Catégorie : Blabla

  • Il faut être juste avant d’être généreux

    Nicolas de Chamfort (1741-1794) fut un moraliste d’une tragique lucidité (ce n’est pas bon d’être trop lucide) et un républicain de la première heure qui finit mal, comme beaucoup d’autres.

    Lui fut particulièrement malchanceux (je pense à Mme Pas d’Bol : il y a toujours pire, non ?). Donc ce brave Nicolas, je commence par la fin, (ce n’est pas grave, je vais essayer d’être claire malgré tout), sans doute dépité par ce qu’il voyait – ou comment une révolution et l’organisation qui s’en suit peuvent mal tourner – commence à devenir dépressif, puis clairement  terrorisé par une Terreur qui n’avait pas commencé (il fallut attendre 1794). Menacé d’arrestation, sachant ce qui l’attendait dans les geôles (il avait déjà testé) et surtout comment on raccourcirait sa vie à la sortie, il prit la décision de choisir sa fin lui-même et tranquillement, chez lui, il se tire une balle dans la bouche. C’était le 14 novembre 1793.

    Je vous ai dit que c’était Monsieur Pas de chance, lucide mais « guignard » ; pour lui, c’est le comble du suicide raté (ou presque) : il se tire donc une balle dans la tête mais le pistolet fonctionne mal. Il perd le nez, une partie de la mâchoire, et ne meurt pas (par contre, il devait avoir drôlement mal). Il ne perd pas espoir et se saisit d’un coupe-papier pour s’égorger. Comme il était bibliothécaire et pas médecin, il ne trouve pas l’artère et se contente de  se  coupailler et de faire des tâches de sang de partout. Il persiste avec le même coupe-papier et se « farfouille » dans le ventre, la poitrine puis les jarrets. Ses échecs répétés l’épuisent, il perd alors connaissance. Un de ses serviteurs (il était le bibliothécaire de la Bibliothèque de France et avait un certain standing) le retrouve dans une mare de sang, appelle alors barbier, médecin et chirurgien qui arrivent à le sauver. La Grande Faucheuse était en grève et Dieu sans doute vexé par les mécréants de l’époque. Il mourra quelques mois après, affaibli, mais reconnu non coupable des accusations qui l’avaient angoissé. C’était le 13 avril 1794, soit 5 mois après son suicide… raté.

    Je reviens au début de son histoire. Né en Auvergne,  en 1741, probablement fils naturel de Jacqueline de Montrodeix et de son chanoine, il fut déclaré de parents inconnus et adopté par François Nicolas et sa femme. Sébastien Roch Nicolas  (c’était son nom) fut envoyé au collège, à Paris, vers l’âge de dix ans. Un peu indiscipliné, il remporta malgré tout de nombreux prix, refusa de devenir homme d’Église et se mit à écrire sous le nom de Nicolas de Chamfort. Ses écrits lui valurent des accusations d’immoralité et un vif succès littéraire : il collabora au Journal encyclopédique, fréquenta l’aristocratie et le monde des lettres, reçut plusieurs prix et devint secrétaire des commandements de Condé (qu’il quitta en 1777). Après avoir été élu à l’Académie française en 1782, il se retira à la campagne, puis reçut, en 1786, une pension royale (il devint alors secrétaire de la sœur du roi). À la suite de Mirabeau, pour qui il rédigea plusieurs textes, il prêcha la démocratie, puis fonda la Société de 1789. En 1792, il fut nommé à la direction de la Bibliothèque nationale. Malgré son enthousiasme pour la Révolution, il fut plusieurs fois emprisonné.  Il laissa des « petits carrés de papier » qui firent sa gloire et furent publiés, après sa mort, en l’an II de la République : les Maximes et pensées, caractères et anecdotes. Ils sont le témoignage impitoyable de la fin d’un monde. Des confessions déguisées révèlent, en même temps que la tristesse et la misanthropie de leur auteur, sa foi dans l’intelligence, seul refuge de l’homme.

    J’ai toujours beaucoup aimé Chamfort qui m’a servi à enjoliver quelques courriers échangés avec l’Administration. Une phrase me revient, elle s’applique particulièrement à ces jours-ci :

    « Il faut être juste avant d’être généreux, comme on a des chemises avant d’avoir (d’y mettre) des dentelles ».

    Pourquoi me direz-vous ? Et bien, parce que ce mardi, 19 avril 2011, j’ai appris que les salaires des fonctionnaires étaient gelés une année de plus alors que :

    – tous les prix augmentent : eau, gaz, électricité (prévoyez encore + 2,9% au 1 juillet), essence, fuel, pain, ticket de métro de bus, de train, d’avion, téléphone, farine, lait, etc ;

    – les honoraires médicaux augmentent, les remboursements des frais médicaux, médicaments diminuent ;

    – le pouvoir d’achat rétrécit comme une peau de chagrin ;

    – le prix de l’immobilier est exorbitant ;

    – les impôts locaux explosent ;

    – les ménages français tirent de plus en plus le diable par la queue ;

    et

    – le Président, les ministres, les parlementaires, en particulier ceux du Parlement Européen, s’augmentent sans remords ; selon le Progrès du 9 mars 2011, une augmentation de 1 500€ mensuels pour l’enveloppe de leurs frais d’assistants, enveloppe qui était de 19 709€ par mois en plus de leurs indemnités de 7 956€ ;

    – les frais accessoires de nos représentants sont des frais somptuaires : véhicule, logement, avions, taxis, pressing, cigares… sans compter les réceptions diverses  ;

    – réunis à Bruxelles, les Ministres des Affaires Etrangères Européens ont débloqué 180 millions d’euros pour la Côte d’Ivoire ;

    – notre Président, par la voix de sa Ministre des Finances, Christine Lagarde, a annoncé que  la France octroyait une aide financière exceptionnelle de 400 millions d’euros pour les dépenses d’urgence et la relance de l’économie à la Côte d’Ivoire ; 400 millions d’euros pour l’économie ivoirienne alors qu’entre 2002 et 2008, selon un rapport KPMG (cabinet d’audit international) 615 millions d’€ ont été détournés par le clan Gbagbo sur le commerce du cacao.

    Questions :

    1 – Quid des 6 milliards d’euros planqués par la famille Gbagbo ? Ne pourrait-on pas geler ces fonds détournés sur le peuple ? Et les 9 milliards des Ben Ali ? Ne pourraient-ils être restitués au peuple tunisien ? Et Moubarak : 50 milliards d’euros ? Et Khadafi : 72 milliards ! Pourquoi devons-nous rembourser, nous, les contribuables, les détournements de tous les corrompus de la planète ?

    2 – Quelle aide d’urgence pour la relance de l’économie française ?

    3 – Quelle aide d’urgence pour les Français sans emploi, sans logement et qui restent dignes ?

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    Il faut être juste avant d’être généreux… surtout quand c’est avec l’argent d’autrui, l’argent de ceux qu’on lèse.

  • Etes-vous sûr que le monde change ?

    Jamais il n’a été aussi facile de gouverner qu’aujourd’hui. Autrefois, il fallait chercher avec finesse par quelle monnaie on devait marchander les gens ; aujourd’hui tout le monde veut de l’argent.
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    Merci à l’article de Wikipédia, l’encyclopédie libre de me faire connaître le monsieur, auteur de la phrase du dessus.
     

    Alphonse Jean-Baptiste Karr, né à Paris le 24 novembre 1808 et mort à Saint Raphaël le 30 septembre 1890,  est un romancier et journaliste français.
    Je connaissais la phrase mais pas l’auteur, maintenant je connais les deux. Alors, si vous, vous les ou  l’ignoriez, vous dites « merci qui ? ». Pff, pas Wiki. Moi, bien sûr !
    Tout ça pour vous montrer que le monde ne change pas tant que ça au fond. En 1800 quelque chose : le fric, le fric, le fric. Déjà !
  • Où va donc notre pauvre République ?

    Une réflexion du jour :

    Une république est difficile à gouverner,

    lorsque chacun envie ou méprise l’autorité qu’il

    n’exerce pas.

