Métro

Métro… Nom de famille à La Réunion (il y en aurait eu 714 entre 1891 et 1990 contre  les PAYET : 28 978, c’est le nom le plus courant sur l’île). Métro c’est aussi un nom commun utilisé à la place du vocable « zorey » (zoreille) pour les personnes originaires de métropole : la France (« cité-mère » par rapport aux colonies qui dépendent d’elle). Métro c’est enfin le nom d’un grossiste alimentaire et équipements pour professionnels (commerce, café, restaurant, hôtel, entreprise…), un moyen de transport en commun (apocope de métropolitain, pour « chemin de fer métropolitain ») souterrain le plus souvent qui a fait ses débuts à Londres puis à Paris et s’est répandu à travers le monde dans les grandes métropoles.

Prendre le métro… J’ai aimé faire ça jadis car c’était exotique pour la provinciale que j’étais, c’est aujourd’hui devenu encore plus exotique mais avec ce côté sauvage qui se rattache à l’exotisme et qui peut faire peur. Exotique, dans mon dictionnaire de référence, le dictionnaire du Cntrl, c’est : « Qui est relatif, qui appartient à un pays étranger, généralement lointain ou peu connu ; qui a un caractère naturellement original dû à sa provenance. Décor, genre, mode exotique ; impressions, rêves, souvenirs exotiques ; personnages, peuples, races exotiques. » Pour sûr que le métro est exotique, on se croirait dans la tour de Babel avec tout ce que cela implique : en particulier l’incompréhension, celle qui fait naître la peur. Dans le métro, plus que la peur, ce qui règne, c’est l’indifférence. Tout le monde fait la gueule et la plupart des gens ont les yeux rivés sur leur téléphone. J’ai regardé une dame assise pas loin de moi ; ses yeux ont souri et quand nous sommes descendues à la même station, nous avons souri encore et échangé quelques mots et sourires avec un homme d’origine africaine souriant lui aussi. Je leur ai dit « c’est si rare un sourire et pourtant, ça ne coûte rien. »  Nous avons gagné chacun les sourires des deux autres. C’était bien. Il faut dire que rien ne porte à sourire et à mettre en confiance dans ces boyaux souterrains.

Quand on prend la ligne 1, celle qui va de Bastille à La Défense (par exemple) et qu’on entend tout le long du trajet, et ce en sept langues, que des pickpockets sont souvent à l’œuvre dans la rame, est-on rassuré ? Que pensent les touristes qui entendent ces annonces ? Que nous, Français, sommes prévenants ou tous des voleurs ?

Que dire de la propreté des lieux ? Des efforts de nettoyage sont sans doute faits chaque jour mais c’est toujours sale ; on trouve des boites écrasées, des emballages de partout car dans le métro, on mange, on boit… et on vomit. Avant on fumait aussi. Merveilleuses odeurs !

Cet extraordinaire moyen de transport connait malheureusement, à Paris, des pannes de signalisation, des incidents de service, des « incidents-passagers » (souvent des suicides) et surtout il est bondé… On pourrait chanter la chanson de Patrick Sébastien si on avait encore le cœur à rire dans ce trou à rats,  mais comment avoir envie de chanter quand on a déboursé 1,45 euro (c’est le prix du billet par carnet de 10 soit presque 10 de nos francs anciens). Pour ce genre de service, c’est une honte !

Pendant ce temps-là, ceux d’en haut qui ne connaissent pas le prix du billet (pas plus que celui de la baguette, du timbre ou du croissant – 10 ou 15 centimes pour Jean-François Copé) circulent non pas en taxi mais en véhicules de fonction, encadrés le plus souvent par des hordes de motards fonctionnaires et à nos frais.

Au passage,  je vous donne une information intéressante (à mes yeux) : il existe une « appli » « Boîte à Sardines » qui calcule  le « taux de remplissage » de ce fameux métro en se basant sur les données de la RATP récemment rendues publiques.  L’utilisation est simple: une fois votre station localisée, les prochaines rames sont notées (une sardine pour un métro quasi-vide, une boîte de conserve bien remplie pour l’enfer sous terre). La RATP fournit plans et infos, tandis que les usagers renseignent leur avis sur la rame. Pas mal, non ? Bon d’accord, ça ne marche qu’à Paris pour le moment. À quand pour Toulouse ?

Pour en revenir à nous les rats (sans dent), sous terre, nous devons affronter une promiscuité insupportable qui engendre du stress, nous devons supporter la chaleur, les odeurs et même des attouchements… Et pourtant, tout se passe malgré tout dans un calme relatif. Il n’y a que les têtes d’enterrement autour qui prouvent que ce n’est pas la joie.

Tiens pour sourire encore, vous souvenez-vous de cette chanson d’Henri Salvador ?

Ça fait longtemps que ça dure le « c’est pas la joie »…

Pour en revenir au métro, je suis sûre qu’un Parisien nous dirait « S’il n’y a pas de transports en commun bondés dans votre coin, c’est qu’il n’y a rien à y foutre. »

Ce n’est pas faux.

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