Encore des mouches

Dans un billet relativement récent, j’ai évoqué un proverbe “aux chevaux faibles vont les mouches” puis me sont revenues en mémoire des expressions dans lesquelles le mot mouche apparaît. Voyez un peu. Les connaissez-vous ? En connaissez-vous d’autres ?

Dans la vie quotidienne, nous croisons tour à tour des fines-mouches (des personnes habiles, futées, manipulatrices quelquefois), des gobe-mouches (des benêts), des Cuisses de mouches (ces filles maigrichonnes qui furent chantées par Pierre Perret), des poids mouches et combien de mouches du coche ? Les mouches du coche me semblent de plus en plus nombreuses, ce sont tous ceux qui, en référence à la fable de La Fontaine, sont persuadés de leur importance, de leur savoir, s’imposent, dérangent et gênent l’effort d’autrui sans jamais prêter main forte (les conseilleurs en tous genres en font bien souvent partie).

Je pourrais opter pour un peu de grossièreté et vous dire qu’une mouche à merde n’est pas seulement un diptère trainant sur des excréments mais que c’est aussi un qualificatif péjoratif qui désigne une personne fatigante par ses questions incessantes ou sa présence envahissante ; il peut s’agir quelquefois d’un enfant, ce qui est pardonnable, il faut bien qu’il passe par “la période découverte”, mais combien d’adultes brasse,t ainsi de l’air ?

Je pourrais ajouter que Boris Vian a écrit dans Cantilènes en gelée : « Il y a deux façons d’enculer les mouches : avec ou sans leur consentement »

Oui, enculer les mouches (c’est bien vulgaire) , cette expression  signifie se perdre dans des détails inutiles, on dit  plus élégamment “sodomiser les diptères” .

Faire mouche, au tir, c’est atteindre le centre de la cible. Le point noir au centre d’une cible s’appelle «la mouche», d’où l’expression. Par extension, au figuré, lors d’une discussion, faire mouche c’est prononcer une réplique qui atteint son but (avec un argument convaincant ou un propos volontairement blessant, ou bien au contraire encourageant).

Quand une personne est sans aucune méchanceté, inoffensive (une catégorie d’individus de plus en plus rares), on dit qu’elle ne ferait pas faire de mal à une mouche.

Quelles autres expressions  ajouter ?

Les pattes de mouche : une écriture avec de petits caractères souvent illisibles ; ceci me rappelle quelques élèves mais surtout le directeur de la clinique dans laquelle j’ai travaillé jadis et qui avait une écriture de ce type, particulièrement infantile ; je me suis toujours demandé comment il avait réussi à décrocher ce poste. (Souvenirs, souvenirs.)

Prendre la mouche : s’offusquer, pour un prétexte souvent futile.

Quelle mouche l’a piqué ? : Est-il devenu fou ?

Regarder voler les mouches : ne pas être attentif ou, aussi, ne rien faire.

Tomber comme des mouches : avoir un fort taux de mortalité.

Entendre une mouche voler : avoir du silence (de plus en plus rare).

Un motif moucheté : un motif fait de pleins de petits points.

Il faudrait se souvenir qu‘on ne prend pas les mouches avec du vinaigre ou l’art de la diplomatie.

Et pour finir : les mouches à miel, mes préférées, les abeilles mellifères ou abeilles domestiques (apis mellifera).

Savez-vous que ce mot “abeille” est un emprunt à l’occitan abelha, lui-même issu du latin apicula «petite abeille», diminutif d’apis «abeille» ?

Toutes les abeilles sont des insectes végétariens et butineurs qui assurent  la pollinisation, c’est-à-dire le transport du pollen permettant la reproduction des plantes mais elles ne sont pas les seules capables d’exécuter cette tâche, heureusement ! Comme les populations humaines sont directement dépendantes des fleurs pour un tiers de leur régime alimentaire, il faut se préoccuper de la disparition de ces insectes, or, on constate dans l’hémisphère nord une baisse de la population des insectes pollinisateurs, en particulier des abeilles au grand désespoir des apiculteurs. Depuis le début des années 2000 de nombreuses ruches en Europe et aux Etats-Unis ont souffert de l’effondrement de leur population de 30 % à 90 %.

Devons-nous avoir peur de cela aussi ? Des pesticides, des produits chimiques, du réchauffement climatique… ?

Que fait-on réellement pour arrêter cette hécatombe ?

Quel est l’avenir de l’Homme sur la planète bleue ?

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3 réflexions sur « Encore des mouches »

  1. à propos des mouches à merde, je me disais qu’ elles au moins étaient utiles, alors qu’ on connait des mouches politiques qui en produisent !
    Chez moi, je vois plus de bourdons que d’ abeilles, des éristales et des syrphes, toutes capables de polliniser courgettes et tomates !
    Mais rien ne remplace l’ abeille et son miel
    Bonne journée Françoise
    Bisous sur l’ air de Scaramouche !

  2. J’aime beaucoup toutes ces expressions , la langue française n’en manque pas , merci de ta visite et a bientot , je vais regarder tes autres billets , amitié

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