    Louis-Antoine de Saint Just

  • Vert jade à Pékin

    Pour compléter le vert et à la demande de René et Qing, ou plutôt sur leurs conseils, pour compléter mon article, le jade en quantité à Pékin.

    Il y avait aussi un bateau immense en jade et des tonnes d’objets à vendre.  Du vert jade de tellement de tons différents…

  • Vert, vert, vert… divers

    Après le noir et blanc des dernières photos et le multicolore des hippies de San Francisco, je suis sobre. Juste une couleur : vert. Espérance ?  Sans aucun doute, espérance pour moi. Vous aussi  ? La méthode Coué, ça marche bien. En avant !

    Quelle drôle de couleur que ce vert ! Il y en  a de partout et surtout il y a tant de verts différents. J’ai l’impression que c’est la couleur qui connait le plus de nuances : du vert sombre au vert anis en passant par les vert menthe, prairie, Véronèse, pomme, émeraude … et des bleus qui les cajolent car ils ne savent pas trop où se caser, comme les turquoises et le bleu des mers du Sud… Encore que les rouges : vermillon, carmin, sang… soient très nombreux mais rouge est primaire ;  pas vert : bleu plus jaune.

    Et les turquoises ? Le ton turquoise : vert ou bleu ?  Moi, je dis bleu turquoise mais combien disent vert en voyant des turquoises ? En même temps, on peut les comprendre. Vous voyez, photo du dessous, des turquoises. Bleu ? Vert ? Eh, eh, ça dépend.

    Quant à la symbolique du vert… Les avis sont aussi partagés que les nuances et parfois  mêmes contradictoires. Dans certaines cultures, le vert symbolise l’espoir, le hasard (et ce peut être chance comme malchance), la nature, la croissance. Dans d’autres cultures, et quelquefois dans une même culture, le vert est associé à la mort, la maladie, l’envie, le laisser-aller, le libertinage et le Diable (qui peut-être rouge, une couleur elle aussi aux multiples nuances je le répète).

    Combien d’expressions sont associées à cette couleur ?

    • Avoir la main verte : c’est réussir tout ce qu’on entreprend dans un jardin (plantation, bouturage, soins divers).
    • Le billet vert : périphrase pour désigner le dollar, billet qui est effectivement de couleur verte.
    • Les petits hommes verts : les extraterrestres, souvent qualifiés de Martiens, sont prétendument verts ; y-a-t-il l’ombre d’une preuve pour cette affirmation ?
    • En voir, ou en dire, des vertes et des pas mûres : voir et/ou  dire des événements ou des choses assez exceptionnels, amusants ou surprenants.
    • Les vertes années : la jeunesse (titre d’un roman de Robert Merle).
    • Un vieillard encore vert est un vieillard très en forme, surtout dans le domaine sexuel.
    • Mettre un animal au vert : le nourrir de produits frais, naturels.
    • Se mettre au vert : c’est prendre des vacances, pas forcément en allant à la campagne, c’est se reposer.
    • Avoir le feu vert : c’est être autorisé à faire quelque chose.
    • Recevoir une volée de bois vert : se faire disputer, en entendre de toutes les couleurs, et non plus réellement recevoir une série de coups violents (le bois vert fait  bien plus mal que le bois sec,  il ne se casse pas, il résonne ; la sentez-vous la vibration vicieuse du bois vert pervers ?).
    • La langue verte : c’est presque le contraire de la langue de bois. C’est l’argot , donc le fait de parler crûment, très clairement évidemment !
    • Adverbe vertement :  c’est selon les cas avec la fraîcheur acide, la vivacité de la jeunesse, ou d’une manière sévère, dépourvue de ménagement ou bien d’une manière leste, grivoise ou enfin d’une manière crue, qui ne s’embarrasse pas de convenances.
    • Penser vert : aujourd’hui, penser à l’environnement.
    • Etre vert : être écologiste ou selon les cas (il faut deviner et on peut comprendre de travers, d’où la nécessité de toujours préciser),
    • être vert de jalousie ou vert de rage : ressentir un sentiment violent de jalousie ou de rage, de colère envers quelqu’un ». Pas bon ça ! Après vous pouvez virer au rouge… de colère, de honte, ça va dépendre. On peut être vert de peur aussi, j’allais oublier.

