C’est dimanche(22)

La scoumoune, j’en ai parlé (clic ICI) comme de la baraka (clic LA). Voilà une histoire de scoumoune qui me rappelle un sketch (de Marc Jolivet). J’ai ri quand je l’ai entendu la première fois (et même les fois suivantes). L’accumulation des malheurs fait rire, tout comme les chutes qui amusent toujours.

Dans le livre d’Albert Jack, Rumeurs, légendes et mythes voilà comment est racontée cette affaire.

«Voici une histoire supposée authentique et sortie directement des archives d’une compagnie d’assurances. Après un grave accident, un homme contacta son assureur qui réclama quelques précisions sur les nombreuses blessures qu’il avait énoncées dans le formulaire.

Sa réponse fut la suivante :

«Je vous écris en réponse à votre courrier. Dans la section 3, j’ai mis «scoumoune» pour «cause de l’accident» et je vais vous expliquer pourquoi. J’espère que ces informations vous suffiront.

Je suis un opérateur radio (?) ; le jour de l’accident, je travaillais seul au sommet d’une tour de vingt cinq mètres de haut. Après avoir terminé d’ériger le muret du haut, j’ai découvert que j’avais pris environ cent vingt kilos d’outils et de briques dont je n’avais pas besoin. Pour éviter de faire plusieurs voyages, j’ai décidé de les redescendre dans un tonneau en bois en me servant de la poulie attachée au mât de levage qui se trouvait au sommet de la tour. Bref, après avoir amarré le cordage au sol, je suis remonté pour remplir le tonneau. Puis je suis revenu au sol pour dénouer la corde, la maintenant fermement pour assurer une lente descente du tonneau.

Dans la section 11 du formulaire, vous aurez constaté que je ne pèse que soixante dix kilos, donc bien moins que le tonneau qui s’est précipité dans le vide en m’envoyant, moi, en l’air. Stupéfait de quitter le sol si soudainement, je n’ai pas eu la présence d’esprit de lâcher la corde.

Inutile de vous dire que j’ai remonté à toute vitesse la tour, croisant au passage le tonneau dans sa chute. D’où les fractures crâniennes et la clavicule cassée. Quelque peu ralenti par la collision, je n’en ai pas moins repris mon ascension vertigineuse, jusqu’à ce que je perde plusieurs doigts de ma main droite, emportés par la poulie. D’où les blessures à la main. Heureusement, j’ai retrouvé ma présence d’esprit et malgré la douleur, je n’ai pas lâché la corde. C’est à ce moment-là que le tonneau s’est écrasé au sol, libérant tout son contenu.

Sans le poids des outils et des briques, le tonneau pèse environ neuf kilos. Je vous renvoie à la section 11 pour mon propre poids. Comme vous pouvez le deviner, j’ai alors entamé une rapide dégringolade le long de la tour. A une quinzaine de mètres, je suis de nouveau entré en collision avec le tonneau. D’où les fractures des deux chevilles et les lacérations du bas du corps. La rencontre avec le tonneau m’avait suffisamment ralenti pour que je puisse atterrir sur la pile de briques au sol, ne me brisant que trois vertèbres. Mais je ne pouvais pas bouger et, gisant agonisant, j’aperçus le tonneau vide vingt-cinq mètres au dessus de moi, et là, je crois que j’ai fait une erreur en lâchant la corde.

Je pense maintenant vous avoir fourni tous les détails nécessaires à la prise en charge de mon dossier.»

Une chose est certaine, l’histoire est clairement racontée mais porte à rire, ce qui n’est guère charitable. Le narrateur est courageux, peu douillet. Est-il malchanceux ou peu réfléchi ?

Qu’a pensé l’assureur ? Je me le demande.

Et voilà Marc Jolivet dans son sketch largement inspiré par les faits racontés ci-dessus.

Commentaires

11 réponses à “C’est dimanche(22)”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *