Il est facile de se moquer de la bêtise pour paraître intelligent.
Facile et pas très coûteux en efforts. (suite…)
Il est facile de se moquer de la bêtise pour paraître intelligent.
Facile et pas très coûteux en efforts. (suite…)
Le « syndrome du cerveau-lent » frappe à tout âge : le temps ne fait rien à l’affaire.
Il frappe particulièrement dans certains instituts de recherche, dans certaines rédactions, administrations et ministères et chez certains chefs du personnel (oh, pardon, directeurs de ressources humaines). (suite…)
C’est l’espoir des vaincus que de n’espérer rien ! (Agrippa d’Aubigné)
Mais moi, j’en ai toujours gardé en réserve de l’espoir, non sans raison car : « On ne donne aux gens que l’espoir qu’on a… » (Alain, Propos sur le bonheur) et j’ai envie que nous gardions tous l’espoir d’un avenir meilleur.
Je vis, je pense. Cogito, ergo sum… Il n’y a pas que Descartes qui pense ça, Hannah Arendt le dit avec ses mots, voir ci-après. Comme je vous l’ai déjà dit, dans le monde actuel, c’est plutôt « je dépense donc je suis » (Attention aux sens possibles de dépenser, comme faire et défaire).
« Penser, c’est vivre. Vivre c’est penser. Pas de pensée sans prise de risque. Pas de pensée qui ne soit un affrontement personnel avec le monde. Penser c’est aussi frôler le précipice, assumer le désespoir et la solitude qui peuvent en résulter. » (Hannah Arendt)
Et bien ça, je l’ai compris, et vous ? Toujours prêts à penser ? à vivre, même dangereusement ?
Plus amusant et toujours sages, les proverbes :
1 – C’est en essayant encore et encore que le singe apprend à bondir. (Proverbe africain)
2 – Ne craignez pas d’être lent, craignez seulement d’être à l’arrêt. (Proverbe chinois)
3 – Plus on prend de la hauteur et plus on voit de loin. (Proverbe chinois)
Et des petites citations pour terminer :
« On ne va jamais si loin que lorsque l’on ne sait pas où l’on va. » (Rivarol)
Mais attention : « L’humanité est à un croisement : un chemin mène au désespoir, l’autre à l’extinction totale. Espérons que nous aurons la sagesse de savoir choisir. » (Woody Allen)
BONNE JOURNEE !!!
Qu’est-ce au juste que la dépression nerveuse ?
C’est beaucoup plus qu’une sensation de tristesse. Nous pouvons tous nous sentir malheureux à cause de problèmes de travail, de difficultés relationnelles, de soucis d’argent, de la perte de quelqu’un de proche. Il arrive souvent que le stress quotidien nous rende cafardeux de temps à autre ; généralement, nous sommes capables de nous en sortir par nous-mêmes et d’effacer tous nos sentiments négatifs. Nous sommes déprimés. Quelquefois, ces accès de cafard deviennent plus violents et plus fréquents. Il peut même arriver que notre sentiment de désespoir soit si intense qu’il affecte notre relation avec le monde, notre vision du futur et l’opinion que nous nous faisons de nous-mêmes. Lorsque ces sentiments ne semblent pas s’améliorer, il faut agir. Nous sommes devenus dépressifs.
Si, depuis longtemps, vous ressentez une des sensations suivantes, il faut vraiment agir : tristesse, irritabilité, sensation de vide, sentiment de désespoir, dégoût de la vie, inquiétude permanente, sensation de catastrophe imminente, sentiment d’incompréhension absolue, perte d’appétit ou tendance à se goinfrer ou alternance des deux, difficulté pour dormir ou envie de dormir permanente pour ne pas penser, aucun intérêt pour le sexe, difficulté de concentration, impossibilité de prendre des décisions, aucune confiance en vous, perte d’estime de vous, lenteur, fatigue générale, maux de tête permanents, idées de suicide.
Il faut agir, oui mais comment ? A quel comment ? Qui est concerné ?
