Bonnets rouges et bonnets phrygiens. Mis à part la Marianne et les Schtroumpfs, je n’ai pas vu souvent un individu coiffé du bonnet phrygien. Des souvenirs scolaires (merci les images d’Épinal) sont gravés dans ma mémoire et je revois les bonnets phrygiens de couleur rouge des livres d’histoire mais d’une manière générale, les bonnets rouges non phrygiens, jusqu’à ces jours derniers, ne sont pas signes de révolution. Je pense au commandant Cousteau et à son célèbre couvre-chef.
Je me souviens aussi de l’ouverture des Jeux Olympiques de Grenoble où comme des centaines d’autres jeunes grenoblois j’ai été contrainte de porter un bonnet rouge alors que d’autres étaient affublés d’un modèle « bleu France » ou « blanc » (tous achetés sur nos deniers personnels). Nous devions donner l’illusion d’un drapeau français, mais la France n’est pas la Chine et l’organisation a laissé un peu à désirer, il y avait bien du bleu, du blanc et du rouge mais plutôt façon tweed que rayures. (J’étais une tête parmi celle du premier plan, à droite, près de l’escalier qui menait à la vasque où brulait la flamme olympique allumée vers 15h30 par Alain Calmat, ancien champion olympique de patinage artistique ; vous voyez bien les couleurs mélangées, pas les rayures).
Revenons en 2013. Comme la révolte commence à gronder en France et les bonnets rouges à déranger, à quand une loi contre cette coiffure ? Vous l’imaginez ? La voilà :
Article 1 : «Le port du bonnet rouge est strictement interdit sur l’ensemble du territoire national à compter de ce jour. Il est en effet devenu le signe de rassemblement d’opposants à la liberté et à la démocratie. Il est une menace contre la République ; il est donc strictement interdit.»
Article 2 : «Par mesure de sécurité publique dans la mesure où ce bonnet rouge provoque des réactions incontrôlables et violentes de la part des policiers, le port de cet accessoire est formellement interdit pour tous les citoyens quel que soit leur âge.»
C’est d’avoir regardé une vidéo sur le blog de trublion qui m’a inspirée. J’ai eu froid dans le dos pendant un moment. Sommes-nous encore en démocratie ? N’est-ce pas le début d’une dictature ? En 1930, c’est arrivé en Allemagne. Tout doucement…
La dictature désigne un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exerce tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu’aucune loi ou institution ne les limitent. (Cause toujours…)
Selon la définition du Larousse un dictateur est une personne qui, à la tête d’un État, détient tous les pouvoirs, les exerçant sans contrôle et de façon autoritaire, qui impose son point de vue et sa manière de vivre aux autres, autrement dit un tyran, un despote.
Selon Wikipedia, certains critères peuvent mettre à jour le caractère dictatorial d’un chef d’État dans un pays :
– répression de toute forme d’opposition,
– élections falsifiées ou invalides,
– absence de liberté d’expression, contrôle et mainmise des médias, absence de liberté de manifester pour les groupes opposants,
– maintien de la population loin de l’enseignement ou modification des livres et des programmes. Un peuple instruit étant difficile à manipuler.
– corruption et enrichissement personnel
– diviser pour mieux régner.
En résumé, le dictateur abuse de son pouvoir et ne recherche pas le bien commun.
Et si nous nous souvenions des paroles de La Marseillaise que l’on ne cesse de vouloir modifier à cause de leur côté sanglant : Tremblez, tyrans et vous perfides L’opprobre de tous les partis Tremblez ! Sérieusement, pouvez-vous dire que les révolutions (et les guerres) se font dans la tendresse et la douceur ? J’ai peur mais c’est la triste réalité. «Faut qu’ça saigne» chantait Boris Vian.
Attention, retenez bien que d’ici peu, toute personne affublée d’un bonnet rouge à pompon blanc et portant une barbe blanche devra être immédiatement dénoncée, arrêtée, placée en garde-à-vue et déférée en comparution immédiate. Ces anarchistes déguisés veulent ridiculiser le gouvernement en bafouant la loi, attirer le peuple en distribuant des cadeaux et dénoncer ainsi l’habitude socialiste qui consiste à n’en faire aucun aux plus méritants. Il faut se débarrasser rapidement de tout élément perturbateur et dangereux pour notre société. Dénoncez-les.
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