Défendre son pré carré

Défendre son pré carré. Pff ! De nos jours, il y en a des experts dans ce domaine. Défendre son pré carré, c’est défendre son territoire réservé et les éventuelles prérogatives qui s’y attachent. Pourquoi nos élus tiennent-ils tant à se re-présenter aux élections si ce n’est pour conserver tous les avantages qu’ils ont acquis ?

Défendre son pré carré est une expression provenant du milieu politique ; elle est d’origine très récente (1985). Sans doute issue d’une ancienne locution à connotation rurale où faire son pré carré voulait dire accroître son domaine pour un propriétaire ou même gagner des territoires pour un seigneur.

Le pré carré désigne maintenant, dans l’administration, un domaine réservé qu’on doit protéger de ceux qui chercheraient à s’en approprier un morceau ou à y empiéter. Grâce à ce type de comportement, ce n’est pas demain la veille que nous en finirons avec le « millefeuille administratif. » Et oui, nous y tenons à nos spécialités françaises.

Pour gérer la République, nous avons actuellement plus de 500 000 élus (pour être plus exacte : 618 384 soit 577 députés, 331 sénateurs, 2 040 conseillers régionaux, 4 054 conseillers généraux, 36 785 maires, plus d’un demi-million de conseillers municipaux…) soit environ 1,4 milliards d’euros d’indemnités par an auxquelles il faut ajouter les rémunérations de 1,81 million fonctionnaires pour assister tous ces élus.

Alors que l’Etat tente de réduire les dépenses, il ne s’attaque pas correctement au problème, en particulier à la simplification de ce très coûteux « millefeuille administratif ». La carte territoriale française offre beaucoup trop de niveaux institutionnels, il existe de nombreux doublons entre collectivités, départements et Etat. Tous ces intermédiaires plombent les budgets de fonctionnement et augmentent les délais de décision.

Savez-vous qu’il y a :

  • En Allemagne : 12 196 communes pour 81,5 millions dhabitants,
  • En Italie : 8 161 communes pour 61 millions d’habitants,
  • En France : 36 683 communes pour 65 millions d’habitants !

Quant aux communautés de communes, créations récentes, loin de réduire le montant des dépenses, elles créent un feuilletage supplémentaire car on garde tout l’échelon administratif de chaque commune. Un ajout et pas de suppression.

Il y a pour le moment vingt-six (26) régions (22 pour la métropole et 4 pour l’Outre Mer) soit 2 040 élus. Elles seront bientôt seulement treize avec des grincements de dents à la clé. Qui va être spolié de ses prérogatives ? Quels postes seront supprimés ? Sans doute aucun. Où sont les économies prévues ? L’État transfère quelques-unes de ses compétences aux régions mais garde les taxes récoltées pour lui. Les impôts locaux ne peuvent que s’envoler.

Je dois vous avouer que je suis pour une Occitanie libre, indépendante. Pourquoi pas une grande région qui ferait sécession avec Paris ? Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon est une étendue vaste et peuplée et si on ajoute Bordeaux… Quelle région ! Avec des plages (Méditerranée et Atlantique), de la montagne, de la bonne cuisine, du bon vin, des lieux touristiques, de l’Histoire, du rugby, des industries : aéronautique (Airbus), aérospatiale pharmacie… ; c’est le second pôle agricole français. (Midi-Pyrénées est déjà actuellement la plus vaste région de France métropolitaine, avec une superficie de 45 348 km2.

Vous avez compris qu’il est difficile pour un député de voter la disparition des départements ce qui le priverait du même coup, de son deuxième mandat de conseiller général. Comme je l’ai dit au début chacun défend son pré carré non l’intérêt commun. Le cumul des mandats sera interdit… Bientôt.

Patientons pour voir ce que l’avenir nous réserve et espérons (ce qui devient de plus en plus difficile en France) !

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