécier
    Des ducs et des duchesses
    Des papes des papesses
    Des abbés des ânesses
    Et des gens du métier
    Et puis je n’aurai plus
    Ce phosphore un peu mou
    Cerveau qui me servit
    A me prévoir sans vie
    Les osses tout verts, le crâne venteux
    Ah comme j’ai mal de devenir vieux…

    * Un extrait plus long dt Notre Père de Jacques Prévert, extrait du recueil « Paroles »

    Notre Père qui êtes aux cieux
    Restez-y
    Et nous nous resterons sur la Terre
    Qui est quelquefois si jolie
    Avec ses mystères de New York
    Et puis ses mystères de Paris
    Qui valent bien celui de la Trinité…

    Mécréant, va ! A chacun ses mystères !


  • Histoire(s) et tradition

    Au XVI° siècle, les plus fortunés s’offraient des assiettes en étain pour manger,  beaucoup plus jolies, plus solides, plus durables et plus « m’as-tu-vu » que les écuelle en bois, en faïence ou que la tranche de pain qui a longtemps fait fonction d’assiette (non, non, ce n’est pas nous qui avons inventé récemment le sandwich). (suite…)

  • Choc des photos

    C’est un piège ! Pas de photos. Juste des mots.

    Des photos, il y en a plus qu’il n’en faut à la télévision, partout…

    Le nombre de morts au Japon ne cesse de croître après le tsunami. Quel est ce monde où l’on additionne les morts, les millions de dollars, d’euros ? Il faut montrer, raconter, chiffrer, vite, vite… Monde de l’immédiateté. Qui se pose, regarde, réfléchit, pleure, plus de… une journée ? Nous regardons le sang, la souffrance, nous sommes au spectacle ; c’est tout ! Je ne peux plus accepter cela.

    Je vous ai montré, dans mon article « le poids des mots, le choc des photos », les images qui m’avaient marquée à jamais : il y en a quatre. Vous les avez vues.

    En réfléchissant, d’autres événements m’ont bouleversée. En 1991 : la première guerre du Golfe et son côté jeu vidéo puis l’horreur absolue, en 1985, le Nevado del Ruiz, ses 27 000 morts et Omeyra Sanchez.

    Qui s’en souvient ? Qui se souvient de cette gamine dont l’agonie a duré 72 heures sous la boue, devant les caméras ? Je ne comprends pas ce besoin de voir à tout prix. Je ne veux plus de ça. Des informations, oui mais plus d’horreurs comme celle-là, sur toutes les chaines, à la même heure, à la une sur tous les journaux, tous les magazines. STOP ! Je n’achèterai plus jamais un magazine avec des photos de ce genre. Je ne veux pas être un charognard !

    Je vous rappelle ce qui m’a choquée : en 1985, le volcan Nevado del Ruiz, en Colombie est entré en éruption, en pleine nuit, créant dans les vallées avoisinantes des fleuves de boues et de cendres dévastateurs. La nuit de l’éruption, la grand-mère d’Omeyra tombe dans une cavité et la jeune fille tente de la sauver ; malheureusement Omeyra est emportée par la coulée et se retrouve, à son tour, plus loin, coincée, les jambes bloquées par un enchevêtrement de matériaux. Des volontaires essaient de la dégager mais n’y parviennent pas.

    L’agonie d’Omeyra dura soixante heures et fut filmée par un caméraman de la télévision espagnole. Les images furent diffusées quelques heures plus tard sur les chaînes de télévision du monde entier alors que la petite fille était encore en vie.

    Un photographe prit des clichés du drame, ils seront récompensés par le prix World Press Photo en 1986.

    La focalisation sur la mort de la jeune fille a fait oublier  l’ampleur de la catastrophe : 27 000 morts, des centaines de milliers de sans-abris et 8 000 autres enfants morts dans cette tragédie.

    Reportage ou voyeurisme. Comment définir les limites ?

    Il faut informer mais la pudeur, l’intimité doivent être respectées. Stop au spectaculaire  !

  • Désobéissance civile

    « La désobéissance civile, affirme Gandhi, est le droit imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans cesser d’être un homme. »

     

  • Carpe diem

    « Si on ne voulait qu’être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils sont ».  Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu  dit Montesquieu (1689 – 1755)

    Je crois que cette nuit, quand même, vous devez vous sentir plus heureux que bon nombre d’autres humains. Du moins, je l’espère. Pensez à ces pauvres Japonais, victimes d’un violent tremblement de terre et d’un monstrueux tsunami. Eux sont à plaindre. Ce n’est la faute de  personne. C’est la nature. Les éléments se déchaînent et les Hommes ne peuvent que subir les événements.

