La crise du coronavirus change notre quotidien, nos relations sociales et pour certains le travail ; elle change aussi l’idée de démocratie et de liberté : qui aurait pensé que se promener dans la rue puisse devenir, du jour au lendemain, interdit, passible d’amende ? Plus encore, qui aurait cru qu’une telle mesure soit plébiscitée et même jugée insuffisamment stricte par des personnes habituellement réfractaires à l’autorité ?
Il ne fait plus aucun doute que la crise du coronavirus ébranle l’idée de démocratie et de liberté. Les impératifs de santé publique ont mis à mal les principes démocratiques fondamentaux : la liberté d’aller et venir.
Que penser de l’idée de déployer et d’officialiser les moyens de localisation des téléphones portables pour suivre les mouvements des porteurs de virus ? La surveillance de masse peut nous faire craindre une utilisation abusive.
Avez-vous pensé au fait que le virus sera présent plus longtemps que le confinement ne sera supportable ?
Que penser des allongements successifs du confinement qui seront indispensables tant que le virus se propagera « grâce » aux exceptions accordées aux uns et aux autres ?
Que penser de l’arrêt prolongé du pays ?
Avez-vous songé à l’effondrement économique ? Quelles seraient les conséquences d’un tel événement ?
Allons-nous adopter avec retard un modèle qui a fait ses preuves en Chine ? Le confinement sévère et absolu : une personne par famille sort une fois par semaine pour faire les courses avec port du masque obligatoire. Ou celui de la Corée du Sud ou de Singapour : tests médicaux généralisés et un suivi personnalisé ? (Ces petits pays ont réussi à résorber la pandémie sans confinement prolongé et même sans confinement du tout).
Alors, qu’allons nous devoir supporter sachant que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne ? Plus facile d’être confiné dans une maison avec jardin que dans un studio de neuf mètres-carrés dans une barre ou une tour.
Comment expliquer que certains ont pu se rendre dans leurs résidences secondaires sans encombre ? Aller de Paris Marseille pour se faire dépister Covid, se rendre dans le Sud de la France comme Brune Poirson pour raisons de famille laors que d’autres n’ont pu se déplacer pour assister aux dernières heures de leur père ou mère ?
Comment se fait-il que certaines villes, certains quartiers, certaines rues soient laissés à l’abandon par la police ? Pas de confinement pour certaines populations, souvent les plus mobiles.
Pourquoi le Portugal a-t-il mieux résisté au Covid que les autres pays d’Europe ? Réactivité, anticipation, prise rapide de décisions, ce qui a manqué à la France, sans compter que le système social est différent, moins inégal, moins inhumain ; peut-être les Portugais se souviennent-ils de l’époque où ils ont été les larbins de l’Europe du Nord ? Empathie des oubliés.
Et maintenant quand, comment et par qui seront prises les décisions les plus efficaces ?
Qu’allons-nous être capables d’accepter ? Enfermement, pénuries, violences… Allez savoir quel avenir nous attend.
Un quotidien plein de questions…
Liberté, je chéris ton nom mais je n’oublie pas que tu es fragile et qu’il faut, pour te laisser vivre, ne jamais oublier la notion de respect de l’autre, la justice, l’équité. Je pense souvent à cette petite phrase de Chamfort en particulier quand j’entends les prêchi-prêcha des ministres et autres apparatchiks :
« Il faut être juste avant d’être généreux comme on a des chemises avant d’avoir des dentelles. »
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