Catégorie : Blabla

  • Juges et partis

    En bonne Française, je vais commencer par rire à propos des juges qui font l’actualité du moment. Je peux les plaindre, ils sont débordés et n’ont que très peu de moyens, mais, je souris d’abord, ils sont coincés dans leurs tribunaux, ne prennent pas de vacances, c’est bien connu :

    « Les juges ne voyagent jamais, parce qu’on ne peut être à la fois juge et parti. »

    Revenons-en plus sérieusement aux juges, à Sarkozy et d’une manière plus générale à la France du moment. Beaucoup de nos concitoyens râlent, critiquent Sarkozy, n’oublions pas toutefois qu’il a été élu légalement avec une majorité. Ce n’est pas une majorité de 80 ou 90% ce qui tend à prouver que les élections n’ont pas été truquées et donc, que régulièrement élu, notre président doit être respecté le temps de son mandat. Il est vrai que ses attitudes, ses gestes saccadés en font une marionnette facile à imiter et prompte à nous faire rire. Mais pourquoi a-t-il été élu ? Qui le remplacera ? Y a-t-il quelqu’un en qui nous puissions avoir confiance ?

    Quoi qu’il en soit, c’est Nicolas Sarkozy qui nous représente pour le moment et nous devons nous en accommoder. Certes, ses méthodes déplaisent : star system, bling-bling, et surtout grand guignol permanent, fuite en avant perpétuelle : « on va voir ce qu’on va voir» et puis on ne voit rien ou pas grand chose,… Aujourd’hui, toute la société fonctionne ainsi avec des effets d’annonce. Combien de temps peut-on avaler des couleuvres sans rien dire ? La colère gronde puisque tout  va de plus en plus mal et que la poudre aux yeux, si elle aveugle un moment, ne fonctionne pas ad vitam aeternam.

    Moi, j’entends la colère des travailleurs aux salaires dérisoires qui savent combien on facture une heure de leur travail et combien on la leur paie, j’entends la colère des parents dont les enfants ne sont plus en sécurité dans l’enceinte des écoles, j’entends la colère des enseignants qui ne peuvent plus enseigner faute de moyens et de temps, j’entends la colère des infirmières, des médecins, celle des policiers, celle des CRS, celle des juges, des cheminots, des chauffeurs de bus,  des femmes,  j’ai peur d’entendre très bientôt la colère d’un peuple qui a faim, d’autant que plus personne ne pourra alors le raisonner ce peuple : «ventre affamé n’a pas d’oreille ».

    Mais je m’éloigne de mon point de départ. La colère des juges.

    En les rendant publiquement responsables de la mort de Laetitia, Sarkozy et ses ministres n’ont pas eu une bonne idée. Les justiciables français se plaignent de la justice et des juges, mais ils ne sont pas dupes. Ils savent comment toutes les grandes organisations : école , santé et armée sont mises à mal et ils prennent le parti des juges. Ils les entendent bien dire que le problème c’est Sarkozy avec ses réformes et ses lois sans moyens de les appliquer. Depuis plus de vingt ans (avant Sarko, donc), ils réclament les moyens de faire fonctionner le système, qui les a entendus ?

    Il me semble (je suis une utopiste) que de grands chantiers devraient être mis en œuvre. Il faudrait refondre les systèmes scolaires, de santé publique, de la justice, des impôts… Comment mener à bien cette tâche quand on sait combien les individus s’attachent rapidement à la plus petite once de pouvoir qui leur est donnée. Il faudrait quelques incorruptibles pour tout remanier, pas forcément des énarques mais des citoyen(ne)s de bon sens et de bonne volonté. Mais c’est tellement plus simple de laisser couler. C’est le cas de le dire !