    Il n’y a pas à  chercher d’explication dans la vengeance de la Terre ou de Dieu. Ce sont les plaques tectoniques qui se déplacent. Avons-nous besoin de croire autre chose que des explications rationnelles ? Nous aimons nous faire peur et, en même temps, trouver de quoi nous rassurer. Si nous nous contentions d’être raisonnables ? Peut-être avez-vous peur de 2012 ? Calme ! Nous ne sommes qu’en mars 2011, c’est  « prévu » pour décembre 2012, presque deux ans à attendre. Vous avez le temps de mettre vos affaires en ordre, etc. Merci le film catastrophe ! Merci aux gourous de toutes sortes ! Profitez des angoisses  des uns et des autres. Il y a un bon créneau à prendre dans la crédulité ! Et, si réellement, c’est écrit… Quelqu’un pourrait-il changer quelque chose ? Nous ne pouvons que nous changer, changer notre manière de voir, de vivre.

    Les Japonais font cohabiter religions et philosophies d’origines diverses et, de ce melting-pot, ils ont tiré un état d’esprit qui nous semble étrange, incompréhensible. Ils restent apparemment calmes dans des situations dramatiques mais, ils se donnent les moyens (moraux et matériels) de rester sereins : ils prévoient (constructions résistantes et adaptées aux séismes, exercices d’entraînements réguliers pour l’organisation des secours…). Savoir que faire et comment, fixer des repères rassure. Improviser, c’est bien si l’on est seul, lucide. Un groupe doit être organisé. Les Japonais doivent mieux vivre et/ou survivre que les Haïtiens, les Chinois ou même les Italiens.

    Un an après le séisme, peu ou pas de réparations à Port au Prince en Haïti et kif-kif à l’Aquila en Italie, deux ans après. Malgré les bonnes volontés et les aides financières distribuées, peu de changements, ceci met (à mon avis) en évidence l’incurie et la corruption des dirigeants de ces pays. De Chine, on ne parle guère mais au vu des ruines quand la terre a tremblé… quid des populations ?

    Pour en revenir au Japon et aux Japonais, mis à part la compassion, nous ne pouvons pas leur offrir grand chose pour le moment. Je souhaite que le tsunami ait laissé des zones intactes pour que les survivants puissent se changer les idées en famille bientôt sous les sakuras (cerisiers en fleurs). En effet, fin mars, début avril, vers Tokyo, c’est la coutume du hanami : durant la période de floraison des cerisiers, les Japonais partent pique-niquer en famille ou entre amis sous ces arbres. Ils profitent de la beauté et des senteurs des arbres. Plaisirs fugaces et gratuits.

    Les Japonais savent que la vie est belle et courte, un peu comme une fleur de cerisier .

    « Carpe diem», disaient les Romains. Le vers complet d’Horace était : Carpe diem quam minimum credula postero, littéralement, cette phrase signifie « Cueille le jour présent et sois la moins confiante possible en l’avenir ». J’interprète comme tout le monde : profite de l’instant ! C’est un conseil à valeur universelle, semble-t-il.

    Profite du bonheur du jour qui passe : un rayon de soleil, un sourire, un parfum, un souffle de vent…

  • Michel Audiard, sa révolte et la mienne

    « On est gouvernés par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis. »

    *****

    Deux milliards d’impôts ! J’appelle plus ça du budget, j’appelle ça de l’attaque à main armée !

    Michel Audiard (1920 – 1985)

    Et les politiques ne connaissent pas les prix des produits de la vie quotidienne… Je n’ai pas trouvé de vidéo pour le prix de la baguette mais juste pour le « plaisir », regardez les vidéos suivantes. Vous comprendrez pourquoi ils ne peuvent pas comprendre nos problèmes.

    Un député  (J.P. Huchon) de l’ile de France ne connait pas le prix d’un ticket de métro

    Le ministre ne connait pas le prix d’un timbre et ne veut pas répondre…

    Zero pour le Ministre de l’Agriculture

    Et toujours du même Audiard, pour finir et rigoler, parce qu’il faut garder le moral avant la prochaine révolution..

    Si t’as pas de grand-père banquier, veux-tu me dire à quoi ça sert d’être juif  ?