Où t’as mis le corps ?

« Où t’as mis le corps ? » J’ai envie de commencer par une chanson dont vous vous souvenez peut-être.  C’est une chanson comique écrite en 1958 par Boris Vian, mise en musique par Louis Bessières, qui raconte l’histoire d’une bande de malfrats voulant se débarrasser du corps de leur victime, mais Arthur, à qui cette mission a été attribuée, a égaré le cadavre. « Arthur, où t’as mis le corps ? » Voilà la grande question !

Cette chanson a été enregistrée pour la première fois en 1964 par Serge Reggiani qui débute avec elle une carrière de chanteur alors qu’il était connu pour sa carrière d’acteur.

Ce fut un forfait parfait
Un vrai forfait bien fait
Car on est des fortiches

La question du début ne d’adressait pas à Arthur comme dans la chanson mais à Hubert C., le beau-frère de Pascal Troadec qui a assassiné les quatre membres d’une famille. Mais bon sang, où sont les corps ?

Vous savez sans doute que rien dans le droit français ne dit qu’il est nécessaire d’avoir un cadavre sous les yeux pour établir la réalité d’un meurtre. En effet, s’il suffisait de faire disparaître le cadavre pour qu’il n’y ait pas crime, ce serait une incitation pour tous les meurtriers à faire disparaître leur victime.

Dans l’affaire Troadec, le beau-frère a avoué, durant sa garde à vue,  avoir tué les quatre membres de la famille en raison d’un différend concernant un héritage mal partagé selon lui. Il a tué les deux parents, Pascal et Brigitte, 49 ans et leurs deux enfants, Sébastien, 21 ans, et Charlotte, 18 ans pour une histoire de sous. Horrible ! Les journalistes avaient « brodé » bien des histoires autour du fils. Que penser de ces méthodes ? Et toujours la même question : « Hubert, où t’as mis les corps ? » Il en disparait des cadavres. C’est inquiétant, non ?

Je reviens à plus gai, oui on peut rire de tout, j’adore les textes de Boris Vian. Pour tout vous dire, depuis mon adolescence et depuis que j’ai lu « L’écume des jours » et « L’arrache-cœur », j’aime cet auteur même si certains de ses romans m’ont surpris. Et ses chansons ! Comment ne pas aimer « Le déserteur » et sa non-violence ?

S’il faut donner son sang,
Allez donner le vôtre,
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président.
Si vous me poursuivez,
Prévenez vos gendarmes
Que je n’aurai pas d’armes
Et qu’ils pourront tirer. 

Un côté anarchiste.  Oui Boris Vian était un doux anarchiste, un militant de l’anticonformisme, de la dérision poétique, maître dans l’art de la fête et de la joie de vivre, un créateur de mots… La chanson à laquelle je pense en ce moment, est une chanson utile, est « La java des bombes atomiques ». Ça doit vous parler. Non ?

Mais je jur’ devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu’en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D’avoir servi la France
On était dans l’embarras
Alors on l’condamna
Et puis on l’amnistia
Et l’pays reconnaissant
L’élu immédiat’ment
Chef du gouvernement

Voilà une manière pour arriver à changer le monde ou au moins la France.

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9 réponses à “Où t’as mis le corps ?”

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