    Revenons une dernière fois à nos juges.  La grève des audiences est l’un des signes du malaise de la société française de 2011 et comme je suis grenobloise, je me pose quelques questions. Je sais  que le 7 juin 1788  le tocsin a sonné dans la ville. La réforme du parlement (juges de l’époque) voulue par Louis XVI a eu de lourdes conséquence. Des Grenoblois, particulièrement fâchés de perdre leur Parlement, se sont emparés des portes de la ville, tandis que d’autres, montés sur les toits, jetaient des tuiles et divers objets sur les soldats. Le sang coula, et en fin de l’après-midi, les émeutiers, maîtres de la ville, réinstallèrent les parlementaires à l’intérieur du Palais du Parlement. La journée des Tuiles s’achevait et la Révolution française était en marche.

    Attention, toutes ces contestations peuvent mettre le feu aux poudres. Où aura lieu la prochaine journée des Tuiles ? Sommes-nous seulement encore capables d’agir ?

    Je souris encore, mais peut-être devrais-je avoir peur ?

    «En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » Nicolas de Chamfort, Maximes et Pensées, 1795

  • Béatitudes

    Ceux qui innovent sont souvent mal vus.

    Le premier singe qui se redressa, pensif, pour marcher sans bâton sur ses pieds de derrière, fut traité par les siens d’animal subversif et de révolutionnaire.

    Charles Keller, L’oreille, 1899

    *****

    BIENHEUREUX SOIENT LES FELES, ILS LAISSERONT PASSER LA LUMIERE.

    Michel Audiard

  • Un peu de culture

    Le saviez-vous ? Pourquoi cette expression :  » la peau des couilles ». (suite…)

  • Estime de soi

    Se sentir seul(e), rejeté(e), à part, se sentir de trop, être timide (et jouer au clown de service), voilà quelques-uns des signes d’une faible estime de soi.

    Se sentir exclu(e) est une véritable souffrance, quotidienne, lancinante, qui vous entraîne dans une spirale infernale. Cette douleur, souvent silencieuse, bien camouflée, n’est pas reconnue. Si vous tentez de l’exprimer, on vous répondra : « mais tu as tout pour être heureux (se) », on ajoutera même quelquefois « secoue-toi » ou « va chez le médecin et prends des médicaments ». Vous n’irez pas mieux, bien au contraire. Il ne s’agit ni de volonté, ni de chimie mais de mal-être que quelques mots (mis sur vos maux) pourront faire disparaître. En résumé, si certains pensent se comprendre sans parler, moi je pense que pour mieux se comprendre, il est préférable de (se) parler… et d’écouter et même de s’écouter (pas trop quand même).

    Donc si vous en êtes au moment où le « va te faire voir » déguisé vous décourage un peu plus, si vous vous sentez encore plus seul(e) et incompris(e), les sentiments d’injustice et de colère montent en vous, ce n’est peut-être pas si mauvais signe. Servez-vous de cette colère, rendez-la utile, constructive, libératrice.

    Il est vrai que plus nous croyons être exclu(e), anormal(e), plus les situations semblent confirmer nos croyances car nous attirons à nous ce que nous croyons. Si nous sommes mal à l’aise, si nous nous croyons laid(e), inintéressant(e), nous enverrons cette image et nous attirons nos semblables. L’inverse fonctionne de la même manière : si nous nous sentons beau (belle), intelligent(e), agréable, plein de charme… De nos pensées et de nos croyances émane une énergie* qui attire la même énergie. Je vous conseille cette lecture « L’homme qui voulait être heureux » de Laurent Gounelle.

    *Digression (c’est un de mes défauts, j’en fais souvent) : cette attirance ou plutôt attraction, c’est le contraire des lois de la physique, de l’électromagnétisme (eh, j’ai un bac littéraire, moi), donc si je me souviens bien «Les mêmes pôles de deux aimants se repoussent, les pôles contraires s’attirent.» La vie quotidienne contredirait-elle cette théorie ? Et on dit des aimants. Pff… Aimants, amants : il n’y a qu’une lettre de différence. Et plus cynique** :  aimant, ce qui attire irrésistiblement, alors l’argent est un aimant puissant. De là, à repartir sur Harpagon…

    ** cynique : rebelle, face à un monde incompréhensible de par la multiplicité des conventions factices et socialement admises, qui peut avoir des propos choquants. Vous pensez à quelqu’un ?