La dépression peut affecter tous les groupes d’âge : des enfants aux personnes âgées. Enfants et adolescents peuvent souffrir de dépression, on l’a vu récemment avec des suicides d’enfants de neuf et dix ans ; les femmes, surtout celles qui ont des enfants et poursuivent une carrière, courent encore plus de risques (deux journées en une, ça peut user). Les hommes pensent souvent que faire l’aveu d’une dépression ruinerait leur image de virilité, ils ne l’avouent pas, ne veulent pas s’écouter mais le taux de suicide des hommes est plus élevé que celui des femmes…
Quand nous sommes confrontés à une situation malheureuse ou stressante, les modes de pensée diffèrent d’un individu à l’autre. Certains arrivent à se détacher des événements, à prendre des distances devant les problèmes. D’autres personnes peuvent devenir extrêmement négatives : elles entrent dans une sorte de fatalisme très noir : tout se détraque, rien ne va plus ! Quelquefois, ce mode de pensée s’est ancré profondément dans l’esprit de la personne, depuis longtemps . L’échec devient alors une manière de vivre, inacceptable certes, mais contre lequel le dépressif a le sentiment qu’il n’y a absolument rien à faire.
Le dépressif a alors une vue négative de lui : « je suis une personne sans valeur (nulle) donc personne ne m’aime, personne ne s’intéresse à moi, je suis incapable d’entretenir des relations avec quiconque… Le pire, c’est que le monde autour de lui est hostile, triste et désespérant (même quand on n’est pas déprimé, c’est la réalité, on ne peut le nier en ce moment) : « tout est triste, il n’y a pas d’issue au chômage, je n’ai pas un bon salaire, je n’ai aucun espoir de promotion, je suis incapable de faire face aux événements… et quand je regarde le monde qui m’entoure, je vois bien que les choses vont de plus en plus mal, je ne peux rien faire, rien ne changera, donc à quoi bon continuer à vivre sans espoir ? »
Vérités absolues pour le dépressif qui regarde celui qui essaie de « le remonter » comme un enquiquineur. De toutes façons, il ne veut plus rien voir d’autre que ce qui va mal. Le ciel est bleu, les oiseaux chantent, les fleurs sentent bon, mais il risque de pleuvoir dans un moment, les oiseaux font du bruit et l’odeur de ces fleurs est entêtante. Rien ne va plus !
Au proche qui s’inquiète, généralement un parent, pas celui qui, sans réfléchir, ne dit que «Ressaisis-toi, ne te laisse pas aller » ou pire « arrête de te plaindre, il y a des tas de gens qui vont plus mal que toi », « courage, encore un petit effort », mais celui qui culpabilise en se demandant ce qu’il a fait de travers pour que la situation en soit là, que peut-on dire ?
Le dépressif peut être contagieux et il faut une sacrée dose de courage, d’héroïsme ou d’égoïsme pour faire face et soutenir. Devant lui, on reste démuni et on cherche ce qu’il y a de mieux à faire. Sans l’aide du dépressif et de quelqu’un d’autre (psy… quelque chose), ce n’est pas facile. Si l’on est croyant, on pourrait crier comme Jésus au sommet du Golgotha (Calvaire) « Pourquoi Dieu m’as-tu abandonné ?». Si l’on est mécréant, que dire si ce n’est « Pas de chance, fallait que ça tombe sur moi ! « . Et on essaie de sortir du malaise.
Il faut comprendre que le dépressif ne peut pas « se ressaisir » et que pour le saisir, l’aider à remonter, l’autre a du mal, il ne peut que tendre la main et le dépressif doit faire le gros du travail.
On sait maintenant que la dépression est causée par un déséquilibre des substances chimiques du cerveau : la sérotonine en particulier. La sérotonine permet de contrôler nos états âme ; il suffirait donc d’en prendre pour aller mieux. Encore faut-il accepter de se « droguer ». Certains dépressifs ne veulent pas. Que faire dans ces cas-là ?
Le dépressif doit parler aux autres sans rien refouler : ami, parent, collègue, médecin ou religieux qui peut écouter et comprendre (là, ce n’est pas gagné de trouver écoute et compréhension, mais un effort s’impose). Il faut pleurer aussi, un bon coup, c’est thérapeutique ! Raconter précisément ce qui fait souffrir du plus grave au moins grave ou dans l’ordre inverse, mais raconter à qui veut écouter et surtout comprendre.
Même si l’on n’est pas fanatique de sport, il faut avoir une activité physique ; c’est un excellent moyen d’affronter la dépression. Courir (bof !), nager, marcher, sortir, faire le jardin, entreprendre un grand ménage, n’importe quoi qui occupe le corps et éloigne l’esprit des idées noires
On peut aussi essayer différentes méthodes de relaxation. Avec l’aide de quelqu’un ou simplement avec un CD de musique de relaxation : s’allonger et tenter de ne penser à rien, quitte à dormir, c’est toujours ça de gagné quand on a des tendances à l’insomnie. Il faut que cette relaxation amène, en fin de compte, à changer d’état d’esprit. Personne ne peut le faire à la place du dépressif. Quand une idée négative arrive, essayer toujours de la positiver, facile à dire mais il faut s’obliger à changer de comportement pour aller mieux.
