Attention aux titres accrocheurs ! S’il existe bien un jardin d’Eden à la Réunion (un jardin botanique privé), l’île n’est pas le jardin d’Eden. Le fut-elle un jour ? Peut-être. Une chose est certaine c’est que l’arrivée des hommes changea l’avenir de l’île.
Les premiers visiteurs découvrirent une île vierge ou presque.
L’île commença sous forme d’un cône volcanique : des pentes de basalte nues. Des graines aventureuses les ensemencèrent. Comment sont-elles arrivées ? Portées par les courants marins, les tempêtes, les courants aériens et les oiseaux. Découvrant une terre neuve, les espèces végétales se sont adaptées et modifiées ce qui a donné des espèces endémiques dont on trouve encore des spécimens, particulièrement dans les hauts, grâce au relief escarpé. Sur les côtes, les plantes cultivées et importées ont éliminé la flore initiale. Les hommes ont essarté, replanté et certaines de ces espèces colonisatrices sont devenues des pestes végétales qui progressent et font disparaître les plantes indigènes.
Au début de sa colonisation, l’île était presque entièrement recouverte de forêts sauf dans l’enclos du volcan, sur les pentes trop raides des remparts, dans les zones trop froides où ne pousse toujours pas grand chose (voir la plaine des sables, terre lunaire), ou dans les lieux trop secs de la côte sous le vent qui est occupée par une savane (la Savane Saint Paul).
Dans cet espace plus ou moins verdoyant vivaient des animaux bien particuliers dont il ne reste aujourd’hui que le souvenir : des écrits, quelques aquarelles et des histoires. A la Réunion vivaient des tortues de terre géantes dont quelques spécimens de la même famille ont résisté dans l’île d’Aldabra, difficilement accessible, aux Seychelles ou encore dans un jardin botanique de l’île Maurice.
Les premiers marins arrivant sur l’île ont rencontré aussi des oiseaux marcheurs aux ailes atrophiées, appelés solitaires, drontes ou encore dodos. Alice au pays des Merveilles en rencontre un spécimen particulièrement loufoque. Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer sur ce lien : http://www.mi-aime-a-ou.com/faune_dodo_dronte_solitaire.php . Le voilà en sa compagnie :
Il y avait aussi de grandes chauves-souris frugivores de la famille de la Chauve-Souris arboricole des Seychelles (la roussette, qui fait les délices des tables seychelloises), dans les rivières et les bassins des anguilles énormes. Ignorant les hommes et plus encore les marins affamés, ces animaux disparurent rapidement dans les estomacs des marins de passage et des premiers colons.
A contrario de nouveaux arrivants s’adaptèrent trop bien : les rats arrivés dans les cales des bateaux qui décimèrent de nombreux petits oiseaux, les blattes, les cancrelats, amateurs de déchets et le plus petit, le plus terrible, le transmetteur du paludisme et du chikungunya : le moustique. A cause de ce minuscule insecte, combien de morts depuis son arrivée clandestine au XIX° siècle ?
Restent encore des espèces animales endémiques : le paille-en-queue, (clic)
– le papangue (seul rapace de l’île),
– le pétrel de Barau,
– le bulbul de la Réunion ou merle pays,
– oiseau blanc ou oiseau lunettes gris,
– Oiseau la vierge, ou Gobe mouche de Paradis,
– oiseau vert,
– le tec-tec, ou tarier de la Réunion,
Voilà vous connaissez au moins les huit espèces d’oiseaux endémiques de la Réunion ! Des coriaces pour avoir résisté, non ?
Quant aux disparus annoncés au début, c’est vu, enfin presque, puisqu’il n’y a plus dans les airs ni la « Huppe de Bourbon » perdue mi XIX°, ni le Perroquet de Bourbon anéanti en même temps. Le plus marquant des manquants : le Dodo (qui a donné son nom à une bière locale, la plus célèbre ; ici on va boire une Dodo, pas une bière).
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