Egoïsme

Egoïste, égocentrique. Êtes-vous l’un ou l’autre ? Vous pensez que les autres le sont. Pas vous. Normal. «L’enfer, c’est les autres.» Une chose est sûre, notre société vit une crise d’identité sans pareille. Adieu solidarité, empathie… L’individualisme domine. Ou l’égoïsme. Pour se croire heureux, l’Homme consomme biens et plaisirs. Il fonctionne en hédoniste. Il ne peut être que malheureux. Alors individualiste, égoïste, égocentrique. Quel est le bon mot ?

L’égoïste ne considère que ses intérêts personnels, il se distingue de l’individualiste qui considère les droits, les intérêts et la valeur de tous les individus et privilégie leur autonomie face aux institutions sociales et politiques. L’égocentrique a tendance à ramener tout à soi, à se sentir le centre du monde, à ne concevoir le monde que de son seul point de vue ; il considère son opinion comme la plus importante et il est incapable de comprendre pleinement les avis de son entourage.

Il est difficile d’être égocentrique sans être égoïste, la vision du monde égocentrique conduit tout droit aux comportements égoïstes. L’égoïsme, c’est l’absence d’empathie, le non-respect d’autrui, l’insouciance vis à vis de l’autre, l’opposé de l’altruisme.

L’égoïsme est un trait de caractère, un défaut, qui consiste à ne penser qu’à soi sans tenir compte de l’intérêt de l’autre. comme arriver en retard à un rendez-vous, faire du bruit quand toute la maisonnée est endormie, dévaliser le contenu du réfrigérateur ou d’un placard sans se préoccuper des repas suivants… Son propre intérêt, son propre plaisir ou son propre confort passe avant tout.

D’après Ambrose Pierce (Le Dictionnaire du diable) :  l’égoïste, « c’est une personne de mauvais goût qui s’intéresse davantage à elle-même qu’à moi« .

Si une part de l’égoïsme peut être inconsciente, une autre peut s’affirmer et s’exprimer sans scrupules. Faire du bruit en oubliant ceux qui dorment, c’est ne pas avoir pensé à eux « sans le faire exprès ». Récidiver au quotidien malgré reproches et remarques, c’est être indifférent à l’autre, refuser de lui reconnaître des droits, le nier d’une certaine façon.

Tout le monde a une part d’égoïsme et « tire la couverture à lui », l’égoïsme est un héritage de l’instinct de conservation. Si le « moi aussi », voire le « moi d’abord » semblent acceptables socialement ou se comprennent, nous ne sommes pas tous des héros bienveillants et généreux,  le « tout pour moi » pose problème au groupe car il génère des abus de pouvoir et le rejet des plus faibles (les moins braillards, ceux qui ne luttent pas).

Nous assistons sans rien dire à l’installation du « tout pour moi, les autres je m’en tape ! ». A La Réunion, hier un surfeur a été croqué par un requin, c’est triste mais il y avait bien des consignes à respecter : «Il a passé outre le drapeau orange requin et les interdictions» ainsi que les mises en garde d’autres surfers.

Il a pensé à lui d’abord, à s’amuser, à profiter de son séjour, pas à son épouse, ni à son enfant, ni à la société qui va prendre en charge les frais de sauvetage (inutiles après une attaque violente de squale). Soyons lucides.

Toujours sur la plage de Saint-Gilles aujourd’hui, il fait beau, une famille pique-nique, elle s’est installée confortablement : barbecue avec une bouteille de gaz (le feu est interdit sur la plage, c’est mieux que le barbecue au charbon, mais vraiment sûr ?). Pourtant, ce n’est pas cela qui me choque. Regardez la photo : vous voyez le petit groupe électrogène jaune au pied d’un filao ? C’est lui qui me dérange.

Vous savez que ça fait du bruit cet engin. Ça dérange les autres (il y a d’autres familles) : on s’en fout. Et ça pue, on s’en fout. C’est polluant : on s’en fout. Ça coûte cher : on s’en fout, on a les moyens de payer.

Mais pourquoi au fait ce petit moteur ?

Pour écouter la radio. Et pour que les voisins en profitent. Ils préfèreraient entendre le bruit des vagues ? On s’en fout, nous, on aime la musique.

Je rappelle que les radios peuvent fonctionner avec des piles rechargeables.

J’ai constaté aussi que l’accès aux véhicules de secours était « condamné » par un véhicule garé devant la barrière rouge et blanche. Et si on a besoin des sauveteurs… ce sera la faute de qui s’ils n’arrivent pas à temps ?

Égoïsme ! … Trop tard pour redresser la barre ?