L’argent n’a pas d’odeur

Les principes (règles morales) disparaissent petit à petit et aujourd’hui peu importe d’où provient l’argent, l’essentiel étant d’en avoir. L’obscénité semble de rigueur. Il suffit de regarder la télévision  ou les gros titres de la presse pour en être convaincu, rien que des scandales : DSK, Zahia, les Bleus  à Knysna, les prêtres pédophiles, les indemnités et avantages  de certains élus du peuple…

Les émissions de télévision qui offrent des sommes considérables, bien au delà du salaire d’un  français moyen, à des candidats sans compétence, ni atout particuliers sinon celui de bien retenir l’attention, me semblent malsaines. (Quelle somme a été versée à Loana, première gagnante de Loft Story ? Une maison d’une valeur de 460 000€ et quoi de plus ? L’édition de «sa» biographie vendue à 100 000 exemplaires…) Elles font rêver, ces émissions… rêver à de l’argent avant tout.  Réussir sa vie c’est devenir riche par n’importe quel moyen ! Plus personne ne parle de récompenser l’effort, le travail.  Tout le monde compte sur la chance, le hasard et oublie la morale et le savoir-vivre. Pour vendre ses publications, la presse «people» n’hésite pas à rédiger des articles mensongers, à présenter des photos floues, trafiquées, et  à payer à prix d’or les clichés «volés» des paparazzi. N’est-elle pas indécente cette traque organisée par des chasseurs d’images ? La mort de lady Diana avait soulevé le lièvre mais le soufflé est vite retombé…

Les «stars» plus ou moins éphémères se pavanent quelques temps étalant leur richesse acquise rapidement, je ne peux dire facilement car certaines compromissions peuvent être douloureuses.

Une autre question me taraude : d’où sort cet argent qui circule aussi vite ? Les services, la publicité par exemple, sont payés à prix d’or, ils accélèrent l’inflation et permettent sans aucun doute de blanchir de l’argent sale.

N’est-ce pas étrange que ces milieux «artistico-intellectuels» soient des consommateurs de drogues, de véritables Sodome et Gomorrhe, les cités du péché détruites par… la main de Dieu ?  « L’argent sale »,   une expression qui  nous rapproche du titre de mon billet «l’argent n’a pas d’odeur». L’argent qui sent mauvais, tombe sous le coup de la loi et a besoin d’être « blanchi » pour pouvoir être utilisé, issu du trafic d’armes, de drogue, d’êtres humains (prostitution, esclavage, vente d’organes, vente d’enfants), il a besoin d’être blanchi afin de masquer ses origines illégales ou immorales afin de passer pour de l’argent  honnête. Il n’y a aucun moyen de savoir d’où est issu l’argent que nous manipulons quotidiennement et comme concrètement il n’est pas tombé dans une fosse à purin…

Il n’en reste pas moins vrai que cette expression «l’argent n’a pas d’odeur» s’emploie, en général, pour un bien mal acquis dont on préfère oublier l’origine. Plus de simplicité et de transparence dans les échanges, plus de respect pour l’argent du travail, permettraient peut-être de « moraliser » l’argent. Mais je rêve… une fois de plus.

J’en reviens à cette petite phrase «l’argent n’a pas d’odeur», «pecunia non olet» qui aurait été prononcée par  l’empereur Vespasien (il régna sur Rome de 69 à 79 après J.-C.). En effet, les caisses de l’empire étant vides, son contenu ayant été dilapidé par Néron (l’empereur précédent, fou), Vespasien imagina tout un système de taxes pour renflouer  les finances de l’Empire Romain.

Mal vues par le peuple, ces taxes sont souvent remises en question par les proches de l’Empereur, son fils lui-même lui reproche cet impôt sur l’utilisation des urinoirs ; Vespasien défend sa gestion et lui présentant un sac de pièces, lui dit : « non olet », « ça sent pas ».  Le proverbe n’est donc pas issu de la sagesse populaire mais d’un chef d’état soucieux des finances publiques, un bon gestionnaire en somme.

Les urines collectées pour être revendues aux teinturiers (elles servaient à dégraisser les peaux) faisaient l’objet d’un impôt payable tous les quatre ans par tous les chefs de famille, en fonction du nombre de personnes et d’animaux vivant sous leur toit.

C’est donc Vespasien qui, en disant « non olet », affirma le premier que peu importait la provenance de l’argent tant qu’il remplissait les caisses. Ironie, cynisme, peu importe, c’est bien la vérité : seule compte la possession de l’argent.

Si l’argent, à ses débuts, était un moyen commode d’échange de services qui simplifiait le système du troc, en devenant plus complexe, le système a rendu l’argent tout à fait abstrait. Il est devenu objet de manipulation, a servi à l’exploitation des travailleurs, des commerces honteux et à des escroqueries à tous les niveaux. Depuis qu’il est devenu       «virtuel», c’est-à-dire  non garanti par une valeur concrète, comme l’or, il expose les organismes prêteurs à des faillites et les débiteurs à la ruine.  Et là, nous sommes en plein dans le réel. Je n’avais pas osé écrire dans la merde mais c’est aussi la vérité.

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N.B. : Au XIXe siècle, les Parisiens appelèrent leurs toilettes publiques des « vespasiennes » en mémoire de l’empereur antique mais aussi parce qu’il était gravé sur ces édicules «Vespasien». Aujourd’hui ce sont des « sanisettes » ouvertes aux femmes, avant c’étaient des pissotières. Si vous voulez en savoir plus, aller consulter cet article de Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vespasienne.  Merci à Wiki pour la photo.

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