Sassenage et ses cuves ; le gouffre Berger

Et si je vous reparlais de mon « chez moi » d’origine : Grenoble ? Aujourd’hui le ciel de la Réunion est bleu et je l’aime comme ça, il me manquera si je m’en éloigne longtemps, mais la nostalgie est là. Je pense à la métropole : le Dauphiné, les Corbières, le Vercors…

Les Cuves de Sassenage, dont j’ai fait mention en racontant la légende de Mélusine (clic), sont classées parmi les 7 Merveilles du Dauphiné (clic). Les Cuves sont des lieux touristiques à découvrir l’été, quand la chaleur se fait lourde dans la ville de Grenoble (une cuvette étouffante et polluée). Lieu ensorcelant, havre de fraîcheur et de paix, elles font partie du patrimoine naturel et historique de la région.

Dès le XVIIe siècle, des explorations ont lieu dans les Cuves, toutefois il faudra attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que soient organisées des visites guidées. Ainsi en 1947, seulement 200 mètres sont aménagés, rien à voir avec le parcours d’aujourd’hui, long de plus d’un kilomètre.

Les Cuves ne peuvent laisser indifférent (chauvinisme quand tu nous tiens…), elles sont la sortie du gouffre Berger découvert en 1953 (quelle année, cette année-là ! la lala), gouffre qui a été longtemps considéré comme le plus profond du monde. Pour en savoir plus, allez voir à cette adresse http://cds38.free.fr/speleo.php/506-berger_historique.html.

Le Gouffre Berger porte le nom de son explorateur principal, si j’ose écrire ainsi : Jo Berger qui était un photographe de mon quartier (c’est lui qui a fait ma photo de communiante,  vous souvenez-vous de cette traditionnelle photo des enfants de douze ans en aube blanche ?). Je me rappelle ce petit monsieur barbu, souriant et fort sympathique, qui faisait la fierté du quartier Berriat à Grenoble, un quartier populaire, « après la barrière »… Les Grenoblois sauront pourquoi je précise. En effet, selon qu’on habite avant ou après la barrière, on n’appartenait pas au même monde (après la barrière, c’était « populo »; avant la barrière, sans être aristos, c’était le « gratin dauphinois »).

Revenons au gouffre Berger : sur le plan géologique, les Cuves présentent un intérêt indéniable pour les amateurs. Dès l’entrée, le calcaire sénonien, datant de 65 à 80 millions d’années, prouve que, dans  un passé lointain, le Vercors était englouti au fond des mers. Les marmites géantes creusées par des tourbillons (l’une de ces marmites était la baignoire de Mélusine) ou les draperies ciselées par le ruissellement offrent de remarquables singularités géologiques.

Une succession de galeries portent des noms évocateurs : la galerie des Chauves Souris, la galerie des Enfers, et plus loin la salle Saint Bruno (autre nom du quartier Berriat  : Saint Bruno ; Bruno, celui-là même qui fonda le monastère de la Grande Chartreuse où l’on fabriqua ensuite la Chartreuse verte ou jaune et l’élixir aux vertus extraordinaires bien connu des Dauphinois).

Si vous êtes très attentifs, dans les Cuves, peut-être entendrez-vous, Mélusine pleurer ou chanter, qui sait ?

Les fées ont bien des secrets…

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