J’ai envie de m’amuser, de jouer avec les mots, j’aime ça. pas vous ? Ça me rappelle l’école, les préfixes et les suffixes. Il existe des préfixes exprimant un contraire : in et dé. In-capable. In-compétent. Dé-faire. Dé-chanter…
Ce préfixe dé- peut devenir des- ou dés- ; personne ne sera pris au dépourvu si, à brûle-pourpoint, on lui demande ce que signifie un mot composé du préfixe dé-, des- ou dés-. Dans notre mémoire nous retrouverons des mots ainsi construits, par exemple : dé-cacheter, des-saler, dé-vêtir, dés-habiller, dés-amorcer, c’est bien l’idée de séparation, de privation, d’éloignement. En effet, dé-cacheter : ouvrir ce qui était cacheté, des-saler : enlever du sel, dévêtir ou déshabiller : enlever des vêtements et dés-amorcer : enlever l’amorce.
Mais si l’on vous demande de définir défenestrer ou défenestration, que diriez-vous ? Sans doute que défenestrer signifie : enlever des fenêtres, boucher des ouvertures pratiquées dans un mur. En effet, ce mot n’est-il pas composé du préfixe dé- (indice de privation) et du verbe fenestrer, qui signifie « ajourer une surface pleine en y pratiquant des ouvertures »?
Hélas ! La langue française est très capricieuse, ce n’est pas le seul sens. Vous avez été partiellement piégés. Ce n’est probablement pas la dernière fois. Voilà les définitions de mon dictionnaire sur internet : lexilogos.
A.− Ôter les fenêtres de (une habitation).
B.− Précipiter (quelqu’un) par une fenêtre.
La langue se permet donc d’utiliser un préfixe privatif, dans ce cas-ci dé-, pour désigner quelque chose qui n’a rien d’une privation mais il en est d’autres qui me font doucement rire quand je les entends ; je suis sûre et certaine que peu suivent mon… «raisonnement» quand j’ai un sourire en coin.
Débâcler : ce n’est pas le contraire de bâcler, non. A.− Vieilli. Débâcler un port. Le débarrasser des bâtiments vides qui l’occupent afin d’en rendre l’accès libre aux bâtiments pleins qui arrivent. 2. Emploi intransitif, en parlant d’un cours d’eau : rompre sa couche de glace et en charrier les morceaux. La rivière a débâclé cette nuit. B.− Familier. Mettre en déroute, partir à la débandade.
Déballonner : A.− Populaire : manquer de courage, d’audace; renoncer, c’est le synonyme de «se dégonfler» (expression familière.) B.− Argot. Accoucher. L’antonyme en argot d’avoir ou d’attraper le ballon. qui signifie être enceinte.
Débattre : ce n’est pas faire la paix, bien au contraire, on a vu le résultat à l’Assemblée Nationale ce dernier vendredi, ou plutôt on n’a rien vu puisque les caméras ont interrompu la diffusion des débats qui avaient virés au pugilat. Quand je pense que la violence est la raison des imbéciles…. Débattre ce n’est pas la marche arrière de battre mais «discuter avec vivacité et chaleur en examinant les aspects contradictoires d’une question, d’une affaire, etc.»
Au XIII° siècle, débattre signifie «battre fortement», le préfixe -de pouvait donner au mot simple une valeur perfective marquant l’intensité et qui en indique le renforcement d’une action (valeur augmentative, intensive) dans les verbes qu’elle sert à former comme (dé- + laisser) : laisser complètement, abandonner ou (dé- + couper), dé+ tailler : couper en morceaux.
Démanger : Être cause d’une irritation qui donne envie de se gratter. Au figuré : provoquer chez quelqu’un une forte envie de faire quelque chose.
Attention le contraire de manger, ce n’est pas démanger, c’est vomir.
Décéder : ce n’est pas non plus le contraire de céder. Encore que… On n’emporte rien de l’autre côté;
Dévisager ce n’est pas enlever le visage comme défigurer (enlever la figure) mais regarder avec insistance.
Dégrossir : ce n’est pas maigrir, là on dit plutôt décoller.
Déraper… Détraquer… Députer... Imaginez ce que vous voulez. Vous voyez qu’on peut sourire tout seul, tout le temps ou presque. Il suffit d’en avoir envie.
J’arrête, je dé-pense.
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