    Et si j’en venais à ce que je voulais faire au début de l’article, vous montrer mes poteries, certaines de mes poteries vertes (j’en ai encore d’autres). Elles datent un peu. Il faut dire que ces derniers temps, j’ai zappé l’atelier de l’Eperon à Saint Gilles. Je vais voir les copines, mais je ne travaille pas. Pas très inspirée en ce moment. Je me demande si je ne vais pas dessiner ou peindre à la place. Je pourrai peut-être même travailler à autre chose à côté d’elles, tiens…

    Une série : compotier, pot à ail, à échalotes.

    Un bol et sa soucoupe.

    Une assiette creuse.

     

     

     

     

    Un dessous de plat grand format

    Deux petits dessous de plat assortis

     

     

    Quand je me promène maintenant, je regarde avec beaucoup d’attention ce que les céramistes font ou ce qu’ils ont fabriqué, non pas pour les copier mais pour m’inspirer. Et je me dis que ce n’est pas demain que je vais maîtriser la technique. Pour les idées, ma foi, je n’en manque pas trop en général mais en ce moment…

    Au musée de Sydney (le Powerhouse Museum) à Darling Harbour, en décembre 2009, j’ai photographié une série de céramiques rouges et un vase tout seul de la période « Art Déco ».  Je les ai aimés, je vous les montre.

     

     

    Je reviens en vitesse au vert avant de vous laisser.

    Avez-vous entendu ça dans votre cour d’école ? « Yeux marron, yeux de cochon ; yeux bleus, yeux d’amoureux ; yeux verts, yeux de vipère ! » ou la variante « Les yeux bleus vont aux cieux, les yeux gris au Paradis, les yeux noirs au Purgatoire et les yeux verts vont en Enfer. »

    Comprenez-vous pourquoi je porte des lentilles de couleur ?  Mauve.

     

  • Charlie Chaplin et la Tour Eiffel

    Je viens de me rendre compte que Charlie Chaplin et la Tour Eiffel ont le même âge :

    122 ans !

    Charlie Chaplin, nom usuel de sir Charles Spencer Chaplin, Jr., est un acteur, réalisateur, producteur, scénariste, écrivain, compositeur né à Londres le 16 avril 1889 et mort le 25 décembre 1977 à Vevey en Suisse. Est-ce qu’il faut présenter notre dame de fer française ? Elle qui résiste bien au temps.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Réussite, argent, bonheur…

    Quand a-t-on oublié d’encourager l’effort ?

    Etes-vous capable d’en faire un en lisant ma prose du jour ? Je l’espère. Je le souhaite vraiment. Elle n’est pas drôle ? Normal, je n’ai pas vraiment le coeur à rire. Je regarde le monde. Et…  Pourquoi est-ce que tout se met à tourner de travers ? Personne n’a l’air vraiment heureux. Et je l’avoue, moi comme les autres, même si je le cache en général.

    « Si tu veux comprendre le mot de bonheur, il faut l’entendre comme récompense et non comme but. »
    Antoine de Saint Exupéry

    C’est donc ça ?

    Dans notre monde, ou plutôt dans notre société d’occidentaux, le bonheur et sa source : l’argent, sont partout à la une. C’est le but : pour être heureux, il faut une belle voiture (de l’argent), une belle maison (de l’argent), faire de beaux voyages (de l’argent), avoir de beaux enfants, être beau (pour ces deux derniers points, il faut aussi de l’argent). Pour avoir de l’argent, il faut réussir.  A partir de là, je pense que tout déraille. Réussir, oui mais comment ? De préférence sans faire trop d’efforts, de là, l’argent à… n’importe quel prix, il n’y a qu’un pas et surtout plus vraiment de morale. But, pas récompense !

