C’est l’hiver.

La neige, le froid… Ça y est, c’est reparti, les médias pourront à nouveau nous gonfler tous les soirs avec les accidents et les embêtements de tous ordres. A croire qu’il n’y a pas d’autres sujets beaucoup plus graves pour les Français. Nous ne sommes pas en été, c’est une certitude et on endort le peuple pour qu’il ne pense plus à ses nombreux soucis. Il faut du sensationnel, alors le catastrophisme, ça marche. La guerre ne suffit pas.

De l’hiver 1956, je n’ai aucun souvenir (trop jeune) mais 1970, là j’y étais : il y avait eu de la neige, beaucoup de neige et des naufragés sur l’autoroute du Soleil. Le froid avait attaqué, de même que début 1984 ou 85. Les voitures et même les avions avaient des difficultés mais je n’ai pas l’impression que les médias avaient «monté» autant les nouvelles. On prenait son mal en patience sans se plaindre en permanence et on ne pleurait pas sur son sort. Je dois avouer qu’ on appréciait même les désagréments : du silence et du temps libre en plus (pas de cours, pas de circulation).

Aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre comment une telle pagaille se produit avec cinq ou dix centimètres de neige. Ce n’est pas énorme d’autant qu’il y a des moyens pour éviter que cette neige tienne sur les routes, au moins les grands axes. Je n’ai pas souvenir que ça posait autant de problèmes quand j’étais gamine (il y a longtemps, c’est vrai). Personne n’était surpris de voir la neige en hiver et même, comme en janvier et février 1968, à Grenoble, nous prions, nous les Grenoblois, en chœur pour qu’elle arrive, J.O. obligent !

Je crois simplement qu’il y a quelques décennies nous étions moins «accros aux infos», moins geignards et surtout moins procéduriers. Les transports scolaires et les autres pouvaient faire leur travail. Nous arrivions, souvent à pieds, en retard aux cours mais nous n’en sommes pas morts même si quelquefois l’institutrice ou le professeur, qui nous attendait, nous soupçonnait de tentations (tentatives) d’école buissonnière (pas facile en ville) ou de batailles de boules de neige. Dans ma jeunesse, je  me souviens que je demandais à ma grand-mère d’aller faire quelques menus achats à l’épicerie du coin pour profiter du froid et avoir au retour la récompense d’un bol de chocolat chaud. Demander aujourd’hui à un enfant de dix ans la même chose,  d’une part vous n’oseriez pas, il y a trop de dangers dans la rue, d’autre part l’enfant criera peut-être même à la maltraitance…

En France, les inconvénients liés à l’hiver sont sans commune mesure avec ceux que subissent les Scandinaves ou les Canadiens, qui, eux, ont de bonnes habitudes ou de bons réflexes : ils dégagent le trottoir devant chez eux, les communes ont des stocks de sel et des appareils de déneigement, ils équipent leurs véhicules de pneus «hiver», ont aussi des équipements spéciaux (des chaines), ils conduisent prudemment… Ils sont des citoyens conscients, responsables. Il suffit de nous adapter, nous aussi, aux conditions climatiques. Les prévisions météo, même si elles sont critiquées, sont relativement fiables. Soyons prévoyants, c’est tout.

Peut-être certains croient-ils encore que le gouvernement doit nous offrir trois-cent-soixante-cinq jours de beau temps, de soleil, de ciel bleu ?

J’ai envie de finir en chanson. Juste pour sourire (et demain c’est dimanche).

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5 réponses à “C’est l’hiver.”

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