La loi du Talion

La loi du Talion ne s’applique plus. Fini «Oeil pour oeil» à l’origine de guerres sans fin. Il est même clairement établi, dans notre société dite civilisée, qu’il est interdit de se faire justice soi-même, mais quand le Destin fait des farces ou des clins d’oeil ?

Voilà une drôle d’histoire tirée de «Rumeurs et légendes urbaines».

Pourquoi ai-je envie de vous raconter cela aujourd’hui ? Peut-être parce que mes nuits d’insomnie sont liées à l’organisation sociale. Comment va-t-on se sortir des problèmes si l’honnêteté et le bon sens n’ont plus cours ? Quel monde vais-je laisser à mes petits-enfants ? Pourquoi la loi ne protège-t-elle plus correctement les citoyens qui la trouvent lourde et inique ? Pot de terre contre pot de fer… Et je n’ai rien fait véritablement pour que ça change. Problème de solitude ? Sans doute. Je me suis révoltée, j’ai combattu, et face à la force d’inertie qui s’oppose, j’ai fait comme beaucoup d’ autres, j’ai baissé les bras…  Je sais depuis longtemps que l’union fait la force mais aussi qu’il faut atteindre un certain niveau d’insupportable pour que la révolte gronde. Dommage ! La colère mène à trop d’excès. La Révolution Française n’est pas une jolie histoire. Bains de sang, règlements de compte, hypocrisie aussi. J’aime, comme tous les Français, cette idée de révolution, de conquête de la liberté mais je ne peux oublier les horreurs et les terreurs.

J’en reviens à mon histoire du jour qui n’est pas de l’Histoire. La délinquance et  la piraterie se développent partout dans le monde. Certains pays semblent moins sûrs que d’autres comme les Etats-Unis, l’Afrique du Sud, quelques états d’Amérique Latine,  d’Asie ou du Moyen-Orient. Quelle est la part de vérité dans ce qui se raconte ? Les journalistes aiment bien dramatiser les événements ; internet permet la diffusion d’informations plus ou moins véritables et les écrivains mêlent de plus en plus événements réels et imagination.

Albert Jack nous raconte que «la piraterie routière est devenue un réel problème dans certains pays, notamment en Afrique du Sud et de nombreux automobilistes vivant ou circulant en zone rurale ont dû s’armer ou tout au moins accroître leur vigilance.» (En ce qui me concerne, j’étais plus inquiète dans certains quartiers de Johannesbourg que dans la campagne sud africaine, mais peut-être suis-je inconsciente ? ).

Voilà donc l’histoire.
«Un jour, une mère raccompagnait ses petits chez elle quand elle tomba sur un homme blessé en travers de la route, près de sa moto. Il semblait avoir été victime d’un accident et appelait à l’aide. La femme ralentit mais, vu tout ce qu’on entendait sur les pirates de la route, elle décida de ne pas s’arrêter. Suivant son instinct, elle se déporta sur le bord du fossé qui longeait la voie et roulant à toute vitesse sur le terrain accidenté (elle devait avoir un 4×4), elle se précipita au commissariat le plus proche. Les policiers accoururent sur les lieux mais ne trouvèrent aucun motard blessé. En revanche, ils remarquèrent les traces de pneus que la mère avait laissées dans l’herbe. En se rapprochant, les policiers découvrirent les corps de quatre hommes armés qui avaient été écrasés. Ils en ont déduit que les pirates s’étaient tapis sur le bas-côté en attendant de sauter sur leur victime ; sans le savoir, la jeune femme les avait tués en allant chercher de l’aide.»

 Vérité ou légende urbaine ? Allez savoir… Il semble que ce soit vraiment vrai.

Alors : homicide involontaire par imprudence ? Y a-t-il eu des poursuites juridiques en Afrique du Sud ? En France, sans aucun doute la conductrice aurait-elle eu des ennuis, et probablement plus qu’un assassin de la route, aviné et/ou drogué.

C’est ainsi que le sentiment d’injustice peut apparaître… Ce qui me ramène au début de mon article, à mes angoisses : drôle de monde, surtout drôle de pays qui clame au frontispice de ses bâtiments officiels « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ » mais qui laisse mourir de faim, de froid aussi, ses propres enfants et dépense pour se battre chez les autres. Drôle de pays où  le ridicule ne tue pas, un pays qui voit le délitement de sa cohésion sociale, où le peuple accepte les justifications de comportements intolérables sans broncher, où la gauche n’est plus proche du peuple et de ses réelles préoccupations, mais  est devenue la « gauche-caviar », une gauche de bobos, de nantis qui est celle de la Gay Pride, du Vélib ou des produits bio et plus du tout celle des prolos partant au turbin en se caillant les miches (je suis de Grenoble Berriat, quartier populaire, cliquez LA pour en savoir plus). N’est-ce pas elle aussi qui joue les offusqués en vouant aux gémonies Claude Guéant  qui déclare  à propos de civilisation : « Celles qui défendent l’humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l’égalité et la fraternité nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique » ? Quel que soit votre couleur politique, reconnaissez que ces mots-là n’ont rien de scandaleux, bien au contraire, il s’agit de défendre des valeurs républicaines : liberté et laïcité.

Ce n’est pourtant pas nouveau, Chamfort (pas Alain, l’autre : Sébastien-Roch Nicolas), au XVIII° siècle écrivait déjà : « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » Cela semble toujours vrai, non ?

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