    Jadis, quand j’étais jeune, réussir, ça commençait à l’école. On réussissait en classe et en général, ensuite, on s’en sortait. Un enfant de milieu modeste, brillant en classe, même s’il ne devenait pas ministre, pouvait grimper dans la hiérarchie et s’éloigner de son milieu d’origine. L’école était un ascenseur social ; pour le prendre, il fallait faire quelques efforts et les parents vous le rappelaient. Certains gamins loupaient le coche mais trouvaient des chemins de traverse pour s’en sortir (cours du soir, par exemple) : l’espoir était là ; le désir de réussite était toujours lié aux efforts. A quel moment, les choses ont-elles changé ? Quand a-t-on oublié d’encourager le travail, l’effort ? Quand a-t-on commencé à penser  bien-être, bonheur sans penser à la contrepartie l’effort, le mérite ? Quand a-t-on pensé qu’il était impossible d’être heureux ? Que tout était vain ?

    Je crois que mai 1968 a eu des conséquences désastreuses. « Il est interdit d’interdire », voilà un slogan qui a changé beaucoup de choses. Il n’a pas été compris comme il faut, je pense. Tout le monde a vu le laxisme : n’interdisons rien aux enfants pour les laisser s’exprimer. Ne pas tout interdire mais fixer des limites, voilà ce qu’il fallait faire. Interdire un peu en expliquant beaucoup, ne pas laisser aller. Idem pour les plus âgés : pas d’interdit mais la prise de conscience que la vie en société oblige à fixer soi-même ses propres limites, qu’il faut se raisonner.

    Interdit d’interdire, ce n’était pas la porte ouverte au je-m’en-foutisme mais plutôt une porte ouverte vers la liberté, l’autonomie.

    Il est interdit d’interdire pour laisser libre cours à l’imagination créative, aux possibilités de chacun de s’exprimer dans le respect de l’autre, non pas pour voir l’anarchie. C’est bien de cela qu’il s’agit : d’anarchie. Je ne parle pas  de l’anarchie conçue comme une idée politique, mais de l’anarchie comme le langage commun le comprend :  la pagaille, un repoussoir pour les personnes qui  considèrent comme essentiel le principe fondamental d’autorité ; dans ce cas, l’anarchie désigne une situation de désordre, de désorganisation, sur la base  que l’ordre nécessite une  hiérarchie dotée d’une force coercitive. Le chaos, c’est bien là où nous arrivons maintenant, petit à petit : lois et règlements inappliqués (et/ou inapplicables ?), zones de non droit, laxisme de la justice, angoisses de la police, lâcher-prise généralisé… La société est devenue une pétaudière.

    Digression pour pétaudière. Cette expression apparaît à la fin du XVIe siècle et devient proverbiale aussitôt ; elle viendrait « de la coutume qu’avaient les mendiants, autrefois, de se nommer un chef (du latin peto, signifiant « je demande »). Un pareil roi n’avait aucune autorité sur ses sujets et chacun agissait comme bon lui semblait ; il résultait de là une confusion extrême. Pour d’ autres, pétaudière est dérivé du nom du roy Petault, personnage extravagant qui apparaît dès 1546 dans le Tiers-Livre de Rabelais, l’image d’une «cour du Roi Pétaud » où chacun est maître. Le fond est le même.

    Le poète Armand Robin (1912-1961) définit « l’anarchiste » comme celui qui est « purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d’une façon quelconque impliquer domination sur d’autres consciences » et voilà les éléments essentiels : domination et  conscience. La conscience permet de se représenter la petitesse de l’Homme, sa fragilité, sa « finitude », son incapacité à être heureux ; elle permet d’acquérir une autonomie morale : rechercher le bien-être, le bonheur, le sien sans oublier celui des autres, ce qui nécessite quelques contraintes librement acceptées. J’ai conscience de mon existence et de celle des autres ; il nous faut vivre ensemble le mieux possible.

    Jadis, le mérite était une valeur républicaine fiable. N’oublions pas l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 : « La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents« . En clair et en résumé : « A chacun selon son mérite ! »

    Tous les citoyens se savaient titulaires de droits mais aussi de devoirs. Est-ce parce qu’ils ont l’impression que leurs droits sont bafoués qu’ils ne se sentent plus obligés de respecter leurs obligations ?