    Revenons au mal-être. Comment se défaire de ce malaise ? Je crois qu’il est très important d’en parler. Cependant, il n’est pas facile d’aller parler à quelqu’un a fortiori quand on se sent exclu et indigne d’intérêt. C’est pourtant le premier pas à faire pour se donner une place et pour dire et SE dire : « J’ai de la valeur ». A qui le dire : famille, ami(e) ? Je ne crois pas qu’avec eux, nous puissions réellement nous en sortir, ils sont trop impliqués affectivement, prennent parti ou jugent. Il faut une oreille neutre. Pour guérir véritablement de ce mal-être, un « psy quelque chose » s’impose : psychologue, psychothérapeute.

    En s’expliquant, en racontant à un témoin neutre, nous pouvons nous détacher des problèmes affectifs qui parasitent les situations et prendre enfin conscience de l’importance qu’il faut s’accorder à soi-même. En nous laissant enfin, pour la première fois, une place que personne ne voulait nous donner et que nous n’osions pas prendre, nous pouvons commencer à nous installer et à nous faire véritablement entendre voire même, dans le meilleur des cas, comprendre.

    Il faut dire ce que l’on ressent, surtout arriver à dire ce que l’on veut, ne  plus se sentir rejeté parce que l’autre ne répond pas à nos attentes. Il faut admettre que l’incompréhension ou le refus de l’autre ne diminue en rien notre valeur réelle et que nos désirs ont le droit d’exister et d’être exprimés.

    Il peut y avoir des milliers de raisons pour lesquelles l’autre n’agit pas comme nous le voulons, le  concevons ou l’espérons : éducation, peur, fatigue… Si l’autre ne répond pas, ce n’est pas parce qu’il ne vous accorde aucun intérêt mais simplement qu’il a d’autres intérêts, souvent lui-même exclusivement, or nous avons l’habitude de  choisir l’option la plus dure envers nous-même « personne ne m’aime tant je ne vaux rien. »

    Comme notre angoisse est ancienne (merci les parents toxiques ! encore une saine lecture : « Parents toxiques, comment se libérer de leur emprise » de Suzan Forward) et que se sentir accepté, intégré, aimé est important à nos yeux, il faut se faire vraiment sa place, changer sa façon de se voir,  ne pas ou ne plus se mentir à soi-même. Vous n’êtes pas nul(le), mais vous avez des points forts, des qualités, des valeurs morales personnelles profondes. Ce sont vos atouts ; il ne faut pas les cacher mais les montrer et s’en servir.

    N’attendez plus de recevoir ce que l’autre n’est pas capable de donner.

    Ne vous déguisez plus, ne jouez plus un rôle surtout s’il ne vous convient plus.

    Entrez dans le jeu de la vie  avec vos cartes personnelles : montrez celles que  vous avez, ce que vous valez, faites ce qui vous semble juste et bon, ce qui vous donne satisfaction et n’espérez rien en retour. C’est comme ça que la chance vous sourira.

    ****

    La littéraire reprend le dessus : BEAUMARCHAIS termine « le Mariage de FIGARO » par ce couplet :

    « Or, Messieurs la comédie

    Que l’on juge en cet instant,

    Sauf erreur, nous peint la vie

    Du bon peuple qui l’entend.

    Qu’on l’opprime, il peste, il crie,

    Il s’agite en cent façons,

    Tout finit par des chansons… »

    Alors puisque tout finit par des chansons, un petit air de Starmania :

    On dort les uns contre les autres

    On vit les uns avec les autres

    On se caresse, on se cajole

    On se comprend, on se console
    Mais au bout du compte
    On se rend compte
    Qu’on est toujours tout seul au monde

    On danse les uns avec les autres
    On court les uns après les autres
    On se déteste, on se déchire
    On se détruit, on se désire
    Mais au bout du compte
    On se rend compte
    Qu’on est toujours tout seul au monde

  • Sourds et aveugles

    « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir » ou « il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. » Les proverbes sont l’expression de la sagesse populaire, ce peuple à qui l’on fait avaler des couleuvres depuis toujours.

    De temps en temps, le peuple se soulève. Il rechigne longtemps avant de se révolter, ce brave peuple, et un jour, une petite étincelle met le feu aux poudres. C’est une énième hausse du prix du pain ou du riz qui déclenche tout. Attention, la révolte gronde de partout. Les prix des produits alimentaires vont flamber bientôt. Que se passera-t-il alors ? Il faudrait que rapidement le bon sens reprenne le pouvoir. Assez de ces hommes (ou femmes) politiques  de droite et de gauche qui se prennent pour des stars, avec leurs caprices et leurs gros mensonges. Ce sont des poupées Barbie ou des Pinocchio, jouets et marionnettes qui commencent à nous fatiguer. On peut jouer moins cher.

    Je cite Rousseau : « ll n’y a de loi que lorsque tout le peuple statue sur tout le peuple » ; « à l’instant qu’un peuple se donne des représentants, il n’est plus libre, il n’est plus » (Contrat social). C’est le paradoxe de la démocratie, en ayant donné notre voix à des représentants, nous avons perdu la parole.

    Aujourd’hui, nous sommes coupables de baisser les bras, coupables de ne pas nous impliquer davantage dans la vie de la cité, coupables de ne pas nous faire entendre suffisamment. Il est vrai que les comités citoyens ont été  constitués en catimini, si tant est qu’ils existent encore, il est vrai aussi que lorsque l’on se retrouve seul face à un ou des élus entouré(s) d’une cour de béni-oui-oui, de cireurs de pompes ou de semi mafieux, il est difficile d’avoir le dernier mot, et même quand après de nombreux assauts, vous pensez avoir emporté une victoire, la décision prise dans un premier temps peut être modifiée unilatéralement par celui qui, sans être un dictateur, ne se sent pas moins un puissant (je n’ose pas écrire « grand » compte tenu de la petite taille de bon nombre de tyrans). Votre voix ne sera pas écoutée et vous vous retrouverez devant le « fait du prince ».

    Je ne reviendrai pas sur les emplois « réservés » aux parents et alliés, mais je veux parler de décisions qui ne rapportent (peut-être) rien à leurs auteurs mais enquiquinent le plus grand nombre : encore une fois la collecte des ordures ! Ben, il y en a beaucoup de nos jours…

    A Saint Denis de la Réunion, le maire veut mettre des amendes à ceux qui n’auront pas rentré leurs poubelles après 10 heures. Que doit-on faire quand on travaille le matin ? Et quand le camion de ramassage passe à 14 heures ou 17 heures ? Ou le lendemain. Mais ce n’est pas seulement pour cela que mon poil se hérisse : les poubelles grises (quasi vides quand le tri est bien fait) sont ramassées deux fois par semaine ; les poubelles jaunes sont vidées les semaines paires, ce qui fait qu’en janvier-février 2011, nous devrons attendre 3 semaines entre deux ramassages. Vous pouvez vérifier : du 18 janvier au 8 février, ça fait combien de temps ?

    Que croyez-vous que les citoyens vont faire ? Continuer à trier ?

    Non, non, le pays des Bisounours, ça n’existe pas.

    ***

    Et pour mes lecteurs rien qu’à moi du blog, voilà le Bisounours du dessus, c’est Grofarceur.

    Je vous LA présente car c’est une fille (ben oui, elle est rose, pff !)

