Trouille

Trouille. C’est la trouille, la frousse, la pétoche qui a fait se rendre la femelle tueuse de l’affaire de Grands-Bois. Elle a eu peur de la vindicte populaire. En effet, le châtiment, mérité de cet acte criminel, aurait été sans aucun doute sévère, violent, barbare. Une sorte de loi du Talion : « Tu as tué, je te tue » appliquée sous le coup de la colère. Oui, le châtiment du peuple serait plus sévère que celui de la Justice.

Le peuple en a assez des crimes et délits impunis.

Le peuple est en colère face au laxisme de la Justice et de l’État.

Enfin, maintenant, le peuple a de plus en plus peur. Or, comme chacun sait, la peur est très mauvaise conseillère, qu’elle invite à la soumission ou qu’elle incite à la violence car la peur est, en l’homme, l’un des ressorts les plus puissants de la violence. C’étaient sans aucun doute des lâches, des trouillards irresponsables qui ont massacré ces deux vieilles personnes. Le reste de la population n’étant pas rassuré, jusqu’où va grimper la violence ?

Attention : l’État engendre et entretient de nombreuses peurs afin d’obtenir des citoyens la soumission, le silence et l’obéissance dont il a besoin pour assurer sa domination. Nous sommes déjà bien exploités et bien endormis. L’État peut manipuler aussi les peurs en exacerbant l’idée d’une menace extérieure. Il faut se libérer de cette peur factice en déjouant la part de chantage contenu dans cette propagande idéologique de l’État mais les citoyens doivent se défendre pour que la peur « raisonnable » venant de l’intérieur soit endiguée : dans une société organisée, le citoyen a droit à la protection de la loi.

Nous ne pouvons accepter de mourir pour rien, de mourir à cause de son nom, de sa couleur de peau, de ses idées, de ses dessins ou pour « un ti monai » (un peu d’argent).

Oui, la peur la plus profonde est la peur de la mort, cette mort chassée de nos maisons (70% des français meurent à l’hôpital), la mort que l’on souhaite contrôler à grands frais médicaux et par d’envahissants «principes de précaution». On nous impose des ceintures de sécurité à l’avant et à l’arrière des voitures, des airbags, des barrières de protection autour des piscines privées, des alarmes « noyades » ou « fumées et incendies » (même pas efficaces), des alcootests, des fouilles au corps dans les aéroports, des passeports biométriques, nous multiplions les dispositifs et les pratiques comme pour éviter cette funeste et fatale rencontre avec la Grande Faucheuse. Nous assistons, comme je l’ai déjà souligné, à une explosion du marché des produits liés à la sécurité et dans le même temps, la Justice ne protège plus les citoyens : les sanctions prévues par la loi sont allégées et les conditions de détention sont devenues très confortables au point que des travailleurs mal payés sont moins bien lotis que des coupables emprisonnés

Au nom de la sécurité, notre liberté  s’érode étrangement. J’en reviens toujours au même point « vive l’anarchie ! » c’est-à-dire « Vive l’intelligence, la liberté, l’indépendance ! » (J’aimerais tant garder confiance en l’humanité.)

À côté de la surprotection évoquée plus haut, surprotection encadrée, contrôlée par le législateur qui devrait rassurer les citoyens, il y a la peur liée à la générosité choquante de la justice envers des assassins : un procureur qui continue à clamer que les suspects n’avaient pas d’intention criminelle.

Bientôt on voudra que cet acte sanglant ne soit considéré que comme un simple délit. Je ne peux accepter cette idée.

Même si la Justice ne peut rendre leurs arrière-grands-parents à mes petits-enfants, je voudrais au moins qu’elle châtie vraiment les coupables. J’avoue que l’idée de la prison réunionnaise délocalisée à Madagascar me plait beaucoup. J’essaie d’oublier la torture si peu chrétienne, mais… j’y ai bien pensé.

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