On peut aussi manger mieux, du bon, du beau, régulièrement car il est important durant les périodes de dépression de donner à son corps le meilleur apport nutritionnel possible : des fruits et légumes frais pleins de vitamines. Boire, mais de l’eau car l’alcool n’aide pas, bien au contraire : l’euphorie laisse vite place à un désespoir encore plus grand.
Si les efforts du dépressif (s’il en fait) et ceux de ses proches ne changent rien à la situation, il ne faut pas faire l’autruche, une aide médicale s ‘impose. En fonction de la gravité de la dépression, il faudra prendre des antidépresseurs ou faire une psychothérapie ou les deux.
Il ne faut pas avoir peur des antidépresseurs, ce n’est pas de la magie, c’est de la chimie, mais il faut le temps que ça marche, et surtout trouver le bon, celui qui convient. Ce ne sont pas des poisons, il faut s’arrêter quand on en a plus besoin, ce qui est rapide car il n’y a pas d’accoutumance à bon nombre de ces médicaments.
La psychothérapie est un mode de traitement par l’écoute. Il faut amener la personne dépressive à raconter ses problèmes et à cheminer pour les surmonter, mais c’est elle qui , véritablement, fait le travail. Il faut le bon psychothérapeute et de la volonté car le dépressif doit apprendre à contrôler ses propres pensées et sentiments et ses réactions. C’est un travail personnel mais on n’a rien sans rien. Il ne faut pas culpabiliser d’être dépressif même si ça pèse sur l’entourage.
Les dépressifs, une fois guéris, ressortent généralement plus forts. Ils sont plus à même de faire face à des situations qui les ennuyaient avant et d’assainir , voire de supprimer, leurs relations quelquefois « toxiques ». La lucidité, la sagesse et surtout la force pour faire les bons choix, pour prendre les bonnes décisions et pour régler des situations « empoisonnantes » dans la vie arrivent plus facilement à ceux qui sont passés par ce sombre épisode du désespoir et qui en sont sortis. Ils ont des cicatrices mais sont plus solides et presque intacts.
Parler est un art.
On peut parler de la pluie et du beau temps, parler pour meubler les vides, pour oublier qu’on a peur, pour soutenir quelqu’un qu’on aime mais on peut aussi parler pour essayer de se faire entendre et là, ça se complique d’où l’intérêt de la rhétorique.
Comment la parole devient une force.
La rhétorique (ce nom provient du nom latin rhetorica, mot lui-même issu du grec rhêtorikê, qui peut se traduire par « technique, art oratoire », au sens propre « l’art de bien parler ») c’est donc l’art ou la technique de persuader au moyen du langage.
Avons-nous aujourd’hui de grands rhéteurs ? Depuis le Général De Gaulle, il me semble que les doués dans ce domaine ne sont pas légion. Pourquoi n’avons-nous plus de Bossuet (spécialiste des sermons et oraisons funèbres), de Cicéron (qui, bien qu’avocat aux plaidoiries acérées et à qui nous devons « Cui bono ? » autrement dit : « À qui profite le crime ? », n’en était pas moins philosophe), de Victor Hugo ou de Zola (J’accuse) ? La faute à l’enseignement surtout Je vais tenter de m’expliquer dans quelques lignes. Pour l’instant, j’en reste à la « théorie » de la rhétorique.
Elle est née il y a bien longtemps dans la Grèce antique. Elle peut être considérée comme une théorie de la parole efficace liée à la pratique oratoire et vise à persuader un auditoire varié sur des sujets divers. Elle a laissé ensuite sa place à un art de bien dire plutôt qu’à un art de persuader ; c’est à cette nouvelle forme de rhétorique qu’on doit un nombre incalculable de figures de style servant à ornementer le discours. J’aime le nom de certaines de ces figures de style, à défaut d’utiliser régulièrement l’anaphore, l’oxymore, la métaphore (filée de préférence), l’anacoluthe, l’antiphrase, la prosopopée (mais sur ce coup-là, je peux être douée),ou le chiasme (pour celui-ci, c’est le nom qui me perturbe).
