Mon petit-fils est en petite section à l’école maternelle et hier, il est allé au théâtre avec ses camarades, son institutrice, l’ASEM (agent spécialisé des écoles maternelles) et moi. Curieusement, pour accompagner les petits, il n’y a guère de parents disponibles pourtant un certain nombre d’entre eux sont au chômage à La Réunion. Il y a sans doute mieux à faire que de participer à la vie de l’école. Hier donc j’ai assisté à un spectacle de marionnettes :
Tigouya, lo margouya té i vé allé voir la mer (Tigouya, le margouillat qui veut aller voir la mer). Un margouillat c’est un petit lézard, comme ça :
Et j’ai appris des choses durant ce spectacle, oui, je vous le jure, c’est vrai.
D’abord l’histoire de Tigouya : il y avait un petit margouillat né à Mafate, dans le centre de l’île ; il ne connaissait pas l’océan. Pour arriver à le voir, il s’embarque dans le sac à dos d’un touriste randonneur et commence alors une expédition dans laquelle il fera des rencontres plus ou moins inquiétantes et découvrira, en car jaune, La Réunion.Son voyage le mène au cœur de paysages naturels grandioses (photos et vidéo). Ses aventures sont contées avec humour et tendresse par un duo de comédiens dans un castelet imaginé par le Théâtre des Alberts. La technique du pop-up (découpages de papier) sert un récit qui comporte des sirandanes.
Et voilà ma découverte de ce mardi : le mot sirandane.
La sirandane est une forme de devinette en langue créole pratiquée à la Réunion, l’île Maurice et dans certaines îles voisines (Rodrigues ou les Seychelles).
Comme criké-craké est une sorte de mot de passe pour les contes créoles, pour ces devinettes, la formule rituelle est : «Sirandane ?» «Kosa in soz ?» Qu’est-ce que c’est ? .
Les sirandanes portent sur la vie quotidienne ; naïves, humoristiques, poétiques, elles sont en même temps empreintes de sagesse.
Exemple de «zoreille»: « Qu’est-ce qui tombe sans faire de bruit ? »—– la nuit.
Maintenant des « bien de chez nous » :
– Mon volkan i dor, la fin n’lané mi lèv ? Mon volcan dort, à la fin de l’année je me réveille ? Le flamboyant.
– Mi kour a droite, mi kour a gosh ? Je cours à droite, je cours à gauche ? des lianes.
– Nana la tèt, na point servèl ? Il a une tête mais il n’a pas de cerveau ? le clou.
– Mon rob lé ver, mon kulot lé rouz ? Ma robe est verte, ma culotte est rouge ? la tomate.
– Ti bonom gran shapo ? Petit bonhomme à grand chapeau ? le champignon.
– Ti ki, gro tèt, shapo bayonèt ? Petit cul, grosse tête, chapeau à baïonnette ? l’ananas
Vi voi koman i fo lire a haut’ voi pour kompren in nafair. Po ékrir mi conai pa koman i fo fer. Vous voyez comme il faut lire à haute voix pour comprendre quelque chose. Pour écrire, je ne sais pas comment faire.
Alors le créole à l’école on écrit comment ?
Le Sénat supprime les restrictions pour l’enseignement des langues régionales. La port i rouv pou le kozé kréol. Lire l’article en cliquant LÀ.
Et si on apprenait déjà à parler et à écrire français correctement ?
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