Compté, pesé, divisé

“Compté, pesé, divisé”… Pourquoi ces trois mots ? Parce que je viens de recevoir un commentaire sur un de mes articles vieux de neuf ans “Un festin de Balthazar”, un billet qui a, semble-t-il, touché quelqu’un, et, visiblement, l’a fait réfléchir. Tant mieux, c’est le but recherché lorsque j’écris “sérieusement”. Je veux encourager à penser, à nous dire que nous ne sommes jamais seuls à nous questionner, à souffrir de la bêtise et de la méchanceté mais que, finalement, tout peut aller mieux pour peu qu’on le veuille.

Dans mon billet “Un festin de Balthazar”, je montrais un tableau et tentais de décortiquer son sens car chaque tableau peut contenir un message politique (ou rien, et n’être que de la création que l’on aime ou pas) ; pour Le festin de Balthazar, il y avait sans doute un message à destination de l’occupant espagnol, les Néerlandais s’identifiant aux Hébreux, opprimés par une puissance tyrannique, celle de Charles Quint.

Sur ce tableau, on voit le roi babylonien Balthazar, qui vient de conquérir Jérusalem, boire et manger dans la vaisselle sacrée des hébreux ; ce blasphème lui valut un jugement divin calligraphié par Rembrandt en hébreu (“Tu as été pesé et tu ne fais pas le poids, tes biens seront partagés.”). Voilà, une autre façon de dire “emballé, c’est pesé”, expression qui n’a pas tout-à-fait le même sens.

Familièrement, dire “emballé, c’est pesé” signifie que la chose attendue, désirée va se produire, en résumé : “c’est dans la poche”. Je ne me souviens plus quel macho (Belmondo dans un de ses rôles ?) avait dit que “c’est vrai que les femmes de maintenant sont tellement faciles, une invitation au restaurant et hop ! emballé c’est pesé.” Dans le cas du tableau hollandais, c’est la colère de Dieu qui s’exprime et il dit au pécheur “Tu l’as bien mérité, ta punition !”.

Ah, “la Colère de Dieu”, une expression anthropomorphique pour désigner l’attitude supposée de Dieu face au péché, au blasphème, mentionnée de nombreuses fois dans le Nouveau Testament.

  • Romains 1:18 – “La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive”.
  • Romains 12:19 – “Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : à moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur”

N’oublions pas non plus que l’auteur du « Capital », Karl Marx avait écrit que le peuple a besoin d’un puissant narcotique pour supporter les souffrances sociales qu’on lui inflige :  “la religion est l’opium du peuple” (pas chère cette drogue) ; les classes dominantes ont produit des idéologies qui masquent la réalité de leur domination brutale et inique sur les classes dominées. Si les nantis prêchaient la soumission, l’Islam d’aujourd’hui prône la révolte et la violence car l’homme ne peut rester « sans consolation », sans ressource spirituelle face à l’impasse de sa « misère réelle ».

Le capitalisme est devenu la religion de la “modernité” et  si l’on connait un peu la Bible, on peut penser aux textes relatifs à l’Apocalypse. La fin des Temps est-elle proche ? Sans être un croyant convaincu, il existe des signes inquiétants : le réchauffement climatique en particulier. Certains ajoutent que la Covid fait partie de ces signes. Moi, j’ai longtemps cru, non pas en la bonté des Hommes mais en leur intelligence, j’avoue que je doute de plus en plus aujourd’hui.

Faut-il craindre le jugement dernier ? Collectif et et anticipé ?

On peut lire dans la Bible, partie “Apocalypse” :

    • Apocalypse 6:17 – “car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?”
    • Apocalypse 15:1 – “Puis je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable: sept anges, qui tenaient sept fléaux, les derniers, car par eux s’accomplit la colère de Dieu.”

Mais si les Chrétiens craignent l’Enfer, tous les croyants rêvent d’un paradis. Le Bouddhisme lui ne reconnait pas de dieu en tant que tel et par là même n’a pas intégré le concept de châtiment divin mais il accepte néanmoins celui du karma, comme les hindouistes, qui renvoie au concept de punition, à travers la réincarnation dans le royaume des tourments.

Pff… S’il y a un après et que ça peut être pire que sur Terre, imaginez que tout recommence… Le châtiment sans fin. Ah le sadisme des dieux ! Prométhée, Tantale, Ixion moins connu et mon préféré : Sisyphe, que selon Camus “il faut l’imaginer heureux”. Cette  immortalité laborieuse et monotone me paraît à l’opposé du bonheur et de la vie, j’aime donc mieux être mortelle. Je ne comprends pas pourquoi certains, dont l’existence est “laborieuse et monotone” ou même pire, faite de souffrances extrêmes, se raccrochent autant à la vie.  Dans ces cas-là, moi j’ai envie de crier “vive la mort !”.

Ceci dit, la mort de certains me paraît quelquefois souhaitable, non pas pour des souffrances qu’is endurent mais pour celles qu’ils font endurer. Même si ça ne se dit pas, je l’avoue et vous, n’y avez-vous jamais songé ?

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2 réflexions sur « Compté, pesé, divisé »

  1. je pense que tout ce qui est créé a une fin, même l’ homme a inventé l’ obsolescence programmée, mais aussi que ce n’ est forcément pas le cas du créateur !
    Pour moi, l’ âme une fois libérée du corps, cherche a rejoindre l’ esprit du créateur, et si elle ne le peut, elle en souffrira éternellement.
    La différence est là, Dieu crée la vie, l’ homme crée pour l’argent, le pouvoir, et la destruction

  2. on dit aussi “enveloppé, c’est pesé” !! autre phrase connue, “la religion est l’opium du peuple” !! c’est bien vrai, que de crimes n’a t on pas commis au nom de cette religion, quelqu’elle soit ! je ne crois pas à l’après ! beaucoup de musulmans ont du etre très déçus en ne trouvant pas les vierges promises en arrivant là haut !! paradis, enfer, je ne crois à rien, dans l’au delà, s’ils existent c’est plutot sur terre qu’il faut chercher , oui on peut aller jusqu’à souhaiter la mort de quelqu’un, meme si on est contre la peine de mort ! bonne soiree chere Françoise, grosses bises

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