Chanson du vendredi

J’étais en train d’écrire un billet quand une chanson m’est revenue en mémoire. Une idée, une autre, je change… Pff, pas facile de rester calme, quand ça bout dans la cafetière. Non je ne yoyote de la touffe (ou de la cafetière) même si j’ai déjà entendu que j’étais bonne à envoyer à l’asile, Non, pas folle, juste des idées qui vont et viennent un peu trop vite.

 

Le bruit des bottes, ça vous parle ?

Paroles de la chanson “Le bruit des bottes”.

C’est partout le bruit des bottes
C’est partout l’ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili

On a beau me dire qu’en France
On peut dormir à l’abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi

Quand un Pinochet rapplique
C’est toujours en général
Pour sauver la République
Pour sauver l’Ordre moral
On sait comment ils opèrent
Pour transformer les esprits
Les citoyens bien pépères
En citoyens vert-de-gris

À coup d’interrogatoires
De carotte et de bâton
De plongeon dans la baignoire
De gégène et de tison
Il se peut qu’on vous disloque
Et qu’on vous passe à tabac
Qu’on vous suicide en lousdoc
Au fond d’un commissariat

Il se peut qu’on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t’écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain

Il se pourrait qu’on m’accuse
Avec un petit gourdin
D’avoir étudié Marcuse
D’avoir été sartrien
Ils auront des électrodes
Ils diront tu veux du jus
Pour connaître la période
Où j’étais au P.S.U.

À moins qu’ils me ratatinent
Pour mon immoralité
Pour avoir baisé Delphine
Pour avoir été pédé
À moins qu’ils ne me condamnent
À mourir écartelé
Entre l’amour de Roxane
Et celui du beau Dédé

Il se peut qu’on me douillette
Pour que je veuille attester
Qu’en mille neuf cent soixante-sept
Je lisais l’Humanité
Il se peut qu’on me tourmente
Et qu’on me fasse avouer
Que dans les années soixante
J’étais à la C.G.T.

À moins qu’ils me guillotinent
Pour avoir osé chanter
Les marins du Potemkine
Et les camps de déportés
À moins qu’avec un hachoir
Ils me coupent les dix doigts
Pour m’apprendre la guitare
Comme ils ont fait à Jara

[Refrain]
C’est partout le bruit des bottes
C’est partout l’ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
il ne faut plus dire qu’en France
On peut dormir à l’abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi
Travaillent aussi du képi

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2 réflexions sur « Chanson du vendredi »

  1. magnifique cette chanson, on ne peut oublier Jean Ferrat ; serait il prophétique ?
    On a beau me dire qu’en France
    On peut dormir à l’abri
    Des Pinochet en puissance
    Travaillent aussi du képi

  2. ah ça nos politiques nous serinent que nous ne sommes pas en dictature, mais tout porte à croire que nous n’en sommes pas loin !
    Amusant aussi de lire que les minorités dans la chanson de Ferrat sont celle qu’aujourd’hui on cherche à nous imposer !
    Passe une bonne fin de semaine Françoise
    Bisous

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