    Sur nos cartes d’électeurs, est-ce toujours écrit « Voter est un droit mais c’est aussi un devoir » ? Il est vrai que tant que le vote blanc ne sera pas comptabilisé comme un véritable vote, une expression, une manifestation de mécontentement, les citoyens risquent de déserter encore plus les bureaux de vote. A quoi bon se déplacer pour voter si notre voix n’est pas entendue ? Avons-nous maintenant le sentiment que nous n’avons plus que des devoirs ? des obligations auxquelles nous n’avons pas consenti librement ? Nous allons mal. Sommes-nous simplement dégoûtés ou réellement désespérés ?

    Nous laissons les choses aller et nous comptons sur les autres et surtout sur la chance pour que les choses s’améliorent. Même réussir semble dépendre des autres et de la chance.

    Réussir aujourd’hui, c’est réussir à être connu. La célébrité semble être le nouvel élément indispensable du  bonheur. Il est vrai que « passer à la télé » vous met dans la lumière et rapporte de l’argent.  La notoriété ne dépend plus ni de la beauté, ni de l’intelligence, ni d’un don ou d’une qualité remarquable. Vous ne pouvez que pleurer sur la misère humaine quand vous écoutez le niveau de conversation dans les télés-réalités. Le zapping de Canal+ permet d’entendre le « best of » et c’est démoralisant.

    Le bonheur, affiché partout, même s’il n’est qu’apparent, est d’autant plus difficile à vivre qu’on se sent mal dans sa peau. On a beau regarder les autres avec lucidité , se dire que le monde va mal, se dire que le quidam starisé un moment ne ressemble pas aux mannequins vedettes, que les gloires elles-mêmes ne sont que des produits, ils ont l’air heureux et on a  vite fait de se croire anormal. Tout le monde semble pouvoir être heureux et moi, je me sens complètement en dehors de ça ? Suis-je inadapté ? Serai-je capable d’être heureux ?

    Notre inconscient influence notre vie. Même quand nous n’osons pas exprimer par des mots notre mal-être, l’inconscient s’exprime dans nos rêves et même dans notre quotidien à travers les actes manqués, les oublis divers et les lapsus, parfois même l’apparition de symptômes dans le corps (maux de dos, estomac noué, maux de tête, grande fatigue, perte de sommeil, etc). Et si nous étions plus vrais ?

    Je suis persuadée que dire ce qui ne va pas nous allège. Revenons à des choses plus vraies, plus simples, ne nous laissons pas leurrer par des miroirs aux alouettes. Tout ce qui brille n’est pas or. La valeur des individus est ailleurs que dans nos boites à images. Revenons à l’anonymat. Pour vivre heureux, vivons cachés. Que de poncifs ! Il faut sortir du merdier actuel. Changeons, en essayant chacun de faire un peu, nous arriverons à faire bien ensemble.

    Arrêtons avec la boue que l’on nous envoie en pleine figure :  M. et Mme Tout-le-monde ont droit à leur quart d’heure de gloire : on a inventé la télé-réalité. Les bimbos lambdas et les petits cons prétentieux, ne les plongez plus dans le bain de l’audimat et des tabloïds : dépression garantie, pour vous et pour eux., Parlez-en à Loana ! Star Ac’, Nouvelle Star, Master Chef,  Secret Story , la Ferme, Koh-Lanta ! Eteignez vos télé-viseurs, phones portables. Vous n’êtes pas des paparazzi. Ne surveillez pas d’illustres inconnus.

    Le monde est pourri ? Vous trouvez ? La faute à qui ?

    J’ai commencé avec Saint Ex et le bonheur, je finis avec lui : «  Etre homme, c’est sentir en posant sa pierre que l’on contribue à bâtir le monde »

  • Démocratie et un peu plus : citations

    Vous avez dit démocratie ? Les joies de cet état.

    Jean-Louis Barrault

    La dictature, c’est «ferme ta gueule»; la démocratie, c’est «cause toujours».