    Très heureuse, elle incarne l’espoir que les choses ne peuvent que s’améliorer. Elle est toujours prête a encourager les autres et à écouter leurs confidences. Un peu téméraire, elle pense que rien n’est impossible. De temps en temps, elle parle en rimes. Elle essaye souvent de faire rire Grognon. Sa meilleure amie est Grochéri ou alors Grotaquin (je ne sais pas mais après tout, on peut avoir deux meilleures amies, non ? ).

    Elle me fait penser à quelqu’un. Pas vous ?

  • L’année du lapin : signification

    Quel contraste avec l’année précédente ! L’année du  Lapin est remarquable par la tranquillité qu’elle offre. Les esprits se sont apaisés. La révolution, c’est du passé ! Les réformes sociales, ça peut attendre ! Les héros sont fatigués et prennent maintenant goût à la douceur de vivre. Il est bien peu probable qu’on puisse assister à de grands bouleversements en une année du  Lapin.

    La vie mondaine connaîtra un essor peu habituel. Cocktails, réceptions, soirées et vernissages se succéderont à un rythme haletant. Des clubs artistiques se formeront même dans les villages les plus perdus. On songera enfin à apprécier de nouveau la poésie, la musique et la peinture.

    Donnez-vous à cœur joie à ce renouveau.
    Acceptez les invitations de vos amis ; recevez aussi souvent que vous le pourrez. Cela vous aidera à resserrer les liens amicaux existants ou à en créer d’autres. La chaleur humaine vous enchantera et vous immunisera contre la morosité et le découragement.

    Correspondez beaucoup aussi ; n’oubliez pas d’envoyer une petite carte ou un petit mot pour souhaiter bonne fête ou bon anniversaire à tous ceux qui sont proches de votre cœur. Téléphonez souvent à vos parents et vos connaissances pour bavarder au sujet de tout et de rien.

    Adonnez-vous aussi à un passe-temps artistique. Le  Lapin vous aidera à surmonter les premières difficultés rebutantes. Bien sûr, vous ne deviendrez jamais un grand artiste si vous n’êtes pas particulièrement doué. Mais est-ce qu’il faut absolument atteindre les sommets de l’art pour en tirer des satisfactions ? Apprenez à peindre et goûtez la joie de manier le pinceau. Écrivez des poèmes, même si ce n’est que pour les réciter devant vos amis lors d’une soirée intime. Et pourquoi ne cherchez-vous pas à dire des mensonges poétiques dans vos lettres d’amour ? Et pourquoi n’apprenez-vous pas à jouer de la guitare afin de pouvoir exprimer vos sentiments de façon émouvante sous la fenêtre de votre belle ? Vous trouverez la vie merveilleuse si elle vous apparaît sous une apparence poétique. Mais cette apparence, vous pouvez la lui donner.

    L’année du  Lapin sera également favorable au règne de la justice, le  Lapin étant, pour des raisons obscures, associé aux magistrats. Ce sera précisément le moment de procéder à une vaste réforme judiciaire dont tous les pays du monde ressentent le besoin. Les hommes de loi seront prospères. Mais attention aux activités plus ou moins louches qui ne passeront probablement pas inaperçues ou impunies ! Surtout pas de tentative d’adultère, sinon les huissiers se rempliront les poches à vos dépens !

    L’enfant né en été aura plus de chance d’être heureux : le  Lapin n’aime ni la pluie ni le froid.

  • Nouvel an chinois : c’est l’année du Lapin

    Proverbe chinois :

    « Si tu tapes ta tête contre une cruche et que ça sonne creux, n’en déduis pas forcément que c’est la cruche qui est vide. » (suite…)

  • Philosophons légèrement le matin

    Une petite citation

    Alain, Propos sur le bonheur.

