C’est étrange comme les idées d’articles vont et viennent, se croisent, se mélangent. Il y a quelques jours j’ai lu sur un blog un article à propos des petites fourmis de feu à Moorea. Fourmis, insectes, petites bêtes… Il faut partager la planète avec les autres espèces, celles avec lesquelles on peut s’entendre et celles qui nous dérangent, nous nuisent.
Regardez la petite vidéo qui suit ; oui, jusqu’à la fin. C’est très court.
La Petite Fourmi de Feu appelée aussi fourmi électrique est une fourmi de très petite taille (1.2 mm) orange ou brun-rouge qui se déplace lentement et dont la piqûre douloureuse peut provoquer de larges inflammations cutanées et des réactions allergiques allant jusqu’au choc anaphylactique. Native d’Amérique du Sud, la Petite Fourmi de Feu colonise la planète et en particulier les îles : Hawaï, Nouvelle-Calédonie… La fourmi de feu, qui a besoin d’une terre humide, s’est particulièrement répandue dans l’Est de l’île de la Réunion. C’est l’une des cent espèces exotiques les plus envahissantes du monde. Comme elle entretient des pucerons et des cochenilles, pestes agricoles notoires, pour leur secrétions de miellats sucrés, elle renforce la densité de ces pestes et perturbe les luttes biologiques normalement efficaces. Elle posera donc de sérieux problèmes à l’économie, à la santé et l’environnement si on lui laisse la chance de proliférer sans contrôle.
Les insectes ne sont pas toujours nos amis même si les Inconnus chantaient le contraire. Vous souvenez-vous ? Cliquez LA pour vous rafraîchir la mémoire.
La prolifération des moustiques « Aedes Albopictus » à la Réunion a eu les conséquences qu’on connait, en 2005 : le chik. Clic ICI ou LA pour en savoir plus. Les abeilles, ces merveilles, sont liées à nous, à notre race , pour le meilleur et pour le pire ; « sans abeille, l’humanité ne tiendrait pas plus de quatre ans. », aurait dit Albert Einstein. Délire, vérité ? Allez savoir !
Une chose est sûre, nous sommes interdépendants, il faut donc tenter de maintenir un équilibre. Quelquefois ça se dérègle. Me revient en mémoire un film des années 1970 : Phase IV.
Contrairement à ce qu’on pourrait en penser en voyant l’affiche (une main dont la paume est transpercée par une fourmi, surmontée d’un message apocalyptique trompeur : le jour où la Terre fut transformée en cimetière), ce film n’est pas un film catastrophe.
C’est autre chose : une oeuvre de réflexion en quelque sorte.
Le titre « Phase IV » s’explique par la structure narrative du film, divisée en quatre parties. Le rythme lent en fait une œuvre atypique qui énerve un peu puis angoisse.
L’essentiel de l’action se passe en Arizona, où un entomologiste est intrigué par une variété inconnue de fourmis noires, qui élimine un à un ses prédateurs, en s’unissant à d’autres espèces (termites par exemple). C’est un phénomène contre-nature qu’il décide d’étudier en collaboration avec un autre chercheur, spécialiste du langage animal et des nombres. Tous deux installent sur place un laboratoire ultramoderne et entament une série d’expériences, non sans avoir fait évacuer la région sauf que certains habitants résistent. Mal leur en prend (aux habitants qui vont avoir de gros ennuis).
Entre les deux savants enfermés dans un laboratoire abondamment équipé d’ordinateurs et armés de deux insecticides différents, ils essayent de comprendre par quels mécanismes les fourmis, qui se sont unies entre espèces différentes, communiquent, s’en prennent à toutes les espèces vivantes, construisent d’énigmatiques architectures.
Dans un premier temps, ils découvrent que les fourmis savent dorénavant faire deux choses : organiser des plans complexes, comme créer une chaîne vivante qui provoquera un court-circuit, ce qui les tuera, mais neutralisera du matériel scientifique et analyser un insecticide pour créer une variété mutante qui lui résiste.
Dans un deuxième temps, les chercheurs cherchent à communiquer avec elles.
Ce film met l’accent sur la façon dont deux hommes instruits, équilibrés et rationnels font face à un phénomène inexplicable, sans jamais se départir de leur froideur d’analyse. Pas facile, non ?
Unique film réalisé par Saul Bass, « Phase 4 » est un des films intéressants et méconnus de l’histoire du cinéma. C’est un film fantastique qui arrive à nous faire croire à tout avec si peu. Ici, on peut craindre la fin de l’Humanité. Pourquoi et comment ? La question de la survie de l’homme est engagée à partir d’un dérèglement d’une colonie de fourmis. Méfions-nous des petites bêtes.
Le scénario est si bien construit, si logiquement imparable, qu’une inquiétude envahit peu à peu le spectateur, faisant doucement basculer un film de prospective en pure oeuvre d’épouvante.
Et si par suite d’événements incontrôlables, notre monde devenait épouvantable ?
Laisser un commentaire