Auteur/autrice : Francoise

  • Salade de jeunes pousses de betteraves aux fraises et aux noisettes

    En provenance directe de l’Atelier des Chefs, où grâce à ma fille Amandine j’ai pu apprendre à moins rater ou à mieux réussir les macarons, une recette originale, colorée et aux saveurs variées.

     

    X 6 Personnes            20 Min 

    Salade de jeunes pousses de betteraves aux fraises et aux noisettes

    ingrédients

    Pousse(s) de betterave : 300 gramme(s) Crottin(s) de chèvre : 2 pièce(s)
    Fraise(s) : 200 gramme(s) Noisette(s) entière(s) : 100 gramme(s)
    Cive verte d’oignon : 3 pièce(s) Vinaigre balsamique : 3 centilitre(s)
    Huile d’olive : 10 centilitre(s) Fleur de sel : 6 Pincée(s)
    Moulin à poivre : 6 Tour(s)
    Laver les fraises à l’eau froide, les équeuter et les couper en 4. Laver les pousses de betteraves et la cive des oignons nouveaux, puis les sécher soigneusement. Émincer la cive en fines rondelles. Concasser grossièrement les noisettes.

    Enlever la peau du crottin de chèvre et réaliser des copeaux de fromage à l’aide d’un couteau économe.
    Dans un bol, mélanger le vinaigre et l’assaisonnement, puis ajouter l’huile d’olive.

    Dans un saladier, réunir les pousses de betteraves, la cive des oignons nouveaux et les morceaux de fraises. Assaisonner le tout de vinaigrette, puis répartir le mélange dans 6 assiettes et le parsemer de noisettes et de copeaux de chèvre.

    Servir cette salade bien fraîche.

    Le plus du chef pour réussir votre Salade de jeunes pousses de betteraves aux fraises et aux noisettes

    Ajoutez des tranches de jambon de Parme et quelques tomates cerises pour en faire un repas complet.

  • Le créole à l’école ? Non pas de kreol a l’ekol !

    « Nana encore pailles en queue, mais lé un vrai misère, nana beaucoup moins que dans le temps lontan à cause ban’ monde la construit trop d’zaffaires, la mette grillages sur la falaise, zoizo y gagne pi nicher comme avant. »

    Ma tentative de « parler créole à l’écrit » se heurte à la graphie ; « mon zyé, mon tête ac mon dwa i konné pa vrémen komen i fo ékrir ».  Oui je vous écrirais bien en créole, mais comment ?

    C’est une langue parlée pas écrite, n’en déplaise à certains intellectuels qui ont trouvé de quoi  briller à peu de frais et se constituer une rente. « Intellectuels » métropolitains organisant dictionnaire, graphie créole. Je rêve, je cauchemarde plutôt… Une chose est certaine, je m’énerve et je ne dois pas être la seule.  Je vais essayer d’expliquer la situation le plus objectivement possible.

    Je commence donc par ce qui me gêne le plus et qui m’amène à écrire cet article : le créole et pire, Lékritir Kréol.

    Je le dis (et je le répète) le créole est une langue de tradition orale !

    L’écriture créole « Lékritir Kréol » est une graphie phonétique du créole réunionnais, inventée à la Réunion en 1977 par un collectif d’intellectuels désireux de défendre l’identité réunionnaise et baptisée « Lékritir-77 ». Peu utilisée, car trop compliquée  (des k, kw…) pour écrire une langue dont les mots sont d’origine française, elle est presque totalement abandonnée à l’heure actuelle, remplacée par la graphie 83, puis par la graphie 2001. Pas clair pour le commun des mortels !

    Exemple d’écriture 77 extrait du livre « La Réunion humoristique » (éditions Jacaranda)

    « Mwin mi koné pa si zot y compran sat mi diazot. Sa sé l’ékritir 77. E si ou lé pa kontat, pren konstan ! Si bann touris i rod somin sinpir, di a zot na in vil i apèl Saint-Pierre mé lé ékri si pankart in lot fason… » Traduction : « moi, je ne sais pas si vous comprenez ce que je vous dis. Ca, c’est l’écriture 77. Et si vous n’êtes pas contents, « pren konstan » (traduit : c’est pareil ?). Si les touristes cherchent le chemin pour Saint Pierre, dites-leur qu’il y a bien une ville qui s’appelle Saint Pierre mais sur les pancartes, c’est écrit d’une autre manière ».

    Note : « pren konstan » ; personne autour de moi ne connaît cette expression.