    « Il est bon d’avoir un peu le mal de vivre et de ne pas suivre une route toute unie. Je plains les rois qui n’ont rien à désirer ; et les dieux, s’il y en a quelque part, doivent être un peu neurasthéniques. Le bonheur suppose sans doute toujours quelque inquiétude, quelque passion, une pointe de douleur qui nous éveille à nous-même. »

    Et une de plus que je dois apprendre par coeur :

    « Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d’autrui mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment c’est encore d’être heureux. »

    Je dois aussi retenir que nous devons nous aimer un peu pour aimer correctement les autres et pour qu’ils puissent nous aimer.

    ***

    « Le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquiert.« , Voltaire

    Quel homme que ce Voltaire ! Quel esprit ! Fin, vif, acéré, dérangeant… Il est l’auteur de nombreux bons mots que j’apprécie. La citation suivante correspond tout à fait à ma façon de voir les choses, à mon comportement, et mes proches savent pourquoi aujourd’hui elle est particulièrement appropriée.

    « On doit des égards aux vivants ; on ne doit aux morts que la vérité.« 

    Pas d’éloge funèbre hypocrite ! En voilà un par contre qui mérite d’être lu.

    Prononcé ou plutôt écrit en 1793 par le Père Duchesne (autrement dit Hébert), il mérite d’être connu.

    Devinez ce qu’il est advenu de son auteur… Guillotiné le 24 mars 1794 à Paris. Les vérités ne sont pas bonnes à dire. Et pourtant, c’est tellement bon de la dire, de la crier même quelquefois.

    Eloge funèbre de Louis Capet par le Père Duchesne

    « CITOYENS,

    Vous n’êtes pas assez jean-foutres pour écouter des mensonges et des flagorneries, je ne suis pas foutu non plus pour vous en débiter ; c’est donc la vérité pure qui va sortir de ma bouche, et c’est la première fois qu’on l’aura entendue dans une oraison funèbre, et, surtout dans celle d’un roi, foutre. A la mort de ces tyrans les ci-devant grands aumôniers, les archevêques, les évêques, tous les cordons bleus de la calotte allaient déterrer dans les greniers, de pauvres auteurs crottés pour leur fabriquer un beau discours en l’honneur du prince trépassé. Le cuistre en habit noir inventait mille mensonges, que monseigneur le prélat apprenait ensuite par coeur, et débitait effrontément. Chaque mot était un blasphème contre la raison, en un mot, c’était ni plus ni moins que les comptes bleus dont le vertueux Roland fait tapisser les rues par les griffoniers qui sont à ses gages. Le roi défunt avait-il été un ivrogne fieffé, le cafard mitré soutenait qu’il n’avait bu que de l’eau toute sa vie, avait-il été un putassier dévergondé, c’était la sagesse même, avait-il fait égorger des milliers d’hommes, on le représentait comme le plus humain et le plus pacifique des monarques, avait-il mis le pauvre peuple à sec à force d’impôts et de grugeries, on ne craignait pas de vanter sa bienfaisance et son humanité.

    C’est pour venger l’honneur des Français, d’avoir pu entendre si longtemps de pareilles sottises, foutre, que je vais parler enfin d’un roi, dans les termes qu’il convient. »

    Note de la rédactrice : vous pouvez remplacer « foutre » par « fuck » pour plus de modernité.

    A bientôt.

  • C’est quoi le bonheur ?

    Il est tard et c’est l’heure de dormir mais j’avais envie d’écrire quelques mots.

    Les idées se troublent, se mélangent, les airs et les paroles de chansons aussi. Dominent Cali « c’est quand le bonheur », Sensemillia « tout le bonheur du monde »… Je ferai bien d’aller me coucher. Je pense au « bonheur », ce bonheur recherché par tous ne prend pas la même « forme » pour chacun de nous.

