Attention, arnaque !

Dès le 15 janvier, la plateforme numérique du grand débat national permet à tous les citoyens, élus, organisations à but lucratif ou non lucratif souhaitant organiser des réunions locales de s’enregistrer et de recevoir le kit d’accompagnement des réunions et toutes les informations nécessaires pour la bonne tenue des débats. « Il ne doit pas y avoir de tabou » dit le « roi » mais il ne faut pas parler de l’ISF par exemple.

Je crains que ce ne soit une supercherie de plus et, comme je n’ai pas l’intention de la cautionner, je me demande encore si je vais participer (organiser ?) ou pas (à) une de ces réunions. Ma paresse (ou mon bon sens) me pousse à dire « non, ça ne servira à rien, une fois de plus ». Mon esprit républicain me pousse « si tu n’agis pas, tu ne pourras pas te plaindre. » Oui mais AGIR ce n’est pas blablater. Ces concertations me rappellent la « réunionnite aigüe » dont fut atteinte l’Éducation Nationale, il y a près de quarante ans alors que l’on (les chefs d’établissement) désignait des volontaires pour participer à des discussions afin de décider des changements ; en réalité, nous écoutions les inspecteurs nous annoncer les décisions prises. Une fois de plus c’était  « Ferme-la et écoute, on sait ce qui est bon pour vous. »

Alors, se réunir aujourd’hui pour parler oui mais à quelles fins ? Une catharsis ? En clair, parce que ce mot utilisé à plusieurs sauces a différents sens : allez parler juste pour vider l’abcès et une fois que c’est dit, c’est oublié ?

Comment peut-on croire en une discussion possible quand  Emmanuel Macron écrit : «Je n’ai pas oublié que j’ai été élu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle», «Je vous interroge au sein d’un grand débat national », mais… en clair, je (lui, pas moi) dirige et mes convictions politiques passeront toujours avant vos réponses. C’est bien ça : cause toujours !

Manu a beau aller se pavaner, hyperprotégé, devant les maires (qui ne sont pas tous ses amis mais sont très respectueux du statut de président), il n’arrive plus à enfumer le peuple et à se faire aimer. Moi je n’aime pas la morgue et le mépris dont lui et ses copains font preuve ; ce matin je viens d’entendre « ils ( le peuple) ne peuvent pas comprendre le contenu des discussions« . Ils (eux, la Macronie) ont raison, nous sommes trop cons, c’est ça ?

Restez entre vous, Macroniens (certains commencent quand même à ouvrir les yeux) mais méfiez-vous, nous, le peuple, sommes plus nombreux. Si nous n’arrivons pas encore à nous organiser parce que certains sont trop excités pour écouter, parce que nos idées sont tellement nombreuses et brouillonnes, parce que d’autres n’ont pas encore compris que votre technique c’est diviser pour mieux régner, un jour la lumière finira par jaillir des discussions, je l’espère parce que si la colère, violente, prend le dessus, personne ne pourra plus rien maîtriser. Méfiez-vous aussi du choix des dates : grand débat du 15 janvier au 15 mars ; une synthèse de ce qui a été dit et proposé serait effectuée au mois d’avril. Et après ? Rien ? En tous cas fin avril début mai, ça risque de chauffer. La commémoration de mai 68, spontanée, offerte, un an après.

Il faut arrêter de critiquer les Gilets Jaunes, cesser de les accuser de tous les maux, dire qu’ils sont la cause de ce qui va mal en ce moment, non, les vrais, les purs (les durs ?) viennent de redécouvrir le véritable sens de la solidarité et de l’amitié. Les Gilets Jaunes se parlent et se sont fait des amis surtout dans les ronds-points. Ils ne sont pas là pour tout casser mais pour partager, tenter de se faire entendre et d’être plus heureux TOUS ensemble. Rêvent-ils ?

 Quand tout s’abîme, quand même nos rêves fuient
Il ne reste qu’une île, un port, un parti
On est riche que de ses amis

Je reviens à la triste réalité : un retraité habitant à Mériel dans le Val d’Oise a été interrogé par les services de renseignement, chez lui, pendant une heure et demi, après avoir envoyé ses doléances à la préfecture. L’information a été rapportée par Le Parisien le 15 janvier.

Le débat est ouvert à tous mais nous serons tous fliqués (mieux surveillés que les fichés S).

Vive la liberté ! Oui, je sais, je rêve.

 

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