Météo. Des conséquences.

La météo en France métropolitaine m’inquiète un peu. Nous ne sommes qu’en novembre et il fait déjà froid depuis quelques semaines. Il suffirait que des cyclones passent sur les DOM de l’hémisphère sud (Mayotte, Réunion) ou les TOM (Nouvelle Calédonie) pour que les ennuis s’accumulent. Comment payer toutes les réparations, indemniser les dégâts ? Il y a bien les assurances mais qui paie les assurances et les réparations. Nous n’avons pas besoin d’augmentation des dépenses. Il y en a déjà tant de prévues.

On peut se sentir heureux de voir l’équipe de France gagner et se dire qu’on va s’en sortir bientôt mais si le ciel est contre nous… Il faudra une fois de plus se retrousser les manches mais pour faire quoi au juste ?  Replanter, rembourser et refaire comme avant les mêmes erreurs ? Retour en arrière, puisque l’Histoire est un sempiternel recommencement. Dans les années 1780, la multiplication des impôts a fait monter la colère du peuple. Et le ciel s’en est mêlé…

Les 12 et 13 juillet 1788, un anticyclone saharien provoqua une chaleur torride, puis un terrible ouragan de grêle venant des Charentes et allant jusqu’à Utrecht (Hollande). Il y eut donc une mauvaise récolte de blé dans la Beauce, la Brie (les greniers de la France) et tout le reste de l’Ile de France puis, le 4 octobre1788, un hiver rigoureux débuta. Gel depuis le début du mois de décembre. Nous sommes en novembre, il neige et il commence à geler. Il a beaucoup grêlé cette année 2013. Faut-il y voir un signe ? L’histoire qui se répète ?

Nombre d’historiens s’accordent à penser que l’hiver 1788-1789 a considérablement contribué à la Révolution Française de l’été suivant.

La température ressentie par l’Homme n’est pas qu’une simple affaire de thermomètre : les conditions sociales (logement, alimentation, habillement) jouent un rôle prédominant dans la sensation de froid et la lutte contre celui-ci. Quand on  n’a pas de quoi payer le chauffage… On ne connaît que vaguement les conditions de vie des années 1780 mais on connait les nôtres, celles de 1956, plus proche, étaient plus rudes mais nos désirs d’enfants gâtés nous font dire que nous souffrons énormément aujourd’hui. C’est vrai que les conditions de vie se détériorent en ce moment et c’est ce «moins bien» qui nous perturbe tous.

Voici quelques chiffres qui peuvent aider à apprécier l’intensité du froid supporté par nos ancêtres à Paris en décembre 1788. Pas de vêtements en «polaire» en ce temps-là : du lainage pour les plus pauvres, été comme hiver, c’est tout.
-6.8° de température moyenne pour le mois de décembre 1788 ; le record est attribué à décembre 1879 toujours à Paris, une moyenne de -7.9°.

Pour établir une comparaison, les plus anciens se souviennent certainement du glacial février 1956, qui n’affiche pourtant “que” -4.6° de température moyenne à Paris ; plus près de nous, janvier 1985 est à créditer de “seulement” -2.8° ; en février 1986, -2.1° et en janvier 1987, -2°. En province, dans les Alpes et dans l’Est de la France en particulier, les températures étaient encore plus basses, au delà de – 20°.

Selon Wikipédia, en 1956 : -24.8 °C à Nancy, -23° à Metz, -22° à Agen, -20° à Aix-en-Provence, -19° à Toulouse où la Garonne et le Canal du Midi ont gelé.

Platanes, oliviers éclatés, morts… Récoltes fichues, coupures d’eau (avant les inondations), coupures d’électricité, aiguillages des chemins de fer gelés, routes impraticables… Nous étions encore chauffés au charbon ou au bois et nous nous contentions de peu.

Et si ça arrivait aujourd’hui ? Des coupures d’électricité ? Plus de chauffage, plus de téléphone, plus d’internet, plus de trains… Les aéroports qui en dépendent ? Quid du refroidissement des centrales nucléaires si les cours d’eau sont gelés ? Quid de tous les réseaux électriques aériens ? Et les réseaux enterrés ? En 1956, on ne pouvait plus creuser de tombes, le sol était gelé sur 1,50 mètre.

Je crois que si pareil froid se reproduisait, ce serait pire qu’en 1956. Quand on voit comment la pagaille s’installe vite dès qu’il neige un peu… Je ne voudrais pas être un oiseau de mauvais augure mais je ne suis pas rassurée. Pessimisme dirons certains. Non, juste une question. “Mieux vaut prévenir que guérir” disait-on.

Mais au fait, notre été 2013 a vu plusieurs épisodes de grêle, non ? L’hiver sera-t-il glacial et l’été 2014 très chaud ?

Qui vivra verra…

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2 réflexions sur « Météo. Des conséquences. »

  1. c’ est le résultat de l’ assistanat, et de la modernité qui nous rend esclave du moindre pépin !
    Et il est vrai, que lorsque la pauvreté s’ étale, l’ ambiance devient morose pour finir réactionnaire.
    Mais souvenons nous qu’ à la sortie des guerres tout était à refaire, et on manquait de bras, le contraire d’ aujourd’ hui !
    bonne journée Françoise
    bisous

  2. Bonjour Françoise, étrangement, j’ai parlé des intempéries des années 1780 sur un autre blog. On pense maintenant qu’elles ont été dues à l’énorme éruption d’un volcan islandais (d’ailleurs la population islandaise avait été décimée). Et 1956 maintenant oui, ce serait une catastrophe… Dans mon village, il y a encore un peu d’entraide mais on doit se déplacer pour un oui ou pour un non (courses, collège, médecin…) de quoi être dans la galère si les routes sont impraticables. Passe un beau week-end, bisous

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