    Au début d’une année, quand les journalistes s’en donnent à coeur  joie avec leurs micro-trottoirs « Vous souhaitez quoi pour cette année qui commence ? » Je suis effarée par les réponses. Les souhaits « du fric, du fric, du fric ». C’est impensable de n’avoir plus que ce mot à la bouche. La santé me semble quand même l’essentiel. Si l’argent contribue au bonheur, il est loin de le faire à lui tout seul. Comment en est-on arrivé là ? Dans cette société, il n’y a plus que le fric, le commerce, le paraître, des besoins ou plutôt des envies dont la satisfaction doit être immédiate. Qui est encore capable de rêver, de créer juste pour le plaisir ? Je sais qu’il y a toujours des artistes, des idéalistes, des optimistes, des utopistes, mais ils ne sont pas légions et encore moins majorité.

    Mais ma question initiale était « c’est quoi le bonheur ? » Comment définir ce concept au mieux ?

    « Etat essentiellement moral atteint par un individu lorsqu’il a obtenu tout ce qui lui paraît bon, qu’il a pu satisfaire pleinement ses désirs, accomplir ses diverses aspirations, trouver l’équilibre dans l’épanouissement harmonieux de sa personnalité ». Je trouve cette définition assez satisfaisante pour commencer, toutefois le bonheur peut être plus simple : petits détails du jour à saisir au vol., successions de petits bonheurs, de petits plaisirs.

    Les textes sur le sujet ne manquent pas. En voilà un d’ André Gide, Les nourritures terrestres.

    « Il y a sur terre de telles immensités de misère, de détresse, de gêne et d’horreur, que l’homme heureux n’y peut songer sans prendre honte de son bonheur. Et pourtant ne peut rien pour le bonheur d’autrui celui qui ne sait être heureux lui-même. Je sens en moi l’impérieuse obligation d’être heureux. Mais tout bonheur me paraît haïssable qui ne s’obtient qu’aux dépens d’autrui et par des possessions dont on le prive. »

    Ce texte donne à réfléchir sur notre monde à deux vitesses : haïssable le bonheur qui « ne s’obtient qu’aux dépens d’autrui et par des possessions dont on le prive »…

    A plus tard. Je vais dormir.

    Un petit bonheur : de la couleur.

    Compotier réalisé de mes mains à l’atelier de Saint Gilles

    Compotier en terre cuite

  • Pas morte mais bien silencieuse !

    Plus d’un an après mon dernier passage et après quelques réalisations supplémentaires à la poterie, je vais essayer de me mettre vraiment à l’écriture sur ce blog.

    Par quoi commencer ? Mes réalisations à en terre ? Les événements marquants des ces longs mois silencieux ? Les voyages ? Les projets ? Dur, dur de mettre de l’ordre quand il y a tant à dire. Je vais essayer de trier et surtout de voir comment ça fonctionne dans un blog.

    Peut-être vais-je d’abord parler de la pluie et du beau temps… Ca peut être un début. Ou alors de mon statut de grand-mère… Si je me souviens bien, la dernière visite sur ce blog date du 14 septembre 2009, et je suis devenue officiellement grand-mère le 15 septembre, soit le lendemain de cette visite !

    Le 15 septembre 2009, un petit Raphaël est venu agrandir ma tribu. Petit, c’est vite dit car le jeune homme pesait 4,430 kilos et mesurait 55,5 cms. Un an plus tard, il a continué à grandir, il a tout plein de dents et tout plein de cheveux (la coiffeuse fait des affaires), il est très très mignon et il occupe bien sa place. Je ne suis pas totalement gaga devant ce petit bout de chou mais j’en suis très fière.

    2010 a vu un autre événement marquant : le mariage d’Amandine, ma deuxième fille, et ce, en deux épisodes : le premier épisode en août en métropole, le second épisode en octobre à la Réunion.

    L’année du Tigre a été dure pour mon compte en banque mais l’argent est fait pour circuler, non ?

    L’année du Lapin approche. Voilà encore de quoi bavarder avec les années chinoises…

    Je vais mettre de l’ordre dans mes idées et je reviens dans un moment.