1989, ça fait déjà un quart de siècle, oui vingt-cinq ans depuis le bicentenaire de la Révolution française, vingt-cinq ans depuis la chute du mur de Berlin mais il y a eu des tas d’événements importants
Le jour de la Saint-Valentin, ce ne fut pas une déclaration d’amour qui fut faite à Salman Rushdie, une fatwa fut lancée contre lui. Son roman « Les Versets sataniques » a déplu et a été condamnée par les autorités religieuses d’une dizaine de pays islamiques. L’ayatollah Khomeiny, maître de l’Iran, ex-résident français de Neauphles-le-Château, appelle tous les musulmans du monde à « exécuter rapidement l’auteur et les éditeurs du livre où qu’ils se trouvent. » Le livre est brûlé à Téhéran et l’auteur placé sous protection policière par le gouvernement britannique.
Le 3 juin, c’est le »Printemps de Pékin ». Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, place Tien-An-Men à Pékin, les autorités chinoises répriment dans le sang un vaste mouvement populaire en faveur de la démocratie. Depuis plus d’un mois, des étudiants et des ouvriers ont investi la place pour demander un changement politique. La loi martiale a été décrétée et l’armée envoyée sur la capitale. Des centaines de manifestants ont été écrasés par les chars ou abattus sauf que, le 5 juin, un petit jeune homme avec des sacs à la main, seul devant les chars, résiste. (photo du magazine « Le Point »)
Qu’est-il devenu, après, lui, le non-violent ?
En septembre, Frederik De Klerk est élu président de la République sud-africaine après la démission de Pieter W. Botha. Il amorce immédiatement l’abandon du régime de l’apartheid, la suppression de ce régime raciste était devenue inéluctable entre les révoltes nombreuses de la population noire et les sanctions économiques de nombreux pays. L’apartheid sera officiellement aboli en juin 1991 mais réellement effectif après l’élection de Nelson Mandela comme premier président noir d’Afrique du Sud le10 mai 1994.
Le 5 octobre, le Dalaï-lama reçoit le prix Nobel de la paix. Le chef spirituel et temporel du peuple tibétain en exil en Inde depuis 1959 a fui la répression chinoise sévissant au Tibet. Il est récompensé pour son action diplomatique en faveur du Tibet dans le monde entier.
Le 9 novembre, le Mur de la honte tombe. Les autorités est-allemandes annoncent que les personnes désirant se rendre à l’ouest peuvent « passer par tous les postes-frontières entre la RDA et la RFA ou par Berlin-Ouest. » A partir de 22h00 des milliers de Berlinois massés près du Mur sont prêts à passer. Deux jours plus tôt, un million de manifestants à Berlin-Est avait poussé à la démission le gouvernement communiste de RDA. La chute du mur de Berlin, dit « mur de la honte », entraîna rapidement la chute du communisme soviétique et déséquilibra tout le bloc soviétique.
Le 22 décembre, Nicolae Ceausescu, surnommé « le génie des Carpates », dictateur roumain fuit son pays devant la vague révolutionnaire qui déferle sur la Roumanie. Les « révolutionnaires » s’emparent de la télévision nationale, arrêtent les époux Ceausescu sur le chemin de l’aéroport et les fusillent après un simulacre de procès le 26. Nicolae et Elena Ceausescu seront reconnus coupables de génocide et de détournements de fonds.
Le 29 décembre, le parlement de la République socialiste fédérative tchécoslovaque élit a l’unanimité comme président de la république, le dramaturge et homme politique, Vaclav Havel. C’est un ancien dissident du régime qui a été emprisonné de 1979 à 1983 pour avoir créé un comité pour la défense des personnes poursuivies injustement. Six mois plus tard, Vaclav Havel sera massivement élu par le peuple à bulletin secret.
Ce fut une année pleine de surprises et de changement.
En France aussi, il s’en est passé des choses. J’y reviendrai demain.
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