Manu Payet

Manu Payet est Réunionnais et mardi soir, il était sur l’Ile de La Réunion, à la première de son film qu’il venait présenter à sa famille et ses amis. Oui, Manu Payet, le comédien et désormais réalisateur, est venu tout spécialement de métropole pour la sortie locale de son premier film : « Situation amoureuse, c’est compliqué ».

« Situation amoureuse : c’est compliqué » est une histoire pleine de gags, d’émotion, de souvenirs et d’une bonne dose d’humour. Le titre est surprenant, mais c’est français alors les titres… C’est toujours mieux que « Pieds nus au milieu des limaces » ou plutôt non « Pieds nus sur des limaces », livre puis film que je n’ai ni lu ni vu, tellement le titre me dérangeait et me donnait une sorte de nausée.

Il faut reconnaître que les films français ont souvent des titres étonnants par leur longueur : « J’ai toujours rêvé d’être un gangster », « Les nains aussi ont commencé petits », « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages », « Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes », « La robe et l’effet qu’elle produit sur les femmes qui la portent et les hommes qui la regardent », « Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir une femme qui boit dans les cafés avec les hommes ?« …

et j’en passe la palme revenant sans doute à celui-là : « Les yeux ne veulent pas en tout temps se fermer ou peut-être qu’un jour Rome se permettra de choisir à son tour ».

ou celui-là encore avec une faute grammaticale (voulue sans doute) : « Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes ? ». Jamais rien : la double négation (clic), les négations s’annulent comme en maths – et – ça fait + et donc « Jamais + rien » signifie « toujours quelque chose » et pas « toujours tout ».

Je reviens à Manu Payet. Le public l’a découvert, la toute première fois au cinéma, aux côtés de Gad Elmaleh dans le film “Coco” en 2009. Manu est passé de l’autre côté de la caméra. Réalisateur de son tout premier long métrage, il a aussi un rôle à l’écran ; il incarne le personnage d’un jeune homme, le héros, Ben, la trentaine qui est sur le point d’épouser son amoureuse, Juliette. Les choses se gâtent lorsqu’il retombe sur la femme qu’il a secrètement le plus envie de revoir : Vanessa, la bombe du lycée qui ne l’avait jamais regardé à cette époque-là ; comme elle se retrouve seule à Paris, elle finit par lui donner une chance de la séduire mais…

Une histoire largement inspirée de son vécu à la Réunion, il y a beaucoup de références à l’île dans le film. Cette fille dont il parle dans le film (Vanessa) a réellement existé et d’ailleurs, mardi soir, en avant-première mardi soir au Ciné-palmes de Sainte-Marie, il a dit en présentant son travail : « Si elle est dans la salle je l’embrasse. »

Alors, bon ou mauvais film ? Mon mari et ma fille  sont allés à la première et ont passé un moment agréable ; ma fille s’est retrouvée dans l’évocation des souvenirs de Manu Payet ; ils sont allés au même collège et au même lycée à peu d’années d’intervalle. À voir et à vous de juger. Une chose est sûre, Manu Payet est allé jusqu’au bout de son rêve, celui pour lequel il a quitté son île natale il y a quinze ans : faire du cinéma. Il est jeune, ça marche ; il peut progresser.

D’autres Réunionnais se sont débrouillés pour être connus, je pense à Sébastien Folin, Noémie Lenoir, Gérard de Palmas, Tonton David, Jackson Richardson (à qui Jacques Chrirac demande : « Congratulations, do you speak french ? » – « Félicitations, parlez-vous français ? »- croyant que Jackson Richardson était naturalisé alors qu’il est bel et bien né à la Réunion, en France donc même si son nom peut nous faire poser des questions).

Bien avant, il y avait eu Évariste de Parny, Leconte de Lisle, Félix Guyon, Roland Garros, Raymond Barre et bien d’autres.

Ils ont osé bouger, osé quitter leur île natale. Ils réussissent : Bravo !

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