Rumeur(s)

La rumeur est un mot singulier même lorsqu’il est utilisé au pluriel

Il est le plus souvent utilisé au singulier : la rumeur.

En psychosociologie, on définit la rumeur  comme un bruit qui court, transmis de bouche à oreille avec toutes les déformations introduites par chaque individu.

La rumeur se déforme dans les relais et (…) son contenu s’appauvrit, mais certains éléments sont sélectionnés et accentués, la distorsion s’opérant dans le sens des intérêts, des sentiments et des opinions de ceux qui les transmettent 

La rumeur est un bruit confus produit par une assemblée de personnes qui parlent, crient ou s’activent plus ou moins loin, synonyme de brouhaha. C’est aussi le bruit produit par une foule mécontente qui réagit en protestant à des nouvelles, à des événements. L’agitation peut devenir  tumulte et la rumeur se faire menaçante. La rumeur de la populace peut gronder.

Par analogie : bruit sourd, confus ou lointain d’origine naturelle ou produit par des objets ou des mécanismes : les rumeurs des cloches, de la forêt, de la mer, d’une musique, d’une usine et même bruit assourdi provenant du corps humain :

La rumeur sifflante que ses artères scandaient à ses tempes.” (Maurice GenevoixRaboliot).

Il existe une locution “En rumeur(s)” qui signifie troublé, agité. 

Le village, la ville est en rumeur. Où va-t-elle aujourd’hui [l’émeute] ? De ses sombres clameurs va-t-elle épouvanter le sénat en rumeurs ? (Barbier, Iambes, 1840, poèmes satiriques inspirés par les « Trois Glorieuses ».)

 

Quand elles sont au pluriel, les rumeurs sont des nouvelles sans certitude qui se répandent de bouche à oreille, c’est un bruit inquiétant qui court. Rumeurs calomnieuses la plupart du temps.

Comment définir, préciser les rumeurs ? Par quels adjectifs ? Quels verbes ?

La rumeur publique est représentative de l’opinion, généralement défavorable, du plus grand nombre. La rumeur peut être assourdie, contradictoire, étouffée, flatteuse, infâme, joyeuse, lointaine, vivante,  sinistre… Il existe des rumeur(s) de gloire, de guerre, de maladie, de suspicion… La rumeur annonce, s’apaise, s’assourdit, bourdonne, circule, s’éteint, monte, se propage… On peut croire la rumeur, la démentir, l’étouffer…

Vraie ou fausse, elle laisse toujours des traces, hélas ! Sheila (qui n’a jamais été mon idole mais le fut pour un grand nombre de “baby boomers”) vient de sortir un dernier “album” avec ce titre : La rumeur sur une folle rumeur. Paroles ci-dessous :

 
Je ne suis pas celle qui chante, ni celle ou celui qu’on dit
À la une de France Dimanche: “Pas de fumée sans incendie”
Mais qu’importe les offenses, la rumeur, la calomnie, oui
Je ne suis pas celle qui danse à la scène mais à la ville
Je suis celle qui balance entre la mort et la vie
Au petit malheur la chance, le French Cancan, un jour, ça nuit
Si l’histoire est un mensonge, que personne ne contredit,
La rumeur est comme un songe, qui jamais ne se finit
Songer qu’encore elle me ronge, j’ai beau nié ce qu’a dit Dany
Je suis celle qui déchante, qu’on fait chanter l’hallali, lalala
Dans la tourmente, qu’elle était belle l’agonie
Qu’honni soi qui mal y pense, le mal est fait et les mots dits
Je suis celle qui valse et danse, dans les galas me voici
Entre “on dit” et médisances, saurai-je d’où venaient les bruits?
La rumeur est une mort lente, qui condamna Annie à vie
Ici les hommes se diffament, les paroles sont travesties
Quand les bouches folles s’enflamment, rien ne fait taire l’infamie,
Mais que chancelle la flamme, jamais ne s’éteint la bougie
Mais que chancelle la flamme, jamais ne s’éteindra Annie.
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Une réflexion sur « Rumeur(s) »

  1. Il est vrai que la tendance est d’y voir le côté négatif, calomnieux, mais on peut aussi parler de médisance et d’un bruit qui court et qui a bel et bien une origine !
    Ainsi certaines rumeurs de la toile, finissent elles par se confirmer sur les médias

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