Économies ?

Le gouvernement avait promis de faire des économies. Je doute que ce soit vrai. Monsieur Victorin Lurel, Ministre des Outre-Mer est venu, ces jours derniers, à La Réunion, réaffirmer la souveraineté française sur les îles Éparses. À une période où l’administration des Taaf est, elle aussi, soumise aux restrictions budgétaires, ce n’est pas très « économe ».

Une balade à la note salée (normal pour une balade en mer ? ). Certains administrateurs avaient déjà, sans vergogne, promené leurs amis aux frais de la princesse ; cette fois c’est plus officiel et encore plus coûteux, il fallait recevoir de distingués serviteurs de l’État dont certains se prennent très au sérieux. Habituellement, les visiteurs sont des scientifiques  et/ou des post baba-cool a priori peu exigeants.

En plein débat sur la cogestion de Tromelin avec l’île Maurice, la première visite depuis des lustres d’un ministre français sur cet îlot pouvait avoir du sens (Tromelin est un îlot français inhabité de seulement 1,7 km de long sur 700 mètres de large dont la république mauricienne revendique  la gestion ; je vous en parlerai dans un prochain article) mais  fallait-il détourner le « Marion-Dufresne » de ses missions habituelles (logistique des îles australes françaises et des îles éparses de l’océan Indien et recherche océanographique) pour cette escapade d’1h 30 d’un ministre et de son escouade ?
Pour promener Monsieur Lurel et sa suite, le navire ravitailleur des Taaf a dû reporter une mission en Amérique du Sud, poireauter cinq jours à quai au Port de la Pointe des Galets, perdre ainsi autant de journées de location par l’institut Paul-Émile Victor, son habituel affréteur et un petit revenu de 150 000 €. Pour un bateau déjà immobilisé de longues semaines à la suite d’une avarie dont la facture dépannage/réparation s’est élevée à 2,5 millions d’euros, la rentrée d’argent aurait été bienvenue.
Personne ne trouve 25 000 € pour financer et maintenir la survie de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Sainte-Marie de La Réunion, si vous voulez en savoir plus, cliquez ici), surtout pas l’État mais on a de quoi balader des « m’as-tu-vu » ! (De toutes façons, c’est nous qui payons en bout de course.)

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