Dette, toujours plus

Savez-vous que le droit français a longtemps fait du comportement d’un bon père de famille la norme comportementale, celle de la saine gestion de son patrimoine ? Le bon père de famille est sans cesse soucieux des biens et intérêts de sa famille, le bon père de famille aux yeux du droit gère les biens qui lui sont confiés comme s’ils étaient les siens propres. Ce n’est malheureusement pas le cas de nos chers dirigeants.

Si nous ramenions la politique budgétaire de la France à l’échelle d’un ménage, voilà ce que cela donnerait :

  • Un ménage moyen français disposerait (d’après l’Insee. Données 2011, après impôts et prestations sociales de 2 418 euros de revenu net mensuel après impôts. Le calcul est compliqué, vous pouvez aller voir les tableaux chiffrés sur le site de l’INSEE. (En résumé, sont qualifiés d’« aisés » ceux qui se situent parmi les 20 % les plus riches et qui disposent d’un niveau de vie supérieur à 2 177 euros mensuels pour un célibataire, 4 280 euros pour un couple sans enfants et 5 567 euros pour un couple avec deux enfants. Alors aisés ou pas ? Avec 3 000 euros de niveau de vie par mois après impôts, un célibataire vit bien mieux que le reste de la population mais il ne gagne, objectivement, pas grand chose s’il se compare aux 1 % les plus riches. Oui les inégalités sont très grandes au sein des tranches supérieures.)

Revenons à notre famille moyenne et à l’État.

Avec ses 2 418 euros de revenu net mensuel après impôt, notre ménage moyen, s’il se comportait comme l’État français, dépenserait 3 032 euros chaque mois – ce qui lui causerait un découvert mensuel de 622 euros. Sa banque le lui permettrait-elle longtemps ?

Ramené à l’année, les 29 016 euros de revenus ne permettent pas de dépenser 36 384 euros. Le ménage devrait donc emprunter 7 368 euros qui s’ajouteraient à sa dette déjà existante de 230 000 euros.

Oui, près de huit (8) fois son revenu annuel.

Croyez-vous que cela serait possible ?

Aucun ménage ne parviendrait à faire accepter un découvert de 25% de ses revenus chaque mois, surtout compte-tenu de son profil d’endettement antérieur. Les ménages français sont, en moyenne, endettés à hauteur de 80% de leurs revenus, non pas 800%, comme l’État actuellement. Ceci dit aucun ménage ne possède la bombe atomique ou des armées de policiers, de gendarmes et de soldats suivant une armée d’inspecteurs du fisc, tous outillés et entraînés pour plumer le « contribuable » qui paye et se tait.

Et si le « citoyen » s’armait et se défendait, tout seul comme un grand ou en équipes plus ou moins organisées ? C’est bien ça la révolution. Non ? Quand la petite goutte de trop qui fera déborder le vase ? Quand la petite étincelle ?

Revenons-en à nos chers, très chers dirigeants. L’État français disposait, dans le budget 2013 de 240 milliards d’euros de ressources pour 302 milliards d’euros de charges. La dette publique, elle, se montait à 1 912 milliards d’euros.

Ces chiffres, pleins de zéros ont été votés par les parlementaires sans honte, sans gêne. Décontractés les élus ! Tranquilles… Comme chaque année…

Comme chaque année, il est parfaitement raisonnable d’attendre que la réalité sera encore pire l’année suivante et ce malgré les promesses de modération, d’économies. Oui, nous pouvons avoir peur.

Revenons à notre famille moyenne. Elle devrait payer chaque mois 563 euros pour éponger simplement les intérêts de sa dette. Elle ne songerait même pas à rembourser ce qu’elle doit. Quant à mettre des sous de côté, c’est impossible.

Or les Français épargnent encore donc il va falloir leur serrer la vis et les plumer encore plus. Ils ne doivent pas économiser. Ruinés, ils deviendront esclaves et se tairont enfin.

Sur 3 032 euros de dépenses au total, cette hypothétique et dépensière famille (France) consacre:

  • 382 euros à l’achat d’armes diverses, dont des drones dépassés qui font un peu pitié,
  • 177 euros pour sa sécurité pure,
  • 641 euros pour l’enseignement scolaire
  • 260 euros pour l’enseignement supérieur et la recherche (quand on voit les résultats… de l’enseignement scolaire, du supérieur et de la recherche…)
  • 26 euros pour la culture
  • 12 euros pour les médias, le livre et l’industrie culturelle
  • 5 euros pour le sport, la jeunesse et la vie associative
  • 13 euros pour la santé
  • 103 euros pour favoriser l’emploi (sans grand succès).

Si la famille France était notée par des agences de notation, elle serait vraisemblablement très loin du AA*.

Si la famille de Français moyens est “dans la m….” en se comportant de la sorte, l’État s’en sort beaucoup mieux sans compter et il l’a bien compris que, non content de prélever pas loin de la moitié des revenus des Français (sur un nombre de plus en plus réduit de contribuables), il peut à tout moment leur confisquer tout ou partie de leur patrimoine. Ça s’est déjà vu, dans le passé en France sous l’Ancien Régime (théoriquement abolie au moment de la Révolution Française, il existe encore des expropriations, confiscations, dépossessions… et je pense que les héritiers de Louis Renault attaqueraient volontiers l’Etat français devant la justice ), et ça s’est encore vu récemment en Europe : les Chypriotes et le Grecs, eux, s’en souviennent.

Non,  la gestion du budget par nos hommes politiques  (en France et en Europe) ne correspond pas à celle que ferait un bon père de famille. Qu’est devenu le simple bon sens ? Nous sommes muets devant des … incapables (c’est gentil), des voyous (sans doute), des fainéants, des profiteurs…

Nos politiciens comptent sur nous pour éponger leurs dettes, celles qu’ils ont contractées en notre nom, non pour nous aider et pour nous servir mais pour se servir et rester au pouvoir.

Allons-nous les laisser faire encore longtemps ?

Moi cette année, je n’en peux plus. Je craque… Suicide ou révolte ? Et vous, où en êtes-vous ?

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Une réflexion sur « Dette, toujours plus »

  1. j’ ai toujours fait partie de ces familles qui ne payaient pas d’ impôts, mais n’ avaient droit à rien, allocations familiales mises à part.
    C’ est vrai que ces gouvernants qui vivent à l’ aise sur notre dos, nous inventent sans cesse des taxes et des impôts nouveaux, qui ne comblent jamais les dépenses dues surtout aux distributions gratuites aux assistés !
    Mais que le taux d’ emprunt remonte de quelques %, et ce sera l’ implosion
    Bonne journée Françoise
    Bisous

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