En dehors de la France, la situation des femmes dans le monde reste encore aujourd’hui inquiétante. En France, c’est mieux qu’ailleurs, parait-il ; je veux bien le croire mais mieux, ce n’est pas « bien ». En France, peu de femmes en politique, salaires plus faibles, emplois plus précaires…
Il est vrai que dans certains pays, les femmes n’ont toujours pas le droit de conduire, dans d’autres elles se battent pour ne pas être mariées de force, pour avoir le droit de vote ou pour pouvoir avoir le droit de disposer de leur corps, simplement… Les femmes sont encore plus victimes pendant les guerres (enlevées, violées, tuées…).
En France, je vous le répète, c’est mieux mais il y a beaucoup à faire pour que leur situation soit plus confortable. Les femmes travaillent à l’extérieur, ont des emplois salariés (moins payés à travail égal, des emplois souvent plus difficiles, des promotions moins « hautes »…) et elles continuent à assumer l’essentiel des tâches ménagères à la maison, elles n’ont que peu d’aides pour garder les enfants : les congés maternité sont courts (six semaines avant et dix semaines après l’accouchement) et les crèches en nombre insuffisant…
Par ailleurs, savez-vous qu’en France nous n’avons donné le droit de vote aux femmes qu’après la deuxième Guerre Mondiale ? Nous étions loin d’être les premiers en Europe. L’ordonnance du 21 Avril 1944 accorde le droit de vote aux femmes françaises, droit qu’elles exerceront pour la première fois le 20 avril 1945 pour les élections municipales. Le droit à être élue est par contre très symbolique et la loi sur la parité dans les listes loin d’être réelle.
Le premier pays à accorder totalement ce droit de vote aux femmes est la Nouvelle Zélande en 1893 mais elles ne pourront être élues qu’à partir de 1919.
En 1921, c’est la Pologne qui, dans sa constitution, garantit définitivement aux femmes droit de vote, l’éligibilité et accès aux hautes fonctions publiques. Les femmes mariées obtiennent des droits juridiques, jusqu’ici réservés aux femmes célibataires.
Le Portugal franchit le pas en 1931. Le droit de vote est accordé aux femmes diplômées de l’enseignement supérieur seulement. Pas vraiment égalitaire puisque les hommes eux doivent uniquement savoir lire et écrire. Elles reperdront ce droit et ne le retrouveront qu’en 1974 après la « Révolution des œillets » (c’est le même schéma en Espagne.)
Une liste récapitulative du droit de vote des femmes : http://www.journaldesfemmes.com/carriere/0511femmes-politique/droit-vote.shtml, liste qui peut être comparée à celle de Wikipédia ou d’autres sites, blogs car la « littérature » est abondante sur le sujet.
Mais pourquoi avoir choisi cette date du 8 mars ?
Voilà les raisons :
– Les Américains ont essayé de récupérer la paternité de la date du Woman Day, en invoquant une grève féminine le 8 Mars 1857, mais cette grève à New York est un mythe ; elle n’aurait jamais existé, les USA se sont donc servis de ce mythe pour choisir la date du 8 mars. Une légende qui s’effondre ?
– Le 8 Mars 1910, à Copenhague, une confédération internationale de femmes socialistes de tous les pays ont créé cette journée en vue de servir à la propagande du vote des femmes.
– Le 8 Mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne, droit qu’elles obtiendront le 12 Novembre 1918, bien avant les femmes françaises.
– Le 8 Mars 1948, en France, 100 000 femmes défilent à Paris entre la place de la République et la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Dans de nombreuses villes de France, cette manifestation est relayée (5 000 femmes à Lyon, 30 000 à Marseille…)
– 1971, la Suisse accorde le droit de vote aux Femmes (pas précurseurs les Suisses ! ).
– Les Nations Unies ont commencé à fêter la Journée internationale de la femme le 8 mars 1975.
– En France, c’est en 1982 que le gouvernement socialiste instaure le caractère officiel de la célébration de la journée de la femme le 8 Mars. Cette journée n’a plus un caractère protestataire…
Dans les pays où les femmes doivent se taire, bien sûr, pas de 8 mars !
Mais face à l’ensemble de ces discriminations faites aux femmes, la solution de la Journée de la femme semble bien anecdotique. Si le 8 mars correspond à la journée de la femme, à quoi correspondent tous les autres jours de l’année ?
Je vous rappelle qu’il y a deux cent quarante trois (243) journées de … quelque chose (revoir mon article http://www.francoisegomarin.fr/2012/02/14/saint-valentin/).

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