    Ségolène Royal

    La démocratie c’est comme l’amour : plus il y en a plus ça grandit

    Joseph Staline

    « Ce qui compte, ce n’est pas qui vote, c’est qui compte les votes. »

    Isaac Asimov

    L’anti-intellectualisme a été un fil conducteur qui serpente à travers notre vie politique et culturelle, nourrie par la fausse idée que la démocratie signifie que «mon ignorance vaut autant que vos connaissances».

    Jacques Toubon

    « Même en avion, nous serons tous dans le même bateau. »

    Louis-Antoine de Saint-Just

    1 – « La destinée d’un peuple se compose de ceux qui visent à la gloire et de ceux qui visent à la fortune. »

    2 – « Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux c’est son gouvernement. »

    Dans une démocratie, tu peux te moquer des vivants, pas des morts. Dans une dictature, c’est l’inverse. Auteur inconnu

    Depuis quelques jours, je n’écris guère, je cite, j’ai la tête ailleurs.

    Mais le blog continue. Demain est un autre jour !

  • C’est dimanche, parlons travail !

    Si pour  gagner deux fois plus,  il faut travailler deux fois plus, je ne vois pas où est le bénéfice.

    Le travail c’est la santé ; rien faire c’est la conserver. Henri Salvador

    Le propre du travail , c’est d’être forcé. Alain

    Le travail d’équipe est essentiel. En cas d’erreur, ça permet d’accuser quelqu’un d’autre. Bernard Menez

    Quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos, la fatigue sera vaincue. Alphonse Allais

    Au bout de quinze ans de chômage, on devrait avoir une retraite de chômeur ! Georges Wolinski

    La réduction du temps de travail ? Pour les chômeurs, c’est déjà fait. Guy Bedos

    Pour éviter la fatigue, les retraités manifestent entre la Place de l’Etoile et la place Charles De Gaulle. Laurent Ruquier

    Je me suis aperçu que si le travail bien fait est source de joies puissantes, la paresse savourée en gourmet ne l’est pas moins… François Cavanna

    Le boulot, y en a pas, faut le laisser à ceux qui aiment ça. Coluche

    La retraite, qu’est-ce que c’est, sinon la permission d’aller rouiller. Janine Boissard

    Les politiciens battent souvent en retraite mais ne la prennent jamais ! Yvan Audouard

    J’ai trop d’énergie pour travailler. Marcel Achard

    L’homme exploite l’homme et parfois c’est le contraire. Woody Allen

    Le 13° travail d’Hercule ? Trouver un emploi. Roland Topor

    L’ivresse du travail ? C’est vrai que ça soûle très vite. Jean Yanne

    Puisqu’il faut cotiser plus longtemps et qu’on ne veut pas prendre notre retraite plus tard, il faudrait réformer les années en les passant de 12 à 15 mois ! Laurent Ruquier

    Aujourd’hui, un homme commence à se sentir vieux quand ses enfants ont pris leur retraite. Philippe Bouvard

    Le travail paie dans le futur. La paresse, elle, paie comptant. Jacques Dutronc

    Le travail est bien une maladie puisqu’il y a une médecine du travail. Coluche

    Travail : L’un des processus selon lequel A gagne des biens pour B. Ambrose Pierce

    ….

    Déjeuner de travail : il est totalement stérile pour la simple raison que le bon usage veut qu’on ne parle pas la bouche pleine.

  • Triangle remarquable : magie des nombres

    Triangle

    1 x 9 + 2 = 1 1
    1 2 x 9 + 3 = 1 1 1
    1 2 3 x 9 + 4 = 1 1 1 1
    1 2 3 4 x 9 + 5 = 1 1 1 1 1
    1 2 3 4 5 x 9 + 6 = 1 1 1 1 1 1
    1 2 3 4 5 6 x 9 + 7 = 1 1 1 1 1 1 1
    1 2 3 4 5 6 7 x 9 + 8 = 1 1 1 1 1 1 1 1
    1 2 3 4 5 6 7 8 x 9 + 9 = 1 1 1 1 1 1 1 1 1
    1 2 3 4 5 6 7 8 9 x 9 + 10 = 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

    Vous pouvez refaire les calculs.

    Etrange, surprenant, … mathématique ! Joli à regarder, non ?