Allez voir ce site si vous voulez avoir un inventaire quasi complet :
http://www.alyon.org/litterature/regles/figures_de_rhetorique.html.
Si la rhétorique n’a plus d’adeptes c’est à cause de l’enseignement. J’ai un peu de mal à écrire cela, moi qui ai toujours pensé « hors de l’école point de salut ! » Je le concède c’est peut-être une vision de vieille mais ma grand-mère m’a toujours dit que l’école était l’ascenseur social et je l’ai crû, j’en ai profité.
En qualité d’enseignante, il y a quelques années déjà, j’ai constaté que mes élèves étaient de moins en moins aptes à recevoir l’enseignement que j’étais censée leur dispenser. Problème de langage à adapter. Vocabulaire à limiter pour être compris. Je me souviens avoir posé problème à un élève après avoir écrit, dans un devoir, que je leur avais donné, « de concert ». Pour moi, il allait de soi que de concert signifiait ensemble, en harmonie, voire en même temps. L’interprétation, c’est le cas de le dire, en a fait un concert : billets gratuits à l’appui. J’en souris encore mais sur le coup j’étais restée perplexe. A ces élèves de BTS Communication publicité, je devais apprendre à maîtriser les figures de style (voir plus haut) : leurs noms et leur utilisation…
Nous sommes dans un monde qui nous donne (la liberté de) la parole mais nous l’utilisons mal. Chacun braille, rouspète. Tous, nous faisons en général au plus court, au plus simple, au plus rapide, au moins coûteux en efforts, il suffit pour s’en rendre compte de lire les sms, les forums et même certains billets de blog écrits en phonétique, façon langage courant et parlé. Je suis d’accord pour que tous nous puissions nous exprimer mais la correction envers le lecteur implique la nécessaire et indispensable courtoisie du soin apporté à l’écriture. (A l’oral, on ne voit pas les incapacités, tant mieux pour certains.)
Au moment de la Révolution Française, les orateurs étaient omniprésents, ils se faisaient voix de la Nation mais certains révolutionnaires ont eu peur que l’abus de mots enlève de l’authenticité, de la pureté au discours au profit de la vanité, de l’hypocrisie et du goût du pouvoir d’un individu. Ils n’avaient pas tort, on a vu le résultat en France très rapidement. Plus tard, le monopole de la parole a causé des tracas (Cuba et les discours fleuves de Fidel Castro). Malgré tout en France, nous avons longtemps gardé le goût du verbe au point que de nombreux orateurs de talent sont devenus députés : Lamartine, Hugo, Tocqueville, Lacordaire… C’étaient des notables et je me demande s’il y a eu réellement des rhéteurs de talent issus du peuple. Si une idée vous vient, je veux bien la prendre. Merci pour le commentaire.
Je constate que d’ouvrir l’école et l’enseignement au plus grand nombre est une idée démocratique qui me plait et que j’approuve. Je regrette par contre la démagogie qui gouverne l’Education Nationale. Les ministres successifs et les volées d’inspecteurs n’ont pas eu de contacts réels avec les élèves depuis des lustres et ne connaissent pas la difficulté d’enseigner : programmes souvent démesurés à faire passer dans un nombre d’heures de plus en plus restreint devant un auditoire de plus en plus « large », dans des conditions de plus en plus mauvaises. Ce ne sont ni une peinture neuve, ni un radiateur, ni une ventilateur ou un climatiseur qui vont améliorer la situation. Le problème est énorme et… ailleurs.
En ce qui concerne l’enseignement des lettres, du français simplement, c’est déjà dramatique, il me semble. Pourquoi ne fait-on plus de dictées ? Pourquoi l’enseignement littéraire a-t-il été autant dévalorisé ? Au profit du matérialisme, des sciences ? Pourquoi les rédactions, les dissertations et les devoirs de philo sont-ils devenus si rares au collège et au lycée ? Je ne reviendrai pas sur la rhétorique qui n’est plus enseignée depuis des années, privilège de Jésuites, refusé par la République, mais pourquoi la philosophie n’apparait-elle qu’en classe de Terminale alors que depuis la classe de Seconde les élèves étudient les auteurs classiques ? Y a-t-il une grande barrière que j’aurais ignorée entre lettres et philosophie ? Moi, je pense que Rabelais, Rousseau, Voltaire et beaucoup d’autres écrivains sont aussi des philosophes. Pourquoi faire une distinction aussi grande qui perturbe nos enfants ?