Courage, encore.

« J’ose tout ce qui sied à un homme, qui n’ose plus n’en est pas un. », encore une citation de “V pour Vendetta” et non de Shakespeare, dans la tragédie Macbeth, acte I, scène 7  “qui ose plus “(celui qui ose davantage n’en est pas un, diamétralement opposé). Moi, je retiens la première citation, à savoir : “qui n’ose plus n’en est pas un”, ne sommes-nous plus des hommes pour être devenus si lâches ? Parlons donc courage.

J’ai évoqué le courage dans un précédent billet : “Peur. Courage !”. Je regardais sous l’angle de la révolte, mais qu’est-ce que le courage du point de vue usuel, courant ?

Le courage est un trait de caractère qui permet de surmonter la peur pour faire face à un danger. Il a pour synonyme la bravoure.

Le terme peut aussi être employé pour exprimer l’endurance, notamment à l’égard de la douleur. Il signifie aussi ardeur, énergie ou zèle : travailler avec courage, par exemple…

Le courage dont je veux vous parler est à distinguer de l’audace ou de la témérité pour lesquelles le moteur de l’action n’est pas la peur, mais le désir ou l’orgueil.

Le courage, c’est l’art de surmonter la peur. Le courage authentique requiert l’existence de la peur, ainsi que le surpassement de celle-ci dans l’action. Lorsque quelqu’un affronte un danger sans peur, on parle plutôt d’assurance ou, de façon plus péjorative, d’inconscience surtout si le danger est manifestement sous-estimé. Le courage a longtemps été considéré comme la principale vertu masculine. Son contraire est la lâcheté.

Sommes-nous devenus lâches ?

Sans doute. Je crois qu’il n’y a pas de société idéale si les citoyens ne peuvent agir courageusement. C’est le courage de certains qui a permis la Libération de la France pendant la Deuxième Guerre Mondiale. D’après Aristote, Le “bon politique” doit faire en sorte de permettre l’épanouissement de cette qualité qu’est le courage ; il doit permettre à ceux qui sont le mieux disposés en ce domaine de développer ce qui est en puissance, or que voyons-nous aujourd’hui ? Une société qui met en avant le souci de sécurité, qui veut faire taire les citoyens en leur donnant l’impression du contraire, or ce besoin de sécurité ne peut favoriser le courage. Il privilégie la crainte, la peur… et la médiocrité.

La médiocrité ? Je le crains. La société ne permet pas aux meilleurs d’exprimer leurs qualités, de les exercer ; le courage et les efforts semblent inutiles. La société s’organise pour protéger, sécuriser, limiter le bon en favorisant le médiocre voire le mauvais (niveler par le bas, on est bien loin du rêve républicain et de la notion de mérite), elle favorise la petitesse, l’hypocrisie, le silence et la lâcheté.

La parole est une arme contre le silence, lorsque le silence est lâcheté face à l’oppression et entraîne soumission et frustration” (du poète Sadani Tsindami).

Quant au libéralisme politique actuel, il glorifie l’argent. Nous voici donc face à deux attitudes :

– d’un côté ceux qui glorifient la sécurité à tout prix et qui veulent que tout mérite s’évalue à l’ancienneté, à la durée (il faut tenir pour être récompensé et non innover). Ce choix me semble être le contraire du courage et ne facilite pas celui-ci ;

– de l’autre ceux qui glorifient l’argent… Ceux là aussi ne favorisent pas le développement du courage car à ne penser qu’à l’argent on en finit par oublier ce qui est bien, ce qui est méritoire, seuls le paraître et le profit personnel maximum importent.

Quand pourrons-nous enfin trouver le juste milieu ? La situation perdure. À moins que nous ne voulions entretenir, faire perdurer à tout jamais le privilège et la misère….(Proudhon, Révolution sociale) et lorsque nous y parviendrons (non pas façon molle mais dans l’énergie et le souci de soi et surtout des autres), nous pourrons peut-être alors bâtir une société digne de ce nom.

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6 réflexions sur « Courage, encore. »

  1. Oui, parfois le courage me manque, je dit c’est l’âge…. mais c’est peut-être pas que ça… à réfléchir….

  2. en fait, nos gouvernants n’ ont pas intérêt à favoriser le courage !
    Ils préfèrent de loin la lâcheté qui leur permet d’ exister.
    Mais on peut être rassuré, à toute époque, il y a eu des femmes et des hommes courageux, qui ont renversé la tendance !
    bonne journée
    bisous

  3. Femmes et hommes qui renversent la tendance…ça s’est déjà vu et je suis persuadée que nous le verrons encore…C’est ça l’espoir ! La lâcheté n’a qu’un temps et le courage reprendra le dessus.

  4. Les avantages acquis sont illusoires puisque rien n’est acquis. Sachons bousculer la société des tièdes !

  5. Bonjour ma Françoise

    Ce message pour toi ce matin plein de tendresse et de gratitude, pour tes gentils passages et belles phrases d’amitié que tu déposes au coeur de mon petit monde.

    J’espère que tu vas bien et que le soleil brille dans ton coeur.

    Douce journée de mardi à toi et à ceux qui t’entourent.
    Cet article est reversant, vive la nouvelle tendance 🙂 si il y a un jour…

    Une averse de bisous neigeux

  6. Salut Françoise
    ton article m’a tellement stimulé que dans la foulée j’avais écrit une longue page de commentaire et, au moment ou je clique sur laisser un commentaire, coupure de courant. C’est décorageant mais c’est ainsi par ici.
    Je reviendrais sur la page pour essayer de me remémorer ce que j’avais écrit sous la transe de la colère, car cela est une évidence, le courage se perd de nos jours et, bien sur, les politiques en avaient pris pour leur grade.
    Amicalement
    Antonio

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