Avocat du diable

Connaissez-vous l’expression “Se faire l’avocat du diable” ? Je l’aime bien. J’aime bien aussi ce rôle quelquefois qui revient à amener des arguments contraires à ce que pense la majorité des gens, y compris soi-même, dans le but d’alimenter le débat et de tenter d’en ressortir aussi neutre que possible. Pas toujours facile encore moins reposant mais c’est un bel exercice ! Essayez de vous faire en ce moment l’avocat du diable sur le sujet du racisme ; par pur plaisir rhétorique, pour alimenter la réflexion.

L’expression française “se faire l’avocat du diable” vient du milieu ecclésiastique. Au XVIème siècle et jusqu’à récemment (1983), l’avocat du diable était le clerc qui avait pour rôle, lors de la canonisation d’un candidat, de trouver les arguments contre cet événement, les “mauvaises actions” (inspirées par le Diable) que le candidat avait pu commettre et donc de mettre en doute ses mérites afin de vérifier s’il était digne de devenir un Saint car tout individu destiné à devenir un saint doit avoir mené une vie irréprochable (et accessoirement avoir accompli des miracles par-ci par-là).

L’avocat du diable est celui qui défend une personne ou une cause difficile à défendre. Si tout le monde doit pouvoir être défendu, même ce satané diable responsable de tant de vilenies, il semble très difficile de défendre lorsque la culpabilité est certaine, l’atrocité des crimes choquante ou la cause amorale.

Monsieur Macron me parait de moins en moins défendable, pis encore depuis que sévit le Covid, entre ses promesses non tenues, le flou de ses discours, l’incongruité de ses décisions, ses attitudes hautaines, méprisantes, ses gestes “fous” et saccadés trahissant peut-être une addiction à la drogue (et sans manque)… Qui se ferait aujourd’hui avocat du diable pour Emmanuel Macron surtout s’il trouve en face un nouveau Cicéron ?

Ah ! Les souvenirs m’assaillent !

Je me souviens de ma prof de latin qui nous obligeait, en classes de seconde et de première, à apprendre et à déclamer des morceaux de discours de Cicéron, les “Verrines” et les “Catilinaires”. Tout particulièrement acharnée contre moi, elle me disait d’oublier ma blouse et de m’imaginer portant une toge  pour laisser s’exprimer l’auteur,  le premier grand avocat romain et surtout l’ennemi courageux de la corruption.

« Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ?
Quamdiu etiam furor iste tuus nos eludet ?
Quem ad finem sese effrenata jactabit audacia ?
 »

— Cicero.

« Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu, enfin, de notre patience ?
Combien de temps encore serons-nous le jouet de ta fureur ?
Jusqu’où s’emportera ton audace effrénée ? »

— CicéronPremière Catilinaire.

Je me souviens encore des commentaires de dissertations françaises de cette prof (commentaires que j’aurais dû conserver comme les devoirs de philo) dont un “Faites des phrases plus courtes, vous n’êtes pas Cicéron ! ” (Dommage !)

Au fait savez-vous d’où vient le nom Cicéron ?

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2 réflexions sur « Avocat du diable »

  1. Cicéron, n’avait pas un pois chiche à la place du cerveau, et il me semble que Tacite aimait aussi les phrases courtes !
    Tu as une sacrée mémoire, et je n’ai pas grand souvenir de mes années latines !
    Quand à l’avocat du diable, c’ est aujourd’hui les pires racailles qu’il doit défendre, et c’ est gênant de voir que de nos jours, les victimes sont moins bien représentées !
    Un certain avocat devenu ministre est pour moi l’ archétype de la dérive, quand il maudit le Rn, alors qu’il se dit fier de défendre Merah !
    Bonne journée Françoise
    Bisous

  2. …je n’ai pas étudié ni le latin ni Ciceron, , l’avocat du diable, je connais cette expression, je suis un anti raciste convaincu , mais il faut avouer, que ça devient difficile, de defendre certaines causes, il y a une montée de l’intolérance incroyable ! j’essaie d’être encore tolérant, mais franchement je n’irai pas jusqu’a defendre Mr Macron ! je ne serais pas un bon avocat du diable, excuse moi chere Françoise, porte toi bien, bonne journee bises

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