    Photo prise près de chez moi par le journal local « Le Quotidien de la Réunion ».

    A Saint Denis de la Réunion, en 2011, le maire a fait mettre de nouveaux panneaux qui, vous vous en doutez, n’ont pas fait l’unanimité. « Mi dis à ou, l’argent n’en a, alors y faut dépenser ! » Si ce n’est pas gaspiller l’argent public, ça ! Pas de quoi acheter les fournitures scolaires des enfants des écoles de la commune, mais « faire couillonnises », c’est possible ! « N’a point rien pour faire, donc ? »

    Graphies 77, 83, ou 2001 : « Finalement personne y connaît comment y faut écrire vraiment. » Moi, j’ai tendance à dire « comme en français, seule la syntaxe change ! » Graphie créole « endictionnarisée », masturbation intellectuelle de gens qui s’ennuient et qui ont trouvé une poule aux œufs d’or. Il y a des commissions et des « machins » pour réfléchir à la langue créole, oui, oui, et on les paie pour ça ! Il y a des tas d’autres choses à faire, non ?

    Bon, mais la langue créole, c’est quoi au juste ?

    Je le dis fermement : « Une adaptation orale régionale de la langue française. »

    Bien qu’issues d’une base commune : le français, les langues créoles sont devenues incompréhensibles entre elles : un Réunionnais ne comprend pas bien un Mauricien et encore moins un Martiniquais ou un Guadeloupéen.

    L’isolement causé par l’insularité explique la distance prise avec la langue française, qui a (elle aussi) évolué en métropole depuis le XVIIe siècle, sans compter, dans les îles, l’apport des langues étrangères : mots en provenance de Madagascar (pour la Réunion), d’Asie (Chine ou Inde), d’Afrique ou d’Amérique du Sud pour les Antilles.

    Le créole de la Réunion est un développement autonome de la langue rurale et  maritime des régions ouest de la France du XVIIe siècle : breton ou angevin qui ont laissé leurs noms aux familles et aux lieux-dits : familles Lebreton, Langevin ou Hoareau. Les Français qui s’établissaient à la Réunion étaient pour la plupart illettrés, marins, charpentiers le plus souvent, quelquefois paysans, de condition sociale proche de celle des groupes ethniques avec lesquels ils entraient en relation : vocabulaire limité au nécessaire. En peu  de générations, leur langage s’est « créolisé » accentuant l’écart entre la langue des nantis, lettrés (?) des classes dirigeantes et celle du reste de la population, longtemps maintenue dans l’ignorance, l’obscurantisme, voire même en état de servilité pendant la période coloniale.

    Le peu de considération de la langue créole, qualifiée de « vulgaire patois » ou de « méchant dialecte » par la culture dominante, le manque de considération pour ce langage méprisé impliquait une honte pour ceux qui le parlaient : les inférieurs. Toutefois, le créole était la langue de communication de tous les nouveaux arrivants : ciment de la population ! C’était la seule langue comprise et utilisée par tous, adaptée selon les besoins.

    Le créole s’est naturellement répandu dans toute l’île avec de nombreuses variantes locales. Aujourd’hui, les variantes évoluent encore différemment selon qu’on est en ville ou dans les écarts.

    Les accents et les mots varient d’un coin à un autre de la Réunion et on distingue : le créole des Bas, des Hauts, de Saint Denis, des cirques, des Cafres, des Malbars ou des petits blancs sans compter que le créole se francise et le français continue à se créoliser, mais n’est-ce pas le propre d’une langue vivante que d’évoluer ? Si l’on ajoute les effets conjugués de la télévision et d’internet, le créole n’a pas fini de changer. Tant mieux ! Il n’y a que les morts qui ne changent plus. Les langues comme le grec, latin ou d’autres encore que je ne connais pas, n’ont que des dictionnaires et de rares livres pour les faire connaître. Les créoles ont la musique : n’est-ce pas ce qu’il y a de plus vivant ? et la rue, la vie quotidienne, la COUR de l’école…

    La langue française est à la Réunion, comme dans tous les départements français, la langue officielle. Elle est donc aussi celle de l’enseignement.

    Si certains élèves, défavorisés par leurs origines, ignorent en entrant à l’école tout ou partie de la langue dont ils sont censés acquérir la maîtrise, il faut les aider à franchir ce cap difficile. Accueillir en créole mais enseigner en français pour ne pas laisser la population en situation d’isolement : la créolophonie borne l’horizon aux frontières de l’île. Il faut aujourd’hui maîtriser la langue officielle : le français et, en plus, une langue internationale reconnue comme telle : l’anglais..

    Si, depuis novembre 2000, le créole réunionnais a acquis officiellement le statut de langue régionale, à ce titre son enseignement est proposé en option dans les établissements scolaires de l’île, il n’en reste pas moins vrai que la graphie de cette langue est contestée et contestable. Quels enseignants et pour quelle langue ?.

    Un concours de professeur des écoles «spécifique» a récemment été créé pour former les enseignants du primaire et pour ceux du secondaire, un CAPES de créole. La première session a eu lieu en juin 2002. Ce CAPES créole ne prend pas en compte la diversité des créoles parlés à la Réunion et dans les autres DOM, il est loin donc de faire l’unanimité. Et qui réussit le concours ?

    Face à un analphabétisme qui ne régresse pas et face à des jeunes qui ne ressentent ni la nécessité, ni l’envie de s’exprimer en français, pour de multiples raisons dont le désespoir : pas de travail… cette maîtrise de la langue française orale et écrite est redevenue aujourd’hui la priorité de l’école. Le phénomène ne touche pas que la Réunion, il touche aussi la métropole avec les « dialectes » qui ont aujourd’hui cours dans les banlieues. Comment unifier la France, en faire véritablement un état laïc et uni si ce n’est par l’utilisation d’une langue commune. Il ne s’agit pas de nier ce qui existe depuis plus ou moins longtemps, mais il faut que les régionalismes, particularismes, clanismes et autres distinctions restent ce qu’ils sont : des coutumes ou des langues vivantes en parallèle. Il n’y a aucune nécessité à codifier et surtout à officialiser les « dérives ».

    Le traité de Villers-Cotterêts (août 1549) signé par François I° visait à unifier le pays ni plus ni moins : tenue d’un état civil et utilisation d’une langue commune officielle dans laquelle tous les actes devaient être rédigés.

    Grâce à ces lois, la vie publique du pays était  liée à l’emploi scrupuleux du français, ignorant superbement les particularismes locaux.

    Le manifeste du groupe qu’on appellera plus tard la « Pléiade » proclame, dix ans après l’ordonnance de Villers-Cotterêts, l’excellence et la prééminence du français en matière de poésie. L’attachement résolu à la langue française répond à des exigences politique, juridique et littéraire. C’est cette même exigence qui a conduit Richelieu à décider de la création de l’Académie française en 1635 pour « donner à l’unité du royaume forgée par la politique une langue et un style qui la symbolisent et la cimentent ».

    En matière de langage, l’incitation, la régulation et l’exemple sont des armes bien plus efficaces que l’intervention autoritaire (l’exemple, oui… alors là avec ce qu’on entend à la télévision ou à la radio, on peut se faire du souci).

    Les perfectionnements apportés à la langue par l’Académie et les grammairiens, l’influence non négligeable des populations protestantes émigrées, font que le français a débordé rapidement, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le cadre de la nation. Le français est la langue de l’aristocratie et des personnes cultivées dans tout le Nord de l’Europe, en Allemagne, en Pologne, en Russie… C’est aussi la langue de la diplomatie. Tous les grands traités sont rédigés en français, alors qu’ils l’étaient auparavant en latin. L’empire de la langue française dépasse largement l’empire politique et économique de la France. Heureuse époque, désespérément  révolue Et pourtant nous avons une langue « si sexy, si romantique »… Que sont devenues les journées de la francophonie ? J’ai l’impression qu’elles font moins recettes. Il y a d’autres priorités : « top-model » de la langue française, les télé-réalités. Misère, misère…

    Toutes les provinces de France ont usé dans la vie quotidienne, jusqu’au début du XXe siècle, de langues plus ou moins éloignées du français de Paris, mais l’attrait qu’exerçait le pouvoir central sur les élites locales et la pression exercée sur les enfants du peuple par les instituteurs de l’école laïque (les hussards noirs de la république) encourageait l’usage de la langue officielle. Force de persuasion de ces fonctionnaires zélés !

    Ma grand-mère me racontait les séances, où agenouillées sur des épingles, la « bonne sœur » (pas d’instituteur ; école religieuse en Maurienne en 1908 ou 10) leur inculquait les règles de grammaire. De vieilles personnes se souviennent aussi de l’histoire du bâton que le maître mettait le matin entre les mains du premier enfant surpris à «parler patois» (savoyard, dauphinois, breton, alsacien, basque, flamand, corse, picard, ou provençal : l’occitan qui a pourtant des écrits pour l’officialiser). Le porteur du bâton devait veiller à (s’en débarrasser au plus vite) donner le bâton au premier camarade qu’il surprendrait lui-même à «parler patois». À la fin de la journée, le dernier porteur de bâton était puni. Ce procédé s’est révélé très efficace pour faire de la langue française le patrimoine commun et le principal facteur d’unité du peuple français.

    Pas besoin d’en revenir là mais il faut maîtriser correctement la langue nationale, ciment de la patrie. Laisser les dialectes, patois ou langue créole dans la cour de l’école, la vie quotidienne, familiale, amicale.

    Pour moi, le créole est une langue de l’amitié, de la sympathie, de l’amour. Laissons la libre !

  • Avoir un petit ami, être fiancée ou être mariée…

    On sourit, c’est samedi.

    Voilà ce que m’a envoyé une de mes amies, pas toute jeune, mais pleine de vie et d’humour. Une histoire drôle, encore plus drôle si elle n’était pas si vraie..

    La différence entre : avoir un petit ami, être fiancée ou être mariée…

    Trois femmes se trouvent dans un bar tranquille. En sirotant son verre, une fille de trente ans dit : « Vendredi passé, après le travail, je suis allée au bureau de mon petit ami, ne portant qu’un manteau en cuir. Quand toutes les autres personnes furent parties, j’ai laissé tomber mon manteau et tout ce que j’avais en dessous était un corsage en cuir, des bas de nylon noirs et des talons hauts. Mon homme était tellement excité que nous avons fait l’amour passionnément sur son bureau. »

    La jeune femme fiancée rit nerveusement et dit : « Presque la même histoire que moi ! Quand mon fiancé est revenu à la maison vendredi passé, il m’a trouvée portant un masque noir, un corsage en cuir, des bas de nylon noirs et des talons hauts. Il était tellement excité que non seulement nous avons fait l’amour toute la nuit, mais il veut maintenant avancer la date du mariage ! »

    La femme mariée repose son verre sur le comptoir et dit « Moi, j’ai tout planifié. J’ai réussi des arrangements pour que les enfants restent chez ma mère. J’ai pris un long bain parfumé aux huiles essentielles et puis j’ai mis mon meilleur parfum. J’ai glissé dans un corsage en cuir serré, des jarretières avec les bas noirs et les talons hauts. J’ ai terminé le tout avec un masque noir. Quand mon mari est revenu à la maison de son travail, il est allé se prendre une bière dans le frigo, a ramassé la télécommande de la télé, m’a regardée, puis s’est assis sur le divan et m’a dit : « Hé ! Batman, qu’est ce qu’on mange ? »

  • Ti fleur fanée, chanson créole de la Réunion

    Je vous offre du repos en chanson, c’est samedi.  On en profite. Demain on se rattrapera : lecture dominicale.

    La chanson réunionnaise la plus connue au monde, c’est « Petite fleur aimée » ou « Ti fleur fanée ». En fouinant dans YouTube, j’ai découvert une version ancienne de ce succès réunionnais. Je vous conseille de regarder et surtout d’écouter ce qui n’est pas un séga mais, au départ, une valse. Vous devriez trouver des versions : Graeme Allwright, Maxime Leforestier et sans doute d’autres.

    Texte de Georges Fourcade, musique de Jules Fossy.

    Premier couplet (bis)

    Vi souviens mon Nénère adorée
    Le p’tit bouquet, qu’ vous la donne à moin
    Na longtemps que li lé fané,                                                    En cliquant sur l’auteur (nom)
    Vi souviens, comm’ça l’é loin.                                                  ci-dessous, vous entendrez la                                                                                                              plus  ancienne version connue.

    Refrain (bis)                                                                                 Georges Fourcade

    P’tit fleur fanée
    P’tit’ fleur aimée
    Di à moin toujours
    Kouk c’est l’amour

    Deuxième couplet (bis)

    Ni marché dans la forêt,
    Y faisait bon, y faisait frais,
    Dan’zerbes l’avait la rosée,
    Dans les bois zoiseaux y chantaient.

    Troisième couplet (bis)

    Depuis ça le temps l’a passé,
    Y reste plus qu’un doux souvenir,
    Quand mi pense, mon cœur lé brisé,
    Tout ici bas comm’ ça y doit finir.

    ********************************

    Né à Saint-Denis de la Réunion, le 27 juillet 1884  (je suis née le même jour que lui ; pas la même année, bien sûr),  Georges Fourcade fut surnommé, le Barde créole.

    Ardent défenseur de la langue créole, il a écrit : « Met’ zot’ l’orgueil de côté, allons parle rien que créole, l’a point malher là-dans, et allons fêter, non seulement not’ patois créole, mais encore et toujours, not’ musique créole. »

    Il jouait de la guitare, écrivait des textes de chansons et il a même enregistré des disques. Il  a écrit  aussi quelques pièces de théâtre : Z’affaire coco, Coq Auguste  mais surtout, il rédigea « Z’histoires la Caze » publié en 1928.

    Georges Fourcade est mort le 29 décembre 1962 en nous laissant quelques fort belles chansons qui font partie du « patrimoine de l’île ».

     

  • Mon tit paille en queue…

    Dédicace particulière à Marylou qui a de bons souvenirs à la Réunion.

    Une chanson créole à écouter : Cliquez sur Mon tit paille en queue

    Voilà les paroles de la chanson, plus loin.

    Des paille en queue, il y en a toujours. Moins qu’avant, je le crains. Nous en voyons beaucoup moins, mais peut-être que je les regarde moins ? En tous les cas, le fait de parler de la Réunion, de sa musique et de ses chansons, m’a fait réfléchir à la langue créole, d’où l’écriture d’un très long article sur ce sujet que je publierai dimanche matin pour vous laisser le temps de lire et de réfléchir. Moi je l’ai fini ce midi.

    Bonne fin de journée.

    P’tit Paille en Queue

    Paroles Georges FOURCADE

    Premier couplet

    Moi nana un p’tit paille en queue
    La plime l’est comme en coton
    Mon nana un p’tit paille en queue
    Y sava la mer chercher poisson

    Moi nana un p’tit paille en queue
    La plime l’est comme en coton
    Mon nana un p’tit paille en queue
    Y sava la mer chercher poisson

    Refrain

    Allez pas baigne dans bord la mer
    Fait’attention chenille galaber

    Allez pas baigne dans bord la mer
    Fait’attention chenille galaber

    Deuxième couplet

    Mon joli ptit paille en queue
    Qui volé, qui volé
    Mon joli p’tit paille en queue
    Vot plume l’est encore frisé

    Mon joli ptit paille en queue
    Qui volé, qui volé
    Mon joli p’tit paille en queue
    Vot plume l’est encore frisé

    Troisième couplet

    Un jour maman paille en queue
    La dit son p’tit vous l’est entêté
    Ecoute maman paille en queue
    La pas besoin fait vot’ futé

    Un jour maman paille en queue
    La dit son p’tit vous l’est entêté
    Ecoute maman paille en queue
    La pas besoin fait vot’ futé

    Quatrième couplet

    Quand même vous p’tit paille en queue
    La pas besoin aller marche loin
    Vot z’ailes la pocor poussé
    Dans la mer nan marsouins

    Quand même vous p’tit paille en queue
    La pas besoin aller marche loin
    Vot z’ailes la pocor poussé
    Dans la mer nan marsouins

    Cinquième couplet

    Mon joli p’tit paille en queue
    La voulu fait le malin
    La pas coute son maman
    L’était mangé par le requin

    Mon joli p’tit paille en queue
    La voulu fait le malin
    La pas coute son maman
    L’était mangé par le requin

    Allez pas baigne dans bord la mer
    Chenille galaber pique ton derrière.

  • Encore des bourdes et des coquilles…

    Encore des co(q)uilles et des difficultés d’expression. Ca arrive à tout le monde, mais à l’écrit, « ça craint » comme on le dit aujourd’hui. (suite…)

  • La poésie du vert

    Pour ceux qui ont aimé le vert ; de la poésie de Rimbaud : un sonnet intitulé « Au Cabaret-Vert », qu’il écrit en 1870 alors qu’il n’a que seize ans, et publié dans le recueil Poésies.

    Arthur Rimbaud raconte comment il arrive, fatigué et affamé dans un cabaret de Charleroi. Dès qu’il entre dans l’auberge, il s’installe, bienheureux, envahi par un profond sentiment de bien-être.

    Au Cabaret Vert

    Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
    Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
    – Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
    Du beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

    Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table
    Verte : je contemplai les sujets très naïfs
    De la tapisserie. – Et ce fut adorable,
    Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

    – Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! –
    Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,
    Du jambon tiède, dans un plat colorié,

    Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse
    D’ail, – et m’emplit la chope immense, avec sa mousse
    Que dorait un rayon de soleil arriéré.

