Sisyphe ou Zarathoustra

Souvenirs, souvenirs… « Ainsi parlait Zarathoustra », sous-titré Un livre pour tous et pour personne, est une œuvre de Friedrich Nietzsche. Quand je pense que j’ai rédigé mon devoir de philosophie, le jour du bac à partir d’un texte extrait de ce livre que je n’avais même pas lu. J’ai essayé depuis de le faire mais je n’ai jamais pu arriver au bout. J’essaierai à nouveau un de ces jours.

À l’époque du bac, je n’avais retenu de « Ainsi parlait Zarathoustra »que le mythe du surhomme et j’avais réussi à pirouetter jusqu’au suicide, seule question qui me préoccupait vraiment en ce temps-là ; mon livre de chevet était  « Le mythe de Sisyphe »(essai rédigé par Albert Camus, publié en 1942) dont j’avais retenu deux phrases  (comme tout le monde, les mêmes) :

– la première :  « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. »

– et la dernière : « Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile, ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. ».

Pourtant Camus refuse le suicide même s’il reconnait l’absurde de la vie, il pense que l’homme qui fait face à un monde inepte est un héros et qu’il peut même finir par apprécier sa vie. Par contre, le croyant est aveuglé par sa foi, il ne se préoccupe pas des questions existentielles qui rongent tant les humains, ceux qui ont perdu la lumière de la foi  et se retrouvent seuls face à leurs pensées.

Plus que le problème du suicide dans « Le mythe de Sisyphe », c’est celui de l’absurde qui est exposé ou celui de la solitude mais à dix-sept ans, on lit et on comprend ce qu’on a envie de comprendre et de voir. L’absurde interpelle moins l’adolescent que la révolte, seul moyen de vivre dans un monde absurde.

Aujourd’hui mon besoin de révolte a changé, les causes de cette révolte sont devenues plus importantes que la nécessité de rébellion de ma jeunesse.

Le climat politique nécessite un changement ; il faut un engagement conscient pour changer la société française, et européenne. Nous pouvons avoir conscience de ce qui va mal et qu’il faudrait changer mais avons-nous le courage de le dire et de commencer à faire changer les choses ? Nous avons peur quand nous voyons ce qui se passe autour de nous. La peur nous fera-t-elle taire encore longtemps ?

Je me souviens que Stéphane Hessel avait écrit « Indignez-vous ! » (clic). Il a été lu, entendu, compris, mais le soufflé semble retombé.

La peur ? L’apathie ?

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