    Il décrit le bien-être qu’il ressent au « Cabaret Vert » ; s’il le dit en vers, il n’en cache pas moins sa révolte contre l’ordre établi, lui pour qui le poète doit être «voyant» (dans le sens de double-vue, en avance sur son temps) et «résolument moderne» ; il choisit d’écrire un sonnet classique en apparence mais moins conventionnel qu’il n’y paraît. Je relève le « soleil arriéré ». Qu’en pensez-vous ? Moi j’y vois de la moquerie, de l’insolence.

    Dans les  deux premiers quatrains, il s’installe, « allonge ses jambes et contemple le décor : il est détendu, c’est le repos, bien-être physique et moral. Puis, dans les deux tercets, comme il est affamé, la serveuse accorte (tétons énormes et yeux vifs) lui apporte des plats simples qui le réjouissent : « des tartines de beurre » et surtout du jambon «rose et blanc » accompagnés d’une « chope immense » de bière mousseuse et dorée : les nourritures sont résolument terrestres.

    Bien que l’auteur conserve la forme traditionnelle du sonnet, la syntaxe n’est pas classique.

    Le premier quatrain a un rythme régulier, simple, en revanche le second a des phrases complexes : beaucoup d’enjambements qui mettent en valeur le premier mot  isolé des vers : «vert », «rieuse », «d’ail», des rythmes irréguliers ; pas de coupure de rythme à la fin du second quatrain : enjambement encore. On constate là le rejet des conventions poétiques : liberté, bien-être.

    Les mots utilisés sont simples : langage courant pour des ustensiles, des produits du quotidien : plat, chope, jambon, beurre, bière. On est loin du nectar et de l’ambroisie des poètes divinement inspirés.

    Au Cabaret-Vert est une évocation vivante et joyeuse d’un moment de bien-être, voire même de bonheur, bonheur tranquille éprouvé dans un lieu populaire. Arthur Rimbaud transfigure, en quelques vers, une réalité banale en un véritable tableau  plein de vie et de couleurs,  comme un peintre de l’école hollandaise (La Buveuse (1658), de Pieter de Hooch) ou plus contemporain, comme un impressionniste (Degas, La Classe de danse).

    Lumière et couleurs dans ce tableau de Pieter de Hooch.

    La jupe rouge attire le regard sur celle qui a donné son nom à la toile : « La Buveuse ».

    Est-ce une toile réellement gaie ? Lumineuse, oui, gaie, non. Sans aucun doute. A voir le visage las de celle qui est au centre du tableau.

    C’est la vie !

    « La classe de danse » de Degas est une toile lumineuse.

    Un instant de vie pris au vol mais on entend presque le piano et les chaussons sur le plancher. Vie grouillante.

    Impressionnisme.

  • Poterie turquoise

    Une coupe à fruits ou un grand vide poche Fabriquée, il y a quelques mois, elle attend son affectation définitive : Saint Gilles. Pour l’instant, elle attend dans un panier, emballée dans du papier journal, que je l’emporte.

    Comment la trouvez-vous ?  Réussie, non ?

  • Magellan, le Cap de Bonne Espérance…

    Fernand de Magellan, né dans le nord du Portugal aux environs de 1480, est mort aux Philippines le 27 avril 1521 (anniversaire aujourd’hui). Magellan est un navigateur portugais, connu pour être à l’origine de la première  circumnavigation de l’histoire  (tour de la terre en bateau), achevée en septembre 1522 après trois ans de voyage,  découvrant sur son chemin le  détroit qui porte maintenant son nom au Sud de l’Amérique du Sud. (suite…)

  • La troisème révolution de… Fred Vargas

    « Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette  tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de  l’humanité, nous y sommes.   Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire  avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.

    Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance, nous avons chanté, dansé.

    Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que  le reste était à la peine.

    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos  pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois  voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

    Franchement on s’est marrés.

    Franchement on a bien profité.

    Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

    Mais nous y sommes.

    A la Troisième Révolution.

    Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

    Oui.

    On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas  demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.

    La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.

    De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

    Son ultimatum est clair et sans pitié :

    Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des  araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

    Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

    Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.

    D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance.

    Peine perdue.
    Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

    Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, (attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille) récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

    S’efforcer. Réfléchir, même.

    Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

    Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

    Pas d’échappatoire, allons-y. Encore faut-il noter, que ramasser du crottin, et tous ceux qui l’ont fait  le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.  Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.

    A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut être.

    A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution. A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore. »

    Fred Vargas
    Archéologue et écrivain